lundi 30 août 2010

Israël : des acteurs boycottent les colonies.

Je vous parlais récemment de l'émergence d'une cinématographie israélienne qui semble pousser vers la paix. Le milieu du théâtre israélien en a rajouté cette semaine en lançant une pétition dans laquelle ils appellent les acteurs et les compagnies de théâtre à refuser de se produire dans les colonies juives implantées en territoire palestinien.

L'action de ces «artistes pour la paix» est cette fois plus affirmée : il ne s'agit plus de proposer un art qui questionne et soulève les nombreux problèmes moraux de l'occupation et de la guerre. Il s'agit d'envoyer un message clair aux habitants des colonies : la culture israélienne s'offre à vous, mais vous n'êtes pas situés du bon côté de la frontière...

On peut toujours questionner une telle démarche (voir cette rubrique précédente), mais il me semble que cette décision est conforme à la logique du Droit international - l'implantation de civils dans des territoires conquis par la force contrevient à la 4e Convention de Genève - ainsi qu'au simple bon sens politique dans cette région trop souvent kidnappée par la folie religieuse et politique...

Le porte-parole de cette pétition a d'ailleurs affirmé aux médias : «La colonie d'Ariel se trouve en territoire occupé. (...) Les habitants d'Ariel disposent d'excellentes routes et n'ont qu'à s'en servir pour venir nous voir à Tel-Aviv.» Quand on sait combien les colonies et les nombreuses routes de contournement grugent le territoire palestinien, jusqu'à compromettre la continuité territoriale du futur État palestinien, on ne peut que trouver son initiative courageuse et lucide...

Le Maire de la colonie d'Ariel, visé par ce boycott, a condamné cette pétition qui «mélange politique et culture»...  comme ce blogue !

samedi 28 août 2010

Incendies

Le prochain film de Denis Villeneuve - Incendies - tiré de la pièce de Wajdi Mouawad, sort le 17 septembre. On a hâte ! Son film sera présenté au Festival international du Film de Toronto, qui a toujours très bien accueilli le cinéaste.

D'ici là, il y a le Festival des Films du Monde de Montréal qualifié un peu «chiennement» par Villeneuve de «festival municipal qui présente du cinéma d'un peu partout...» !

 

vendredi 27 août 2010

Charest affecté par le syndrôme Jeanson ?

Vous souvenez-vous de la cycliste Geneviève Jeanson qui, soupçonnée d'avoir consommé de l'EPO pour améliorer ses performances, avait affirmé lors d'une conférence de presse : «Je n'ai jamais touché à de l'EPO de ma vie. On ne m'en a jamais proposé, je n'en ai jamais pris. Je n'en ai même jamais vu !»

Son assurance et son applomb avaient alors impressionné et on a cru, pour quelques semaines supplémentaires, que la cycliste était clean... Mais ses révélations spectaculaires au journaliste Alain Gravel lors de l'émission Enquête confirmaient que le «bon docteur Duquette» lui administrait de l'EPO depuis ses tout débuts dans le cyclisme...

Jean Charest vs Marc Bellemare
Quel est le rapport avec Jean Charest ? Si vous suivez un peu la Commission Bastarache et le témoignage de l'ex-ministre de la Justice Marc Bellemare qui accuse le 1er ministre Charest de l'avoir incité à nommer des juges qui sont les candidats des grands contributeurs et financiers du Parti libéral, et que vous avez entendu la conférence de presse immédiate tenue par M. Charest pour nier en bloc ces accusations, vous comprendrez sans doute l'analogie que je cherche à faire...

Il est devenu presque normal aujourd'hui de mentir en public pour sauver sa réputation. L'épisode Geneviève Jeanson peut peut-être nous rappeler que lorsque Jean Charest est affirmatif et solennel, il faut se méfier.

mardi 24 août 2010

Lebanon

Après Valse avec Bachir, voici qu'un autre film israélien sort sur nos écrans en posant une réflexion sur la moralité de la violence utilisée contre l'adversaire... Et ici encore, c'est à propos de l'intervention israélienne au Liban au début des années 1980 : l'«Opération paix en Galilée».

Il s'agit de Lebanon. La société israélienne semble davantage prête à réfléchir sur l'épisode du Liban, d'autant que les massacres les plus connus ont été commis par des milices chrétiennes libanaises «sous supervision» de Tsahal.

