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vendredi 20 janvier 2012

Le voisin déménage!

Salut les voisins, je déménage, mais je reste dans le voisinage. Les gens de Voir.ca ont gentiment accepté de m'héberger!

Je publierai dorénavant mes chroniques à cette nouvelle adresse.

Passez-y, on est ben accueillant!

mardi 17 janvier 2012

La culture du char...

Visionnez cet épisode des Francs-Tireurs, et vous constaterez que la culture du CHAR se porte plutôt bien en cette terre d'Amérique française qu'est le Québec.

Stephen Faulkner chantait: «Si j'avais un char, ça changerait ma viE».

De son côté, Yvon Deschamps, ce grand psychanalyste de l'âme québécoise, ironisait en disant: «Nous autres, les Canayens-français, on n'a pas beaucoup d'ambition Han? On peut même dire qu'on n'en a pas pantoute! Non c'est pas vrai. J'exagère tout l'temps. Parce que c'est vrai qu'un Canayen-français a une ambition dans' vie. Qu'osse que c'est l'ambition d'un Canayen-français? Qu'osse que c'est? AWOIR UN CHAR! Aussitôt qu'un Canayen-français a son char, c'est fini. Tout est parfait. Sa vie est faite». (Monologue: Histoire du Canada; 1972).

Est-ce que les choses ont vraiment changées? En plus de l'hurluberlu qui parle de son char «Sérénité» dans le web-épisode des Francs-Tireurs, quelques indicateurs illustrent que LE CHAR est encore au centre de notre culture.

1- Si vous sentez comme moi la grogne contre le Maire du plateau Luc Ferrandez, qui cherche à nuire à la circulation automobile dans son arrondissement, vous remarquerez que la culture du char est loin de s'estomper. Bien sûr, le Maire Ferrandez, en voulant empêcher la circulation de transit, a généré une multitude de problèmes pour ses résidents qui doivent aujourd'hui serpenter pour rentrer chez eux. Et en plus, comme Maire d'arrondissement, il n'est pas outillé pour créer une alternative aux déplacements en automobile. Or, si vous voulez décourager l'utilisation de l'auto, il vous faut créer une alternative performante... Il n'est pas toujours possible d'aller reconduire fiston à pied avec son stock de hockey... à ce sujet, Ferrandez s'est fourvoyé: il s'est perçu comme Maire d'une ville alors qu'il n'est que Maire de quartier... You've got to see the big picture, Luc!

2- Le développement de nos centres d'achats (pensez au complexe 10-30), l'entrée de nos villes et villages, les plus grands «espaces publics» du Québec sont sans doute dédiés à l'automobile (autoroutes, stationnements, etc.).

3- Notre gouvernement provincial (je n'ose malheureusement plus penser que ce gouvernement est un gouvernement national...) pense même en fonction du char comme objet central du développement urbain et interurbain. Et ce n'est pas François Legault et sa CAQ qui changeront quoi que ce soit à cela puisqu'il s'est vite prononcé contre les péages sur les ponts (ses chances de prise de pouvoir sont en banlieues...).

De son côté, le Ministère des transports du Québec, infiltré par les firmes d'ingénierie et les compagnies de béton (et comme troisième pointe de ce triangle, la mafia, tous contributeurs à la caisse du parti libéral) ne fait que planifier l'élargissement de nos autoroutes (Turcot, autoroute Notre-Dame, etc.), sans développer une alternative en transports en commun qui serait performante.

L'Amérique moderne s'est construite sur le mythe de l'automobile comme symbole du succès et de la liberté individuelle. Il est difficile d'opérer un virage sans fissurer ce mythe...

Mais l'époque dans laquelle nos sommes exige pourtant une réévaluation de ce mythe, sans quoi nous nous dirigeons vers un enfer de bouchons, de béton, de réchauffement climatique étouffant, de violence ou de stress causés par des heures passées immobiles sur des infrastructures coûteuses en décrépitude constante...

Et pourtant (chanterait Aznavour!), il y a un fleuron de l'économie québécoise qui pourrait être renforcé si tant est qu'on s'y mettait: Bombardier pourrait effectivement contribuer à développer partout au Québec, cette alternative performante en transport collectif qui nous fait tant défaut.

Je me prends quelquefois à rêver que Bombardier se mette à financer grassement le Parti libéral...

vendredi 13 janvier 2012

Après l'indignation.

Comme je l'avais envisagé, les divers mouvements des «indignés» qui occupaient plusieurs places publiques des grandes villes d'Occident se sont essoufflés. L'absence de revendications claires et précises, le froid de l'hiver, la lassitude et la folie de la consommation des fêtes auront eu raison de ce mouvement qui a pourtant encore de bonnes raisons d'exister et de crier son indignation face à des systèmes économique et politique qui se rient de la grande majorité.

