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mardi 17 janvier 2012

La culture du char...

Visionnez cet épisode des Francs-Tireurs, et vous constaterez que la culture du CHAR se porte plutôt bien en cette terre d'Amérique française qu'est le Québec.

Stephen Faulkner chantait: «Si j'avais un char, ça changerait ma viE».

De son côté, Yvon Deschamps, ce grand psychanalyste de l'âme québécoise, ironisait en disant: «Nous autres, les Canayens-français, on n'a pas beaucoup d'ambition Han? On peut même dire qu'on n'en a pas pantoute! Non c'est pas vrai. J'exagère tout l'temps. Parce que c'est vrai qu'un Canayen-français a une ambition dans' vie. Qu'osse que c'est l'ambition d'un Canayen-français? Qu'osse que c'est? AWOIR UN CHAR! Aussitôt qu'un Canayen-français a son char, c'est fini. Tout est parfait. Sa vie est faite». (Monologue: Histoire du Canada; 1972).

Est-ce que les choses ont vraiment changées? En plus de l'hurluberlu qui parle de son char «Sérénité» dans le web-épisode des Francs-Tireurs, quelques indicateurs illustrent que LE CHAR est encore au centre de notre culture.

1- Si vous sentez comme moi la grogne contre le Maire du plateau Luc Ferrandez, qui cherche à nuire à la circulation automobile dans son arrondissement, vous remarquerez que la culture du char est loin de s'estomper. Bien sûr, le Maire Ferrandez, en voulant empêcher la circulation de transit, a généré une multitude de problèmes pour ses résidents qui doivent aujourd'hui serpenter pour rentrer chez eux. Et en plus, comme Maire d'arrondissement, il n'est pas outillé pour créer une alternative aux déplacements en automobile. Or, si vous voulez décourager l'utilisation de l'auto, il vous faut créer une alternative performante... Il n'est pas toujours possible d'aller reconduire fiston à pied avec son stock de hockey... à ce sujet, Ferrandez s'est fourvoyé: il s'est perçu comme Maire d'une ville alors qu'il n'est que Maire de quartier... You've got to see the big picture, Luc!

2- Le développement de nos centres d'achats (pensez au complexe 10-30), l'entrée de nos villes et villages, les plus grands «espaces publics» du Québec sont sans doute dédiés à l'automobile (autoroutes, stationnements, etc.).

3- Notre gouvernement provincial (je n'ose malheureusement plus penser que ce gouvernement est un gouvernement national...) pense même en fonction du char comme objet central du développement urbain et interurbain. Et ce n'est pas François Legault et sa CAQ qui changeront quoi que ce soit à cela puisqu'il s'est vite prononcé contre les péages sur les ponts (ses chances de prise de pouvoir sont en banlieues...).

De son côté, le Ministère des transports du Québec, infiltré par les firmes d'ingénierie et les compagnies de béton (et comme troisième pointe de ce triangle, la mafia, tous contributeurs à la caisse du parti libéral) ne fait que planifier l'élargissement de nos autoroutes (Turcot, autoroute Notre-Dame, etc.), sans développer une alternative en transports en commun qui serait performante.

L'Amérique moderne s'est construite sur le mythe de l'automobile comme symbole du succès et de la liberté individuelle. Il est difficile d'opérer un virage sans fissurer ce mythe...

Mais l'époque dans laquelle nos sommes exige pourtant une réévaluation de ce mythe, sans quoi nous nous dirigeons vers un enfer de bouchons, de béton, de réchauffement climatique étouffant, de violence ou de stress causés par des heures passées immobiles sur des infrastructures coûteuses en décrépitude constante...

Et pourtant (chanterait Aznavour!), il y a un fleuron de l'économie québécoise qui pourrait être renforcé si tant est qu'on s'y mettait: Bombardier pourrait effectivement contribuer à développer partout au Québec, cette alternative performante en transport collectif qui nous fait tant défaut.

Je me prends quelquefois à rêver que Bombardier se mette à financer grassement le Parti libéral...

vendredi 13 janvier 2012

Après l'indignation.

Comme je l'avais envisagé, les divers mouvements des «indignés» qui occupaient plusieurs places publiques des grandes villes d'Occident se sont essoufflés. L'absence de revendications claires et précises, le froid de l'hiver, la lassitude et la folie de la consommation des fêtes auront eu raison de ce mouvement qui a pourtant encore de bonnes raisons d'exister et de crier son indignation face à des systèmes économique et politique qui se rient de la grande majorité.

Le slogan des indignés de Wall street: «Nous sommes les 99%» tient toujours. Les grands patrons des banques et des multinationales continuent de se considérer comme irremplaçables et réussissent à convaincre leurs actionnaires et comités de rémunérations qu'ils méritent des revenus astronomiques, frôlant un ratio de 200 fois le salaire du travailleur moyen. Le projet inégalitaire se poursuit, malgré la grogne populaire et la précarisation d'une proportion toujours plus grande de la population. Ces grands patrons ont réussit à imposer une logique de rémunération qui les tire toujours vers le haut: leur entreprise est en difficulté, met des travailleurs à pied et perd de sa valeur boursière? Il est d'autant plus important que le salaire du PDG soit élevé dans ce contexte de difficile redressement... L'entreprise voit sa valeur boursière et ses profits augmenter (sans nécessairement créer plus d'emplois), il faut donc récompenser le patron qui est responsable de tant de succès... Dans cette logique, il n'y a pas de limite à l'accumulation de la richesse. Et les inégalités continuent de croître.

Tout ce qui est à l'origine de la colère du mouvement des indignés perdure: inégalités croissantes, pressions des marchés financiers sur les États pour qu'ils adoptent des politiques d'austérité budgétaire alors que ces mêmes institutions ont été sauvées de la faillite en 2008 par des États aujourd'hui sous pression... Et une classe politique impuissante ou complice de cette avarice destructrice de la société.

