lundi 30 novembre 2009

Notre démocratie en crise - 1

Notre système parlementaire est critiqué de toutes parts et le lien de confiance entre le peuple, nos élus et nos institutions est de plus en plus ténu, c'est connu. Peut-être nous faut-il revenir à la base, c-à-d aux règles fondamentales de notre système, pour comprendre les origines de la crise et réfléchir ensuite aux différents moyens envisageables pour nous réapproprier notre système politique.



Notre système est calqué sur celui de la Grande-Bretagne et il repose largement sur des coutumes et des conventions constitutionnelles, c-à-d des règles non-écrites mais toujours respectées. (Notre vie est parsemée de conventions multiples : le couteau à droite, la fourchette à gauche, ou encore lorsqu'on croise quelqu'un, on lui dit : "Salut ça va ? Oui et toi ?") Le régime parlementaire britannique repose largement sur des conventions de ce type qui relèvent de la pratique : par exemple, le Monarque (notre Gouverneur-général au Canada) est le chef de l'État et à cet effet, il est le personnage politique le plus important du pouvoir exécutif, pratiquement rien ne peut se faire sans son autorisation "officielle". Mais vous savez comme moi que le personnage principal est dans les faits le Premier ministre. Ceci relève d'une convention qu'on résume souvent par le vieil adage : "le Monarque règne mais ne gouverne pas".

Plusieurs autres conventions constitutionnelles sont au coeur de notre régime. Mais j'aimerais attirer votre attention sur LA PRINCIPALE :

- La Responsabilité ministérielle (on parle aussi du principe du Gouvernement responsable). Ce principe dit que le Premier ministre et son cabinet (le gouvernement) peuvent gouverner tant qu'ils bénéficient de la "confiance" (de l'appui) d'une majorité de députés à la Chambre des communes.

C'est la principale règle démocratique de notre système. Cette règle implique par exemple que si le gouvernement perd ce que l'on appelle des "votes de confiance" (ex: le discours du Trône, le budget, une motion de non-confiance déposée par l'opposition), le gouvernement doit démissionner et cela provoque généralement des élections.

C'est logique, une majorité de députés (élus du peuple) doit appuyer vos principales orientations définies dans le discours du Trône et le budget pour que vous soyez considérés comme légitimes (acceptables).

Maintenant, rappelez-vous "la crise" générée par le projet de coalition PLC-NPD appuyée par le Bloc de l'automne dernier, alors que Stéphane Dion était encore le chef du PLC...

Lisez ces deux articles pour vous rappeler quelque peu de quoi il était question tout en approfondissant le sujet :

http://www.ledevoir.com/non-classe/229388/le-parlement-est-roi

http://www.ledevoir.com/politique/canada/277132/la-confiance-ebranlee

À partir de ces lectures, vous devriez être en mesure de comprendre pourquoi on peut s'inquiéter de l'évolution de notre démocratie parlementaire...

Grâce à notre Gouverneure-générale (Michaelle Jean est l'arbitre de notre système, elle contribue donc à définir les "conventions" qui le régissent), dorénavant, lorsque le Premier ministre sera menacé de perdre "la confiance" de la Chambre, il pourra "proroger" la Chambre (suspendre les travaux du Parlement) et éviter ainsi de tomber. Belle démocratie !

L'ironie là-dedans est que la démocratie canadienne apparaît encore plus faiblarde que son modèle d'origine, car Michaelle Jean est nommée par le Premier ministre et donc redevable ultimement à celui-ci (Ceci a-t-il influencé sa décision selon vous ?). Alors que la Reine est indélogeable, donc plus indépendante dans ses décisions lorsque vient le temps d'arbitrer le système...

Je n'aurais jamais cru que mon propos puisse soutenir que la Monarchie britannique est préférable à notre pâle copie canadienne... Vivement la République !

À suivre...

Pour en rajouter une couche, allez à :

http://www.ledevoir.com/politique/canada/277198/la-democratie-est-en-crise

Pour connaître la "petite histoire" derrière ce projet de coalition, lisez ceci:

http://www.ledevoir.com/politique/canada/278426/ottawa-les-secrets-d-une-coalition

Le voisin.

dimanche 29 novembre 2009

Repenser la croissance...

Voici un extrait d'un film préparé par deux amis extraordinaires : Mélanie Busby et Érik Bouchard-Boulianne. Mélanie est biologiste et pilote d'hélicoptère, Érik est avocat et étudiant en économie à l'UdeM. Ils ont presque fait le tour de la planète pour faire ce film, jusqu'ici entièrement autofinancé.
Le film est prévu pour 2010...

samedi 28 novembre 2009

La route de Cormack McCarthy

Je ne pense pas aller voir le film inspiré du roman "La route" de C. McCarthy. Le livre était déjà assez visuel et explicite... Il décrivait trop bien comment l'humanité peut déraper et à quoi la fin de celle-ci pourrait ressembler... Ce livre m'a jeté par terre et presque déprimé, mais il m'a aussi convaincu de la nécessité de la littérature pour comprendre le monde.

