mardi 30 novembre 2010

The Suburbs.

Je vous ai souvent parlé ici du dernier album d'Arcade Fire, ce groupe du Mile End qui connaît un succès international. Voici le vidéo de la chanson-titre du dernier album. Il évoque bien cette nostalgie de l'enfance des banlieues nord-américaines... Mais puisqu'il est tourné aujourd'hui en 2010, il démontre aussi combien nos «plans de développement» sont maintenant périmés et stupides : regardez la largeur des rues !

Quel est selon vous, le pourcentage de l'espace au sol couvert par les infrastructures reliées à l'automobile dans ce type de banlieue, qui constitue encore aujourd'hui la norme en ce qui concerne le développement de notre territoire ?

Arcade Fire - The Suburbs (Official Video) from City Slang on Vimeo.

4 liens.

1- Pour vous convaincre qu'un simple moratoire sur les gaz de schiste n'est pas une mesure radicale... voir CECI.
2- La lettre que JF Lisée écrit à Pierre-Karl Péladeau à propos de son double bras-de-fer, celui entre lui et Sylvain Lafrance, de Radio-Canada (deux empires qui s'attaquent en diffamation...) et celui entre lui et le syndicat du Journal de Montréal...
3- Comment les auteurs de l'émission les SIMPSONS présentent le réseau Fox News lors de ses deux derniers épisodes...
4- Mon bilan musical 2010.

lundi 29 novembre 2010

Gaz de schiste - les artistes se mobilisent.

Plusieurs artistes se mobilisent pour réclamer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Il me semble qu'effectivement, l'idée d'un simple moratoire est la bonne revendication. Arrêtons-nous le temps de nous assurer que si cela se fait, que ça se fasse correctement.

Mais non, le gouvernement Charest est tellement pressé qu'il travestit les audiences publiques et sous-traite sa campagne d'information à l'industrie...

Pour signer la pétition, cliquer ICI.

dimanche 28 novembre 2010

Le Palmarès musical 2010.

Comme l'an passé, on s'essaye de faire un bilan en ce qui concerne la musique qui tourne dans mes oreilles depuis un an...

Karkwa - Les chemins de verre. Plus doux (trop ?) que les précédents, plus introspectif encore, mais toujours aussi beau et bon, le dernier Karkwa est celui de la consécration pan-canadienne (prix Polaris critiqué dans le ROC parce qu'ils ne connaissent rien à la culture québécoise...). À voir une fois dans sa vie en show !

Neil Young - Le Noise. Mes attentes étaient trop grandes : réunir le vieux Neil et Daniel Lanois, celui qui a présidé à la renaissance de Bob Dylan et au triomphe incroyable de U2. Les albums de Lanois sont pour moi des oeuvres presque toujours magistrales... Et cette collaboration historique s'est faite en deux temps : avant l'accident de moto qui a failli tuer Lanois et après cet accident. Ça s'entend ! Lanois a fait bifurquer sa réalisation vers la distorsion et la réverbération. Le vieux Neil, seul avec sa guitare au son post-grunge, en ressort jeune (Young)... C'est fort ! Et lorsque Neil déplogue sa gutiare, il nous offre de véritable bijoux qui deviendront des classiques comme Love and War et Peacefull Valey boulevard.

Daniel Bélanger - Nous. Après L'échec du matériel (quel beau titre, surtout dans le contexte de la crise qui allait suivre !), Daniel Bélanger sort un album plus groove, qui prend du temps à s'immiscer mais qui vieillira très bien. Le talent de Bélanger est ici entouré d'un band qui propulse ses chansons dans une structure moins propre, moins travaillée en quelque sorte, et ce n'est pas un défaut !

Massive Attack - Heligoland. Massive Attack est de retour avec son son cool, légèrement «salon tamisé avec alcool»... On aime.

Jimmy Hunt - Le disque a été trop encensé par la critique, ce qui a fait que la première écoute a été décevante. Mais l'album du chanteur de Chocolat se découvre petit à petit et il est effectivement excellent ! De bonnes mélodies, des textes simples ou alors effacés qui font ressortir une grande qualité sur le plan des arrangements et de la recherche de sons. La structure des tounes demeure toutefois simple, elle aussi. Et le chant un peu en retrait de Jimmy Hunt fait qu'on peut l'imaginer sortir d'un vieux Juke Box dans un diner avec une serveuse qui nous appelle «mon choux» !

Black Dub - Le dernier projet de Daniel Lanois. L'homme prend du recul (après son accident) au profit d'une chanteuse qui a du SOUL dans la voix ! Mais l'ambiance feutrée et enveloppante de Lanois reste.

Arcade Fire - The Suburbs. C'est l'album de l'année pour moi ! De belles mélodies, des paroles écrites comme des poèmes simples mais forts évocateurs de l'adolescence dans les banlieues nord-américaines. Voir ma chronique passée. C'est déjà un classique.

Martin Léon - Les Atomes. C'est le moins fort des albums de Martin Léon selon moi, mais il demeure agréable et s'écoute quand même d'une traite sans trop d'anicroches. Lui aussi, comme Lanois dont il peut évoquer l'atmosphère, a décidé de s'entourer de voix féminines... Ben correct de même !

Radio-Radio - Belmundo Regal. Chargé et décousu, mais léger et sans prétention, Radio-Radio réussit à nous transporter dans un délire chanté en chiac (franglais acadien). Rythmé, entraînant. Joyeux.

Fistfull of Mercy - Réunion improbable de mes deux chanteurs préférés - Ben Harper et Joseph Arthur - avec en bonus le fils de George Harrison, Dhani. Les attentes étaient trop grandes, donc la déception était certaine. Mais ça demeure un bijou de folk beatlesque avec un vieux fond de Crosby, Stills, Nash & Young... J'irai voir en show en 2011, ce sera sans doute meilleur lorsque les gars se connaîtront mieux! Harper et Arthur sont des créateurs boulimiques en perpétuelles transformations, et ce n'est jamais insignifiant.

Mention spéciale aux 12 hommes rapaillés en l'honneur de Gaston Miron. Le 2e album est peut-être moins bon que le 1er, mais il y a là plusieurs perles fabuleuses. Et ça nous fait (re)plonger dans Miron d'une nouvelle façon.

Emmanuel Todd et le sarkozysme.

L'historien et démographe français Emmanuel Todd est un personnage fort admiré dans les milieux intellectuels français parce qu'il aurait prédit dès 1976 dans son livre La chute finale le déclin de l'URSS. En 2002, il publiait Après l'Empire, qui préfigurait le déclin de l'Empire américain, celui-ci ne s'attaquant qu'à des nains militaires pour réaffirmer sa puissance en déclin...