En Grèce, en Italie et en Espagne, suite aux pressions des marchés financiers, ce sont d'ex-cadres des grandes banques qui sont aujourd'hui à la tête des gouvernements. Chez nous, on vient d'apprendre que Nathalie Normandeau, ex-ministre des ressources naturelles, vient de se joindre à Raymond-Chabot-Grant-Thornton pour faciliter l'accès à des contrats du Plan Nord pour ses nouveaux clients... Ce jeu d'ascenseur entre le privé et les pouvoirs publics participe au cynisme ambiant et démontre une fois de plus que les politiciens honnêtes et bien intentionnés se font rares de nos jours. Aux USA, c'est Mitt Romney, l'ancien patron de Bain Capital qui est devenu ultra-riche en mettant des centaines de travailleurs à pied qui est en train de devenir - non sans quelques résistances de la part de la droite religieuse et sociale - le candidat à la présidence pour les républicains...

On voit donc que «les indignes» sont de moins en moins gênés de leur cupidité et de leur absence d'éthique devant nous qui sommes indignés...

Donc, après l'indignation, quoi faire? Il nous faut au premier chef, sans abandonner la rue, réapprendre à voter. Les taux de participation aux élections sont en chute libre partout en occident, surtout chez les jeunes.

L'écart grandissant des inégalités, la montée d'une droite dure et décomplexée au Canada et ailleurs s'expliquent en grande partie par une démobilisation d'une portion plus qu'importante de l'électorat.

À ce sujet, les paroles du groupe français Tryo demeurent pertinentes: «les extrêmes, c'est toi, quand tu ne votais pas!»

mardi 10 janvier 2012

Rebello se joint à la CAQ.

Bonne nouvelle pour François Legault et autre tuile pour Pauline Marois, une première personnalité d'envergure se joint à la CAQ: François Rebello. Le député de La Prairie apporte un peu de vert, c-à-d un peu de sensibilité environnementale, à un parti qui n'en avait vraiment pas! Sa lettre expliquant sa volte-face sent un peu l'opportunisme (si Legault est un leader si extraordinaire, pourquoi ne pas avoir fait le saut vers la CAQ avant?) et sonne creux en invoquant «un Québec vert», mais disons qu'avec la faiblesse actuelle de l'équipe Legault, Rebello pourrait favoriser un virage politique qui prend en compte la nécessité de développer les transports en commun, de lutter contre l'étalement urbain, de soutenir l'accessibilité en éducation (Rebello est un ancien leader étudiant) et de continuer à faire du Québec un lieu exemplaire pour élever une famille.

Les autres transfuges, tant adéquistes que péquistes qui s'étaient jusqu'ici ralliés à François Legault n'avaient pas cette stature de ministrable que M. Rebello peut apporter à un futur gouvernement Legault. Ce n'est pas le serin (ou l'autruche!) Gérard Deltell qui renforçait l'équipe de la CAQ! L'adéquiste Sylvie Roy est une bonne parlementaire, mais elle n'a pas la stature intellectuelle de François Rebello. Bon, cela ne fait pas de la CAQ un parti plus emballant - son plan pour le Québec demeure superficiel et teinté d'une vision comptable de la société.

Sur la question nationale, Rebello explique qu'il demeure souverainiste mais qu'il prend en compte le fait que la population ne souhaite pas se relancer dans une démarche référendaire. Il explique aussi sa motivation à joindre la CAQ en affirmant que François Legault est le seul leader nationaliste capable de battre les libéraux de Jean Charest. L'illusoire mise entre parenthèse de la question nationale le rattrapera sans doute, surtout au sein d'un caucus composé pour moitié de fédéralistes inconditionnels... (Lisez à ce sujet Lisée)

Mais la sensibilité environnementale et sociale de Rebello sera-t-elle en mesure d'infléchir le programme de la CAQ qui est fortement incliné à droite et complètement désincarné sur le plan de l'environnement? La faiblesse du caucus actuel de la CAQ donne une très grande responsabilité à Rebello. Il faut qu'il travaille à ce que l'on puisse sortir notre classe politique du «green washing», ce discours imprégné de préoccupations écologiques et de développement durable, mais qui poursuit notre fuite en avant vers une consommation débridée, une agriculture industrielle polluante qui nuit au développement de notre territoire et au peuplement de nos régions, une planification de nos infrastructures qui favorise encore et toujours l'automobile ainsi qu'un développement énergétique et une exploitation de nos richesses héritiers d'un autre âge. Lourde tâche!

Reste qu'une première recrue de qualité vient de joindre la CAQ. Le réalignement politique de la scène québécoise s'accélère...

samedi 7 janvier 2012

Le monde selon Harper.

Les décisions prises depuis 2006 par les gouvernements successifs de Stephen Harper au Canada sont aux antipodes de ce qu’un être rationnel, responsable, qui croit en la science, en la nécessité de bâtir des consensus et en la démocratie devrait faire…

Le propre d’un blogue est de faire ressortir des informations, des événements, des phénomènes, et de leur donner une impulsion particulière, «un twist»: sorte de prisme à partir duquel entrevoir l’événement ou le phénomène en question.

Je n’attirerai pas votre attention ici sur le mépris que Stephen Harper entretient à l’égard de la démocratie et plus particulièrement sur les nombreuses attaques frontales qu’il a opéré contre le parlementarisme tel qu’il est appliqué au Canada. Seulement vous rappeler que notre système étant largement bâti sur des conventions constitutionnelles, c’est-à-dire des règles non-écrites, il est fragilisé lorsqu’un acteur – et c’est le cas de M. Harper – bafoue ces dites règles, puisqu’il crée un précédent à partir duquel le régime se détermine… En prorogeant le Parlement à de multiples reprises – même lorsque le gouvernement est menacé de tomber ! – en utilisant le baillon à outrance, en omettant de divulguer de l’information aux parlementaires, au Vérificateur général, au Directeur du budget, tous chargés d’exercer une fonction de critique et de contrôle de l’activité gouvernementale, M. Harper et son gouvernement constituent une menace à la démocratie.

En repoussant le protocole de Kyoto, au mépris des engagements internationaux du Canada, ils menacent la survie même de l’espèce humaine et affaiblissent le Droit international en émergence.