Chose certaine, la présence d'un camp moraliste dans le secteur culturel israélien est une bonne nouvelle. Les grandes manifestations à Tel Aviv en 1982 après la découverte de l'horreur des massacres de Sabra et Chatila, ont donné naissance à un camp pour la paix au sein de la gauche israélienne. Ce camp s'est effondré à la fin de la décennie 1990 devant l'échec du processus d'Oslo.

Il est grand temps de réactiver ce camp de la paix en Israël. Et les cinéastes du pays semblent y contribuer.

lundi 23 août 2010

L'Irak est libre (ironie)

L'Irak de 2010 devient nostalgique de Saddam Hussein, pourtant un des dictateurs les plus sanguinaires du dernier siècle...
Les derniers contingents de soldats américains se retirent d'Irak ces jours-ci, conformément à la promesse de Barack Obama. Malheureusement, on ne peut pas dire que le pays se porte vraiment mieux que sous Saddam Hussein puisque la violence intercommunautaire a repris et que le désordre et les insuffisances en matière d'électricité et d'apprivisionnement en eau demeurent problématiques. Cette quasi-nostalgie de l'époque de Saddam est normale, quand on pense que l'Irakien moyen a maintenant peur d'aller s'acheter un pain...

Il faut sans doute revenir en arrière quelque peu pour comprendre tout le fiasco légué par George W. Bush dans cette région du monde déjà fortement éprouvée.

Aux lendemains du 11 septembre 2001, les USA ont obtenu l'aval des Nations Unies et de la communauté internationale pour renverser le régime des Talibans en Afghanistan qui hébergeait Al-Qaïda, mais le Président et ses conseillers néo-conservateurs ont préféré profité du traumatisme du 11 septembre pour envahir l'Irak, qui n'avait rien à voir avec l'attaque contre les World Trade Center et le Pentagone...  Cette dispersion des ressources humaines, financières et militaires au profit de l'Irak a mené à la catastrophe que l'on connaît aujourd'hui:
  • Les troupes de l'Otan s'enlisent en Afghanistan, faute d'avoir mis les ressources nécessaires pour la stabilisation et la reconstruction du pays;
  • L'occupation irakienne s'est transformée en guerre larvée puis en chaos où la violence inter-communautaire a pris le dessus, à la suite de décisions toutes aussi néfastes les unes que les autres:
    • L'administration Bush a d'abord décidé de purger l'État irakien de tout l'appareil administratif du parti Baas, le parti au pouvoir sous Saddam. Quand on sait que pour exercer la plupart des métiers et participer à la fonction publique sous Saddam, il fallait être membre du Baas, on comprend l'illogisme d'une telle décision... L'occupant américain s'est alors privé de toute une expertise, tant au sein de l'armée que de l'administration publique, sous le seul prétexte que ces gens étaient des partisans de Saddam Hussein... On peut toutefois penser que la grande majorité étaient membres du Baas pour survivre dans ce régime de fer.
    • Mais cette mise à l'écart de toute une couche de la société irakienne s'explique peut-être par un autre motif que la simple ignorance du terrain irakien ou encore d'une lecture trop idéologique de la conjoncture... En effet, l'occupation américaine s'est aussi opérée avec l'aide de plusieurs compagnies privées (plusieurs faisant partie de consortiums dirigés par des «amis» du régime) qui avaient des ambitions économiques précises : s'emparer des puits de pétrole, relancer au plus vite la production de l'or noir pour financer cette guerre... Et en plus, plusieurs compagnies de sécurité privées ont commis de graves erreurs tant dans l'élaboration des priorités sur le terrain que dans le domaine du droit de la guerre...
Bref, l'Irak se retrouve aujourd'hui en pleine déliquescence politique et incapable de trouver son unité, puisque la compétition pour le contrôle du pouvoir entre Chiites, Sunnites et Kurdes est en train  de prendre le dessus sur la nécessaire mise en commun de tout pays de type fédéral...

Pendant ce temps, l'Iran, l'éternel rival, semble tirer profit de la faiblesse irakienne en tirant les ficelles de courants islamistes chiites qui gagnent en crédibilité parce qu'ils se présentent comme «indépendants» de l'occupant américain...