Rue 89 l'interroge sur la réforme des retraites en France et sur le «sarkozysme», cette idéologie de droite qui risque de basculer dans l'autoritarisme et le conflit intergénérationnel selon lui...

Extraits :
«(...) l'analyse démographique du vote de 2007 montre (que) Sarkozy a eu 44 % des votes des plus de 65 ans au premier tour. Plus qu'aucun président de droite, Sarkozy a été l'élu des vieux.

Pourquoi ? Parce que la France a été terrorisée par les émeutes de 2005, qui étaient un soulèvement de la jeunesse. Cette peur a été réactivée par les incidents de la gare du Nord, en mars 2007, juste avant l'élection présidentielle. La question des retraites, c'est l'émergence de la démographie au cœur du problème politique français.

L'idée d'ajuster le temps de travail sur la durée de vie n'est pas scandaleuse. Ce qui a été étrange dans cette réforme, c'est l'annonce, dès le départ, que les retraités (l'électorat sarkozyste) ne seraient pas touchés, et donc que le coût de l'ajustement serait supporté par les jeunes. Cette réforme censée dynamiser le pays reflète, en vérité, le fait que le pouvoir sarkozyste est un pouvoir des vieux. Tous les arbitrages se font contre les jeunes».
(...)
Rue 89 : La démographie nous condamnerait-elle à des gouvernements de droite pour vingt ans ?

«Il y a une forte probabilité. En Europe, le virage à droite a été massif. Mais on n'est pas dans la pire situation : l'âge médian des Français est d'un peu moins de 40 ans ; en Allemagne, c'est 44 ans. (...)

Il faut penser, comme le fait Louis Chauvel, en termes de générations. Les plus de 70 ans ont une histoire très favorisée en termes économiques. Mais nous allons voir arriver de « nouveaux vieux », ayant eu des existences très dures comme actifs, et dont les revenus vont baisser une fois à la retraite.

L'âge d'or des Trente Glorieuses n'était qu'une parenthèse. Comment vont tourner les « nouveaux vieux », comme moi ? On ne sait pas. Je ne suis pas très optimiste».
(...)
«Une des vérités du sarkozysme, c'est l'irruption de la violence. Dès l'origine, la montée en puissance du personnage est associée à ce processus. Il est l'homme politique qui, par ses provocations verbales, a réussi à foutre le feu à une partie des banlieues françaises et qui, ensuite, a été élu sur un discours d'ordre -un jeu extraordinaire de pompier pyromane. Il a fait entrer dans le discours politique une brutalité et une vulgarité sans pareilles.

Sarkozy est violent. Est-ce simplement verbal ? Je ne sais pas. Cela pourrait préfigurer pire. Il y a une assymétrie dangereuse dans le système.

Les socialistes ne sont pas violents. Ils restent porteurs de la bonne éducation de la période précédente. Ils sont dans une posture de communiant. Sans doute n'ont-ils pas bien compris à quoi et à qui ils avaient affaire. Le langage de droite de Sarkozy est dans son époque, les socialistes n'y sont pas
».
Fin de l'extrait.

Il y a quelque chose de fort intéressant ici. Le danger d'un grand conflit intergénérationnel est expliqué : peut-être pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la jeune génération aura des conditions de vie moins bonne que la précédente...

Et ce phénomène pourrait contribuer à voir émerger un discours de droite violent aux tendances accusatrices qui fragilisera le lien social... Comment contrer ces tendances pessimistes ? Chose certaine, les prochains grands changements sociaux et politiques ne pourront se faire sans une alliance transgénérationnelle ! Les jeunes ne sont plus assez nombreux pour porter à eux-seuls le changement (comme ce fût le cas dans les années 1960), ils doivent trouver des alliés chez les vieux !

C'est ce qu'a compris le groupe Génération d'idées qui tenait un événement sur le renouvellement des idées en fin de semaine à Montréal.

Le plus grand scandale diplomatique de l'Histoire ?

À 16h30 aujourd'hui, le site internet Wikileaks rendra public ce qui pourrait être le plus grand scandale diplomatique de l'Histoire : une série d'informations confidentielles et de rapports provenant des différents ambassadeurs et services de renseignement des USA serait tombée entre les mains du dirigeant de Wikileaks, Julian Assange. Ce dernier est maintenant un ennemi public d'envergure en devenant «le spécialiste» des fuites d'informations provenant des officines gouvernementales (dossiers sur la guerre d'Irak, vidéos de soldats commettant des bavures, etc.).

Les fuites d'aujourd'hui inquiètent grandement la Secrétaire d'État Hillary Clinton, qui a communiqué avec tous ses alliés pour les prévenir que des informations pouvant leur déplaire risquaient d'être rendues publiques... On imagine fort bien les ambassadeurs et hommes d'État américains discourir de façon méprisante de plusieurs personnalités comme Stephen Harper («un W. Bush Junior ?»), Nicolas Sarkozy («little Napoleon») ou Vladimir Poutine («the Stalin of the 21st century ?»)...

Disons qu'Obama n'avait pas besoin de ça !

P.S. Nous reviendrons un jour sur le problème majeur de la fiabilité des sources qui se pose dorénavant à nous depuis l'avènement d'internet et l'accélération des technologies, qui font qu'on ne sait plus très bien distinguer le vrai du faux...

vendredi 26 novembre 2010

Arts et politique.

Les deux rubriques précédentes parlent de cette nécessité, trop absente à Montréal, d'INTÉGRER l'art à la planification urbaine et à nos décisions politiques.

VOIR rend compte de ce livre préparé par Claude Corbo (le «nouveau» Recteur de l'UQAM qui reprend du service pour corriger les énormes fautes et décisions douteuses de son prédécesseur Pierre Turgeon...) sur un homme méconnu.

L'homme s'appelle Noël Vallerand et le livre s'intitule «Les arts, l'université, la politique culturelle.».
Il y est question entre autres de chercher à marier création, réflexion et prise de décision...

Peut-être pourrions-nous en suggérer la lecture à tous nos décideurs du Ministère des transports et de la Ville de Montréal... Car ce n'est pas en «maquillant» des projets autoroutiers dignes des années 60-70 que la créativité se manifeste...
***
Réjeanne Padovani (un film datant de 1973) de Denys Arcand, est une très belle oeuvre artistique qui dénonce la corruption qui sévit entre les milieux politiques et ceux de la construction... On aurait besoin maintenant que la politique et les arts puissent incarner un mariage moins cynique, porteur d'une vision cohérente du développement de notre territoire.