Mais là où je veux vous amener dans ce cas-ci, c’est sur la vision de la fiscalité promue par Stephen Harper et son parti conservateur. Ceux-ci font tout pour affaiblir l’État fédéral (en diminuant ses revenus et en centrant son champ d’intervention vers la répression: armée et justice punitive). Mais pire encore, ils favorisent la création de profit – donc la financiarisation de l’économie – et défavorisent la création d’emploi. Ils agissent pour renforcer tout ce que les indignés de la mouvance Occupy Wall street condamnaient: un système qui favorise le 1% d’ultra-riches au détriment du 99% vers qui l’économie de demain devrait se tourner (ou simplement retourner…).

La journaliste Manon Cornellier relevait récemment que les conservateurs de Harper ont à nouveau baissé les impôts des entreprises qui déclarent des profits tout en augmentant ceux des entreprises qui créent des emplois. Les indignés dénonçaient justement le projet inégalitaire du capitalisme actuel qui enrichit les riches en appauvrissant les autres. Ils sont en colère contre une économie qui est fondée sur des profits dématérialisés plutôt que sur des emplois qui font vivre des familles. Et que font les conservateurs ? Ils accélèrent la roue de la machine qui nous fait foncer dans le mur!

Il est pourtant clair qu’il nous faut «détaxer le travail» et taxer les ressources naturelles épuisables pour affronter le défi des changements climatiques et créer à nouveau de la richesse qui profitera au plus grand nombre !

Mais les conservateurs de Harper sont dans leur monde… Et ils réussissent à nous l’imposer!

La résistance doit s’organiser, les métastases du monde selon Harper sont déjà imposantes.

dimanche 25 décembre 2011

Intimidation à TLMEP?

Je sors de mon mutisme des fêtes pour vous envoyer vers ma plateforme de blogueurs citoyens où je publie également. J'ai appris que lors de l'enregistrement de Tout le monde en parle qui sera diffusé le 31 décembre prochain (disons que des connaissances à moi ont assisté à l'enregistrement), André Boisclair a «pété sa coche» hors d'ondes... Mais en onde, il a démontré qu'on peut très bien fourrer le Québec sans amour en défendant l'exploitation des gaz de schiste au mépris du Québec et de la vérité.

Suivre CE LIEN.

jeudi 15 décembre 2011

Mode de scrutin: l'hypocrisie du PQ.

Le prochain conseil national du Parti québécois débattra d'une série de mesures pour «changer la politique» au Québec. L'une d'entre elles concerne l'adoption d'un mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours, comme on le fait pour élire les députés et le Président en France.

Le fonctionnement d'un tel mode de scrutin est simple. Les électeurs votent parmi tous les candidats en lice. Si aucun des candidats ne recueille 50%+1 des votes au 1er tour, on retient les 2 meilleurs candidats qui s'affronteront lors d'un 2e tour. Le 2e tour est donc là pour nous assurer que l'élu du peuple aura recueilli une réelle majorité des voix.

À première vue, un tel mode de scrutin peut paraître meilleur que le nôtre, dans lequel la majorité des députés sont élus en obtenant une simple pluralité des voix (rarement plus que 40% et des poussières), puisqu'ils profitent de la division des votes de leurs opposants. Mais un système à 2 tours dans le contexte québécois ne changerait pas grand chose à la réalité (sclérosée) actuelle... Le bipartisme imparfait perdurerait et les tiers partis seraient en grande partie éliminés au 2e tour.

Une réelle réforme du mode de scrutin impliquerait un changement du paysage politique. Elle favoriserait une représentation des différents partis qui serait fonction de l'appui populaire réel de chacun des partis. Par exemple, si Québec solidaire obtient 10% des voix, il obtiendrait alors environ 10% des sièges au parlement. Un système à 2 tours ne favorise en aucun cas une telle proportionnalité des résultats.

C'est ici que l'on comprend l'hypocrisie du PQ. Le mode de scrutin à deux tours n'a jamais fait partie de son programme, tandis que l'adoption d'un mode de scrutin proportionnel a fait partie à plusieurs reprises des plateformes péquistes... Le PQ cherche à détourner l'attention et à se présenter (encore!) comme le seul gardien de la souveraineté. Un système à 2 tours forcerait le ralliement des autres tiers partis vers le PQ au 2e tour... Le PQ cherche donc uniquement à «sauver sa peau» dans un contexte où sa disparition du paysage politique est envisageable.

Et ce qu'il y a de plus triste là-dedans, c'est que la cause souverainiste (supposément le projet au cœur de l'engagement politique des péquistes!) avancerait beaucoup plus si le Québec se dotait d'un véritable mode de scrutin proportionnel. En effet, un référendum gagnant implique que plus de 50% des gens appuient la souveraineté. Or, selon notre actuel mode de scrutin, les partis qui forment le gouvernement atteignent rarement ce seuil. Un mode à deux tours ne ferait que porter au pouvoir le parti qui déplaît le moins... Alors qu'avec un mode de scrutin de type proportionnel, on pourrait très bien envisager une grande coalition de partis nationalistes proposer à la population un projet rassembleur. Et l'avantage est que cette coalition représenterait déjà plus de 50% des votants!

Une vraie proportionnalité dans le mode de scrutin favorise ultérieurement l'obtention d'un référendum gagnant. Mais les péquistes se refusent à favoriser une telle réforme car ils se croient toujours propriétaires de la souveraineté. Il me semblait pourtant qu'en démocratie, la souveraineté appartenait au peuple?

À trop vouloir s'accrocher au pouvoir, on corrompt nos idées et on méprise le peuple. Parlez-en aux libéraux de Jean Charest!

mercredi 14 décembre 2011

Investiture républicaine: qui est le meilleur ami d'Israël?

La course à l’investiture du Parti républicain aux USA qui débouchera au terme des élections primaires à la sélection du candidat officiel à la présidence pour ce parti, est en train de virer à une sorte de concours absurde du genre: «qui est le meilleur ami d’Israël»…

«C’est moi, c’est moi», crient tous les candidats lors de leurs passages quasi-obligés devant les différents lobbys et médias juifs américains. Seul Ron Paul s’est pour le moment abstenu de cette surenchère en promettant de couper «toutes» les aides américaines à l’étranger !