Sommes-nous en mesure de comprendre tout l'héritage de George W. Bush ?

vendredi 20 août 2010

Vulgaires Machins : punks verts.

Les Vulgaires Machins 
 Greenpeace et les Vulgaires Machins s'associent pour promouvoir un guide intitulé Vivre vert.  Des conseils, des trucs, des références pour aider chacun d'entre nous à adopter un mode de vie moins énergivores, ayant une empreinte écologique moins grande.

Cliquez ici pour avoir plus d'info ou commander le livre.

Quelques extraits du blogue du groupe :
« On a rencontré Gilles Duceppe et Pépé. En concert, on met nos mégots de cigarettes dans un petit contenant à médicaments avec du sable dedans et on se sent mieux. On fait du recyclage dans le camion. Même si un jour en tournée Guillaume a mangé 3 bâtonnets de pâte frite farcis d’animaux de production industrielle avec de la moutarde et un Pepsi, tout le monde dans le groupe rempli sa bouteille d’eau dans l’évier des toilettes publiques. À Mont-Laurier la semaine passée, on a fait un show surprise gratuit dans un bar devant une centaine de monitrices de camps de vacances habillées en fluo. On dort dans des motels sales et on mange des sandwichs froids et secs pour souper. Parfois aussi, on dort au Hilton et on mange bien, mais c’est plus rare. On ignore ce que les gens pensent vraiment. Savent-ils ce que c’est de vivre l’extrême du plaisir et la désolation totale en même temps ? Pour ceux d’entre vous qui se le demandent, c’est exactement comme diraient les Prostiputes : « Ça fait pleurire » ! »

mercredi 18 août 2010

Mauvaise mine...

Le ministre délégué aux ressources naturelles, Serge Simard, refuse de proclamer un moratoire sur l'exploration de l'uranium... Peut-être vous rappelez-vous de la menace de 20 médecins de la Côte-Nord de démissionner si une mine d'uranium entrait en fonction dans la région...

Le gouvernement Charest répond aux objections de la coalition Sept-Îles sans uranium qu'imposer un moratoire serait «hasardeux» pour l'économie québécoise et le ministre délégué ajoute que les opposants sont sans doute mal informés... Chose certaine, le gouvernement assure qu'aucun projet d'exploitation de l'uranium ne compromettrait la santé ni l'environnement ! Et le départ de 20 médecins dans une région qui en manque déjà ?

Le Québec est supposé être maître d'oeuvre en matière de ressources naturelles, mais il semble que depuis fort longtemps, libéraux comme péquistes aient abandonné leur souveraineté en la matière au profit des grandes compagnies minières. L'actuel Ministre des ressources naturelles, Pïerre Corbeil, a été un lobbyiste pour les compagnies minières entre ses mandats de 2007 et 2008. Yvan Loubier, ex-député bloquiste, est aujourd'hui lobbyiste pour une compagnie minière...

Partout au Québec, les compagnies minières (et gazières) peuvent exploiter sans formuler de demandes particulières aux autorités. Le Maire de St-Hilaire a appris cette semaine par le journal local qu'une compagnie faisait de l'exploration gazière sur son territoire... Partout, il semble que les droits du citoyen soient assujettis aux droits d'exploitation.

Un projet de loi sur l'exploitation minière est actuellement à l'étude à l'Assemblée nationale. Le dossier des compagnies minières et de leur poids politique démesuré réapparaîtra bientôt puisque plusieurs coalitions de citoyens se forment un peu partout et que Richard Desjardins est en train de préparer un documentaire sur le sujet... Quand on se rappelle de l'impact qu'avait eu L'erreur boréale sur l'industrie forestière...

À suivre... Mais d'ici là, un extrait de l'émission d'Enquête, dans lequel on voit également que le Maire de Sept-Îles ignorait qu'il y avait de l'exploration d'uranium sur son territoire :

mardi 17 août 2010

La Mosquée de Ground Zero.

Richard Hétu  rend compte depuis plusieurs jours de l'immense controverse suscitée par le projet d'établir un centre culturel islamique ainsi qu'une Mosquée tout près de Ground Zero, le principal site des attentats du 11 septembre 2001. Qualifié de sacré aussi bien par la droite populiste que par le Président Obama, Ground Zero et son devenir suscitent la controverse depuis le début. L'adoption du 1er plan de reconstruction a d'ailleurs été retardée à plusieurs reprises.