Si la beauté en Arts est subjective, le développement urbain demeure une «science» qui doit puiser ses fondements dans des idées et principes qui relèvent aussi des Arts au sens large : l'occupation harmonieuse de l'espace, le fonctionnement «spontané» des mouvements, la prise en compte de l'environnement dans lequel se situe «l'oeuvre»...

C'est tout le processus décisionnel de nos institutions politiques qui bénéficierait de cette plus grande intégration des Arts à notre vie collective. Le manque d'inspiration de nos dirigeants s'explique peut-être parce qu'ils méprisent les Arts... Nos villes et villages, nos grandes institutions culturelles doivent être revitalisées : la culture demeure notre seule richesse naturelle inépuisable !

jeudi 25 novembre 2010

Montréal vs Québec.

La rivalité Québec-Montréal est entretenue par tout le monde au Québec. Elle reflète sans doute une nostalgie de l'époque pas si lointaine où les Nordiques et le Canadien s'affrontaient sur la glace et passionnait toute la nation...

Mais cette rivalité demeure malgré le départ des Nordiques et ne risque pas de s'atténuer. Car pendant que Montréal construit des autoroutes (Turcot, autoroute 25, Notre-Dame), Québec se lance dans la modernisation de ses infrastructures de transport collectif et propose l'établissement de quartiers verts qui favoriseront une moins grande dépendance à l'automobile... Le but est de rendre la capitale plus belle, plus accueillante aux piétons; de rendre le transport collectif attrayant, rapide et de densifier les quartiers de façon à ce que les citoyens puissent se déplacer rapidement et efficacement sans leur voiture de chez eux vers l'épicerie ou leur milieu de travail...

Pendant ce temps, à Montréal, nous construisons des infractructures qui contribuent à l'étalement urbain et renforcent le développement des banlieues au détriment de la ville-centre. Et pour rendre la pilule moins amère, on pense rendre ces infrastructures «moins laides» en leur donnant de la couleur... Le projet est-il plus acceptable s'il est enjolivé de cette façon ?


Nathalie Petrowski elle, semble se contenter d'une telle initiative et son sens critique s'évanouit devant ce projet qui camouffle plusieurs mauvaises décisions (et l'importance de la corruption associée aux firmes de Génie-conseil qui planifient et orientent les grands chantiers autoroutiers du Québec...) Je me surprends quasiment à rêver que Bombardier finance à grands coups d'enveloppes brunes (ou blanches) les partis de nos décideurs politiques ! (source)

L'art et la ville.

Le Devoir publie aujourd'hui un article sur le manque criant de places publiques emblématiques qui font une place de choix à des oeuvres d'art marquantes, comme «L'Homme» de Calder, situé sur l'île Ste-Hélène...

Chose certaine, ce ne sera pas les immenses lampadaires de la place des festivals qui me réconforteront quant à la beauté de la ville...

lundi 22 novembre 2010

La libanisation du Liban...


L'enquête onusienne sur l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri qui a eu lieu le 14 février 2005, risque de déboucher prochainement sur des accusations. Voir cette dépêche de Radio-Canada pour en savoir plus...

Reste que la crédibilité de l'enquête onusienne pose problème puisque plusieurs infos compromettantes ont été d'abord «perdues», puis mises de côté pour ménager les susceptibilités. Le chef de la sécurité de l'ex-premier ministre serait soupçonné d'être partie-prenante au complot. Bref, l'ONU semble s'être traînée les pieds dans cette enquête pour des raisons diplomatiques...

Chose certaine, le Hezbollah, parti politique et groupe armé (considéré comme terroriste) créé au début de la décennie 1980 et appuyé par la Syrie et l'Iran, risque d'être ciblé comme le principal responsable de ce meurtre politique d'envergure. De leur côté, les responsables du Hezbollah accusent Israël de l'assassinat de Rafic Hariri... Le problème est que les tensions immenses de la vie politique libanaise risquent de ressurgir sur la base des conclusions de l'enquête onusienne (d'où l'extrême lenteur et «prudence» de l'ONU dans ce dossier).

Le Liban est un pays fracturé sur le plan politique et confessionnel. Il y a au Liban des Chrétiens maronites; des musulmans chiites et sunnites, des druzes, etc. Or, le pays risque à nouveau d'éclater sur la base de ces différentes identités confessionnelles et la recherche du consensus entre les différentes communautés (le partage confessionnel du pouvoir réaffirmé par les Accords de Taëf en 1989) serait alors à nouveau mise de côté au profit d'une instrumentalisation des différences alimentée par les pays voisins : Syrie et Israël au 1er chef...

Encore une fois, le pays du cèdre risque d'être victime d'une guerre régionale où des camps locaux s'affrontent par pays interposés... Et dire que Rafic Hariri comme homme politique et grand financier était en train de réunifier le Liban par delà ses différences confessionnelles... L'enquête sur son assassinat risque de déboucher sur un nouvel épisode de luttes fratricides alimentées par des puissances voisines.

Un autre mur...

L'État d'Israël entreprend dès aujourd'hui la construction d'un mur le long de la frontière avec l'Égypte. Pourtant, l'Égypte est le 1er pays arabe à avoir signé la paix avec Israël. C'était en 1979.

Les raisons évoquées par l'establishment militaire israélien pour justifier l'érection de ce mur reposent sur le trafic d'armes et d'immigrants clandestins qui passeraient du Sinaï égyptien illégalement vers Israël. L'entrée illégale de terroristes fait aussi partie des arguments.

Mon point de vue sur la construction des différents murs de sécurité construits par Israël est mitigé. Le mur construit le long de la bande de Gaza avait comme objectif d'empêcher l'incursion de terroristes en territoire israélien. C'était donc un mur défensif. Le mur projeté le long de la frontière égyptienne serait lui aussi un mur défensif... Mais le mur construit depuis 2002-03 en Cisjordanie n'est pas qu'un mur défensif, puisque son tracé pénètre profondément en territoire palestinien de façon à annexer de facto plusieurs colonies juives implantées en territoires palestiniens, au mépris du Droit international. Ce mur-là est donc un mur d'annexion qui sert des objectifs d'expansion territoriale et non des objectifs strictement défensifs...

Mais l'accumulation de ces différents murs fait en sorte qu'on peut se poser la question suivante : L'objectif de l'État d'Israël est-il à terme de «normaliser» ses relations avec les pays voisins ou encore de s'emmurer et d'exister en vase-clos ?

Bien sûr, la perspective d'une normalisation politique d'Israël dépend aussi de l'ouverture de ses voisins au dialogue... Et disons simplement que jusqu'ici, la méfiance et l'hostilité à l'égard d'Israël dominent toujours...

