C'est aujourd'hui que le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, présentera sa demande de reconnaissance de l'État palestinien à l'ONU. La manœuvre sera sans doute bloquée par un veto américain au Conseil de sécurité, ce qui accentuera la déception du monde entier à l'égard des promesses d'une «ère Obama».
L'argumentation alambiquée de ceux qui s'opposent à cette reconnaissance tout en souhaitant l'avènement d'un État palestinien suggère que la demande palestinienne pose problème puisqu'il s'agit d'une stratégie diplomatique «unilatérale».
Le Président Obama a suggéré dans son discours à l'ONU cette semaine que seule la négociation pouvait mener à la paix. Le Consul général d'Israël pour le Québec dit aujourd'hui qu'«il est essentiel de relancer des négociations directes et sans conditions préalables avec nos partenaires palestiniens, et d'éviter toute déclaration unilatérale qui viendrait en contradiction flagrante avec les accords d'Oslo, ce qui risquerait même de les annuler. (...) Il ajoute : que l'«unilatéralisme, comme nous l'avons tous appris de nos propres erreurs, ne fonctionne pas et la paix en l'absence de dialogue ne fera qu'aboutir à un avenir de séparation, de méfiance et de violence continues». Ce qu'il ne dit pas, comme tous ces «alliés» d'Israël qui sont plutôt aveuglés, c'est que la colonisation des territoires palestiniens par Israël contrevient aux accords d'Oslo et aux exigences internationales posées pour relancer les négociations. Or, Israël refuse de mettre fin à la colonisation et accroît de jour en jour son emprise sur le «futur État» de Palestine...
L'unilatéralisme israélien pose donc problème et le gouvernement de B. Netanyahou refuse de négocier en misant sur le fait accompli : plus le temps avance, plus les concessions territoriales palestiniennes devront être importantes. Ce silence complice des officiels israéliens, des USA et du Canada, discrédite le discours qui condamne la démarche unilatérale des Palestiniens. Celle-ci cherche seulement à forcer un jeu bloqué et à délégitimer la colonisation des territoires occupés.
Le refus des USA et le déni israélien risquent malheureusement de faire le jeu des extrémistes de tous les côtés. En Israël, certains préfèrent être confrontés aux radicaux plutôt qu'à un diplomate sensé comme M. Abbas. Aux USA et au Canada aussi, du moins dans plusieurs cercles de la droite dure. Mais ce n'est clairement pas dans notre intérêt que ces gens agissent. Ni dans l'intérêt d'Israël d'ailleurs, qui a grandement besoin de vivre en paix et de développer des relations normales avec ses voisins...
bien dit...
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