vendredi 28 octobre 2011

John Mellencamp et l'Amérique profonde.

J'ai assisté au concert de John Mellencamp (il n'est plus «Cougar» depuis la fin des années 1980 !) hier à la Place des arts. 2h30 de musique continue, avec un vieux folkman de l'Indiana, membre du Rock n' Roll Hall of Fame.

La soirée a commencé avec un film sur le dernier album de John, intitulé No better than this et enregistré dans trois endroits mythiques de l'Amérique : une église Baptiste où le mouvement des droits civiques a commencé; le studio d'enregistrement d'Elvis à Memphis et la chambre d'Hôtel où les classiques du blues de Robert Johnson ont été enregistrées, à San Antonio, Texas.

John Mellencamp est considéré comme un rocker, mais c'est un «folker» qui sait rocker : l'accordéon, le violon, la mandoline, le banjo et les guitares acoustiques sont au cœur de ses mélodies, même dans les années 1980, qui étaient pourtant très «synthétisées»... JM vient d'une «small town» et il entretient cet idéal d'une Amérique proche de la terre, de sa famille et des plaisirs simples (et immatériels) partagés.

Réentendre ses chansons hier soir me confirme combien c'est un bon parolier, toujours pertinent et actuel: il dénonce l'effritement de l'American dream pour la classe moyenne, le mépris à l'égard des autres, le développement de banlieues dépersonnalisées et destructeur des «communautés» de l'Amérique profonde. Son discours est à gauche sur le plan social tout en ayant un fort penchant traditionaliste : respect pour la famille, la terre, la simplicité, la générosité, l'amour du prochain. Et malgré cette apparente nostalgie d'une Amérique perdue, on comprend aussi que John porte toujours un rêve : celui de travailler à un monde meilleur : Save some time to dream... Cause the dream could save us all !

Ci-dessous, le vidéo original de Cherry Bomb (1987 !), la dernière toune de la soirée hier... Notez le couple mixte, en pleine ère Reagan... The Lonesome Jubilee est sans doute le meilleur album anti-Reagan - on y dénonce l'impérialisme culturel des USA, les inégalités sociales qui s'accroissent, le racisme, la pollution, l'individualisme à outrance de ces années... (années 1980 vous avez dit ?) C'est plus réussi que Born in the USA de Springsteen... et ça vieillit mieux !

1 commentaire:

  1. suis vraiment d'une autre génération.. viens, pépé, viens faire dodo..
    yg

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