L'impasse actuelle est totale : le gouvernement israélien actuel ne veut pas négocier de bonne foi, ce qui fait que l'ouverture politique du côté du monde arabe est loin d'être payante. Et l'arbitre américain semble incapable d'infléchir le radicalisme israélien comme de regagner la confiance des différents leaders du monde arabe...

Il semble que la «magie Obama» n'opère plus...

dimanche 21 novembre 2010

Jon Stewart versus Glenn Beck.

Si vous ne connaissez pas ces personnages, l'un drôle qui ne se prend pas au sérieux, l'autre imbu de lui-même et se prenant très au sérieux, REGARDEZ CET ÉPISODE du Daily Show...

J'adore Jon Stewart. Cette fois, il ridiculise les thèses du Grand Complot Socialiste orchestré par George Soros...

samedi 20 novembre 2010

Floride, novembre 2000.

Pour répondre à un anonyme un peu énervé qui a commenté ma dernière entrée, voici une image du bulletin de vote en Floride en 2000. Il ressemblait à ça dans plusieurs districts :

Et en plus, dans plusieurs districts, les «machines à voter» étaient déficientes, donc plusieurs bulletins ont été rejetés... C'est sans compter le nombre important d'électeurs américains qui n'ont tout simplement pas pu voter parce qu'ils ne figuraient plus sur les listes électorales alors qu'il s'étaient bel et bien inscrits... Et comme par hasard, ces nombreuses irrégularités se sont produites dans des États et des districts où les afro-américains étaient majoritaires... Quand on sait que les noirs votaient à l'époque environ à 70% pour un candidat démocrate, on peut dire que l'objectif avoué de plusieurs Gouverneurs républicains (en 2000, celui de la Floride s'appelle Jeb Bush...) était d'empêcher des votes pour Gore...

Alors, pour évacuer toute forme de tricherie ou de mauvaise foi dans l'élection de W. Bush à la présidence en 2000, il faut disons être aveuglé par la rigidité idéologique...

vendredi 19 novembre 2010

politique 101 - l'élection du Président aux USA (2)

Les élections de mi-mandat ont eu lieu aux USA.

Nous pouvons maintenant nous concentrer sur la prochaine échéance électorale au pays: 6 Novembre 2012, l'élection présidentielle. (À nouveau le même jour, les 435 Représentants de la Chambre et un autre tiers du Sénat tombera aussi en élection...)

Nous avons vu grosso-modo comment fonctionne le processus des «primaires», qui mènent à la désignation par les deux grands partis - Républicains et Démocrates - du candidat officiel à la présidence.

Abordons maintenant l'élection du Président par le peuple. L'élection présidentielle a lieu tous les mardis suivants le 1er lundi de novembre aux 4 ans, années bisextiles.

L'élection présidentielle américaine est indirecte. Pour devenir Président, il faut se faire élire par un Collège électoral composé de 538 Grands-électeurs (G-E).

- Le nombre de G-E est proportionnel à la population de chaque État (la Californie a 55 G-E et l'Alaska 3);
- Les G-E n'assument aucun rôle après l'élection présidentielle, ils ne constituent en quelque sorte qu'un «tableau de pointage» pour accéder à la présidence;
- Il y a 3 G-E minimum par État (et 3 pour le District de Columbia : la capitale);
- Le candidat à la présidence qui recueille le plus de vote de la part de la population de son État «ramasse» TOUS les G-E de son État;
Ex: Si Obama gagne le Nouveau-Mexique avec 50.01% des votes, il amasse les 6 G-E de cet État.
- Pour devenir Président des USA, il faut ramasser 270 G-E.

La logique de ce système est que pour devenir président, il faut être un habile rassembleur puisqu'il faut au moins gagner dans un nombre significatif de grands États (la Californie, le Texas, New-York et la Floride sont dans l'ordre les États les plus populeux, il importe donc de gagner au moins dans deux de ces Big four...)

Mais gagner seulement les «gros États» ne suffit pas, il faut aussi, pour atteindre le magic number de 270 G-E, gagner dans un grand nombre de petits et moyens États... Ce fût la force de G.W. Bush en 2000 et 2004 : tout en perdant la Californie et New-York, il a pu devenir Président en «emportant» la Floride (537 votes de plus qu'Al Gore et nombreuses fraudes et irrégularités) et presque tous les autres États (surtout le heartland, c-à-d le centre).

Alors, une fois la mécanique comprise, croyez-vous qu'Obama peut reproduire son exploit de 2008 ?

Le Monde diplo en BD.


Je n'aime pas toujours le ton «néo-marxiste» du Monde diplomatique. Mais ses dossiers sont toujours fouillés et ses articles, malgré un style souvent lourdeau, demeurent essentiels à la compréhension des grands enjeux internationaux.

Le Monde diplo vient de publier une bande dessinée à plusieurs mains qui transpose en planches, cases et phylactères plusieurs articles et dossiers de l'actualité politique internationale. À commander pour Noël ?

jeudi 18 novembre 2010

Mort d'un (géant) Marocain.

Rue 89 publie un reportage sur la mort d'Abraham Serfaty, ce juif marocain, combattant pour l'indépendance, militant d'extrême-gauche fortement réprimé sous Hassan II et citoyen redevenu respectable sous Mohammed VI, l'actuel souverain du Maroc.

Abraham Serfaty était un Juif hostile au projet sioniste, qu'il qualifiait très durement de version juive du nazisme (!). Ses positions politiques ont toujours dérangé l'ordre établi et le pouvoir en place. Mais dans le vidéo ci-dessous, enregistré lors de son retour au Bercail autorisé par Mohammed VI il y a déjà 10 ans, il était très optimiste à l'égard du vent de réformes qui soufflait sur le Maroc sous le règne du nouveau Roi.


Abraham Serfaty ancien opposant marocain ... interview
envoyé par maghrebb. - L'info internationale vidéo.

mercredi 17 novembre 2010

Lisa Murkowski.

Une chose intéressante et impressionnante vient de se produire dans le Homeland de Sarah Palin. La candidate Lisa Murkowski vient d'être confirmée élue et représentera donc son État l'Alaska au Sénat américain. La «chose», c'est que mme Murkowski ne figurait pas sur le bulletin de vote... Mais pour les élections sénatoriales en Alaska (peut-être aussi pour pourvoir les autres postes dans cet État ?), il est possible de voter pour un WRITE IN candidate... L'élue avait perdu les primaires républicaines au profit d'un candidat appuyé par Palin, mais avait tout-de-même décidée de se présenter. Sa campagne demandait justement aux électeurs d'inscrire son nom à l'endroit indiqué sur le bulletin :

Lire Richard Hétu ici.