Le dernier en lice est l’étoile montante Newt Gingrich (photo). Il a déclaré que le peuple palestinien est un «peuple inventé» pour ensuite promettre le déménagement de l’ambassade des USA en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Ces deux déclarations ont bien sûr pour objectif de contenter un électorat mobilisé qui contribue financièrement aux campagnes de presque toute la classe politique à Washington. Ces intransigeants nient l’existence même de la réalité nationale palestinienne et cherchent à concrétiser l’annexion de Jérusalem-est par Israël. Ces puissants gravitant autour de l’AIPAC (American-israeli public affairs comitee) sont effectivement capables de faire et de défaire des carrières politiques (on comprend donc la surenchère des candidats républicains), mais leur action politique et leurs positions sont loin de favoriser une vie meilleure pour ce petit pays assiégé qu’est Israël… et surtout pour la grande majorité de ses citoyens!

Car il ne faut pas oublier qu’une forte proportion d’Israéliens sont modérés et favorables à la solution négociée de deux États : un juif et un palestinien, avec Jérusalem-ouest comme capitale pour Israël et Jérusalem-est pour la Palestine… Et quand je dis une «forte proportion», plusieurs enquêtes faites sur de longues périodes tendent à démontrer que c’est une majorité des deux côtés qui est prête à la coexistence pacifique.

On comprend donc que le conflit israélo-palestinien est en fait «capturé» par des minorités de blocage : le Hamas du côté des Palestiniens et la droite religieuse et ultra-nationaliste du côté des Israéliens…

À cela, il faut ajouter un blocage externe : celui de l’appui souvent indéfectible des États-Unis à Israël par l’entremise de la droite religieuse et du lobby juif américains, fortement mobilisés en faveur de l’expan-sionisme (jeu de mot) israélien…

Le ballet du «meilleur ami d’Israël» qui se joue présentement au sein des candidats à l’investiture républicaine est néfaste pour la sécurité même d’Israël et des USA. Il est irresponsable et dangereux.

Cela se fait au détriment de la stabilité et de la paix pour toute une région, et plus directement encore pour ceux que l’on prétend défendre: les citoyens d’Israël qui, en grande majorité, recherchent la paix.

jeudi 8 décembre 2011

Quand Jean Lesage engueule Jean Charest.

En 1962, le premier ministre du Québec Jean Lesage, convaincu par son ministre René Lévesque, décide de nationaliser les compagnies d'électricité. Dans son discours «Maîtres chez nous», (voir le livre extraordinaire dirigé par Charles-Philippe Courtois et Danic Parenteau, Les 50 discours qui ont marqué le Québec, CEC, 2011), le 1er ministre Lesage affirme qu'il est temps de mettre fin à une situation «intenable».

Extrait 1:
«Cette situation, c'est celle d'une société qui a été privée des moyens qui lui auraient permis de s'épanouir pleinement.C'est celle où les clefs d'une économie moderne appartiennent à des intérêts étrangers à nos préoccupations nationales et indifférents à nos aspirations légitimes».

N'entendez-vous pas une sorte de distorsion historique? ... Comme si Jean Lesage critiquait la façon dont le Québec est «gouverné» sous Jean Charest. Et critiquait jusqu'à ses nominations à la Caisse de Dépôts...

Extrait 2:
«Comme peuple adulte, nous ne pouvons plus supporter de croupir dans l'immobilisme forcé, immobilisme imposé par une clique politique à qui il plaît que notre province demeure une source de matière première, un réservoir de main d'oeuvre à bon marché ou un pays vieillot que l'on visite en touriste. (...)

Tout le monde chez nous comprend maintenant qu'on ne pourra jamais rien réussir de durable au Québec si, une fois pour toutes, on ne s'attaque pas à la racine du mal. Et la racine du mal, c'est que notre économie ne nous appartient pas. C'est aussi simple que cela, mais c'est aussi grave que cela
».

Le Plan Nord de Jean Charest semble directement évoqué... Et la «clique politique», elle comprend Lucien Bouchard, les libéraux au grand complet, et sans doute François Legault, qui a très peu discouru sur ce sujet capital depuis son «retour en politique».

Lisez maintenant l'extrait 3, et vous entendrez Lesage décrier ce qu'en 2011, Daniel Breton de Maîtres chez nous 21e siècle, qualifie de «vol du siècle»... Remplacez seulement «union nationale» par Parti libéral du Québec et Parti québécois sous Lucien Bouchard, ce dernier étant aujourd'hui porte-parole de l'industrie pétrolière et gazière...:

«Il n'est pas surprenant alors que de telles gens - et l'Union nationale puisqu'il faut bien la nommer - se soient rendus coupables, il y a quelques années à peine d'un crime odieux que notre population ne pourra jamais leur pardonner. En effet, ces gens qui ont dénationalisé à leur profit personnel un secteur public - celui du gaz naturel - voudraient aujourd'hui nous faire croire qu'ils recherchent le Bien des Québécois ! Quelle farce !»

Fin de l'extrait. !!! Wow ! J'entends Lesage vilipender presque toute la classe politique, mais surtout ses «descendants» libéraux (on dirait des bâtards! excuses toutes plates aux vrais bâtards). Hydro sous Jean Charest a vendu ses réserves sur l'île d'Anticosti qu'elle savait importantes et consenti tout le gaz de schiste et naturel à des compagnies privées, pour la plupart albertaines et étrangères...

Jean Lesage ! Où es-tu?

Extrait 4:
«Ce sont des gens qui, pour obtenir un profit égoïste, n'ont pas hésiter à priver notre province d'un bien qui appartient à toute notre collectivité. Ce sont des gens qui ont trompé le peuple, qui l'ont volé, oui volé ! Et aujourd'hui ces serviteurs de trusts veulent donner un coup de poignard dans le dos de notre peuple en faisant mine de l'aider, alors qu'en réalité ils proposent la plus nocive des solutions possibles».

Et ça continue comme ça... On jurerait entendre Lesage engueuler Jean Charest. C'est beau et triste à la fois. Nous sommes de retour dans la Grande noirceur, mais on entend de loin un propos qui peut nous aider à en sortir.

dimanche 4 décembre 2011

Le Québec est-il beau?