Cette fois-ci, le projet de la Mosquée est mal perçu, jugé trop proche du lieu du drame. L'Association des victimes du 11 septembre a condamnée ce projet et le Parti républicain comme les figures de la droite montante (Glenn Beck, Sarah Palin, etc.) cherchent à discréditer Barack Obama sur ce dossier où son laisser-faire ou pire son «insensibilité» à l'égard du 9-11 serait alors révélée. Certains poursuivent leur délire en rappelant que le 2e prénom d'Obama est Hussein et affirment qu'il n'est pas vraiment Chrétien...

L'ironie dans tout ça est que ce projet est porté par un imam modéré, plusieurs fois utilisé «politiquement» semble-t-il par l'administration de W. Bush pour diffuser le message que l'Amérique est respectueuse de sa minorité musulmane et non pas en Guerre contre l'Islam... 

Barack Obama a il me semble bien réagis à la crise, il a affirmé que la liberté de conscience était une valeur fondamentale du pays, au coeur même de sa construction et de sa pérennité. Sa position de principe ne sera pas payante politiquement. (il a d'ailleurs ajouté quelques heures plus tard, sans doute devant la panique de ses conseillers en communication, qu'il ne commentera plus la polémique entourant l'emplacement de la Mosquée...). Reste que c'est sa position de principe, prise lors d'une cérémonie inaugurant le mois du Ramadan à la Maison-Blanche qui a marqué les esprits. Les élections de mi-mandat auront lieu en novembre (435 Représentants et 34 Sénateurs tombent alors en élection). Plusieurs Démocrates menacés sont en train de lâcher Obama sur cette question sensible et fortement alimentée par les médias conservateurs...

Décidément, Obama ne l'a jamais facile...

lundi 16 août 2010

Les jeunes libéraux et le cynisme.

Quelques jeunes libéraux du Québec
Les jeunes libéraux du Québec se sont réunis cette fin de semaine pour proposer quelques solutions au cynisme qui domine le paysage politique québécois et «rapprocher l'élu du citoyen»... Que proposent-ils ?
  • Modifier les règlements de l'Assemblée nationale et renforcer les pouvoirs de la présidence de l'Assemblée, de façon à ce que les débats soient davantage axés sur des questions-réponses et non sur des faux-fuyants comme c'est effectivement le cas actuellement;
  • Modifier les règles de financement des partis politiques de façon à ce que tout don aux partis transitent par la Direction générale des élections (DGE), un organisme indépendant;
  • Interdire aux députés élus sous une bannière de changer de partis en cours de mandat : les députés-transfuges devraient alors se faire réélire sous leur nouvelle couleur et siégeraient entre temps comme indépendants.
Il me semble que nous demeurons ici dans l'accessoire. Ces propositions sont intéressantes, mais à des lieux et des lieux d'un début de commencement de ce qui pourrait amorcer une amélioration de la confiance de la population dans nos institutions et notre classe politique...

Les jeunes libéraux ne proposent rien sur la nécessaire réforme du mode de scrutin. Pourtant, tous les partis politiques présents à l'Assemblée nationale se sont déjà engagés à réformer ce mode électoral qui fait en sorte que la majorité de nos députés sont effectivement élus par une minorité d'électeurs... Et notre mode de scrutin actuel, en plus de dévaloriser le droit de vote, contribue à perpétuer une joute partisane bipolaire malsaine qui fait que les partis sont sans cesse encouragés à s'affronter plutôt qu'à collaborer dans le meilleur intérêt de tous...

De plus, les jeunes libéraux semblent plutôt timorés en ce qui concerne la nécessaire réforme du financement des partis politiques. Pratiquement tous les scandales et les allusions qui ont terni la classe politique et le gouvernement Charest en particulier au cours des derniers mois touchaient au financement des partis et aux effets néfastes de ce trafic d'influence qui semble institutionnalisé au sein de l'appareil gouvernemental.