Une «chose» similaire s'est produite en Argentine en 2000, mais les citoyens votaient alors pour Mickey Mouse ou Madonna (Evita Peron ?). Ceci a débouché sur une colère dont le slogan fût : «Que se vayan todos» - Qu'ils s'en aillent tous !

Inusité, non ?

La valeur marchande de Riopelle...

L'artiste en arts visuels et écrivain Marc Séguin écrit un papier aujourd'hui dans Le Devoir (en passant, le numéro d'aujourd'hui est entièrement composé par des écrivains ! Belle idée et réussie) sur le fait que la valeur marchande des oeuvres de Jean-Paul Riopelle est en deçà de ce qu'elle devrait être par rapport à des artistes de renoms qui ont la même importance...

Le blâme doit-il être jeté sur quelqu'un en particulier ? Il semble en tout cas que notre volonté à promouvoir la culture et les arts en général fasse à nouveau défaut... Et Marc Séguin de rajouter :

«Force est de constater que l'Histoire s'écrit toujours mais qu'elle a quelquefois besoin d'encouragements. Les efforts de folklorisation du peintre ont été faits au détriment de la portée historique et artistique de son oeuvre. Nous l'avons rapatriée et régionalisée au lieu de l'exporter».

N'est-ce pas aussi le fait de notre culture en général ? Et sur le plan politique en particulier où celle-ci est de plus en plus folklorisée, marginalisée par le grand patchwork du multiculturalisme canadian ?!

mardi 16 novembre 2010

Les «militants» du Parti libéral...

Pas que je désire m'acharner sur les libéraux de Jean Charest, mais il fût un temps (fin des années 1980, début de la décennie 1990) où les jeunes libéraux étaient des vrais militants. Aujourd'hui, ce sont de pauvres et serviles serviteurs de la corruption et du népotisme au service de la grande machine libérale...

UN SEUL MILITANT mérite notre respect : MARTIN DRAPEAU. Il a osé présenter une motion sur l'idée de débattre de la nécessité d'une enquête publique portant sur l'industrie de la construction. La motion devait avoir un «appuyeur» pour que le débat s'enclenche. PERSONNE n'a daigné lever la main... Bêêêêê...

Même Nathalie «Palin» Normandeau a commis un lapsus sur les ondes de 95,1 FM en parlant des «militaires libéraux» plutôt que des «militants»... C'est qu'ils obéissent au doigt et à l'oeil ces militants !

Deux commentaires :

1- Pourquoi les journalistes et commentateurs narguent-ils les militants du Parti québécois qui osent débattre sur la place publique alors que les libéraux refusent de débattre de LA question principale au Québec en ce moment ?

2-Même le Maire de St-Jérôme et Président de l'Union des municipalités du Québec, sur qui plane des allégations de favoritisme dans l'octroi de contrats, réclame une enquête publique... Le parti de Jean Charest se dit sans doute qu'il bougera quand TOUTE la classe politique sera éclaboussée, à tord ou à raison... (The shit hits the fan !) Quel épouvantable cynisme.

Pour l'ensemble de son «oeuvre» !

Une colère citoyenne émerge sur le site de l'Assemblée nationale, où une pétition réclamant la démission du 1er ministre Charest est parraînée par le député Amir Khadir. Personnellement, je dirais que la première raison évoquée par le texte de la pétition suffit amplement : soit le refus de tenir une Commission d'enquête publique indépendante sur le financement des partis et l'octroi de contrats publics.

Mais le refus tout aussi obstiné de faire une VRAIE consultation publique qui entend les EXPERTS et les citoyens sur la question de l'exploitation des gaz de schiste mérite aussi un «Recall» (ce type de procédure existe par ailleurs en Californie et en Colombie-Britannique)...

Anyway, faites-vous plaisir et SIGNEZ ICI !

vendredi 12 novembre 2010

Autour de Niccolo Rizzuto.

Alors, incroyable, n'est-ce pas, cette histoire de l'assassinat du Parrain de la mafia montréalaise ? Et son camp qui se fait décimer depuis plusieurs mois.

Qui est coupable ? Pour quels motifs ? Je me lance : les gangs de rue ? Le principal suspect dans l'assassinat de Nick (le petit fils de Niccolo, fils de Vito, aujourd'hui en prison aux USA pour avoir tué des membres du clan Bonano à NY au début de la décennie 1980) est un homme de race noire... Les attentats contre les cafés de la petite Italie qui ont eu lieu depuis plusieurs mois ont souvent comme suspects des membres de gangs de rue. Et puis l,idée de tuer le parrain chez lui devant ses proches contrevient aux règles du code d'honneur interne à la mafia...

Ces jeunes têtes brûlées n'ont peur de rien et sont prêts à briser toutes les conventions. Pour eux, il n'y a pas de règles...

Pendant ce temps, voici comment réagis Jean Charest :


Mais si j'étais Tony Acurso - l'homme qui fait le lien entre la mafia et le pouvoir politique au Québec - je préparerais le transfert de mes avoirs vers un paradis fiscal... On ne sait jamais, Jean Charest ne sera pas toujours là pour protéger les mafieux...

jeudi 11 novembre 2010

Un échangeur bucolique !

Le Devoir publie un article sur les stratégies d'embellissement de la réalité orchestrées par notre Ministère des transports pour nous «vendre» des projets autoroutiers d'une autre époque. Voici le projet tel que présenté mardi dernier :


Ce n'est pas la 1ère fois que cela arrive : le projet Notre-Dame a été présenté à la population de façon trompeuse, on cherchait alors à faire passer la pilule d'une autoroute (qualifiée de Boulevard urbain) en agrandissant un parc et en prolongeant une piste cyclable. La stratégie de la voie réservée était aussi employée pour donner une impression que le projet est favorable aux transports en commun. Foutaise ! Les projets Turcot et Notre-Dame sont conçus pour satisfaire les banlieusards qui viennent en voiture en ville (je ferais pareil ! Pourquoi se faire chier dans l'autobus, c'est long et désagréable...).

Ça prend du courage pour renoncer aux projets bétonnés qui font une plus grande place à l'automobile comme Turcot et Notre-Dame:

- Il faut être prêt à dire aux électeurs des banlieues (des comtés baromètres au Québec) que ça va leur coûter plus cher d'accéder en ville en auto... Et il faut SIMULTANÉMENT développer une alternative en transport collectif EFFICACE !

- Et j'oubliais... il faut aussi être libre des grands bâilleurs de fonds qui financent le Parti libéral et le parti du Maire Tremblay !

mercredi 10 novembre 2010

Le modèle chinois.