Le slogan des indignés de Wall street: «Nous sommes les 99%» tient toujours. Les grands patrons des banques et des multinationales continuent de se considérer comme irremplaçables et réussissent à convaincre leurs actionnaires et comités de rémunérations qu'ils méritent des revenus astronomiques, frôlant un ratio de 200 fois le salaire du travailleur moyen. Le projet inégalitaire se poursuit, malgré la grogne populaire et la précarisation d'une proportion toujours plus grande de la population. Ces grands patrons ont réussit à imposer une logique de rémunération qui les tire toujours vers le haut: leur entreprise est en difficulté, met des travailleurs à pied et perd de sa valeur boursière? Il est d'autant plus important que le salaire du PDG soit élevé dans ce contexte de difficile redressement... L'entreprise voit sa valeur boursière et ses profits augmenter (sans nécessairement créer plus d'emplois), il faut donc récompenser le patron qui est responsable de tant de succès... Dans cette logique, il n'y a pas de limite à l'accumulation de la richesse. Et les inégalités continuent de croître.

Tout ce qui est à l'origine de la colère du mouvement des indignés perdure: inégalités croissantes, pressions des marchés financiers sur les États pour qu'ils adoptent des politiques d'austérité budgétaire alors que ces mêmes institutions ont été sauvées de la faillite en 2008 par des États aujourd'hui sous pression... Et une classe politique impuissante ou complice de cette avarice destructrice de la société.

En Grèce, en Italie et en Espagne, suite aux pressions des marchés financiers, ce sont d'ex-cadres des grandes banques qui sont aujourd'hui à la tête des gouvernements. Chez nous, on vient d'apprendre que Nathalie Normandeau, ex-ministre des ressources naturelles, vient de se joindre à Raymond-Chabot-Grant-Thornton pour faciliter l'accès à des contrats du Plan Nord pour ses nouveaux clients... Ce jeu d'ascenseur entre le privé et les pouvoirs publics participe au cynisme ambiant et démontre une fois de plus que les politiciens honnêtes et bien intentionnés se font rares de nos jours. Aux USA, c'est Mitt Romney, l'ancien patron de Bain Capital qui est devenu ultra-riche en mettant des centaines de travailleurs à pied qui est en train de devenir - non sans quelques résistances de la part de la droite religieuse et sociale - le candidat à la présidence pour les républicains...

On voit donc que «les indignes» sont de moins en moins gênés de leur cupidité et de leur absence d'éthique devant nous qui sommes indignés...

Donc, après l'indignation, quoi faire? Il nous faut au premier chef, sans abandonner la rue, réapprendre à voter. Les taux de participation aux élections sont en chute libre partout en occident, surtout chez les jeunes.

L'écart grandissant des inégalités, la montée d'une droite dure et décomplexée au Canada et ailleurs s'expliquent en grande partie par une démobilisation d'une portion plus qu'importante de l'électorat.

À ce sujet, les paroles du groupe français Tryo demeurent pertinentes: «les extrêmes, c'est toi, quand tu ne votais pas!»

samedi 7 janvier 2012

Le monde selon Harper.

Les décisions prises depuis 2006 par les gouvernements successifs de Stephen Harper au Canada sont aux antipodes de ce qu’un être rationnel, responsable, qui croit en la science, en la nécessité de bâtir des consensus et en la démocratie devrait faire…

Le propre d’un blogue est de faire ressortir des informations, des événements, des phénomènes, et de leur donner une impulsion particulière, «un twist»: sorte de prisme à partir duquel entrevoir l’événement ou le phénomène en question.

Je n’attirerai pas votre attention ici sur le mépris que Stephen Harper entretient à l’égard de la démocratie et plus particulièrement sur les nombreuses attaques frontales qu’il a opéré contre le parlementarisme tel qu’il est appliqué au Canada. Seulement vous rappeler que notre système étant largement bâti sur des conventions constitutionnelles, c’est-à-dire des règles non-écrites, il est fragilisé lorsqu’un acteur – et c’est le cas de M. Harper – bafoue ces dites règles, puisqu’il crée un précédent à partir duquel le régime se détermine… En prorogeant le Parlement à de multiples reprises – même lorsque le gouvernement est menacé de tomber ! – en utilisant le baillon à outrance, en omettant de divulguer de l’information aux parlementaires, au Vérificateur général, au Directeur du budget, tous chargés d’exercer une fonction de critique et de contrôle de l’activité gouvernementale, M. Harper et son gouvernement constituent une menace à la démocratie.

En repoussant le protocole de Kyoto, au mépris des engagements internationaux du Canada, ils menacent la survie même de l’espèce humaine et affaiblissent le Droit international en émergence.

Mais là où je veux vous amener dans ce cas-ci, c’est sur la vision de la fiscalité promue par Stephen Harper et son parti conservateur. Ceux-ci font tout pour affaiblir l’État fédéral (en diminuant ses revenus et en centrant son champ d’intervention vers la répression: armée et justice punitive). Mais pire encore, ils favorisent la création de profit – donc la financiarisation de l’économie – et défavorisent la création d’emploi. Ils agissent pour renforcer tout ce que les indignés de la mouvance Occupy Wall street condamnaient: un système qui favorise le 1% d’ultra-riches au détriment du 99% vers qui l’économie de demain devrait se tourner (ou simplement retourner…).

