mercredi 8 juin 2011

Réformer nos institutions.

La députée démissionnaire de Rosemont Louise Beaudoin, puis d'autres députés critiquant la dérive actuelle au sein du PQ, discutent amplement de la crise de confiance qui sévit à l'égard de la politique et du fossé qui sépare le citoyen des élus...

Mais jusqu'ici, aucun ne semble proposer de mesures concrètes à mettre en place pour commencer à combler ou corriger cette fracture si inquiétante pour le futur de notre démocratie. Louise Beaudoin n'a jusqu'ici que proposé des changements d'attitudes (ne plus voir ses adversaires comme des ennemis, mettre fin à la langue de bois) et demandé plus de latitude pour les députés (plus de votes libres, donc une discipline de parti moins systématique et moins serrée).

Ces changements cosmétiques ne résoudront rien ! Il faut avoir le courage de proposer des changements institutionnels qui modifieront la dynamique même du jeu parlementaire.

Voici quelques pistes :
1- Réformer le mode de scrutin. Un modèle précis semble émerger et les travaux sur ce sujet sont très avancés puisque les partis politiques, la Direction générale des élections et les mouvements sociaux ont participé à de nombreuses consultations sur le sujet depuis 1998. Pour en savoir plus sur le sujet, visitez le site du Mouvement pour une démocratie nouvelle (MDN);

2- Proposer l'élection du 1er ministre au suffrage universel par un scrutin majoritaire à deux tours;

3- Mettre l'accent sur la diffusion des travaux en Commissions parlementaires (là où les projets de loi sont débattus articles par articles et où on voit le véritable travail de législateur des députés) plutôt que d'étaler à la vue de tous ce mauvais spectacle que constitue la période de question.

Ces trois changements contribueraient naturellement à changer le ton et la nature des débats. Un mode de scrutin plus proportionnel ferait émerger un plus grand nombre de partis politiques à l'Assemblée, donc favoriserait la collaboration et la formation de coalitions entre les partis, en plus d'augmenter l'utilité du vote... L'élection du 1er ministre par tous les électeurs renforcerait la légitimité du 1er ministre ET du député puisque l'électeur pourrait ventiler son vote de façon à choisir son député (pouvoir législatif) ET son chef de gouvernement (pouvoir exécutif). Rappelons que cette situation existe déjà au niveau municipal. Mettre l'accent sur les travaux en Commissions plutôt que sur la période de question forcerait les députés à proposer des solutions plutôt qu'à simplement critiquer ou «marquer des points» face à l'adversaire...

Souhaitons vivement que les députés démissionnaires s'approprient ces revendications pour que leur départ ne soit pas un vain coup d'épée dans l'eau qui ne fait que confirmer que l'impasse et le vide politique sont insurmontables !

Écrivez-leur :
- Louise Beaudoin : lbeaudoin@assnat.qc.ca
- Pierre Curzi : pcurzi@assnat.qc.ca
- etc.

2 commentaires:

  1. Pierre Curzi se prononce pour des réformes démocratiques dans l'Aut'Journal dans une entrevue avec Pierre Dubuc !

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