Un paysage gris et triste, un sol couvert de poussière, une menace perpétuelle, un environnement hostile et empoisonné. Une fuite en avant et l'espoir qu'une certaine humanité puisse perdurer...

Le voisin.

À propos de Tocqueville...

La pensée d'Alexis de Tocqueville a été évoquée à quelques reprises dans ce blogue... Revenons sur une de ses idées.

D'abord, Tocqueville croit que ce qui est dangereux à l'âge démocratique est que la tyrannie (le despotisme) s'implante doucement dans nos vies et que nous acceptions progressivement à devenir des esclaves et des êtres irresponsables parce que nous choisissons nos maîtres. La démobilisation générale que nous connaissons aujourd'hui et notre individualisme favorisent l'émergence de ce qu'il appellait "le despotisme doux" et qu'il décrivait comme "un immense pouvoir tutélaire" qui allait administrer nos vies et veiller à établir de multiples règles complexes et tâtillones pour nous faire abandonner tranquillement nos revendications et notre propre jugement (Rappelez-vous "la Maison des fous" dans les 12 travaux d'Astérix...).

Selon lui, ce type de despotisme réussira à nous faire plier doucement tout en nous permettant de "jouir de nos petits et vulgaires plaisirs"... Le despotisme envisagé est d'autant plus insidieux qu'il recherche l'isolement des hommes, ce qui a été accompli par l'avènement de l'individualisme... Il ajoute que ce type de pouvoir politique voudra notre bonheur mais qu'au lieu de nous aider à grandir, il veillera à nous maintenir dans l'enfance... (Pensez à Jean Charest qui nous promet toujours des baisses d'impôts et de meilleurs services ou encore à Stephen Harper et Michael Ignatieff qui renoncent à opérer un virage significatif - et sans doute douloureux mais nécessaire - pour faire face aux changements climatiques...).

Tocqueville dit qu'avec ce type de tyrannie, le citoyen perd peu à peu le lien avec ses semblables, il n'a plus de patrie, ne lui reste que sa famille immédiate...

En espérant que notre patrie - le Québec - puisse encore éveiller en nous un sentiment d'unité, puisqu'on oublie souvent que la démocratie a besoin d'un sentiment d'appartenance à une communauté nationale pour exister...
(Pour ceux qui veulent aller plus loin : lire Daniel Jacques, "Nationalité et modernité", Mtl, Boréal, 1998).

Le voisin.

Corruption et désintérêt : les deux ingrédients nous menant au despotisme doux...

Je fais lire des extraits de "De la démocratie en Amérique" de Alexis de Tocqueville (publié environ en 1840) à mes étudiants et je me dis qu'il avait bien raison de s'inquiéter du repli et de l'indifférence que la société démocratique peut favoriser...

Lisez les journaux ces temps-ci et vous verrez que notre démocratie est à la dérive. Le cynisme et le désengagement croîssent sans cesse : les politiciens sont moins respectés que les vendeurs de voitures usagées et le taux de participation aux élections chute sans arrêt. Et comme la confiance s'estompe, et que les médias entretiennent ce cynisme (voir le film "À hauteur d'homme" de J-C Labrecque), nous nous retrouvons avec une autorité de plus en plus éloignée des citoyens sur le plan de la légitimité (ex: Gérald Tremblay a eu 37% d'appuis, mais avec un taux de participation de 38%, on comprend que son appui populaire réel est famélique...). Cette distance qui se creuse entre les élus et le peuple se vérifie aussi sur le plan de l'effet-miroir que devraient avoir nos représentants politiques... On serait supposé se reconnaître en eux (ils nous représentent) alors que nous les méprisons de plus en plus...

Je ne suis pas de ceux qui croient que nos politiciens sont "tous pourris" ou "tous pareils". Je crois plutôt que si nous sommes pris avec Stephen Harper, Jean Charest et Gérald Tremblay, c'est que nous sommes devenus passifs et satisfaits. "Ventre plein n'a pas de rage" chantait Félix Leclerc.

Mais ça ne prend pas grand'chose pour relancer l'espoir... Barack Obama est tout de même là pour nous rappeler que la politique peut être inspirante et qu'avec une réelle mobilisation citoyenne, on peut changer l'ordre établi. On verra si Obama réussit à combler un tant soit peu les attentes démesurées qu'il a suscité, mais il incarne déjà une rupture radicale avec l'ère Bush et même avec le type de politiciens professionnels avec lesquels nous sommes pris...