La journaliste Manon Cornellier relevait récemment que les conservateurs de Harper ont à nouveau baissé les impôts des entreprises qui déclarent des profits tout en augmentant ceux des entreprises qui créent des emplois. Les indignés dénonçaient justement le projet inégalitaire du capitalisme actuel qui enrichit les riches en appauvrissant les autres. Ils sont en colère contre une économie qui est fondée sur des profits dématérialisés plutôt que sur des emplois qui font vivre des familles. Et que font les conservateurs ? Ils accélèrent la roue de la machine qui nous fait foncer dans le mur!

Il est pourtant clair qu’il nous faut «détaxer le travail» et taxer les ressources naturelles épuisables pour affronter le défi des changements climatiques et créer à nouveau de la richesse qui profitera au plus grand nombre !

Mais les conservateurs de Harper sont dans leur monde… Et ils réussissent à nous l’imposer!

La résistance doit s’organiser, les métastases du monde selon Harper sont déjà imposantes.

dimanche 1 janvier 2012

Israël : démocratie ou théocratie?

Tout le monde parle du danger - peu envisageable, mais possible et épouvantable - que l'Iran acquiert l'arme atomique pour «rayer Israël de la carte» comme le suggérait Mahmoud Ajmadinejad, son président aux yeux fous... Surtout si vous suivez l'actualité puisque l'Iran menace de bloquer le détroit d'Ormuz pour protester contre de nouvelles sanctions justement imposées parce que le pays ne collabore pas assez avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de veiller à la non-prolifération des armes nucléaires.

Mais outre cette pression externe, ce qui tiraille vraiment Israël et qui menace sa cohésion et son existence à moyen terme vient de l'interne. Il y a plusieurs manifestations de cette crise identitaire interne ces jours-ci : une jeune femme est comparée à Rosa Parks par les Juifs laïcs du pays parce qu'elle aurait refusé la ségrégation homme-femme imposée par les ultra-orthodoxes dans les autobus.

Ça fait plusieurs fois que je vous entretiens dans ce blogue de la complexité de l'identité juive. Est-elle uniquement religieuse? Bien sûr que non, puisque des millions de Juifs ne pratiquent pas ou même ne croient pas en Dieu. Ce sont les Juifs de culture. Puis, il y a tous ceux pour qui l'identité juive est d'abord religieuse, avec tout ce que cela implique en ce qui concerne le sens que l'on donne alors aux frontières comme aux lois du pays. Si vous êtes un «craignant Dieu», la Cisjordanie s'appelle la Judée-Samarie et il n'y a pas de compromis à faire avec «les arabes qui la réclament»... Et les lois du pays imposent la fermeture des commerces le jour du Sabat, ainsi que la ségrégation homme-femme...

Cette tension entre identité culturelle et religieuse est inhérente au projet sioniste, le nationalisme juif à l'origine de la création de l'État d'Israël. Certains ont traduit le livre-phare du sionisme de T. Herzl par «l'État juif»; d'autres ont plutôt intitulé le livre «l'État des Juifs». La différence d'interprétation en ce qui concerne la nature même de l'État israélien est révélée par cette ambiguïté dans les traductions du livre de Herzl.

Le problème aujourd'hui est que cette minorité de la population israélienne, que l'on peut rassembler autour du qualificatif de «fondamentalistes juifs» (ultra-religieux et colons radicaux combinés) et qui compose peut-être 15% de la population totale du pays, c'est une minorité de blocage. Contrairement à la majorité, ils ne veulent rien concéder aux Palestiniens, ils colonisent «sauvagement», c-à-d illégalement les terres palestiniennes pour ensuite bénéficier de la défense de l'armée... D'autres fois, ils attaquent des camps militaires israéliens chargés d'empêcher la construction de ces colonies sauvages.

Il ne faut pas oublier que Yitzhak Rabin, l'artisan de la «paix d'Oslo», a été tué par un activiste de cette branche radicale du sionisme. Et l'assassin de Rabin, qu'on ne devrait pas nommer, est aujourd'hui glorifié par cette minorité de blocage... On n'est pas sorti du bois... ou du désert!

Israël devra tôt ou tard trancher. Et c'est un débat existentiel !

Si Israël est une démocratie, elle devra mettre fin à son régime d'occupation militaire et concéder une partie de la Palestine historique aux Palestiniens. Si Israël est une théocratie, le pays continuera à plier devant les exigences excessives et tordues d'une minorité de fondamentalistes irrationnels et dangereux.

***
P.S. cliquez sur le titre pour en savoir plus...

mardi 20 décembre 2011

pause de turbulence.

