jeudi 2 septembre 2010

Proche-Orient : la fin du conflit ?

Les pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens sont amorcés à Washington. Tant l'émissaire américain, le Sénateur George Mitchell, que le 1er ministre Netanyahou ou le Président Abbas ont évoqué la possibilité de «la fin du conflit»...

Est-ce une erreur de laisser miroiter de telles attentes ? N'ont-ils pas pensé qu'un nouvel échec favoriserait à nouveau l'explosion de la violence ?

Il est vrai que depuis l'échec du processus d'Oslo (1991-2000), on connaît mieux les contours de la paix dans la région, c-à-d quelles sont les concessions que chacune des parties est prête à faire pour en arriver à la solution des 2 États... Donc, théoriquement, la perspective d'un accord final n'est pas complètement délirante...
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La carte ci-dessus démontre d'ailleurs à quoi pourrait ressembler le futur État palestinien. Elle est inspirée des pourparlers de Taba en 2000-01 entre Ehoud Barak (à l'époque 1er ministre travailliste, aujourd'hui ministre de la Défense d'Israël) et Yasser Arafat, le leader historique de la cause palestinienne décédé en 2004.

L'échec d'Oslo et la reprise des violences depuis 2000 ont paralysé le processus de paix, d'autres initiatives ont alors été lancées : Accords de Genève en 2003, signé par d'ex-négociateurs des deux camps; puis l'Initiative de la Ligue arabe en 2006. Plusieurs initiatives «prometteuses» ont donc avorté, toutefois,  elles ont ensemble permis de délimiter concrètement les portions de territoires que chacun des peuples serait appelé à contrôler dans cette terre trois fois sainte...

Il reste que je persiste à croire que le risque est grand de laisser miroiter un accord final, dans le contexte où des deux côtés, les minorités de blocage - mouvement des colons israélien et mouvements islamistes palestiniens - risquent de se lancer dans une spirale de violence pour faire échouer une telle ambition (c'est déjà commencé avec l'assassinat de 9 colons juifs par le Hamas près d"Hebron cette semaine).

Peut-être qu'une ambition plus modeste aurait été moins spectaculaire mais plus efficace : pourquoi ne pas travailler à faire émerger concrètement en Cisjordanie les véritables attributs d'un État palestinien :
  • Une force de sécurité palestinienne visible et présente sur le territoire (il semble que la collaboration entre l'armée israélienne et les forces de sécurité palestiniennes ne se soit jamais si bien portée);
  • Des institutions palestiniennes reconnues et soutenues internationalement (membre à l'ONU, présence aux Jeux olympiques, etc.);
  • Une continuité territoriale pour les Palestiniens ainsi qu'un accès à Jérusalem et ses lieux saints;
  • Un arrangement sur la compensation et le droit au retour des réfugiés (tous ne pourront pas revenir !)...
  • Un démentèlement des colonies combiné avec un arrangement mutuellement négocié sur le tracé des frontières entre les 2 États.
Bref, il aurait peut-être été plus prudent de travailler sur la portion du futur État palestinien la mieux à même de se rapprocher d'un État indépendant, celle aussi qui est gouvernée par une autorité fréquentable: le Fatah en Cisjordanie...

Mais bon, peut-être aussi que la prudence actuellement, se situe dans l'audace, et que «forcer la note» est la meilleure solution pour affaiblir durablement tous ces radicaux des 2 côtés qui ne veulent pas la paix...

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