Écoutez les discours d'Obama, ceux tenus lors des primaires démocrates de 2008, comme ceux qu'il tient depuis qu'il est Président et vous verrez comment on peut faire appel à l'intelligence des citoyens, avoir un langage soutenu et proposer un discours qui évite les formules toutes faites du type : "en période de tempête économique, il faut avoir les deux mains sur le volant". C'est entre autres pour ça que notre Jean Charest national (3e mandat !) est si déprimant : il nous prend pour des caves et on aime ça !

Le voisin.

Parcours de l'électeur...

J'ai voté pour la première fois en 1992 : Entente de Charlottetown. J'ai voté NON. Il me semblait que les "conditions minimales" évoquées dans Meech par notre Premier ministre Bourassa avaient été diluées dans l'Entente... Et "l'affaire Wilhelmy" m'avait convaincu que le Québec s'était "écrasé" à la table de négociation...

En 1993, j'ai voté pour le Bloc. Et en 1994, j'ai voté pour le PQ. La démarche de la classe politique nationaliste me semblait cohérente : depuis 1982, le Canada avait changé sa constitution (son contrat social et politique, ses règles fondamentales !) sans l'accord de l'Assemblée nationale du Québec. Un grand fédéraliste comme Claude Ryan qualifiait la réforme de '82 de "coup" fait contre le Québec et sa législature... Brian Mulroney avait été porté au pouvoir en promettant le retour du Québec dans le giron constitutionnel canadien "dans l'honneur et l'enthousiasme"... Il me semblait que l'échec de Meech et de Charlottetown illustraient bien l'incapacité du Canada à se réformer selon les aspirations et revendications dites "traditionnelles" du Québec...

En 1995, j'ai donc voté OUI avec enthousiasme. Mais ce référendum s'est heurté à la tricherie fédérale et au discours décevant au ton acrimonieux de M. Parizeau. Imaginez si au lieu de dire ce qu'il a dit, il avait refusé de reconnaître le résultat et demandé à la communauté internationale de venir enquêter sur la légitimité du processus démocratique ? Sans nécessairement changer le résultat, une telle démarche aurait renversé la dynamique politique... Le Fédéral aurait alors eu un moins grand rapport de force pour profiter de l'écrasement du Québec avec sa loi sur la clarté...

Mon adhésion au camp souverainiste s'est par la suite peu à peu estompé. Je demeure convaincu que la souveraineté est souhaitable et que le Canada risque peu d'évoluer dans le sens des intérêts du Québec, mais il me semble qu'il faut prendre acte de la défaite référendaire et surtout des conséquences néfastes de ces défaites (1980 et 1995) : elles ont affaibli le rapport de force du Québec face au reste du Canada.

Entre 1980 et 1995, il y a donc eu tout un "build up" qui légitimait la tenue du référendum de 1995. On ne peut pas en dire autant pour la tenue d'un 3e référendum. Il faudrait donc sortir de la stratégie de l'attentisme et mettre l'accent sur 2 choses :

1- Investir au maximum nos propres sphères de compétence (ce sont souvent nos propres institutions et ministères qui offrent des services en anglais aux immigrants ou qui formulent des programmes d'histoire où la Conquête est vue comme un passage civilisateur vers la démocratie...). L'État fédéré du Québec a tout de même une autonomie politique fort enviable et fort enviée. Nous devrions nous occuper convenablement des champs de compétence que nous avons avant d'envisager nous lancer dans une autre démarche "casse-gueule" vers la souveraineté.

2- Tenter de signer des ententes administratives avec le Fédéral dans certains domaines. Le Bloc québécois devrait donc davantage "jouer le jeu du fédéralisme" et devenir un interlocuteur à la recherche de points de convergence avec les autres provinces autonomistes... Les souverainistes inconditionnels devraient revenir sur la scène provinciale, c'est là que se fera la souveraineté. Gilles Duceppe est un interlocuteur crédible au Canada anglais, il serait en mesure d'opérer ce virage vers un dialogue avec le ROC. Et qu'avons-nous à perdre ? Si cela échoue, les souverainistes pourront dire que le Canada est fermé aux revendications du Québec...

C'est dans cette optique que j'ai voté pour le Parti conservateur de Joe Clark en 2000. C'est le seul parti fédéraliste qui s'est opposé à cette loi dangereuse et anti-fédéraliste qu'est la Loi sur la clarté (C-20). Depuis, je suis "revenu" vers le Bloc, puisqu'aucun parti fédéraliste ne semblait correspondre à mes idéaux. Mais lors des dernières élections partielles fédérales dans Hochelaga, j'ai voté pour le NPD de Jack Layton. J'ai trouvé que le NPD avait très bien réagis à la décision de la Cour Suprême invalidant la loi 104 (il faudra revenir sur ce jugement qui permet maintenant aux individus de s'acheter des droits... Bizarre que des juges puissent avoir si peu de jugement !). Le NPD méritait donc mon vote pcq'ils ont initié une motion qui reconnaissait au Québec le droit d'imposer le français comme langue d'éducation et parce que Thomas Mulcair fut le seul à rappeler que l'origine du problème réside dans le rapatriement unilatéral de la constitution opéré sans l'accord du Québec en 1982. Ajoutez à cela que la personnalité de Daniel Paillé ne me convainquait pas (je me rappelais sa tentative de bloquer la venue d'un CPE devant chez lui...)

