La Coalition pour l'avenir du Québec, cette «bébitte politique» née autour de l'ex-ministre péquiste François Legault, vient de rendre public ses orientations en éducation, chantier annoncé comme prioritaire par MM. Legault et Sirois dans leur manifeste d'origine...
Si je percervais quelques flèches contre la réforme scolaire dans le manifeste inaugural (on cherchait à réintroduire la notion d'effort chez les étudiants et on privilégiait un retour aux connaissances plutôt qu'aux compétences...), je perçois dans les orientations annoncées hier une pente glissante vers le clientélisme en éducation... Cette pente existe déjà, le Ministère de l'éducation du Québec - contrôlé par des «pédagogistes» un peu fous qui se donnent comme mission de rendre l'école cool - parle déjà de «clientèles étudiantes» dans tous ses documents. Mais le projet de M. Legault, qui consiste à augmenter le salaire des profs de 20% en échange de critères de performance et d'évaluations bi-annuelles fondées sur les taux de réussite risque d'accentuer ce clientélisme et cette tendance à la facilité qui caractérisent notre actuel système d'éducation.
En effet, comment ne pas concevoir que les profs (et les directions d'école) ne basculeront pas dans une forme de course à la diplômation pour éviter d'entrer dans le collimateur de la précarité, des griefs et conflits ou de la perte d'emploi advenant le cas où un prof est plus exigeant que ses collègues ? Pour bénéficer de l'augmentation de salaire proposée par M. Legault, un prof n'aurait qu'à «faire passer» ses étudiants qui ne le méritent pas, comme cela, il rencontrerait les cibles ministérielles et institutionnelles tout en faisant plaisir aux comités de parents qui ne cherchent que le «succès» de leur enfant...
Pourtant, l'éducation n'est pas une marchandise - la liberté n'est pas une marque de yogourt disait Pierre Falardeau - il importe donc de nous assurer que la formation dispensée à l'école serve réellement à rendre nos étudiants plus intelligents, plus savants, plus critiques et mieux préparés à affronter l'avenir qui, on le sait, ne sera pas facile...
Je ne suis pas contre l'idée d'un système d'évaluation continue pour les profs de tout le réseau d'éducation, mais le modèle proposé m'apparaît engendrer des conséquences pires que le mal qu'il pense bien corriger...
«Le mieux semble l'ennemi du bien» dans ce cas-ci...
Avec Legault au pouvoir, m'a l'avoir mon 20% ! (à dire avec le ton d'Elvis Gratton lorsqu'il disait : «Avec Groleau à Mairie, m'a l'avoir mon permis d'bière !, Yeah !»
RépondreSupprimerPROBLÈME: le décrochage ?
RépondreSupprimerSOLUTIONS:
-COMMISSIONS SCOLAIRES ?
-ÉVALUATION DES PROFS ?
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À la décharge de M. Legault et de sa coalition, il y a plusieurs éléments dans le discours et les solutions qui me réconfortent... Le problème du décrochage relève en partie du fait que nos familles et notre culture ne valorisent pas assez l'école... Et la formation des «maîtres» est déficiente et trop rigide... La CAQ propose d'ailleurs de faciliter le passage vers les sciences de l'éducation et l'obtentuion d'un brevet d'enseignement sans obligatoirement passer par le BAC en enseignement... C'est fondamental !
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