Plusieurs glissements observés ici comme aux USA dernièrement me portent à penser que le «modèle chinois» sur le plan politique est en train d'influencer le fonctionnement de nos propres démocraties...

Pourtant, quand j'étudiais durant la décennie 1990, le discours dominant disait qu'en commerçant avec la Chine, on favoriserait l'émergence de la démocratie dans ce pays... Comme si le libéralisme économique entraînait «naturellement» le libéralisme politique, donc la démocratie.

Mais penchez-vous quelques instants sur le fonctionnement et l'évolution de notre démocratie au Québec, au Canada ou aux USA, et vous constaterez que c'est l'inverse qui se produit : en commerçant avec la Chine, c'est le «modèle chinois» qui commence à déteindre sur nos démocraties en crise...

- Depuis le 11 septembre 2001, l'État policier a pris plus de place et cela s'est fait au détriment des droits jugés les plus fondamentaux (il est dorénavant possible de détenir un individu sans lui divulguer ce qui est retenu contre lui, sans lui donner le droit à un avocat, etc.)

- La protection à la vie privée est fragilisée tant par l'État tentaculaire que par les pratiques et l'insouciance des nouvelles générations qui se dévoilent sur les différents réseaux sociaux du web.

- Le gouvernement Harper est en train d'élaborer une politique de contrôle de l'information maladive; il s'acharne à affaiblir les contrepoids existants; il réprime les dissidents; il lutte contre la transparence et inaugure des stratégies de propagande où la vérité devient vraie parce qu'elle est martelée...

- Le gouvernement Charest de son côté met en place des Commissions et des consultations-bidon (Bastarache, BAPE sur les gaz de schiste) qui démontrent un vernis démocratique et un soucis de transparence artificiel en cachant l'essentiel : les conclusions de ces commissions-consultations sont déterminées à l'avance...

- Les médias (surtout aux USA, car j'avoue que chez nous, le journalisme d'enquête se porte bien ces temps-ci...) basculent de plus en plus dans la futilité ou pire encore dans le discours militant et mensonger : Fox News est à ce sujet le Roi de la mauvaise foi.

Or, sur quoi repose le «modèle chinois» ? Sur ces ingrédients précis que sont la propagande, la répression de la dissidence, la non-transparence, l'intérêt général sacrifié sous un couvert démocratique (république populaire...)

Bien sûr, il n'y a pas de monopole du Parti communiste chinois ici, mais il y a une emprise inquiétante des grands bailleurs de fonds sur le processus décisonnel. En Chine, hors du Parti communiste, point de salut. Ici, hors du cercle des magnats qui financent les partis, point de salut ?

Mais surtout, le succès de ce modèle repose sur une croissance économique spectaculaire qui réussit à faire taire la dissidence et les revendications démocratiques par un accès plus grand aux produits de consommation...

Ne pensez-vous pas que nous nous approchons dangereusement de cet état de fait ? Un régime autoritaire qui réussit à se maintenir parce qu'il permet à sa population de jouir des «petits et vulgaires plaisirs» de la consommation ?

mardi 9 novembre 2010

Il y a 40 ans, de Gaulle.

Rue 89 publie une série sur la mort de De Gaulle (ou doit-on plutôt écrire la mort de de Gaulle ?). Et cette caricature qui en dit long...



Le Bien et le Mal vu par Harper...

Stephen Harper a affirmé hier lors d'une conférence sur l'antisémitisme à Ottawa, que sa position pro-israélienne en politique étrangère était la bonne et que ceux qui critiquent le Canada pour avoir abandonné sa traditionnelle modération dans ce dossier sont dans l'erreur... Il a confirmé que le fait que le Canada ait échoué à accéder au Conseil de sécurité de l'ONU dernièrement pouvait être attribué à cette position sans nuance en faveur de l'État hébreux, et il ne regrette rien.

Dans un plaidoyer pour distinguer clairement le Bien du Mal, notre 1er ministre a dit : «Les humains peuvent choisir d'être inhumains. C'est le paradoxe de la liberté, celui d'avoir la liberté de choisir entre le Bien et le Mal. [...] Dans les débats contemporains qui influencent le sort de la patrie juive, il y a ceux qui rejettent le langage du Bien et du Mal. Ils disent que la situation n'est pas noir ou blanc et qu'il ne faut pas choisir son camp. En réponse à cette ambivalence, on doit parler clairement». (source RC)

M. Harper ne semble pas penser que l'on puisse être favorable au droit à l'existence et à la sécurité pour Israël tout en étant favorable à la création d'un État pour les Palestiniens... Il n'y a que la dichotomie entre le Bien : Israël; et le Mal : la cause palestinienne... Cette position caricaturale, digne de l'ère de W. Bush, est plus radicale que ce qui se dit en général en Israël même...

Est-il possible d'être pour la paix dans cette région en guerre ? Pas selon Stephen Harper : il faut choisir son camp. You're either with us or against us !

Triste ou pathétique ?

dimanche 7 novembre 2010

Le pleutre.


Gérald Tremblay est un pleutre, un lâche, un mou, un homme sans courage ni vision. Ses dernières frasques ne font que confirmer que sa bonhomie naturelle et sa supposée bonne foi ne sont que des filtres qui cachent la vraie nature de l'homme : un politicien de la grande famille libérale qui ne remettra jamais en question la corruption ni l'emprise des grandes firmes d'ingénierie sur le processus décisionnel...

Deux exemples récents justifient cette attaque en règle :

- Le projet du Ministère des transports pour l'échangeur Turcot ne semble pas convenir aux revendications (pourtant unanimes) des élus montréalais en laissant une place toujours plus grande à l'automobile... Le renvoi du chef de Projet montréal, Richard Bergeron, pourtant responsable de l'urbanisme au sein du Comité exécutif de la ville est une illustration de cet affront fait aux revendications de la ville par le Ministère des transports.

- Et le Maire Tremblay, qui plie déjà devant le poids de la banlieue dans le dossier Turcot (et Notre-Dame...), évoque le projet de taxer et de tarifer davantage les immatriculations des véhicules sur l'île de Montréal... Est-il seulement imbécile ou de mauvaise foi ?

Pourquoi ne pas installer des péages à l'entrée de la ville pour faire payer ainsi les banlieusards qui entrent en auto et non les urbains, comme c'est le cas partout ailleurs pour les grandes métropoles du monde ? Non, Gérald le pleutre préfère faire payer les Montréalais et accélérer le mal développement de sa ville. Ce n'est pas Régis Labeaume qui plierait aussi pathétiquement et facilement devant le gouvernement du Québec «et ses amis» qui bénéficient des grands contrats bétonnés favorisant l'étalement urbain et le renvoi d'ascenseurs...

