lundi 16 août 2010

Les jeunes libéraux et le cynisme.

Quelques jeunes libéraux du Québec
Les jeunes libéraux du Québec se sont réunis cette fin de semaine pour proposer quelques solutions au cynisme qui domine le paysage politique québécois et «rapprocher l'élu du citoyen»... Que proposent-ils ?
  • Modifier les règlements de l'Assemblée nationale et renforcer les pouvoirs de la présidence de l'Assemblée, de façon à ce que les débats soient davantage axés sur des questions-réponses et non sur des faux-fuyants comme c'est effectivement le cas actuellement;
  • Modifier les règles de financement des partis politiques de façon à ce que tout don aux partis transitent par la Direction générale des élections (DGE), un organisme indépendant;
  • Interdire aux députés élus sous une bannière de changer de partis en cours de mandat : les députés-transfuges devraient alors se faire réélire sous leur nouvelle couleur et siégeraient entre temps comme indépendants.
Il me semble que nous demeurons ici dans l'accessoire. Ces propositions sont intéressantes, mais à des lieux et des lieux d'un début de commencement de ce qui pourrait amorcer une amélioration de la confiance de la population dans nos institutions et notre classe politique...

Les jeunes libéraux ne proposent rien sur la nécessaire réforme du mode de scrutin. Pourtant, tous les partis politiques présents à l'Assemblée nationale se sont déjà engagés à réformer ce mode électoral qui fait en sorte que la majorité de nos députés sont effectivement élus par une minorité d'électeurs... Et notre mode de scrutin actuel, en plus de dévaloriser le droit de vote, contribue à perpétuer une joute partisane bipolaire malsaine qui fait que les partis sont sans cesse encouragés à s'affronter plutôt qu'à collaborer dans le meilleur intérêt de tous...

De plus, les jeunes libéraux semblent plutôt timorés en ce qui concerne la nécessaire réforme du financement des partis politiques. Pratiquement tous les scandales et les allusions qui ont terni la classe politique et le gouvernement Charest en particulier au cours des derniers mois touchaient au financement des partis et aux effets néfastes de ce trafic d'influence qui semble institutionnalisé au sein de l'appareil gouvernemental.

Il me semble que la meilleure solution pour enrayer le financement illégal des partis et mettre fin aux moyens détournés mis en oeuvre depuis plusieurs années serait d'interdire tout bonnement toute contribution de la part des citoyens et des entreprises aux partis politiques. C'est déjà le cas pour les entreprises depuis la réforme du 1er gouvernement Lévesque, mais les partis ont depuis trouvé toutes sortes de stratagèmes pour financer au-delà des limites permises, leurs partis. Le PLQ est à cet effet le Grand Champion du financement : pour siéger au Conseil des ministres du gouvernement Charest, il faut être capable d'aller chercher 100 000$ auprès de contributeurs divers... Ça vous en dit un peu sur la dépendance au cash de ce parti et sur les effets délétère d'une telle dépendance face à la transparence, la légalité, l'équité et les règles de bonne gouvernance...

Voilà donc que les jeunes libéraux cherchent à mettre fin au cynisme. Intéressant, mais ils proposent bien peu pour corriger un Grand Mal...

Revenons à ma solution : en interdisant toute contribution aux partis, seul le financement étatique serait maintenu en fonction du nombre de vote reçu par chaque parti lors de la dernière élection générale (cette modalité existe déjà dans la loi actuelle...). Il est bien évident qu'il faudrait aussi règlementer strictement les dépenses des partis en exigeant un plafond ainsi que limiter au strict minimum les pancartes et autres éléments contribuant à cette boulimie du financement qui favorise le contournement de la loi...

À ce sujet, la France a mis en oeuvre toute une série de mesures qui déterminent les lieux publics où les pancartes sont autorisées en plus de règlementer le temps d'antenne (ou l'espace média) qui doit être offert aux différents partis autorisés à concourrir lors de l'élection. Chose certaine, en interdisant tout financement direct des individus et des entreprises tout en règlementant strictement les dépenses lors des campagnes électorales, on égaliserait les chances entre les partis et on rendrait le financement illégal et ses effets pervers encore plus difficiles...

En tout cas, en ce qui concerne l'audace et la vision de «nos jeunes libéraux», on repassera !

P.S. C'est le Festival de l'expression citoyenne jusqu'au 22 août !

1 commentaire:

  1. Qu'est-ce qui motive un jeune à être membre de la Commission jeunesse du PLQ et de participer- durant une fin de semaine- à des colloques avec des politiciens à la Jean Charest?
    -Le programme du parti au niveau 1 .Constitutionnel?
    2. Santé ?
    3 . Éducation ( le privé-vs le public),?
    4 . Economie,?
    5. Culture et Langue ?
    et
    -l'orgasme intellectuel de rencontrer Raymond Bachand et madame Courchesne ?

    Maman !! viens chercher ton ti-gars !!

    yg

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