samedi 7 janvier 2012

Le monde selon Harper.

Les décisions prises depuis 2006 par les gouvernements successifs de Stephen Harper au Canada sont aux antipodes de ce qu’un être rationnel, responsable, qui croit en la science, en la nécessité de bâtir des consensus et en la démocratie devrait faire…

Le propre d’un blogue est de faire ressortir des informations, des événements, des phénomènes, et de leur donner une impulsion particulière, «un twist»: sorte de prisme à partir duquel entrevoir l’événement ou le phénomène en question.

Je n’attirerai pas votre attention ici sur le mépris que Stephen Harper entretient à l’égard de la démocratie et plus particulièrement sur les nombreuses attaques frontales qu’il a opéré contre le parlementarisme tel qu’il est appliqué au Canada. Seulement vous rappeler que notre système étant largement bâti sur des conventions constitutionnelles, c’est-à-dire des règles non-écrites, il est fragilisé lorsqu’un acteur – et c’est le cas de M. Harper – bafoue ces dites règles, puisqu’il crée un précédent à partir duquel le régime se détermine… En prorogeant le Parlement à de multiples reprises – même lorsque le gouvernement est menacé de tomber ! – en utilisant le baillon à outrance, en omettant de divulguer de l’information aux parlementaires, au Vérificateur général, au Directeur du budget, tous chargés d’exercer une fonction de critique et de contrôle de l’activité gouvernementale, M. Harper et son gouvernement constituent une menace à la démocratie.

En repoussant le protocole de Kyoto, au mépris des engagements internationaux du Canada, ils menacent la survie même de l’espèce humaine et affaiblissent le Droit international en émergence.

Mais là où je veux vous amener dans ce cas-ci, c’est sur la vision de la fiscalité promue par Stephen Harper et son parti conservateur. Ceux-ci font tout pour affaiblir l’État fédéral (en diminuant ses revenus et en centrant son champ d’intervention vers la répression: armée et justice punitive). Mais pire encore, ils favorisent la création de profit – donc la financiarisation de l’économie – et défavorisent la création d’emploi. Ils agissent pour renforcer tout ce que les indignés de la mouvance Occupy Wall street condamnaient: un système qui favorise le 1% d’ultra-riches au détriment du 99% vers qui l’économie de demain devrait se tourner (ou simplement retourner…).

La journaliste Manon Cornellier relevait récemment que les conservateurs de Harper ont à nouveau baissé les impôts des entreprises qui déclarent des profits tout en augmentant ceux des entreprises qui créent des emplois. Les indignés dénonçaient justement le projet inégalitaire du capitalisme actuel qui enrichit les riches en appauvrissant les autres. Ils sont en colère contre une économie qui est fondée sur des profits dématérialisés plutôt que sur des emplois qui font vivre des familles. Et que font les conservateurs ? Ils accélèrent la roue de la machine qui nous fait foncer dans le mur!

Il est pourtant clair qu’il nous faut «détaxer le travail» et taxer les ressources naturelles épuisables pour affronter le défi des changements climatiques et créer à nouveau de la richesse qui profitera au plus grand nombre !

Mais les conservateurs de Harper sont dans leur monde… Et ils réussissent à nous l’imposer!

La résistance doit s’organiser, les métastases du monde selon Harper sont déjà imposantes.

4 commentaires:

  1. et beaucoup de mes connaissances qui aiment répéter :
    " Harper fait exactement ce qu'il a dit qu'il ferait. Il ne ment pas : il est logique avec son programme."
    yg

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  2. Et qui a donné la majorité à Harper ?
    Le ROC ( rest of Canada ).
    pepedamour

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  3. Et que disent les gens de la droite:
    " Il est pragmatique "..
    mononcleyves

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  4. excellent billet. Douloureux, mais excellent. Invite fortement à la résistance

    étudiant qui n'a pas de blog

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