Le Maire de Montréal renonce à se servir de son poids politique (il y a plus de gens qui ont voté directement pour lui que pour tout autre élu au Québec, incluant le 1er ministre...) pour confronter le gouvernement Charest pourtant dans un creux historique sur le plan de la crédibilité... C'est dire combien il ne considère pas que son rôle est de défendre Montréal !

Alors ? Pourquoi Gérald Tremblay fait-il de la politique ?

vendredi 5 novembre 2010

Rabin, 15 ans après.


Il y a 15 ans, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin se faisait assassiner par un extrémiste juif qui le considérait comme un «traître» parce qu'il venait d'enclencher les négociations devant mener à la création d'un État palestinien... L'assassinat de Rabin demeure un véritable drame politique puisque l'homme était considéré comme crédible, tant aux yeux des Israéliens que des Palestiniens. Même Yasser Arafat, le leader historique de la cause palestinienne, a vécu sa disparition comme un véritable drame compromettant le processus de paix...

En 2010, c’est ce genre d’homme que ça prend pour Israel et pour la région : un homme qui a la crédibilité militaire et le courage de faire avancer réellement le processus de paix. Il n'y aura pas de paix dans la région si le peuple israélien n'a pas l'impression que celle-ci renforcera sa sécurité. Rabin, l'ex-militaire et héros de guerres, avait cette crédibilité militaire qui lui permettait de convaincre son peuple que la paix renforcerait la sécurité des Israéliens.

Mais Rabin n'est pas parfait. Le «leader de la paix» d'aujourd'hui en Israël devra aller plus loin que celui d'il y a 15 ans en brisant le mouvement des colons… La colonisation des territoires palestiniens s'était en effet poursuivie sous la gouverne de Y. Rabin...

Paradoxalement, c’est un radical, Ariel Sharon, qui a le premier cassé le mouvement des colons en démentelant les colonies de la bande de Gaza en 2005. Celui-là n’est pas encore mort semble-t-il…

jeudi 4 novembre 2010

6 novembre 2012.

L'élection de mi-mandat vient d'avoir lieu mardi dernier aux USA. Défaite significative pour Obama. La Chambre des Représentants passe aux mains des Républicains. Le parti du Président sauve les meubles au Sénat. Plusieurs nouveaux élus sont des «Tea Partyiers» : Rand Paul, Marco Rubio sont les plus notoires...

La prochaine échéance : 6 novembre 2012. L'élection présidentielle (et à nouveau les 435 Représentants puis un autre tiers de Sénateurs, des Gouverneurs, etc.).

Les Républicains salivent déjà, constatant qu'ils dominent maintenant le discours et l'espace public. Mais plusieurs - Karl Rove au 1er chef - s'inquiètent de la montée de Sarah Palin au sein du parti Républicain, particulièrement parce qu'elle cherche à devenir la porte-parole du Tea Party, ce mouvement «populaire» en pleine ascension... Qui sont les candidats Républicains pour 2012 ? Rove pense que Palin pourrait gagner l'investiture du parti républicain, mais qu'elle perdrait face à Obama. Je le pense aussi.

Et que dit cette dernière ? Quel bilan fait-elle de cette montée en puissance de la droite de mardi dernier ? Voici ce qu'elle écrit dans The National Review :

«Till then, I hope that commonsense patriots will join me in applauding the real heroes of this election year: the Tea Party Americans. In 2008, we were told that we had to “move beyond Reagan.” Well, some of us refused to believe that America chose big-government European-style socialism. American voters elected a politician who cloaked his agenda in the language of moderation. Once the mask was removed, Americans rejected his “fundamental transformation.” The Tea Party reminded us that Reaganism is still our foundation. I think the Gipper is smiling down on us today waving the Gadsden Flag».

Voyez combien le phare de la droite populiste demeure Ronald Reagan ! Les Reagonomics sont de retour !

mercredi 3 novembre 2010

La déséducation.

Ce n'est pas d'hier que je critique notre Ministère de l'éducation qui nivelle par le bas et qui est contrôlé par des «pédagogistes» qui croient qu'il faut rendre l'école cool... Selon ces «facilitateurs», l'élève doit construire son savoir par lui-même...

Le Devoir annonçait aujourd'hui l'initiative d'un jeune prof qui s'en prend à notre système en dénonçant ses multiples dérives... C'est à suivre, mais le prof en question est interrogé ICI.

Et la Bande-annonce de sa «série documentaire» sur notre système d'éducation et sur le rapport (trop peu exigeant) que nous entretenons tous avec lui au Québec est ici :


Pour consulter le site de la Déséducation (ICI).

mardi 2 novembre 2010

Black Dub - le nouveau Daniel Lanois.

Je suis en train d'écouter le nouveau band de Daniel Lanois, cet artiste incomparable de la musique américaine originaire de Gatineau...

Soul (la chanteuse a la voix de Joss Stone), rock, vaporeux. Chaud, planant et légèrement groovy.

Ça s'appelle BLACK DUB.

La Grande Coalition.

Je posais hier la grande question «Que faire ?» concernant notre apparente impasse politique au Québec. Voici une piste de réponse audacieuse, mais il me semble prometteuse...

Le parti libéral de Jean Charest est discrédité et corrompu à l'os (toutes les décisions politiques de ce gouvernement sont contaminées par le financement illicite et le trafic d'influence... même le salaire d'appoint de 75 000$ du 1er ministre soulève la question de l'argent sale.) Il faut donc «purifier» notre gouverne et renvoyer les libéraux dans l'opposition.

Mais la simple alternance au pouvoir suffirait-elle ? L'adhésion au Parti québécois et à son chef ne semblent pas aller de soi. La crise de confiance qui affecte notre population, nos institutions et notre classe politique et qui se vérifie par un abstentionnisme croissant et fort préoccupant doit être jugulée autrement : aux grands maux les grands moyens !

À ce sujet, pourquoi ne pas travailler à bâtir pour le Québec une Grande Coalition au pouvoir qui regrouperait les diverses forces en présence autour d'un programme commun ? L'idée ne fait pas partie de notre culture politique, mais elle fait son oeuvre progressivement au sein de nos institutions :

- À Montréal, Gérald Tremblay a coopté deux figures de l'opposition pour faire partie de son comité exécutif à la suite de la dernière élection où les soupçons de corruption émaillaient toute la classe politique et son administration en particulier;
- Au fédéral, le projet de coalition PLC-NPD appuyée par le Bloc en 2008 témoigne de l'incursion de telles alliances transpartisanes sur notre scène politique;
- En Grande-Bretagne, le 1er ministre David Cameron a courageusement décidé après sa «victoire mitigée» du printemps dernier de composer un gouvernement de coalition qui accueillait en son sein des députés du Parti libéral-démocrate. Deux partis très éloignés sur le plan idéologique ont alors définit un programme commun qui impliquait des compromis importants de part et d'autres...