Le voisin prend une pause du web pour le temps des fêtes. C'est Noël ! Il faut parfois se le rappeler parce que le multiculturalisme niveleur du Canada tend à évacuer ce qui fait partie de notre patrimoine pour «contenter» des communautés culturelles qui n'en demandaient pas tant...

Je vous colle les paroles que ma fille chante à l'école (mais vous ne bénéficierez pas de sa belle petite voix rauque et douce):

«Enfants de Palestine ou enfants d'Israël,
D'Amérique ou de Chine en ce jour de Noël,
Que ton regard se pose
Sur la terre ou le ciel
Ne retiens qu'une chose
Il faut croire à Noël

Matin couleur de cendre ou matin d'arc en ciel
Qu'importe il faut attendre en ce soir de Noël
Que les fusils se taisent et répondent à l'appel
De cette parenthèse
Qui s'appelle Noël

Un jour viendra peut-être
Un jour au goût de miel
Où l'on verra paraître un oiseau dans le ciel
Aux plumes de lumiere
Un oiseau éternel
Colombe pour la terre
Un oiseau de Noël
».

Joyeux Noël !

P.S. Je renonce à commenter plus que cela la nomination d'un coach unilingue anglais chez le Canadien de Montréal... Mais quand notre gouvernement, ses agences et ses ministères, bafouent notre propre langue; quand nos propres députés fédéraux élus au Lac St-Jean ou ailleurs, posent leurs questions en anglais à la Chambre des Communes; quand nous switchons à l'anglais dès que nous croisons un «Québécois pas de souche», pourquoi demander à la famille Molson de nous respecter?

Se respecter soi-même, puis exiger des autres, dans cet ordre.

mercredi 14 décembre 2011

Voisiner le web citoyen.

En plus de continuer à publier sur ce blogue, le voisin est maintenant hébergé sur un site collectif où se voisinent plusieurs blogueurs. Il s'agit du site LeGlobe.ca, qui propose un «regard citoyen» sur l'actualité, la culture et la politique.

Faites-y un tour régulièrement, ça vous permettra de découvrir d'autres plumes sans nécessairement abandonner la mienne... Bonne lecture.

jeudi 8 décembre 2011

Quand Jean Lesage engueule Jean Charest.

En 1962, le premier ministre du Québec Jean Lesage, convaincu par son ministre René Lévesque, décide de nationaliser les compagnies d'électricité. Dans son discours «Maîtres chez nous», (voir le livre extraordinaire dirigé par Charles-Philippe Courtois et Danic Parenteau, Les 50 discours qui ont marqué le Québec, CEC, 2011), le 1er ministre Lesage affirme qu'il est temps de mettre fin à une situation «intenable».

Extrait 1:
«Cette situation, c'est celle d'une société qui a été privée des moyens qui lui auraient permis de s'épanouir pleinement.C'est celle où les clefs d'une économie moderne appartiennent à des intérêts étrangers à nos préoccupations nationales et indifférents à nos aspirations légitimes».

N'entendez-vous pas une sorte de distorsion historique? ... Comme si Jean Lesage critiquait la façon dont le Québec est «gouverné» sous Jean Charest. Et critiquait jusqu'à ses nominations à la Caisse de Dépôts...

Extrait 2:
«Comme peuple adulte, nous ne pouvons plus supporter de croupir dans l'immobilisme forcé, immobilisme imposé par une clique politique à qui il plaît que notre province demeure une source de matière première, un réservoir de main d'oeuvre à bon marché ou un pays vieillot que l'on visite en touriste. (...)

Tout le monde chez nous comprend maintenant qu'on ne pourra jamais rien réussir de durable au Québec si, une fois pour toutes, on ne s'attaque pas à la racine du mal. Et la racine du mal, c'est que notre économie ne nous appartient pas. C'est aussi simple que cela, mais c'est aussi grave que cela
».

Le Plan Nord de Jean Charest semble directement évoqué... Et la «clique politique», elle comprend Lucien Bouchard, les libéraux au grand complet, et sans doute François Legault, qui a très peu discouru sur ce sujet capital depuis son «retour en politique».

Lisez maintenant l'extrait 3, et vous entendrez Lesage décrier ce qu'en 2011, Daniel Breton de Maîtres chez nous 21e siècle, qualifie de «vol du siècle»... Remplacez seulement «union nationale» par Parti libéral du Québec et Parti québécois sous Lucien Bouchard, ce dernier étant aujourd'hui porte-parole de l'industrie pétrolière et gazière...:

«Il n'est pas surprenant alors que de telles gens - et l'Union nationale puisqu'il faut bien la nommer - se soient rendus coupables, il y a quelques années à peine d'un crime odieux que notre population ne pourra jamais leur pardonner. En effet, ces gens qui ont dénationalisé à leur profit personnel un secteur public - celui du gaz naturel - voudraient aujourd'hui nous faire croire qu'ils recherchent le Bien des Québécois ! Quelle farce !»

