J'ai voté pour la première fois en 1992 : Entente de Charlottetown. J'ai voté NON. Il me semblait que les "conditions minimales" évoquées dans Meech par notre Premier ministre Bourassa avaient été diluées dans l'Entente... Et "l'affaire Wilhelmy" m'avait convaincu que le Québec s'était "écrasé" à la table de négociation...
En 1993, j'ai voté pour le Bloc. Et en 1994, j'ai voté pour le PQ. La démarche de la classe politique nationaliste me semblait cohérente : depuis 1982, le Canada avait changé sa constitution (son contrat social et politique, ses règles fondamentales !) sans l'accord de l'Assemblée nationale du Québec. Un grand fédéraliste comme Claude Ryan qualifiait la réforme de '82 de "coup" fait contre le Québec et sa législature... Brian Mulroney avait été porté au pouvoir en promettant le retour du Québec dans le giron constitutionnel canadien "dans l'honneur et l'enthousiasme"... Il me semblait que l'échec de Meech et de Charlottetown illustraient bien l'incapacité du Canada à se réformer selon les aspirations et revendications dites "traditionnelles" du Québec...
En 1995, j'ai donc voté OUI avec enthousiasme. Mais ce référendum s'est heurté à la tricherie fédérale et au discours décevant au ton acrimonieux de M. Parizeau. Imaginez si au lieu de dire ce qu'il a dit, il avait refusé de reconnaître le résultat et demandé à la communauté internationale de venir enquêter sur la légitimité du processus démocratique ? Sans nécessairement changer le résultat, une telle démarche aurait renversé la dynamique politique... Le Fédéral aurait alors eu un moins grand rapport de force pour profiter de l'écrasement du Québec avec sa loi sur la clarté...
Mon adhésion au camp souverainiste s'est par la suite peu à peu estompé. Je demeure convaincu que la souveraineté est souhaitable et que le Canada risque peu d'évoluer dans le sens des intérêts du Québec, mais il me semble qu'il faut prendre acte de la défaite référendaire et surtout des conséquences néfastes de ces défaites (1980 et 1995) : elles ont affaibli le rapport de force du Québec face au reste du Canada.
Entre 1980 et 1995, il y a donc eu tout un "build up" qui légitimait la tenue du référendum de 1995. On ne peut pas en dire autant pour la tenue d'un 3e référendum. Il faudrait donc sortir de la stratégie de l'attentisme et mettre l'accent sur 2 choses :
1- Investir au maximum nos propres sphères de compétence (ce sont souvent nos propres institutions et ministères qui offrent des services en anglais aux immigrants ou qui formulent des programmes d'histoire où la Conquête est vue comme un passage civilisateur vers la démocratie...). L'État fédéré du Québec a tout de même une autonomie politique fort enviable et fort enviée. Nous devrions nous occuper convenablement des champs de compétence que nous avons avant d'envisager nous lancer dans une autre démarche "casse-gueule" vers la souveraineté.
2- Tenter de signer des ententes administratives avec le Fédéral dans certains domaines. Le Bloc québécois devrait donc davantage "jouer le jeu du fédéralisme" et devenir un interlocuteur à la recherche de points de convergence avec les autres provinces autonomistes... Les souverainistes inconditionnels devraient revenir sur la scène provinciale, c'est là que se fera la souveraineté. Gilles Duceppe est un interlocuteur crédible au Canada anglais, il serait en mesure d'opérer ce virage vers un dialogue avec le ROC. Et qu'avons-nous à perdre ? Si cela échoue, les souverainistes pourront dire que le Canada est fermé aux revendications du Québec...
C'est dans cette optique que j'ai voté pour le Parti conservateur de Joe Clark en 2000. C'est le seul parti fédéraliste qui s'est opposé à cette loi dangereuse et anti-fédéraliste qu'est la Loi sur la clarté (C-20). Depuis, je suis "revenu" vers le Bloc, puisqu'aucun parti fédéraliste ne semblait correspondre à mes idéaux. Mais lors des dernières élections partielles fédérales dans Hochelaga, j'ai voté pour le NPD de Jack Layton. J'ai trouvé que le NPD avait très bien réagis à la décision de la Cour Suprême invalidant la loi 104 (il faudra revenir sur ce jugement qui permet maintenant aux individus de s'acheter des droits... Bizarre que des juges puissent avoir si peu de jugement !). Le NPD méritait donc mon vote pcq'ils ont initié une motion qui reconnaissait au Québec le droit d'imposer le français comme langue d'éducation et parce que Thomas Mulcair fut le seul à rappeler que l'origine du problème réside dans le rapatriement unilatéral de la constitution opéré sans l'accord du Québec en 1982. Ajoutez à cela que la personnalité de Daniel Paillé ne me convainquait pas (je me rappelais sa tentative de bloquer la venue d'un CPE devant chez lui...)
