Un attentat contre une famille de colons israéliens établis en Cisjordanie risque de compromettre la «relance» des négociations et de conforter l'actuel gouvernement israélien dans son refus de négocier et sa volonté (fuite en avant !) de poursuivre la colonisation des territoires palestiniens. Quand les groupes palestiniens comprendront-ils que le terrorisme est leur pire ennemi ?
Reste que cette impasse devient de plus en plus complexe... La poursuite de la colonisation des territoires palestiniens par Israël, au mépris du Droit international et des résolutions onusiennes, rend l'éventualité d'un État pour les Palestiniens de plus en plus improbable... Quel territoire restera-t-il ? Et comme les colons juifs occupent de plus en plus les meilleures terres de Cisjordanie, incluant Jérusalem-est, supposée devenir la capitale du futur État palestinien, on peut se demander si la solution des 2 États demeure possible...
Cet article publié dans Dissent évoque le fait que la solution d'un seul État pour les 2 peuples serait peut-être plus prometteuse et réaliste que la solution dominante envisagée depuis 1990, soit la solution des 2 États... J'avoue avoir toujours été dubitatif à propos d'une grande confédération israélo-palestinienne, considérant que l'identité juive d'Israël était une garantie de sécurité culturelle et politique nécessaire à la paix dans la région. Mais plusieurs facteurs semblent illustrer que la solution des 2 États devient de plus en plus désincarnée par rapport à la réalité du terrain :
- le déclin du nationalisme palestinien constaté depuis l'échec du Processus d'Oslo;
- l'enchevêtrement des deux populations de part et d'autre de la «ligne verte» (frontières devant séparer les 2 États aux yeux du Droit international);
- le nombre de plus en plus important de Palestiniens - citoyens d'Israël ou non -entretenant des relations correctes avec des Juifs du côté israélien et la volonté croissante des arabes de Jérusalem-est de devenir citoyens d'Israël;
- la force du mouvement des colons qui fait qu'il sera de plus en plus difficle de déplacer ces implantations illégales et de ramener ces colons du «bon côté de la frontière» sans créer une atmosphère de guerre civile en Israël...
- la faiblesse et le discrédit du leadership palestinien;
Tous ces facteurs semblent militer en faveur de la solution d'un seul État où les deux peuples pourraient cohabiter. Mais ceci ne tient pas compte de l'importance de l'identité juive d'Israël, qui serait tôt ou tard compromise par le haut taux de natalité des Palestiniens... La solution à un seul État ne ferait donc que repousser une dynamique malsaine déjà en cours...
Alors, que faire si la solution des deux États est possible sur papier mais pratiquement irréalisable sur le terrain et que la solution à un seul État apparaît comme plus réaliste sans être un gage de paix ???
Disons qu'une option épouvantable se dessine, celle d'un «échange» de populations et de territoires : les Palestiniens citoyens d'Israël quittent Israël pour les colonies juives des territoires occupés et les colons juifs retournent en Israël... Ce drame évoque la création du Pakistan où des millions de musulmans et d'hindous, refusant d'être des minorités, se sont dirigés vers le pays où ils allaient être majoritaires... Et cet exemple historique n'est pas des plus réjouissants... quoique peut-être préférable à l'évolution actuelle du conflit israélo-palestinien.
Il me semble que la solution à un état est également douteuse. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des partis religieux tel que Shas qui, à la Knesset proportionnelle, détiennent souvent une position particulièrement importante et qui, il est évident, s'opposerait à l'intégration de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza à leur État Juif. De plus, comme le Voisin l'a mentionné, l'État unique n'est absolument pas un gage de paix, considérant que les Palestiniens conservent leur taux de natalité supérieur qui fait si peur aux Juifs de la région. De mon point de vue, les paramètres Clinton demeurent la meilleure base pour atteindre une paix raisonnable sur laquelle bâtir.
RépondreSupprimerPhilippe P.