Fin de l'extrait. !!! Wow ! J'entends Lesage vilipender presque toute la classe politique, mais surtout ses «descendants» libéraux (on dirait des bâtards! excuses toutes plates aux vrais bâtards). Hydro sous Jean Charest a vendu ses réserves sur l'île d'Anticosti qu'elle savait importantes et consenti tout le gaz de schiste et naturel à des compagnies privées, pour la plupart albertaines et étrangères...

Jean Lesage ! Où es-tu?

Extrait 4:
«Ce sont des gens qui, pour obtenir un profit égoïste, n'ont pas hésiter à priver notre province d'un bien qui appartient à toute notre collectivité. Ce sont des gens qui ont trompé le peuple, qui l'ont volé, oui volé ! Et aujourd'hui ces serviteurs de trusts veulent donner un coup de poignard dans le dos de notre peuple en faisant mine de l'aider, alors qu'en réalité ils proposent la plus nocive des solutions possibles».

Et ça continue comme ça... On jurerait entendre Lesage engueuler Jean Charest. C'est beau et triste à la fois. Nous sommes de retour dans la Grande noirceur, mais on entend de loin un propos qui peut nous aider à en sortir.

dimanche 4 décembre 2011

Le Québec est-il beau?

Je pose la question sérieusement. On pense quelquefois que ça va de soi, que «de l'espace y'en a en masse», que la nature est belle chez nous, etc.

Je ne veux pas «péter vot' balloune», mais le Québec n'est pas si beau, il est même plus souvent qu'autrement simplement laid !

Promenez-vous au Québec. Qu'y voyez-vous? Des autoroutes (en mauvais état), des infrastructures routières (laides et en décrépitude), des concessionnaires automobiles et des restos pas bons aux bannières désuètes dans toutes les entrées des villes, des maisons placardées d'aluminium ou de pvc, des pylônes électriques, des centres d'achat et des parkings, des banlieues mornes et tristes, des villages désertés, souvent déprimés, sinon déprimants... Plein de paysages gâchés par toutes sortes de merdes qui témoignent de notre absence de culture et de notre mépris pour la beauté.

Bon ok, il y a du beau : Plusieurs églises et quelques villages qui résistent à la laideur envahissante, le ciel abitibien, la vallée de la Jacques-Cartier, celle de la rivière Malbaie, le parc Forillon, certaines vues sur le fleuve, d'autres sur le fjord, les plages de sable blanc de la basse côte-nord, les monts Groulx et les Chics-chocs, plusieurs lacs et rivières cachés encore préservés de la stupidité de ceux qui «bâtissent» le pays (et détruisent nos paysages et milieux de vie!). En fait, nos décideurs ne bâtissent pas le pays, ils salopent une province!

À défaut de faire du Québec un pays, pourrait-on le rêver mieux et planifier son développement futur pour qu'il redevienne simplement beau? Nos artistes, architectes, urbanistes et décideurs qui ont un minimum d'ambition devraient se lever et tasser les mononcs épais et corrompus qui écrivent nos plans d'aménagement et gouvernent notre «province»...

Quelques références :

1- Une série sur les expatriés de l'échangeur Turcot, autre exemple de notre bêtise perpétuée.

2- Un article sur la destruction de notre espace par des banlieues désâmées.

3- Un article sur les ruelles vertes à Montréal.

4- Et ces deux «papiers» touchant à la façon que l'on a de penser (ou d'impenser!) notre espace... ICI et ICI.

5- Le projet «Territoires» de Tristan Fortin-Le Breton.

samedi 3 décembre 2011

Lire J-F Nadeau.

Il faut lire le papier de Jean-François Nadeau dans Le Devoir de ce samedi. Sur ce qui nous guette avec les conservateurs ignares au pouvoir, ce que notre système économique «produit» sans que nous nous en rendions compte... C'est beau, fort et triste à la fois.

Extraits:
«Au Kansas, l'initiative radicale du gouverneur a été saluée par des groupes néolibéraux, dont celui du milliardaire David Koch, qui affirment, selon une perspective bien arrêtée, qu'aucun citoyen ne devrait voir une partie de ses taxes utilisée «pour financer les goûts de ceux qui siègent dans des commissions culturelles». Dans la béance de ce raisonnement, soustraire de l'argent afin d'enrichir l'ignorance ne semble pas choquer.
(...)
Et pendant ce temps, au royal Canada, les sbires de Stephen Harper sourient en montrant les dents. Ils le font en idéologues convaincus, souvent à la manière fine d'une Nathalie Elgraby de l'Institut économique de Montréal qui, du haut de sa chaire de chroniqueuse des quotidiens de Quebecor, soutient que les artistes sont confits en tabous qu'il importe de briser au plus vite, quitte à fracasser pour ce faire les arts autant que les créateurs.