Il me semble que la meilleure solution pour enrayer le financement illégal des partis et mettre fin aux moyens détournés mis en oeuvre depuis plusieurs années serait d'interdire tout bonnement toute contribution de la part des citoyens et des entreprises aux partis politiques. C'est déjà le cas pour les entreprises depuis la réforme du 1er gouvernement Lévesque, mais les partis ont depuis trouvé toutes sortes de stratagèmes pour financer au-delà des limites permises, leurs partis. Le PLQ est à cet effet le Grand Champion du financement : pour siéger au Conseil des ministres du gouvernement Charest, il faut être capable d'aller chercher 100 000$ auprès de contributeurs divers... Ça vous en dit un peu sur la dépendance au cash de ce parti et sur les effets délétère d'une telle dépendance face à la transparence, la légalité, l'équité et les règles de bonne gouvernance...

Voilà donc que les jeunes libéraux cherchent à mettre fin au cynisme. Intéressant, mais ils proposent bien peu pour corriger un Grand Mal...

Revenons à ma solution : en interdisant toute contribution aux partis, seul le financement étatique serait maintenu en fonction du nombre de vote reçu par chaque parti lors de la dernière élection générale (cette modalité existe déjà dans la loi actuelle...). Il est bien évident qu'il faudrait aussi règlementer strictement les dépenses des partis en exigeant un plafond ainsi que limiter au strict minimum les pancartes et autres éléments contribuant à cette boulimie du financement qui favorise le contournement de la loi...

À ce sujet, la France a mis en oeuvre toute une série de mesures qui déterminent les lieux publics où les pancartes sont autorisées en plus de règlementer le temps d'antenne (ou l'espace média) qui doit être offert aux différents partis autorisés à concourrir lors de l'élection. Chose certaine, en interdisant tout financement direct des individus et des entreprises tout en règlementant strictement les dépenses lors des campagnes électorales, on égaliserait les chances entre les partis et on rendrait le financement illégal et ses effets pervers encore plus difficiles...

En tout cas, en ce qui concerne l'audace et la vision de «nos jeunes libéraux», on repassera !

P.S. C'est le Festival de l'expression citoyenne jusqu'au 22 août !

samedi 14 août 2010

Inception

J'ai vu Inception, le dernier film de Chritopher Nolan, qui a aussi réalisé Memento... Encore une fois, c'est à un scénario complexe et rocambolesque que nous assistons, bouche ouverte et sur le bout de notre siège. Le film est enlevant et son rythme rapide réussit à oblitérer presque tous les questionnements logiques qui pourraient surgir à notre esprit.

Je vous laisse découvrir le film par vous-mêmes, mais je tenais à vous partager mon appréciation du scénario, complexe et intelligent, ainsi que des effets visuels époustoufflants que «le monde du rêve», au coeur de l'histoire, permet d'envisager. Il faut toutefois être prêt à excuser
  • les nombreuses invraisemblances : les héros qui évitent sans cesse les balles d'une armée de mitrailleurs...
  • peut-être aussi que quelques fois le film ne va pas assez loin dans les infinies possibilités de l'imagination (surtout en ce qui concerne l'architecture des villes imaginées) - après tout, nous sommes dans un rêve ! 
Si le spectateur accroche un peu, c'est à rebours, lorsque la séance est terminée. Le film demeure en tout cas dans notre tête longtemps.

Et puis, Marion Cotillard est belle et mystérieuse...
Question : à la fin, selon vous, la toupie s'arrête-t-elle ?

mardi 10 août 2010

L'usure du pouvoir.

Le ministre de la justice du Québec, Jacques Dupuis, tire sa révérence. Il sera sans doute remplacé comme député de la circonscription St-Laurent par Jean-Marc Fournier qui annonce son retour en politique québécoise. C'est une bonne nouvelle. M. Fournier est un homme moins mesquin et apparemment plus honnête que M. Dupuis.
Jacques Dupuis et JM Fournier
Mais il reste que le retour de Fournier illustre combien il est difficile pour le gouvernement Charest d'attirer de nouvelles figures au sein de son équipe. La circonscription de St-Laurent est un Château-fort quasi-imprenable pour le Parti libéral : on y présenterait une boîte aux lettres qu'elle se ferait élire parce qu'elle est rouge ! Le prochain député est assuré de siéger au Conseil des ministres.