Pourquoi Pauline Marois ne travaillerait pas à bâtir cette coalition AVANT les prochaines élections plutôt qu'après ? Ceci lui permettrait de se donner une image d'ouverture, de générosité et de force rassembleuse. Comment le faire ?

1- En proposant d'abord à Québec Solidaire une trève : renoncer à présenter des candidats de QS partout au Québec sauf dans les comtés respectifs des deux porte-parole Amir Khadir et Françoise David. Ces deux élus solidaires pourraient alors faire partie d'un gouvernement péquiste (avec tous les compromis et le «retour à la réalité» que ça impliquerait pour eux...).

2- Pauline Marois devrait faire de même avec le clan de François Legault : lui permettre de présenter une ou deux candidatures dans des «comtés prenables» et renoncer à présenter des candidatures péquistes dans ces comtés.

3- Offrir plusieurs circonscriptions du West-Island au Parti Vert du Québec. Ceci permettrait peut-être aux Verts de faire élire un député puisque les anglos du Québec en ont assez d'être «prisonniers» des libéraux...

Le vrai travail commencerait ensuite : quel programme commun développer et proposer aux Québécois ? Il me semble que les points de convergences entre PQ, QS, droite nationaliste «lucide» et Verts sont possibles, mais cela implique sans doute une mise en veilleuse de la question référendaire, au moins pour le mandat à venir...

Si vous voulez savoir à quoi pourrait ressembler ce programme, disons simplement qu'il devrait faire une place significative à l'environnement et à une politique tarifaire axée sur le principe de l'utilisateur-payeur, avec des mesures de mitigation qui empêchent qu'un tel virage pénalise au premier chef les populations les plus vulnérables...

Pour avoir une idée du programme envisagé, cliquez ICI.

Pauline Marois a-t-elle la stature et le courage pour proposer et effectuer un tel virage ? Je ne suis pas un fan, mais je persiste à croire qu'elle est la mieux placée dans le paysage actuel pour le tenter et le réussir...

lundi 1 novembre 2010

Fronde contre Marois au PQ : Que faire ?

Les derniers jours ont été particulièrement éprouvants pour la leader du PQ. Vincent Marissal de La Presse en parle ici. Une lettre signée par plusieurs militants du PQ et du Bloc en rajoute aujourd'hui (voir ici).

Je vous en parlais moi-même il n'y a pas si longtemps (ici)...

Le Parti québécois se prépare à un Congrès houleux en avril prochain... En fait, c'est tout le camp souverainiste qui doit repenser sa stratégie et son action politique. Si vous retournez aux premières interventions de ce blogue, vous remarquerez que plusieurs rubriques portaient sur la nécessité pour le Bloc québécois de redéfinir son action politique dans l'optique d'un renouvellement du fédéralisme canadien après l'échec référendaire de 1995.

Après tout, un parti qui siège à Ottawa devrait mettre l'accent sur ce qui fait consensus au Québec à propos des réformes à apporter au fédéralisme canadien... Ceci pourrait ressembler à :
- Plus de pouvoirs en matière de culture et de communication;
- Une reconnaissance formelle de la nation québécoise comme société d'accueil et d'intégration des immigrants dans le cadre canadien;
- Une limitation au pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral dans les champs de compétence des provinces;
- Travailler en plus à rebâtir un consensus québécois et interprovincial sur certaines revendications (veto constitutionnel, processus de nomination des juges et composition de la Cour Suprême ainsi que du Sénat, etc.)

De son côté, le Parti québécois, sans nécessairement renoncer à la souveraineté comme objectif, doit prendre conscience que la population ne ressent pas la même urgence politique que sa base militante à propos de la nécessité de la souveraineté. Il faut donc revenir à la base : quelles sont les raisons fortes légitimant le projet souverainiste ?

Or, il me semble que ces raisons fortes persistent toujours : le Canada s'est redéfini en 1982 (sans l'Accord du Québec !) en insistant sur les seuls droits individuels et sur le multiculturalisme. Depuis ce temps, la culture politique héritière de la Charte fait son oeuvre et notre immigration s'intègre mal au Québec puisqu'elle reçoit le message que notre société est bilingue - la loi 101 sans cesse affaiblie voulait faire du français la langue officielle, prédominante et d'intégration - et le multiculturalisme ne considère pas la culture québécoise comme une culture d'accueil mais comme une composante parmi d'autres de la grande mosaïque canadienne... Ceci implique que certaines de nos valeurs (de laïcité et d'égalité hommes-femmes par exemple) sont remises en question par cette politique du multiculturalisme...

À ce sujet, le choix de Pauline Marois de mettre l'accent sur le rétablissement de la loi 101 (donc de «scrapper» la loi 115 (ou projet 103) qui permet aux riches de s'acheter un droit et d'aller à l'école anglaise) et d'établir une citoyenneté québécoise m'apparaît sensé et plus proche de la nécessité immédiate : sauver l'essentiel.

Car pendant que les jeunes contestataires de Pauline Marois rêvent du pays du Québec, il y a le «pays réel» qui s'impose à nous. Et ce pays réel, c'est celui d'un Canada qui marginalise la différence québécoise, qui affaiblit la nette prédominance du français, qui nie la dimension nationale du Québec en faisant de la minorité anglo-québécoise une société d'accueil pour les immigrants (ce que les francophones hors-Québec ne sont pas ailleurs au Canada...); bref, avant de penser au pays rêvé, il nous faut préserver le minimum : regagner la prédominance du français comme langue officielle, langue de travail et langue d'intégration des immigrants.

Cela demeure problématique pour un parti comme le PQ qui a été fondé sur l'idée de faire du Québec un pays. Si Pauline Marois ne réussit pas à convaincre sa base que la souveraineté est sur l'écran-radar de sa gouverne, elle risque de ne pas prendre le pouvoir parce que la base militante sera alors démobilisée. Mais si Mme Marois, pour contenter sa base militante, décide de revenir vers un échéancier référendaire précis, elle perdra les électeurs qui décideraient autrement de voter PQ pour congédier des libéraux corrompus et arrogants...

La question «éternelle» se pose à nouveau : Que faire ?