Voilà donc le petit parcours de l'électeur que je suis... Je reviendrai plus tard pour parler de la politique municipale...
Le voisin.
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samedi 28 novembre 2009
vendredi 27 novembre 2009
Intentions.
La décision de participer à un blogue vient autant d'une intuition que d'une intention non-avouée... J'ai toujours rêvé de m'impliquer en politique et de faire une différence pour mon pays, pour ma société... Mais en vieillissant, deux choses m'ont jusqu'ici retenu de le faire vraiment :
1- Je n'aime pas la logique souvent niaise des partis politiques. L'embrigadement de la vie partisane est souvent nécessaire, mais il est lourd à porter. De plus, je ne me retrouve pas vraiment dans aucun parti politique sur la scène québécoise... Vous découvrirez par vous-mêmes où je loge idéologiquement, mais faites attention aux caricatures : mes positions sont souvent plus complexes et nuancées qu'elles n'apparaissent...
2- La deuxième raison qui me freine à m'impliquer et à me lancer en politique, c'est que c'est un lieu destructeur pour la vie de famille et les amitiés. J'ai une belle famille avec une blonde que j'aime et j'ai trop d'amis que j'aime toujours voir et revoir, sans filtres ou craintes reliées à l'image publique ou aux dangers que la relation change à cause de la proximité du pouvoir... On dit que René Lévesque «vous-voyait» mêmes ses amis lorsqu'il était Premier ministre, pour créer cette distance nécessaire entre le pouvoir et les amis...
Ce blogue me permettra de discuter politique, culture, sport, etc. avec la distance confortable qu'offre le blogue, mais avec l'exigence moins confortable de prendre position publiquement.
Nos élus ont le courage de s'afficher et nous les méprisons trop souvent facilement pour cela. Reste que leurs discours et positions me déçoivent si souvent que je comprends bien le désarroi et le cynisme qui nous assaillent. Je chercherai à trouver l'équilibre entre cette saine critique et la nécessité de préserver le goût pour l'engagement citoyen, sans quoi il ne nous restera qu'à nous "replier dans la solitude de nos propres coeurs" comme le disait Tocqueville.
À bientôt.
1- Je n'aime pas la logique souvent niaise des partis politiques. L'embrigadement de la vie partisane est souvent nécessaire, mais il est lourd à porter. De plus, je ne me retrouve pas vraiment dans aucun parti politique sur la scène québécoise... Vous découvrirez par vous-mêmes où je loge idéologiquement, mais faites attention aux caricatures : mes positions sont souvent plus complexes et nuancées qu'elles n'apparaissent...
2- La deuxième raison qui me freine à m'impliquer et à me lancer en politique, c'est que c'est un lieu destructeur pour la vie de famille et les amitiés. J'ai une belle famille avec une blonde que j'aime et j'ai trop d'amis que j'aime toujours voir et revoir, sans filtres ou craintes reliées à l'image publique ou aux dangers que la relation change à cause de la proximité du pouvoir... On dit que René Lévesque «vous-voyait» mêmes ses amis lorsqu'il était Premier ministre, pour créer cette distance nécessaire entre le pouvoir et les amis...
Ce blogue me permettra de discuter politique, culture, sport, etc. avec la distance confortable qu'offre le blogue, mais avec l'exigence moins confortable de prendre position publiquement.
Nos élus ont le courage de s'afficher et nous les méprisons trop souvent facilement pour cela. Reste que leurs discours et positions me déçoivent si souvent que je comprends bien le désarroi et le cynisme qui nous assaillent. Je chercherai à trouver l'équilibre entre cette saine critique et la nécessité de préserver le goût pour l'engagement citoyen, sans quoi il ne nous restera qu'à nous "replier dans la solitude de nos propres coeurs" comme le disait Tocqueville.
À bientôt.
Premier message
Bonjour,
Je suis le voisin, un peu gêné de vous parler la 1ère fois, mais je prends mon aise au fur et à mesure de nos rencontres (déjà, en écrivant le mot 1er ainsi, je prends mon aise...)