Et aucune nouvelle figure n'ose se lancer dans des conditions aussi faciles ? C'est un signe supplémentaire que l'usure du pouvoir devient une caractéristique dominante de ce troisième (eh oui) mandat du gouvernement Charest.

jeudi 5 août 2010

Arcade Fire... et l'étalement urbain.

Le Ministère des transports du Québec (ces «mésadaptés sociaux»), décide de changer les panneaux de signalisation pour y augmenter la grosseur des caractères - vieillissement de la population oblige ?!!! Et le tout sera confié au secteur privé (pour récompenser les «amis» ?), alors que l'expertise de l'entreprise publique est reconnue et jugée supérieure... En plus de démontrer une incapacité à comprendre le sens des priorités - une telle décision est injustifiable dans le contexte budgétaire actuel où on demande plus sous formes de taxes et tarifs tout en fournissant moins sous formes de services - le gouvernement Charest poursuit sa politique du discours creux, tout en valorisant sans cesse ce mode de développement qui nous tue : étalement urbain, valorisation de l'automobile individuelle, espace sans cesse croissant dévolu à l'auto (autoroutes, stationnement...).

Pendant ce temps, j'écoute le dernier Arcade Fire, intitulé The Suburbs (les banlieues). C'est beau, du bon rock, pas pesant. Les arrangements sont originaux : violons, cor français, synthés un peu rétros. L'atmosphère générale est un peu nostalgique de l'enfance.

Le lien à faire ? Les politiques du gouvernement Charest en matière de transport sont désuètes, héritières d'une époque révolue, belle lorsqu'on la contemple à travers la musique et les images cartonnées d'un album rock (je me suis procuré l'album - le vrai - pas téléchargé !), mais terriblement irresponsable lorsqu'on connaît les perspectives qui se présentent à nous dans le contexte des changements climatiques...

Dans Half light II, Win Butler chante :
«You have hid in this home wich has no life,
Oh, this city's changed so much since I was a little child.
Pray to God
I won't live to see the death of everything that's wild.
Though we knew this day would come,
Still it took us by surprise.
In this town where I was born,
I now see through a dead man's eye.»

mardi 3 août 2010

If I can fly.

Je vous ai parlé quelques fois de Yoakim Bélanger.

Là, c'est à propos d'un film qu'il a réalisé pour un concours international de vidéo sur lequel David Lynch est jury. Un très beau 10 minutes qui fait le portrait en mouvement de ce danseur au corps marqué et aux traits durs... Les techniques employées sont encore une fois originales et le résultat est beau, particulièrement dans les moments où on devine la silouhette du danseur à travers le jeu presqu'aléatoire de l'encre dans l'eau...

politique 101 - L'élection du Président aux USA (1)

La pré-campagne menant aux élections primaires commence aux USA. Nous l'avons dit dans les Politiques 101 précédents, le régime présidentiel est fondé sur un idéal républicain dans lequel le peuple est la source de l'autorité. Le Président des USA est donc à la fois le chef d'État et le chef de gouvernement et il est élu par le peuple. Pour pouvoir rêver atteindre ce poste, il faut être né citoyen des USA; avoir 35 ans ou plus; résider au pays depuis au moins 14 ans. Mais au-delà de ces conditions prescriptives, il y a toute une procédure. La «mécanique électorale» des USA est souvent mal comprise. Allons-y étape par étape:

1- Les élections primaires sont celles qui se tiennent à l'intérieur de chacun des partis, pour chacun des États pris individuellement. Elles servent à élire des délégués généralement associés à des candidatures... Par exemple, dans la primaire démocrate de 2008, les 2 personnalités les plus en vues et qui se sont donnés une chaude lutte, étaient Barack Obama et Hillary Clinton. Les primaires républicaines ont alors opposées John McCain, Mike Huckabee, Mitt Romney, etc. Donc ce sont les délégués élus lors des primaires qui choisiront  le candidat officiel de leur parti concourrant à la présidence des États-Unis.