La richesse des riches et le maintien de ceux qui le sont à demi pour les servir — la classe moyenne — exigent que tout ce qui est public soit privatisé afin de mieux contribuer au bonheur des puissants, y compris au chapitre de la culture


Autre passage, critiquant l'obscénité de la guignolée des médias:
«La situation économique tragique que décrit Alain Deneault permet à des gens de bonne volonté, du genre de René Homier-Roy, de vendre tout sourire des soirées au champagne ou une balade en Rolls-Royce pour aider les pauvres, étant entendu, comme l'animateur le déclarait le 25 novembre à la radio de nos impôts, que «les riches, on ne les attire pas avec des affaires qui ne les intéressent pas». Pour s'occuper de la pauvreté, il faut donc désormais gaver davantage encore les riches, tout en les remerciant ensuite de leurs excès si profitables à l'ensemble de la société... »

mercredi 30 novembre 2011

Guy Delisle à Jérusalem

Chroniques de Jérusalem vient de sortir en librairie.

Je vous renvoies à ce lien et au journal Le Devoir d'aujourd'hui pour que vous plongiez comme je le fais ces temps-ci dans l’œuvre de Guy Delisle, ce bédéïste d'origine québécoise qui s'est promené un peu partout pour rendre compte de son quotidien pas si ordinaire. Le personnage central est un genre de «Paul» qui dessine des carnets sur ses observations. Léger et profond à la fois.

dimanche 20 novembre 2011

Mononc Serge, le punk.


Mononc Serge est sans doute un punk, sans l'allure du punk. Le mouvement punk est né en Angleterre, dans un pays qui aime les conventions, le respect des coutumes et des traditions. Un pays qui se dit fidèle aux bonnes moeurs et au respect de la hiérarchie... Or, les punks ont toujours brisé ces «règles» et refusé la hiérarchie: par leur tenue vestimentaire, leur coiffure, leur musique, leur propos, leur vulgarité supposée mais nécessairement assumée.

En 1ère partie de Bernard Adamus vendredi dernier, Mononc Serge a fait une prestation solo punk dans l'attitude et chansonnière acoustico-trash musicalement... L'attitude punk s'exprime dans ses textes : Requiem pour la marde, Hitler Robert, Fourrer, sont des titres de chanson qui ont nécessairement pour but de briser des tabous... Et ce qu'il y a de plus fascinant là-dedans est que Mononc a réussi à faire en sorte que la salle scande haut et fort «Fourrer!» le poing levé. Et ce n'était pas gagné d'avance, car il était en 1ère partie...

Malgré le look «normal» du gars, on peut donc dire que c'est un punk. Il harrangue la foule, profère des insanités, brise les tabous, tout ça dans une bonne humeur contagieuse qui ne se prend pas au sérieux. Mais l'attitude punk de Mononc Serge va plus loin. Le gars s'auto-produit, il est son propre gérant et réussit à bâtir sa carrière en diminuant au maximum le nombre d'intermédiaires. Il pratique donc l'autogestion, valeur centrale du mouvement punk tel qu'il s'est surtout développé en Europe.

L'anarchie et l'autogestion seraient donc au coeur du mouvement punk. Et comme je l'expliquais il y a quelques semaines dans ce blogue, c'est aussi au coeur de l'esprit de la mouvance Occupy Wall street.

Mais comme Mononc Serge m'apparaît comme un véritable punk, je me dis que le gars n'hésiterait pas à ridiculiser dans une de ses chansons les militants de la place du peuple campés au Square Victoria... En fait, l'attitude punk de Mononc Serge laisse parfois penser qu'il ne respecte rien. Faux, il y a Mononc et il y a Serge. C'est le Mononc qui est grossier et souvent déplacé. Le Serge est courtois et a même de la classe... (Je le sais, c'est l'oncle de mes enfants, qui ne comprennent pas encore l'ironie lorsqu'ils l'appellent Mononc Serge!)

En fait, une des choses qui semble être respectée autant par le Mononc punk que par le Serge posé et discret, c'est la langue française. Avant de mépriser le personnage quelque peu trash de Mononc Serge, attardez-vous à ses textes. Vous verrez qu'on peut dire plein de grossièretés apparemment épouvantables dans un français recherché et bien envoyé. Et l'ironie du propos : dans plusieurs de ses tounes, il y a une dénonciation forte des dérives de notre société. Par exemple, dans «Bacaisse», Mononc Serge dénonce le culte de la maigreur qui envahit le monde de la pub et de la mode en culpabilisant celles qui ne se conforment pas à ce standard ridicule. Dans une de ses tounes de Noël, il dénonce le sentimentalisme humanitaire de l'occident qui nous montre quelques images catastrophes d'une Afrique qui se meurt pour ensuite s'empiffrer dans la surconsommation de cossins inutiles...

Les punks servent à cela : questionner les normes, briser les tabous, foutre les conventions en l'air. Déranger. Dans cet esprit, Mononc Serge est clairement l'un des punks les plus articulés qui soit.

dimanche 13 novembre 2011

Youssef: un inédit de Courtemanche.