Par contre, contrairement à votre réel voisin, moi je ne vous envahis pas sans votre consentement. Je suis comme le pouvoir judiciaire, je n'interviens que si on m'interpelle... Mais contrairement aux juges, mon pouvoir est mince et mon jugement nuancé - ce ne sont pas tous les juges qui ont du jugement ! En plus, ma position du haut de cette tribune se veut sans arrogance, elle ne relève ni du copinage ni du népotisme, ni d'une autorité qui s'impose à vous avec possible sanction.
La relation avec un voisin peut poser de nombreux problèmes. J'essaierai de ne pas trop regarder par-dessus la clôture, de ne pas faire du tapage matinal ou nocturne... Vous me trouverez peut-être fatigant quelques fois, vous serez en désaccord ou en accord avec moi et vous me le ferez savoir (j'espère...), mais notre voisinage sera choisi, poli et agréable. Je ne suis pas votre ami (Facebook abuse de ce terme en le dévalorisant - le terme de voisin m'apparaît plus honnête, moins ambitieux et mensonger...), je cherche donc simplement à vous voisiner...
Je suis passionné de politique, donc, il est fort possible que le sujet vienne rapidement, comme un réflexe. (L'idée de faire un blogue vient du fait que j'étais écoeuré de chiâler, seul et pathétique, dans ma cuisine !). Mais je ne suis pas l'homme d'un seul sujet, donc vous y trouverez aussi un propos portant sur toutes sortes de choses, gravitant autour de la culture, ce que Fernand Dumont appelait le lieu de l'homme... J'essaierai d'éviter les potins et le discours ordinaire. Il me semble que la blogosphère et l'humanité en général en souffrent déjà trop.
Je cherche un discours soutenu, mais familier et libre. Dans mon voisinage, on fonctionne comme ça.
Alors, au plaisir ! Et n'hésitez pas à piquer une jasette avec moi ou à me demander une tasse de sucre. Entre voisins, faut pas se gêner ! En espérant vous croiser souvent, puisque ce blogue veut se renouveler régulièrement.
Le voisin.
Je suis le voisin, un peu gêné de vous parler la 1ère fois, mais je prends mon aise au fur et à mesure de nos rencontres (déjà, en écrivant le mot 1er ainsi, je prends mon aise...)
Par contre, contrairement à votre réel voisin, moi je ne vous envahis pas sans votre consentement. Je suis comme le pouvoir judiciaire, je n'interviens que si on m'interpelle... Mais contrairement aux juges, mon pouvoir est mince et mon jugement nuancé - ce ne sont pas tous les juges qui ont du jugement ! En plus, ma position du haut de cette tribune se veut sans arrogance, elle ne relève ni du copinage ni du népotisme, ni d'une autorité qui s'impose à vous avec possible sanction.
La relation avec un voisin peut poser de nombreux problèmes. J'essaierai de ne pas trop regarder par-dessus la clôture, de ne pas faire du tapage matinal ou nocturne... Vous me trouverez peut-être fatigant quelques fois, vous serez en désaccord ou en accord avec moi et vous me le ferez savoir (j'espère...), mais notre voisinage sera choisi, poli et agréable. Je ne suis pas votre ami (Facebook abuse de ce terme en le dévalorisant - le terme de voisin m'apparaît plus honnête, moins ambitieux et mensonger...), je cherche donc simplement à vous voisiner...
Je suis passionné de politique, donc, il est fort possible que le sujet vienne rapidement, comme un réflexe. (L'idée de faire un blogue vient du fait que j'étais écoeuré de chiâler, seul et pathétique, dans ma cuisine !). Mais je ne suis pas l'homme d'un seul sujet, donc vous y trouverez aussi un propos portant sur toutes sortes de choses, gravitant autour de la culture, ce que Fernand Dumont appelait le lieu de l'homme... J'essaierai d'éviter les potins et le discours ordinaire. Il me semble que la blogosphère et l'humanité en général en souffrent déjà trop.
Je cherche un discours soutenu, mais familier et libre. Dans mon voisinage, on fonctionne comme ça.
Alors, au plaisir ! Et n'hésitez pas à piquer une jasette avec moi ou à me demander une tasse de sucre. Entre voisins, faut pas se gêner ! En espérant vous croiser souvent, puisque ce blogue veut se renouveler régulièrement.
Le voisin.
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