Je pose la question sérieusement. On pense quelquefois que ça va de soi, que «de l'espace y'en a en masse», que la nature est belle chez nous, etc.

Je ne veux pas «péter vot' balloune», mais le Québec n'est pas si beau, il est même plus souvent qu'autrement simplement laid !

Promenez-vous au Québec. Qu'y voyez-vous? Des autoroutes (en mauvais état), des infrastructures routières (laides et en décrépitude), des concessionnaires automobiles et des restos pas bons aux bannières désuètes dans toutes les entrées des villes, des maisons placardées d'aluminium ou de pvc, des pylônes électriques, des centres d'achat et des parkings, des banlieues mornes et tristes, des villages désertés, souvent déprimés, sinon déprimants... Plein de paysages gâchés par toutes sortes de merdes qui témoignent de notre absence de culture et de notre mépris pour la beauté.

Bon ok, il y a du beau : Plusieurs églises et quelques villages qui résistent à la laideur envahissante, le ciel abitibien, la vallée de la Jacques-Cartier, celle de la rivière Malbaie, le parc Forillon, certaines vues sur le fleuve, d'autres sur le fjord, les plages de sable blanc de la basse côte-nord, les monts Groulx et les Chics-chocs, plusieurs lacs et rivières cachés encore préservés de la stupidité de ceux qui «bâtissent» le pays (et détruisent nos paysages et milieux de vie!). En fait, nos décideurs ne bâtissent pas le pays, ils salopent une province!

À défaut de faire du Québec un pays, pourrait-on le rêver mieux et planifier son développement futur pour qu'il redevienne simplement beau? Nos artistes, architectes, urbanistes et décideurs qui ont un minimum d'ambition devraient se lever et tasser les mononcs épais et corrompus qui écrivent nos plans d'aménagement et gouvernent notre «province»...

Quelques références :

1- Une série sur les expatriés de l'échangeur Turcot, autre exemple de notre bêtise perpétuée.

2- Un article sur la destruction de notre espace par des banlieues désâmées.

3- Un article sur les ruelles vertes à Montréal.

4- Et ces deux «papiers» touchant à la façon que l'on a de penser (ou d'impenser!) notre espace... ICI et ICI.

5- Le projet «Territoires» de Tristan Fortin-Le Breton.

mercredi 30 novembre 2011

L'électoralisme dangereux de Legault.

Le «chef» de la CAQ, François Legault s'est déclaré contre les péages sur les ponts dans la région de Montréal. Il affirme ne pas vouloir alourdir le fardeau fiscal des Montréalais... Mensonge et mauvaise foi ! Et en plus, mauvais sens des priorités !

Les péages sur les ponts toucheraient en priorités les banlieusards, ceux que François Legault courtise et pense gagner lors des prochaines élections... Les péages seraient pourtant une solution moderne et juste : ils induisent un coût à un comportement qui est nuisible à l'environnement, aux finances publiques et qui aggrave les inégalités...

J'ai écris dans un «papier» précédent: «L'étalement urbain coûte cher à notre société sur tous les plans :
- il gruge nos dernières terres agricoles,
- favorise l'augmentation des gaz à effets de serre,
- affaiblit le lien social et éloigne l'individu des différents réseaux et services (pas fort dans un contexte de vieillissement!)
- multiplie la nécessité de construire des infrastructures lourdes et dispendieuses que nous «léguons» aux autres générations et que nous faisons financer par ceux qui n'en profitent pas directement.

Qui en effet défraie les coûts des aqueducs, de l'électricité et des routes que l'on construit pour les nouvelles banlieues? Certainement pas les acheteurs de ces nouvelles maisons ! Il y a là un enjeu qui touche autant l'intra que l'intergénérationnel
... »

L'étalement urbain est dangereux pour le développement du Québec (et de la planète!), mais François Legault n'en parle pas. Il préfère augmenter les frais de scolarité ET établir des projets-pilote pour introduire davantage le privé en santé... Beau sens des priorités.

Électoralisme bête et dangereux.

mercredi 23 novembre 2011

Quelques mythes confrontés.

Suivez ces capsules préparées par l'IRIS (Institut de recherche et d'information socio-économique).
En voici quelques exemples:



Celle-là est pas pire pantoute:

mercredi 16 novembre 2011

La CAQ est lancée...

Bon, la Coalition pour l'Avenir du Québec (CAQ) est officiellement devenue un parti politique cette semaine. Je fais partie de ceux qui ont un certain temps espéré que ce parti puisse incarner quelque chose de positif dans le paysage politique morose du Québec actuel. Suis-je naïf?

Chose certaine, je suis déçu. Une des raisons pour lesquelles j'entretenais quelques espoirs s'explique par le positionnement de départ de François Legault qui disait grosso modo : «la querelle entre souverainistes et fédéralistes n'a débouché sur rien, il faut rebâtir un consensus sur le fait que la majorité des Québécois est nationaliste». Je crois en effet qu'avant de nous relancer dans l'aventure souverainiste, il nous faut rebâtir la confiance dans nos institutions et réaffirmer la prédominance du français.

Or, rien sur les nécessaires réformes démocratiques dans le programme ou le discours de la CAQ! Et malgré la volonté d'invoquer la clause dérogatoire pour mettre fin aux écoles passerelles (qui permettent aux riches de s'acheter le droit d'aller à l'école anglaise), je doute que la manoeuvre puisse être couronnée de succès, tant sur le plan constitutionnel (la clause dérogatoire ou nonobstant peut suspendre les articles 2 et 7 à 15 de la charte, mais la Cour Suprême a invoqué un autre article, le 24, pour invalider la loi 104) que sur le plan politique puisque M. Legault a glissé vers une politique du renoncement en matière politique : illusoire mise de côté de la question nationale, sans doute pour attirer les électeurs libéraux allergiques à tout affrontement avec Ottawa... L'attrait du pouvoir et la nécessaire caution de Paul Desmarais auraient-ils édulcorés le «nationalisme» de M. Legault?

