jeudi 21 avril 2011

Réalignement politique en cours...

Depuis le début de ce blogue, je parle du fait que le Québec demeure assis entre 2 chaises dans sa relation avec le Canada. La constitution de 1982 a été adoptée, sans le consentement du Québec il y a près de 30 ans - donc le Canada moderne s'est construit sans le Québec (et contre le Québec !), mais le Québec n'a pas réussi son indépendance. Un double échec (c'est les séries, il faut adopter le langage !): 1- échec à renouveler le fédéralisme canadien; 2- échec à faire la souveraineté.

Cette situation a favorisé un réalignement politique sur la scène québécoise dans un 1er temps, qui a entre 2002 et 2007, contribué à l'ascension de l'ADQ de Mario Dumont... Sur la scène fédérale, cette situation d'impasse politique expliquait en grande partie la domination du Bloc québécois depuis 1993. Or, notre fatigue de la question constitutionnelle nous entraîne dans une forme de magasinage ou de période de flirt électoral quelque peu frivole, mais qui pourrait avoir des conséquences...

En 2006, l'électorat québécois a élu 10 conservateurs après avoir entendu M. Harper promettre un «fédéralisme d'ouverture»... M. Harper semble avoir donné le maximum de cette ouverture (strapontin à l'Unesco, motion sans conséquences sur la «nation québécoise», règlement partiel du déséquilibre fiscal), tout en affichant des positions (morales, environnementales, sociales, etc.) éloignées de la majorité des Québécois.

On peut penser que le discours de Jack Layton, et plus particulièrement du seul élu NPD au Québec, Thomas Mulcair, a contribué à faire émerger cette figure «sympathique et ouverte aux revendications québécoises», bref à faire émerger cet alibi que recherchent les nationalistes québécois enclins à un autre «Beau risque» pour parler comme René Lévesque...

Si le NPD de Jack Layton passe devant le Bloc actuellement, c'est parce que plusieurs Québécois cherchent la voie pour dénouer l'impasse Québec-Canada, car notre «position» actuelle dans ce pays, ni en dehors ni en dedans, ne peut mener qu'à la folklorisation...

Maintenant, voter NPD peut consolider une ouverture à l'égard du Québec au sein d'un parti fédéraliste, et cela demeure important. Que le Québec devienne un pays ou non, on doit nous assurer que notre voisin canadien entretienne une ouverture réelle envers notre nation. Le NPD de Layton manifeste cette ouverture :
- On parle de fédéralisme asymétrique au sein du NPD;
- Le parti est favorable à l'application de la loi 101 dans les domaines régis par le fédéral au Québec;
- Tom Mulcair a été le seul élu fédéral à rappeler que le jugement de la Cour Suprême invalidant la disposition de la loi 101 interdisant les écoles passerelles posait problème, étant donné l'illégitimité de la constitution de 1982 au Québec !

Mais dans les circonscriptions de la Beauce, de Québec, de la région de Rivière-du-Loup ou du Saguenay-Lac St-Jean, un vote pour le NPD ferait sans doute passer un candidat conservateur... L'éthique de responsabilité nous interpelle : il faut alors voter Bloc !

3 commentaires:

  1. Merci pour cette information. J'apprécie vraiment votre travail, continuez

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  2. Analyse très pertinente cher voisin... Layton a-t-il dit textuellement qu'il était en faveur de l'application de la loi 101 aux entreprises fédérales ou a-t-il simplement donné son appui à une législation similaire??

    Olivier

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  3. Il a donné son appui à une législation qui ferait du français la langue de travail dans les secteurs régis par le Fédéral au Québec.

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