lundi 2 mai 2011

Le trudeauisme en péril.


C'est ce soir que nous verrons l'ampleur de la déconfiture (ou de la résilience ?) du Parti libéral du Canada (PLC). Disons simplement que la montée du NPD fait en sorte que :

1- le PLC risque de glisser vers ce qu'il n'a jamais été, c-à-d un parti que l'on qualifie de «deuxième groupe d'opposition». Rappelons que le PLC a été le parti dominant du XXe siècle au Canada - plus de 70 ans au pouvoir pendant ce siècle...

2- le trudeauisme est en péril. En effet, l'ascension du NPD au Québec s'explique aussi parce qu'il offre un espace politique aux fédéralistes québécois qui sont orphelins depuis le rapatriement de la constitution de 1982 et plus encore depuis l'échec de Meech en 1990... Le NPD, en promettant un fédéralisme asymétrique, remet en question un des dogmes importants de l'ère Trudeau, devenu depuis un élément central du nationalisme canadien : l'égalité des provinces en statut et en droit. Ce traitement symétrique des entités fédérées bloquait toute dévolution de pouvoirs vers le Québec tant que les autres provinces ne réclamaient pas de tels pouvoirs... L'ouverture vers l'asymétrie remet en question ce dogme trudeauiste et ouvre cet espace politique que plusieurs Québécois recherchaient depuis le NON de 1995 pour relancer l'idée d'un fédéralisme renouvelé accueillant à l'égard du Québec...

Il ne faudrait pas s'attendre à une révolution ou même à des changements significatifs à court terme en ce domaine, mais on peut déjà dire que la vision dominante du Canada, largement définie et incarnée par Pierre Elliott Trudeau et le Parti libéral, sont en péril ! (Et c'est une bonne nouvelle !).

Et pour les souverainistes paniqués devant le déclin appréhendé du Bloc, dites-vous que le balancier reviendra - et plus fort ! - lorsque les Québécois et les Canadians auront pris à nouveau conscience de l'ampleur du fossé qui les séparent. En attendant un «nouvel échec du fédéralisme», il nous faut tirer sur la ficelle du fédéralisme asymétrique... Nous n'avons rien à y perdre...

2 commentaires:

  1. les rêveurs diront:
    " Le fédéralisme renouvelé"
    les entêtés, diront: " Le beau risque..."
    Les réalistes diront :" un nouvel échec du fédéralisme."
    pepedamour

    RépondreSupprimer
  2. Merci, Félix!

    Je suis bien d'accord avec ce que tu dis. J'ai appris il y a quelques jours que les fondateurs du Bloc s'étaient justement dit qu'il ne faudrait pas que ce dernier devienne l'excuse des indécis.

    J'ai l'impression qu'on en est là: autant pour les souverainistes que pour les non-souverainistes, le Bloc est une impasse. Pour que ça passe ou sa casse, il faut que la question se pose: comment rejoindre les deux réalité? J'ai l'impression qu'avec le déclin du Bloc, la question va se poser!

    RépondreSupprimer