Enfin, la principale raison pour laquelle je suis déçu de la CAQ est qu'elle promeut une vision essentiellement comptable de la société. Rien sur l'environnement, sur l'exploitation des ressources naturelles (pourtant au coeur de la crise de confiance que l'on a envers notre actuel gouvernement), sur la nécessité d'envisager un développement économique respectueux de ce que nous léguerons aux prochaines générations...

Le seul mérite de l'arrivée de la CAQ est qu'elle forcera les autres formations politiques à se positionner et à se démarquer. Cela stimulera sans doute le débat public...

jeudi 10 novembre 2011

USA: le conservatisme en crise?

Le candidat à l'investiture républicaine Rick Perry, actuel gouverneur du Texas et poulain de la droite économique, sociale et morale, s'est littéralement effondré hier dans un débat portant sur l'économie. Il a oublié pendant de longues secondes une des trois agences gouvernementales qu'il voulait abolir...

Pendant ce temps, le candidat de la droite fiscale, la comète Herman Cain, demeure légèrement en avance sur Mitt Romney (celui qui affrontera Obama en 2012 selon mes prédictions antérieures ... et actuelles.), malgré de multiples accusations d’agression sexuelle pesant contre lui. Les autres candidats? Michelle Bachmann, la porte-parole du Tea Party est hors jeu selon moi. On se tourne actuellement vers Newt Gingrich (the Grinch?), ex-président de la Chambre des Représentants sous Clinton. Je ne crois pas à cette candidature... Trop radicale, antipathique et controversée (plusieurs «affaires extra-conjugales»...).

Les électeurs républicains doivent se rendre à l'évidence, celui qui a le plus de chance de battre Obama en 2012 ne plaît pas à la base militante et bruyante du parti. Il faut dire que Romney est vulnérable: on pourrait lui faire le coup que W. Bush a fait à John Kerry en 2004, c-à-d le traiter de «flip-flopper», celui qui change d'idées comme il change de chemise. Romney a en effet fait adopter lorsqu'il était Gouverneur du Massachussetts, une réforme de l'assurance-santé qui a inspiré le Obamacare tant décrié par la droite aux USA... Il conteste aujourd'hui sa constitutionnalité sous prétexte qu'elle ne respecte pas le partage des responsabilités entre les États fédérés et l'État fédéral.

On peut donc constater qu'il y a une rupture de plus en plus évidente entre le choix que les Républicains devraient faire pour gagner - c-à-d pour convaincre les électeurs centristes qui déterminent d'élections en élections le vainqueur à la présidence - et le choix qu'ils sont enclins à faire s'ils suivent leurs convictions profondes. Comme si le conservatisme militant se détachait de plus en plus de la majorité de façon évidente...

Trois autres illustrations de cet hiatus entre les priorités du conservatisme aux USA et celles de la majorité de la population : les référendums perdus cette semaine au Mississippi et en Ohio. Le 1er portait sur le fait de donner le statut de «personne» à l'embryon humain. Ceci avait pour objectif de bloquer le droit à l'avortement et de restreindre la fécondation et la recherche en fertilité... 55% des gens ont rejeté la proposition. En Ohio, c'est la volonté du Gouverneur républicain de mettre fin à la capacité des travailleurs du secteur public de négocier leur convention collective qui a été rejetée à 62%. Enfin, en Arizona, le Président du Sénat de l'État, Russell Pearce, vient d'être destitué par un «Recall» (une procédure de destitution orchestrée par l'électorat). Pearce est l'homme à l'origine de la loi la plus dure jamais adoptée contre les immigrants illégaux...

Le conservatisme américain semble en crise! Et Obama n' pas encore osé prendre le taureau par les cornes et affronter le Congrès sur la question des impôts des plus riches... Pourtant, les mouvances du type Occupy Wall street qui n'ont pas de priorités clairement établies mais qui recueillent la sympathie du public, devraient normalement converger vers cette priorité d'action. Comme disait Obama en 2008 à Joe the plumber : «Well Joe, we've got to spread the wealth !»

P.S. Pendant ce temps, chez nous, le conservatisme fortement américanisé de Stephen Harper creuse son sillon... Nous y reviendrons...

dimanche 30 octobre 2011

Michael Jerome Brown: Montréal delta blues.

J'ai assisté hier au spectacle de Michael Jerome Brown à l'Astral. Le gars est un anglo de Montréal qui côtoie la scène blues depuis plusieurs années (il a joué avec Stephen Barry). Le son est parfait dans cette salle. Les «picking» de Jerome Brown étaient clairs, le son des instruments (banjo rudimentaire, guitares de toutes sortes, harmonica, bottle-neck pour jouer de la slide, planche à laver et drum) impeccables.

Son blues est celui du delta du Mississippi. Simple, racontant les déboires de la vie et la mort.

J'ai déjà fait le long trajet du blues en train, de Chicago à New-Orleans. On y voit la fracture géographique et culturelle entre le nord et le sud des USA, tout en comprenant le lien qui cimente ce pays des extrêmes... Le blues, bien qu'ayant des origines ouest-africaines (Mali et Sénégal), est une musique proprement nord-américaine. Elle est au fondement du folk, du country (le blues des blancs), du jazz et du rock.

En écoutant Michael Jerome Brown hier, je me suis rappelé mes après-midis en Louisiane à errer dans le french quarter, à écouter les bluesman des bancs de parc et des squares... Le gars nous amène à Montréal, en plein automne frisquet, une draft de chaleur un peu humide, mais ô combien réconfortante.

vendredi 28 octobre 2011

John Mellencamp et l'Amérique profonde.

J'ai assisté au concert de John Mellencamp (il n'est plus «Cougar» depuis la fin des années 1980 !) hier à la Place des arts. 2h30 de musique continue, avec un vieux folkman de l'Indiana, membre du Rock n' Roll Hall of Fame.

La soirée a commencé avec un film sur le dernier album de John, intitulé No better than this et enregistré dans trois endroits mythiques de l'Amérique : une église Baptiste où le mouvement des droits civiques a commencé; le studio d'enregistrement d'Elvis à Memphis et la chambre d'Hôtel où les classiques du blues de Robert Johnson ont été enregistrées, à San Antonio, Texas.