Le processus des primaires est complexe, on doit donc simplifier grandement puisque le régime politique états-unien garantie aussi l'autonomie des États fédérés, ce qui engendre une grande diversité d'élections primaires.... Mais disons en gros qu'il y a
  • les Caucus, qui se tiennent comme des assemblées traditonnelles (vote à main levée), dans les sous-sols d'églises ou les gymnases d'école ou selon la méthode des Town Hall meetings. Les gens prennent la parole publiquement, cherchent à convaincre d'appuyer tel ou tel candidat, certains se présentent même pour défendre une idée - le maintien des subventions agricoles par exemple - plutôt qu'un candidat à élire...Cette méthode «à l'ancienne» est entre autres pratiquée en Iowa.
  • Les «primaires fermées» : Ces élections se tiennent au scrutin secret, mais elles sont réservées aux électeurs qui sont membres du parti en question (inscrits sur la liste électorale comme électeur républicain ou démocrate);
  • Les «primaires ouvertes» : Dans la majorité des États, les primaires sont ouvertes aux électeurs indépendants. Donc, les membres du parti ET les électeurs indépendants peuvent voter à ce type de primaire. Il semble qu'il soit dorénavant interdit par exemple de participer à la primaire républicaine si on a participé à la primaire démocrate dans la même année.
Donc, les élections primaires pour la présidence (parce qu'il y a des primaires pour pratiquement tous les postes électifs à pourvoir aux USA : Maires, représentants, Sénateurs, Gouverneurs, procureurs de la Justice, etc.) débouchent vers la Convention nationale. Les primaires commencent l'année de l'élection en janvier et se terminent environ fin juin par :

2- la convention nationale de chacun des partis (juillet et août de l'année de l'élection). C'est le véritable lancement de la campagne présidentielle puisque c'est à ce moment, dans de grands stades envahis par les chapeaux en styrofoam et les confettis, que l'on confirme la candidature officielle de chacun des partis : le peuple américain connaît alors les candidats qui s'opposeront. C'est surtout à ce moment que le candidat présidentiel officialise son co-listier : celui ou celle qui fera figure de Vice-président (le peuple américain vote en quelque sorte pour un couple Président-Vice-président). En 2008, la folle décision de John McCain de choisir alors Sarah Palin demeure encore inexplicable (ou plutôt injustifiable) pour moi...

3- La campagne électorale s'échelonne officiellement de la fin des Conventions nationales jusqu'au Mardi suivant le premier lundi de novembre, jour de l'élection présidentielle. On oublie souvent de spécifier que l'élection présidentielle aux USA est indirecte, c-à-d que c'est un Collège électoral (composé de 538 Grands-électeurs) qui élit le Président. Nous expliquerons cette «mécanique» dans un prochain Politique 101.

lundi 2 août 2010

J'ai planté un chêne...

En randonnant avec les enfants en forêt, je me suis mis à fredonner J'ai planté un chêne de Gilles Vigneault. Ayant oublié les couplets, je ne chantais que le refrain aux enfants qui ont entonné en choeur et questionné la signification du propos. Puis, je me suis demandé à quel temps de verbe Vigneault avait écrit... En tous cas, voici les paroles. En les lisant, l'air vient presque naturellement...

Photos : J-Félix Chénier                                                           
Acadia National Park
Gilles Vigneault
J'AI PLANTÉ UN CHÊNE
Paroles: Gilles Vigneault, musique: G. Vigneault et G. Rochon


J'ai planté un chêne
Au bout de mon champ
Ce fut ma semaine
Perdrerai-je ma peine
J'ai planté un chêne
Au bout de mon champ
Perdrerai-je ma peine
Perdrerai-je mon temps...

L'amour et la haine
Ce sont mes enfants
Et ce sont mes chaînes
Perdrerai-je ma peine
L'amour et la haine
Ce sont mes enfants
Perdrerai-je ma peine
Perdrerai-je mon temps...

Le roi et la reine
Perdront leur manant
Mais l'amour m'enchaîne
Perdrerai-je ma peine
Le roi et la reine
Perdront leur manant
Perdrerai-je ma peine
Perdrerai-je mon temps...

Serai capitaine
De mon bâtiment
Tout en bois de chêne
Perdrerai-je ma peine
Serai capitaine
Sur mon bâtiment
Perdrerai-je ma peine
Perdrerai-je mon temps...

À l'origine d'un cri.

Les producteurs Roger Frappier et Luc Vandal lancent leurs campagnes promotionnelles pour À l'origine d'un cri, de Robin Aubert. Cliquez ici pour un avant-goût. Ou encore regardez ceci pour une incursion dans le tournage...