La pensée d'Alexis de Tocqueville a été évoquée à quelques reprises dans ce blogue... Revenons sur une de ses idées.
D'abord, Tocqueville croit que ce qui est dangereux à l'âge démocratique est que la tyrannie (le despotisme) s'implante doucement dans nos vies et que nous acceptions progressivement à devenir des esclaves et des êtres irresponsables parce que nous choisissons nos maîtres. La démobilisation générale que nous connaissons aujourd'hui et notre individualisme favorisent l'émergence de ce qu'il appellait "le despotisme doux" et qu'il décrivait comme "un immense pouvoir tutélaire" qui allait administrer nos vies et veiller à établir de multiples règles complexes et tâtillones pour nous faire abandonner tranquillement nos revendications et notre propre jugement (Rappelez-vous "la Maison des fous" dans les 12 travaux d'Astérix...).
Selon lui, ce type de despotisme réussira à nous faire plier doucement tout en nous permettant de "jouir de nos petits et vulgaires plaisirs"... Le despotisme envisagé est d'autant plus insidieux qu'il recherche l'isolement des hommes, ce qui a été accompli par l'avènement de l'individualisme... Il ajoute que ce type de pouvoir politique voudra notre bonheur mais qu'au lieu de nous aider à grandir, il veillera à nous maintenir dans l'enfance... (Pensez à Jean Charest qui nous promet toujours des baisses d'impôts et de meilleurs services ou encore à Stephen Harper et Michael Ignatieff qui renoncent à opérer un virage significatif - et sans doute douloureux mais nécessaire - pour faire face aux changements climatiques...).
Tocqueville dit qu'avec ce type de tyrannie, le citoyen perd peu à peu le lien avec ses semblables, il n'a plus de patrie, ne lui reste que sa famille immédiate...
En espérant que notre patrie - le Québec - puisse encore éveiller en nous un sentiment d'unité, puisqu'on oublie souvent que la démocratie a besoin d'un sentiment d'appartenance à une communauté nationale pour exister...
(Pour ceux qui veulent aller plus loin : lire Daniel Jacques, "Nationalité et modernité", Mtl, Boréal, 1998).
Le voisin.
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