Voilà donc le petit parcours de l'électeur que je suis... Je reviendrai plus tard pour parler de la politique municipale...

Le voisin.

vendredi 27 novembre 2009

Intentions.

La décision de participer à un blogue vient autant d'une intuition que d'une intention non-avouée... J'ai toujours rêvé de m'impliquer en politique et de faire une différence pour mon pays, pour ma société... Mais en vieillissant, deux choses m'ont jusqu'ici retenu de le faire vraiment :

1- Je n'aime pas la logique souvent niaise des partis politiques. L'embrigadement de la vie partisane est souvent nécessaire, mais il est lourd à porter. De plus, je ne me retrouve pas vraiment dans aucun parti politique sur la scène québécoise... Vous découvrirez par vous-mêmes où je loge idéologiquement, mais faites attention aux caricatures : mes positions sont souvent plus complexes et nuancées qu'elles n'apparaissent...

2- La deuxième raison qui me freine à m'impliquer et à me lancer en politique, c'est que c'est un lieu destructeur pour la vie de famille et les amitiés. J'ai une belle famille avec une blonde que j'aime et j'ai trop d'amis que j'aime toujours voir et revoir, sans filtres ou craintes reliées à l'image publique ou aux dangers que la relation change à cause de la proximité du pouvoir... On dit que René Lévesque «vous-voyait» mêmes ses amis lorsqu'il était Premier ministre, pour créer cette distance nécessaire entre le pouvoir et les amis...

Ce blogue me permettra de discuter politique, culture, sport, etc. avec la distance confortable qu'offre le blogue, mais avec l'exigence moins confortable de prendre position publiquement.

Nos élus ont le courage de s'afficher et nous les méprisons trop souvent facilement pour cela. Reste que leurs discours et positions me déçoivent si souvent que je comprends bien le désarroi et le cynisme qui nous assaillent. Je chercherai à trouver l'équilibre entre cette saine critique et la nécessité de préserver le goût pour l'engagement citoyen, sans quoi il ne nous restera qu'à nous "replier dans la solitude de nos propres coeurs" comme le disait Tocqueville.

À bientôt.

Premier message

Bonjour,
Je suis le voisin, un peu gêné de vous parler la 1ère fois, mais je prends mon aise au fur et à mesure de nos rencontres (déjà, en écrivant le mot 1er ainsi, je prends mon aise...)

Par contre, contrairement à votre réel voisin, moi je ne vous envahis pas sans votre consentement. Je suis comme le pouvoir judiciaire, je n'interviens que si on m'interpelle... Mais contrairement aux juges, mon pouvoir est mince et mon jugement nuancé  - ce ne sont pas tous les juges qui ont du jugement ! En plus, ma position du haut de cette tribune se veut sans arrogance, elle ne relève ni du copinage ni du népotisme, ni d'une autorité qui s'impose à vous avec possible sanction.

La relation avec un voisin peut poser de nombreux problèmes. J'essaierai de ne pas trop regarder par-dessus la clôture, de ne pas faire du tapage matinal ou nocturne... Vous me trouverez peut-être fatigant quelques fois, vous serez en désaccord ou en accord avec moi et vous me le ferez savoir (j'espère...), mais notre voisinage sera choisi, poli et agréable. Je ne suis pas votre ami (Facebook abuse de ce terme en le dévalorisant - le terme de voisin m'apparaît plus honnête, moins ambitieux et mensonger...), je cherche donc simplement à vous voisiner...

Je suis passionné de politique, donc, il est fort possible que le sujet vienne rapidement, comme un réflexe. (L'idée de faire un blogue vient du fait que j'étais écoeuré de chiâler, seul et pathétique, dans ma cuisine !). Mais je ne suis pas l'homme d'un seul sujet, donc vous y trouverez aussi un propos portant sur toutes sortes de choses, gravitant autour de la culture, ce que Fernand Dumont appelait le lieu de l'homme... J'essaierai d'éviter les potins et le discours ordinaire. Il me semble que la blogosphère et l'humanité en général en souffrent déjà trop.

Je cherche un discours soutenu, mais familier et libre. Dans mon voisinage, on fonctionne comme ça.

Alors, au plaisir ! Et n'hésitez pas à piquer une jasette avec moi ou à me demander une tasse de sucre. Entre voisins, faut pas se gêner ! En espérant vous croiser souvent, puisque ce blogue veut se renouveler régulièrement.

Le voisin.