mardi 13 septembre 2011

Le français au Québec.

Plusieurs études tendent à démontrer la situation pour le moins précaire du français à Montréal. La dernière en date insiste sur le fait que d'ici 2031, la majorité de la population de Montréal ne parlera plus le français à la maison.

On ne se comptera pas d'histoires : le statut du français au Québec se joue à Montréal. C'est la métropole économique et culturelle. C'est la ville qui accueille la grande majorité de nos immigrants et c'est elle qui donne un caractère international à notre culture... Si Montréal s'anglicise, le reste du Québec français devient du folklore...

Cette érosion du fait français repose sur plusieurs facteurs, parmi lesquels :

1- l'exode des francophones vers les banlieues;

2- la difficulté d'intégrer les immigrants en français en Amérique du Nord dans un contexte où la culture québécoise est perçue comme une composante du multiculturalisme canadian et où le marché du travail à Montréal semble exiger la connaissance de l'anglais;

3- l'absence de mobilisation individuelle et collective pour faire du français la langue d'usage dominante à Montréal;

4- les initiatives gouvernementales contre-productives qui font du français la langue des pauvres au Québec (pensez aux fameuses écoles passerelles).

Sur ces différents dossiers, il nous faut agir!

1- Lutter contre l'étalement urbain et promouvoir le retour des familles en ville. Cela serait possible si on développait réellement les projets de quartiers verts et les transports collectifs; si on faisait payer aux banlieusards le coût réel du développement des banlieues : péages aux ponts et charges complètes des infrastructures d'aqueducs et d'électricité aux acheteurs de maisons dans les nouveaux développements...

2- Il nous faut établir une citoyenneté québécoise qui rompt plus clairement avec le multiculturalisme canadien et qui fait de la maîtrise du français comme langue commune une condition d'éligibilité. Ceci implique le déploiement de ressources supplémentaires pour franciser nos citoyens non-francophones. Tous ceux qui croient que des mesures législatives «contraignantes» sont superflues ou inutiles pensent hors de la politique réelle. Nous sommes en Amérique du Nord : le français n'a pas un pouvoir d'attraction suffisant pour s'imposer comme la langue normale du travail et de l'intégration. Des mesures législatives sont donc nécessaires.

3- En ce qui concerne notre mobilisation individuelle et collective à faire du français la langue d'usage à Montréal, il faut dire que nous avons du chemin à faire! Par exemple, je suis de ceux qui se réjouissaient de voir l'arrivée importante d'anglophones sur le plateau Mt-Royal depuis quelques années. Je me disais que cela «décloisonnerait» la ville et favoriserait l'adoption par nos anglos de comportements francophiles... Or, il semble que ce ne soit pas le cas. Plusieurs relèvent au contraire que les commerces du plateau se sont «ajustés» à leur clientèle anglophone (accueil en anglais, journaux anglos dans les présentoirs) au détriment du français. Si cette tendance se confirme, il faudra tirer une sombre conclusion : le français est menacé et cette menace se concrétise avec la complicité désintéressée des francophones!

4- Il faut abolir les écoles passerelles et réinstaurer le principe de la loi 101 qui exige que les francophones et les immigrants fréquentent l'école française au primaire et au secondaire.

À partir de là, on peut envisager stabiliser la situation et faire de Montréal, donc faire du Québec, une société distincte en Amérique du Nord.

3 commentaires:

  1. Oserait-on affirmer qu'il faut peut-être, en plus des solutions intéressantes et importantes que tu viens de mentionner, penser réduire le nombre d'immigrants que le Québec reçoit chaque année (sans se faire traiter de jean-Marie Le Pen)???

    C'est une proposition que le porte-parole officiel du PQ en matière d'immigration, Yves-François Blanchet, vient d'ailleurs de faire.

    FOR

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  2. j'aime bien ton commentaire:
    " la culture québécoise est perçue comme une composante du multiculturalisme canadian " et ta solution : "établir une citoyenneté québecoise..."
    Oublions ceux qui arrivent d'Haiti,des pays de l'Afrique du Nord: ce sont des francophones.
    Je pense à tous ceux des 70 différentes nationalités demeurant dans Le Park-Extension:
    pour eux le Québec est une province canadienne comme les autres même si le grand Harper nous a dit à voix basse que le Québec est une nation.
    yg

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  3. You're right neighbour,you're right!Pascal

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