Lisez ce texte inédit de Gil Courtemanche, décédé cette année.

Le ton est toujours polémique (et la nuance en prend un coup!), mais sur la question de notre commune humanité, y a-t-il des compromis à faire ?

vendredi 11 novembre 2011

L'Affiche à l'affiche.

photo: Philippe Ducros
Courrez à l'Espace libre pour voir L'Affiche de Philippe Ducros, dont je parlais ICI il y a plusieurs mois...

mardi 8 novembre 2011

VLB: figure d'une nation.


Victor-Lévy Beaulieu vient de remporter le prix Gilles-Corbeil, plus haute distinction de la littérature québécoise, pour l'ensemble de son oeuvre.

Je ne suis pas un grand lecteur de VLB, je me souviens plus de L'Héritage, télé-roman fascinant sur une histoire de famille tordue, avec une parlure riche, imagée, hors du réel et pourtant fortement ancrée dans un petit bout de terre nommé Québec.

Lisez l'hommage rendu par la Présidente du Jury, Lise Bissonnette, dans Le Devoir d'aujourd'hui. À sa lecture, on comprend l'importance d'un homme comme VLB pour toute nation qui se respecte et qui a encore comme projet d'exister...

VLB n'est pas qu'un écrivain gigantesque, c'est aussi un éditeur important, qui contribue à faire naître de nouveaux talents chez nous en enrichissant notre langue et notre imaginaire, en renouvelant notre culture : notre principale richesse naturelle inépuisable !

Et en plus, VLB est un lecteur important. Je comprends de nouveau l'importance de la lecture ces temps-ci... J'ai plusieurs étudiants qui «lisent» les mots mais ne comprennent pas le texte. Plusieurs autres «photographient» de façon diagonale le texte à lire, ce qui débouche sur plusieurs incompréhensions ou pire, sur rien du tout. La lecture enrichit le vocabulaire, développe l'imaginaire, déconstruit et reconstruit le récit comme aucun autre medium peut le faire... Avoir des difficultés en lecture au XXIe siècle compromettra votre capacité à devenir libre.

Devant l'érosion du sentiment national et la pauvreté culturelle qui nous assaillent, VLB est un phare qui nous rappelle que la culture est une denrée essentielle pour tous et que pour être universel, il faut d'abord être de chez soi!

dimanche 6 novembre 2011

Bilan musical 2011.

Comme à chaque année depuis que ce blogue existe, l'automne est le moment de faire le bilan de la moisson musicale de l'année.

Dans le désordre :
1- John Mellencamp, No better than this. Un album folk-blues, enregistré dans 3 endroits mythiques de l'Amérique, avec Marc Ribot (le guitariste de Tom Waits et de John Zorn... un artiste de grand calibre) et T-Bone Burnett (LE réalisateur de l'heure de la musique Americana);

2- The Beastie Boys, Hot Sauce committee part II. Comme un retour aux sources pour les mauvais garçons : un son un peu brut, de l'écho dans le micro, mais avec des textures reggae parfois, funk d'autres fois. Un bon son brut pour les truands ! Un album réussi, qui fait parfois penser au 1er Bran Van 3000 par son esprit éclaté.

3- Malajube, La caverne.
Une autre réussite pour Malajube ! Je n'aimais pas le premier. J'ai aimé quelques tounes du 2e. J'ai adoré Labyrinthe... Le dernier album de ce groupe bruyant est plus pop, semi-disco dans son ambiance. Excellentes tounes de bar.

4- Phlippe B., Variations fantômes.
C'est le 3e album (ils sont tous très bons !) de Philippe B., l'ex-chanteur de Gwenwed, aussi guitariste pour Pierre Lapointe. Le gars est trop discret pour être une star, mais son talent est indéniable : une voix à la JP Ferland, des paroles simples mais évocatrices, des mélodies accrocheuses et des arrangements originaux, qui puisent en partie leur inspiration (en faisant des repiquages numériques) chez de nombreux compositeurs classiques (Bach, de Bussy, Vivaldi, etc.) Et si le procédé est casse-gueule - on aurait pu «crémer épais» - il est au contraire subtil et dénote un véritable talent de mélodiste, une belle oreille musicale.

5- Joseph Arthur, The graduation ceremony. (Au Corona le 2 décembre). Vous savez combien j'aime Joe, ce multi-artiste, créateur boulimique, qui ne cesse jamais de se réinventer en show. Son dernier enregistrement est un folk-rock simple, beau, tranquille, un peu nostalgique. C'est comme un phare quand on ne sait plus quoi écouter.

6- Ben Harper, Give till it's gone. Parlant de valeurs sûres, Ben Harper est pour moi un idéal masculin... Beau, intelligent, talentueux, généreux, capable de rocker dur comme de nous bercer avec des hymnes d'une beauté quasi-religieuse... Cet album au son rock ressemble à celui enregistré avec les Relentless 7... C'est pas son meilleur, mais un bon Ben Harper, c'est déjà au-dessus de la moyenne !