John Mellencamp est considéré comme un rocker, mais c'est un «folker» qui sait rocker : l'accordéon, le violon, la mandoline, le banjo et les guitares acoustiques sont au cœur de ses mélodies, même dans les années 1980, qui étaient pourtant très «synthétisées»... JM vient d'une «small town» et il entretient cet idéal d'une Amérique proche de la terre, de sa famille et des plaisirs simples (et immatériels) partagés.

Réentendre ses chansons hier soir me confirme combien c'est un bon parolier, toujours pertinent et actuel: il dénonce l'effritement de l'American dream pour la classe moyenne, le mépris à l'égard des autres, le développement de banlieues dépersonnalisées et destructeur des «communautés» de l'Amérique profonde. Son discours est à gauche sur le plan social tout en ayant un fort penchant traditionaliste : respect pour la famille, la terre, la simplicité, la générosité, l'amour du prochain. Et malgré cette apparente nostalgie d'une Amérique perdue, on comprend aussi que John porte toujours un rêve : celui de travailler à un monde meilleur : Save some time to dream... Cause the dream could save us all !

Ci-dessous, le vidéo original de Cherry Bomb (1987 !), la dernière toune de la soirée hier... Notez le couple mixte, en pleine ère Reagan... The Lonesome Jubilee est sans doute le meilleur album anti-Reagan - on y dénonce l'impérialisme culturel des USA, les inégalités sociales qui s'accroissent, le racisme, la pollution, l'individualisme à outrance de ces années... (années 1980 vous avez dit ?) C'est plus réussi que Born in the USA de Springsteen... et ça vieillit mieux !

lundi 17 octobre 2011

Bernie Sanders, the guy from Vermont.

Si vous lisez mon papier précédent, et que vous écoutez ensuite ce Sénateur du Vermont - Bernie Sanders, un des derniers libre-penseurs du pouvoir législatif américain, qui se définit comme socialiste mais qui est enregistré comme «indépendant» aux USA (le socialisme est un crime d'État...) - vous comprendrez ce que je cherchais à dire lorsque je parlais du projet inégalitaire que nous devons combattre. Bernie Sanders, avec sa condamnation de la «guerre contre la classe moyenne», fait penser au Sénateur Robert Byrd, qui était en 2003-04 un des seuls au sein de l'enceinte du Sénat, à condamner la guerre en Irak...

Les vrais héros ne sont pas toujours les plus visibles... Mais ceux qui passent à l'histoire triomphent dans l'adversité ! Sur la guerre d'Irak, l'histoire a donné raison à Robert Byrd... Espérons que Sanders aussi puisse faire triompher son point de vue minoritaire!

Bien sûr, la réalité des USA n'est pas la nôtre, mais lorsque les USA éternuent, nous attrapons le rhume...

Nous sommes les 99%.


La caricature de Garnotte dans Le Devoir d'aujourd'hui rend bien compte du discrédit et de la crise de confiance qui affecte nos élites politiques, économiques et financières depuis quelques temps. Et c'est le mouvement «Occupy Wall street» qui semble avoir canalisé cette saine colère qui devrait tous nous habiter.

En effet, les grands spéculateurs du milieu financier ont pris d'énormes risques sous la bienveillance irresponsable de firmes de cotation de crédits et de banques qui créaient ou donnaient de la valeur à des produits financiers qui n'en avaient pas... Or, ce sont les fonds de pension des travailleurs qui ont fondu pendant que les bonzes de la finance se faisaient littéralement sauver par les États... Et ces mêmes États doivent aujourd'hui couper dans leurs programmes sociaux parce qu'ils sont attaqués par les marchés financiers qui doutent de la solvabilité de leurs finances publiques...

Le cercle vicieux et absurde de ce capitalisme du XXIe siècle qui socialise les pertes et privatise les profits est mis à jour par le slogan «Nous sommes le 99%» des indignés de Wall street... En effet, la grande majorité des ménages a vu sa situation matérielle se détériorer au cours des denières décennies (ceux qui ne l'ont pas vu se sont clairement endettés, souvent au-delà de leur capacité de rembourser...) pendant qu'une infime minorité s'enrichissait grassement, avec la complicité coupable de nos dirigeants politiques.

Bien sûr, la situation est moins dramatique au Québec qu'aux USA puisque nos écarts de richesse sont moins extravagants et nos politiques sociales plus généreuses, mais il reste que le nombre de paliers d'imposition a chuté de façon importante depuis les anéées 1980, passant de 16 à 3 au provincial... pendant que les taxes de vente augmentaient. On a donc vu se développer partout en occident, même chez nous, un projet inégalitaire qu'il nous faut aujourd'hui combattre!

Mais quand même le ministre fédéral des finances - Jim Falherty, un conservateur dur - affirme qu'il comprend l'insatisfaction des gens, disons que la légitimité de cette colère devient difficile à contester. Mais où tout cela mènera-t-il? Les revendications des «indignés» qui manifestent un peu partout vont dans toutes les directions! Qui peut saisir la balle au bond et faire émerger des pistes concrètes de solution pour résorber la cupidité et la fuite en avant de notre système économique?

Obama a perdu une occasion en or de réformer le monde de la finance après la crise de 2008. Sa réformette ne risque de déboucher que sur un peu plus de prudence de la part des acteurs du milieu financier puisque l'État ne se pose dorénavant plus en baîlleur de fonds automatique des entreprises... Mais il a renoncé à imposer des plafonds de rémunération ou encore à taxer les transactions financières ou même à accroître la transparence des produits financiers. Est-il trop tard? Sûrement pas, mais son capital politique est entaché et le timing est moins bon pour frapper un grand coup.

Chose certaine, le risque est grand que ces belles manifestations s'estompent avec la venue des temps froids. Et la frénésie de Noël, qui va avec la consommation excessive de notre mode de vie, vont finir par nous relancer dans cette fausse sécurité de la «reprise économique» assurée par les dépenses des ménages...

Nous reviendrons un autre jour sur la nécessité de repenser la croissance... D'ici là, souhaitons que la sympathie à l'égard des manifestants débouche sur un renforcement des réseaux sociaux et militants et contribue à faire émerger des propositions concrètes pour humaniser notre société en dérive.

vendredi 14 octobre 2011

Let's go Tom !