7- Gillian Welch, The Harrow and the Harvest. Du pur country, au sens d'une musique qui viendrait d'un «contrée lointaine et encore pure», non-contaminée par l'industrie musicale. Cette industrie qui finirait par formater le son unique mais pourtant éternel et presque déjà entendu de Gillian Welch.

8- Sam Roberts band, Collider. À des milles et des milles de Gillian Welch, Sam Roberts nous offre l'une des meilleures pop-rock disponible dans «l'industrie». Un très bon album, qui s'écoute sans anicroches. Des belles mélodies et des beats accrocheurs.

9- Tire le coyote, Le fleuve en huile. Un très bon groupe country un peu sale. Un chanteur de talent, au jeu musical (guitare électrique et voix) un peu décalé. À voir en show autour d'une bière ou d'un scotch !

10- Galaxie, Tigre et Diésel. Le Guitar hero du rock québécois, Olivier Langevin, nous offre ici des riffs qui groovent forts, avec une batterie qui buche solide, sans que ce soit insupportable comme Gros Mené (autre projet sur lequel Fred Fortin s'impliquait aussi, une sorte de post-doctorat en bruit et distorsion). Du gros rock accessible.

J'ai pas encore plongé dans le dernier Feist, ni dans le dernier PJ Harvey dont on dit beaucoup de bien. Je viens de me procurer le dernier Tom Waits, intitulé Bad as me. Excellent ! Pour ceux qui ne connaissent pas, ce sera un peu rébarbatif, mais si on compare avec ses albums précédents, il est plus accessible. On reviendra un jour sur cet artiste incomparable qu'est Tom Waits. Bluesman des villes, l'un des plus grands créateurs de chanson des USA. Tom a traversé tous les styles : du blues, du folk, du blues plus sale, du jazz, de la musique de cirque, du rock, de la musique expérimentale, de l'orchestration de bruits de tous genres...

Et vous? Vos découvertes musicales de l'année?

mercredi 2 novembre 2011

L'inculture.


Don Cherry serait sur le point de recevoir un Doctorat Honoris causa du Collège militaire (Royal) de Kingston !

J'ai toujours cru que le Canada anglais avait une réelle culture : George Grant, Faulkner, Atwood... Il me semblait qu'il était exagéré ou de mauvaise foi de dire que le Roc, c'était les USA en moins hot ! Mais là ! Don Cherry !

Ce gars-là est un MINABLE : il n'a rien accompli de vraiment significatif. Joué au Hockey mineur et coaché les Bruins à une époque où le CH (notre sainte flanelle) les plantaient solide !

Sinon, c'est un xénophobe mal habillé!

Espérons que plusieurs voix se lèvent pour décrier une telle insulte à l'éducation, au savoir, à la culture, à tout ce que vous pensez qui a de la valeur !

mardi 1 novembre 2011

Chaplin: le despote éclairé.

En ces temps de déprime politique et de désenchantement du monde, il est toujours pertinent de se rabattre sur des valeurs sûres... Charlie Chaplin, parodiant Adolf Hitler dans The Great Dictator, nous offre un discours idéaliste et humaniste d'une grande beauté et d'une grande actualité !

Il faut se rappeler la force de ce film, réalisé en 1940, sur les délires du nazisme et des fascismes en Europe. Chaplin termine son film sur une note d'espoir, comme si un éclair de lucidité et d'humanité traversait soudainement le tyran Hynkel qu'il incarne simultanément au personnage du barbier juif ostracisé et réprimé dans ce chef d'oeuvre du cinéma.

dimanche 30 octobre 2011

Michael Jerome Brown: Montréal delta blues.

J'ai assisté hier au spectacle de Michael Jerome Brown à l'Astral. Le gars est un anglo de Montréal qui côtoie la scène blues depuis plusieurs années (il a joué avec Stephen Barry). Le son est parfait dans cette salle. Les «picking» de Jerome Brown étaient clairs, le son des instruments (banjo rudimentaire, guitares de toutes sortes, harmonica, bottle-neck pour jouer de la slide, planche à laver et drum) impeccables.

Son blues est celui du delta du Mississippi. Simple, racontant les déboires de la vie et la mort.

J'ai déjà fait le long trajet du blues en train, de Chicago à New-Orleans. On y voit la fracture géographique et culturelle entre le nord et le sud des USA, tout en comprenant le lien qui cimente ce pays des extrêmes... Le blues, bien qu'ayant des origines ouest-africaines (Mali et Sénégal), est une musique proprement nord-américaine. Elle est au fondement du folk, du country (le blues des blancs), du jazz et du rock.

En écoutant Michael Jerome Brown hier, je me suis rappelé mes après-midis en Louisiane à errer dans le french quarter, à écouter les bluesman des bancs de parc et des squares... Le gars nous amène à Montréal, en plein automne frisquet, une draft de chaleur un peu humide, mais ô combien réconfortante.