Ça y est. Thomas Mulcair se lance dans la course à la succession de Jack Layton.

Le parcours de Mulcair est intéressant. On peut clairement dire que l'homme s'est bonifié avec le temps. Ex-avocat pour Alliance Québec, le défunt lobby des bulldogs hostiles à la prédominance du français au Québec - ces gens-là se considèrent comme une minorité assiégée alors qu'ils font partie d'une majorité en Amérique du Nord et qu'ils sont la minorité la mieux traitée dans le monde démocratique - Thomas Mulcair est aujourd'hui favorable à ce que les principes de la loi 101 s'appliquent dans les domaines régis par le gouvernement fédéral. Ancien ministre libéral sous Jean Charest, il a quitté avec fracas son poste à l'environnment parce qu'il s'opposait à la construction d'une centrale thermique (le Suroît) et à la privatisation d'un parc national (Orford).

Son passage sur la scène fédérale apparaissait au départ comme une sorte d'accident de parcours occasionné par la faiblesse de ses adversaires (le parti libéral de Stéphane Dion et son candidat Jocelyn Coulon). Or, M. Mulcair est vite devenu un député apprécié et un lieutenant politique efficace et influent pour le NPD. La grande marée orange du 2 mai dernier lui est en grande partie attribuable, car au-delà de la figure sympathique du «bon Jack», il y a eu un réel effort de développer une plateforme qui répondait à certaines préoccupations québécoises.

M. Mulcair ne part pas en avance dans cette course, car les règles pour l'élection du prochain chef sont celles du «un membre, un vote». Or, le Québec compte à peine 2800 membres sur les quelques 80 000 membres du parti. Et dans les autres provinces, lorsqu'on est membre du NPD provincial, on est automatiquement membre du NPD fédéral. Or, il n'y a pas de NPD sur la scène québécoise...

Que l'on soit souverainiste ou non, il me semble que le Québec n'a rien à perdre à voir un parti politique sur la scène fédérale défendre la spécificité québécoise. L'effondrement du Bloc s'explique en partie parce que le NPD sous Jack Layton, avec son lieutenant Mulcair, a réussit à faire émerger un «espace politique» pour les nationalistes québécois. Il y a un réel risque que cet espace s'estompe si Mulcair ne devient pas chef...

Mais quels sont les éléments de cette «ouverture»?
- D'abord, l'idée d'un fédéralisme asymétrique. Les programmes fédéraux ne seront plus obligés de s'appliquer d'un océan à l'autre. La spécificité québécoise pourra être prise en compte. C'est une revendication traditionnelle du Québec, qui date de plus de 50 ans !
- La composition de la Cour Suprême doit refléter la double culture juridique et linguistique du pays : 3 des 9 juges doivent être des civilistes (notre Droit civil est distinct de la Common law appliquée ailleurs au Canada) et les juges doivent être bilingues !
- Le poids politique du Québec à la Chambre des Communes doit être protégé, sans égards à son déclin démographique dans l'ensemble canadien. Cette position réaffirme une conception bi-nationale du Canada. L'égalité n'implique pas nécessairement un traitement symétrique des individus et des provinces... C'est André Laurendeau qui apprécierait.
- Le français doit être la langue prédominante au Québec, malgré la loi sur le bilinguisme officiel.

Ces positions méritent d'être saluées et soutenues. Je pense sérieusement à devenir membre du NPD fédéral pour contribuer à élire Thomas Mulcair à la tête de ce parti. Et vous?

jeudi 6 octobre 2011

François Legault, la drogue, le Cégep.

François Legault se serait prononcé pour l'abolition des Cégeps, avant de dire que cela ne fait pas partie de ses priorités...

Le sujet est apparu à l'ordre du jour lorsqu'un simple citoyen lui a posé la question de la pertinence des Cégeps. M. Legault a répondu que le Cégep était un excellent endroit pour prendre de la drogue et décrocher...

Ouf... Méconnaissance du Québec? Ou pire encore, ignorance de cette période de la vie où nous ne sommes pas prêts à choisir notre «carrière», mais ouverts pour explorer les divers champs de la connaissance?

Premiers commentaires :
- Un jeune en 2011 «découvre les drogues» avant le collégial.
- Et malheureusement aussi, il décroche beaucoup trop (50% des gars à Montréal) avant la fin du secondaire. Ce n'est pas en ajoutant un an au secondaire que l'on corrigera ce problème.
- Au contraire ! Le Cégep est en partie responsable du fait que le Québec se situe presque 10% au-dessus de la moyenne nord-américaine en ce qui concerne le taux de diplôme selon l'âge...
- Les Cégeps permettent à ceux qui veulent prioriser une formation technique de s'ouvrir l'esprit et de développer leur sens critique avant d'accéder au marché du travail. On a comme objectif d'y former des citoyens et non simplement des travailleurs!
- Et pour ceux qui choisissent le Cégep général, on leur ouvre les divers horizons de la connaissance - on leur fournit des options dotées de sens, des horizons de significations - avant qu'ils choisissent leur vocation. La liberté est la capacité de choisir.

N'est-ce pas l'essence même du parcours d'une vie que l'on favorise ainsi ? S'arrimer au modèle dominant, qui impose la nécessité de choisir son domaine d'étude à 17 ans, m'apparaît être une erreur qui se confond avec l'américanisation ou l'homogénéisation de la culture. Il me semble qu'il faut offrir autre chose qu'un savoir instrumental...

Nos Cégeps sont bons pour le développement régional, ils favorisent un plus haut taux de diplômation, ils sont plus respectueux du rythme de vie de nos jeunes, ils renforcent la formation des travailleurs en leur inculquant une culture générale minimale et diversifiée... Et nous voudrions les abolir ?

M. Legault, chassez quelques seconde votre vision comptable et froide de la société. Les «structures» ne sont pas toutes à abolir...

Retournez faire vos devoirs!

Tout ça m'assassine!

Un propos à écouter. Un show à voir !

TOUT ÇA M'ASSASSINE from Théâtre il va sans dire on Vimeo.


«Si c'est ça l'Québec moderne...»