Salut les voisins, je déménage, mais je reste dans le voisinage. Les gens de Voir.ca ont gentiment accepté de m'héberger!
Je publierai dorénavant mes chroniques à cette nouvelle adresse.
Passez-y, on est ben accueillant!
vendredi 20 janvier 2012
mardi 17 janvier 2012
La culture du char...
Visionnez cet épisode des Francs-Tireurs, et vous constaterez que la culture du CHAR se porte plutôt bien en cette terre d'Amérique française qu'est le Québec.
Stephen Faulkner chantait: «Si j'avais un char, ça changerait ma viE».
De son côté, Yvon Deschamps, ce grand psychanalyste de l'âme québécoise, ironisait en disant: «Nous autres, les Canayens-français, on n'a pas beaucoup d'ambition Han? On peut même dire qu'on n'en a pas pantoute! Non c'est pas vrai. J'exagère tout l'temps. Parce que c'est vrai qu'un Canayen-français a une ambition dans' vie. Qu'osse que c'est l'ambition d'un Canayen-français? Qu'osse que c'est? AWOIR UN CHAR! Aussitôt qu'un Canayen-français a son char, c'est fini. Tout est parfait. Sa vie est faite». (Monologue: Histoire du Canada; 1972).
Est-ce que les choses ont vraiment changées? En plus de l'hurluberlu qui parle de son char «Sérénité» dans le web-épisode des Francs-Tireurs, quelques indicateurs illustrent que LE CHAR est encore au centre de notre culture.
1- Si vous sentez comme moi la grogne contre le Maire du plateau Luc Ferrandez, qui cherche à nuire à la circulation automobile dans son arrondissement, vous remarquerez que la culture du char est loin de s'estomper. Bien sûr, le Maire Ferrandez, en voulant empêcher la circulation de transit, a généré une multitude de problèmes pour ses résidents qui doivent aujourd'hui serpenter pour rentrer chez eux. Et en plus, comme Maire d'arrondissement, il n'est pas outillé pour créer une alternative aux déplacements en automobile. Or, si vous voulez décourager l'utilisation de l'auto, il vous faut créer une alternative performante... Il n'est pas toujours possible d'aller reconduire fiston à pied avec son stock de hockey... à ce sujet, Ferrandez s'est fourvoyé: il s'est perçu comme Maire d'une ville alors qu'il n'est que Maire de quartier... You've got to see the big picture, Luc!
2- Le développement de nos centres d'achats (pensez au complexe 10-30), l'entrée de nos villes et villages, les plus grands «espaces publics» du Québec sont sans doute dédiés à l'automobile (autoroutes, stationnements, etc.).
3- Notre gouvernement provincial (je n'ose malheureusement plus penser que ce gouvernement est un gouvernement national...) pense même en fonction du char comme objet central du développement urbain et interurbain. Et ce n'est pas François Legault et sa CAQ qui changeront quoi que ce soit à cela puisqu'il s'est vite prononcé contre les péages sur les ponts (ses chances de prise de pouvoir sont en banlieues...).
De son côté, le Ministère des transports du Québec, infiltré par les firmes d'ingénierie et les compagnies de béton (et comme troisième pointe de ce triangle, la mafia, tous contributeurs à la caisse du parti libéral) ne fait que planifier l'élargissement de nos autoroutes (Turcot, autoroute Notre-Dame, etc.), sans développer une alternative en transports en commun qui serait performante.
L'Amérique moderne s'est construite sur le mythe de l'automobile comme symbole du succès et de la liberté individuelle. Il est difficile d'opérer un virage sans fissurer ce mythe...
Mais l'époque dans laquelle nos sommes exige pourtant une réévaluation de ce mythe, sans quoi nous nous dirigeons vers un enfer de bouchons, de béton, de réchauffement climatique étouffant, de violence ou de stress causés par des heures passées immobiles sur des infrastructures coûteuses en décrépitude constante...
Et pourtant (chanterait Aznavour!), il y a un fleuron de l'économie québécoise qui pourrait être renforcé si tant est qu'on s'y mettait: Bombardier pourrait effectivement contribuer à développer partout au Québec, cette alternative performante en transport collectif qui nous fait tant défaut.
Je me prends quelquefois à rêver que Bombardier se mette à financer grassement le Parti libéral...
Stephen Faulkner chantait: «Si j'avais un char, ça changerait ma viE».
De son côté, Yvon Deschamps, ce grand psychanalyste de l'âme québécoise, ironisait en disant: «Nous autres, les Canayens-français, on n'a pas beaucoup d'ambition Han? On peut même dire qu'on n'en a pas pantoute! Non c'est pas vrai. J'exagère tout l'temps. Parce que c'est vrai qu'un Canayen-français a une ambition dans' vie. Qu'osse que c'est l'ambition d'un Canayen-français? Qu'osse que c'est? AWOIR UN CHAR! Aussitôt qu'un Canayen-français a son char, c'est fini. Tout est parfait. Sa vie est faite». (Monologue: Histoire du Canada; 1972).
Est-ce que les choses ont vraiment changées? En plus de l'hurluberlu qui parle de son char «Sérénité» dans le web-épisode des Francs-Tireurs, quelques indicateurs illustrent que LE CHAR est encore au centre de notre culture.
1- Si vous sentez comme moi la grogne contre le Maire du plateau Luc Ferrandez, qui cherche à nuire à la circulation automobile dans son arrondissement, vous remarquerez que la culture du char est loin de s'estomper. Bien sûr, le Maire Ferrandez, en voulant empêcher la circulation de transit, a généré une multitude de problèmes pour ses résidents qui doivent aujourd'hui serpenter pour rentrer chez eux. Et en plus, comme Maire d'arrondissement, il n'est pas outillé pour créer une alternative aux déplacements en automobile. Or, si vous voulez décourager l'utilisation de l'auto, il vous faut créer une alternative performante... Il n'est pas toujours possible d'aller reconduire fiston à pied avec son stock de hockey... à ce sujet, Ferrandez s'est fourvoyé: il s'est perçu comme Maire d'une ville alors qu'il n'est que Maire de quartier... You've got to see the big picture, Luc!
2- Le développement de nos centres d'achats (pensez au complexe 10-30), l'entrée de nos villes et villages, les plus grands «espaces publics» du Québec sont sans doute dédiés à l'automobile (autoroutes, stationnements, etc.).
3- Notre gouvernement provincial (je n'ose malheureusement plus penser que ce gouvernement est un gouvernement national...) pense même en fonction du char comme objet central du développement urbain et interurbain. Et ce n'est pas François Legault et sa CAQ qui changeront quoi que ce soit à cela puisqu'il s'est vite prononcé contre les péages sur les ponts (ses chances de prise de pouvoir sont en banlieues...).
De son côté, le Ministère des transports du Québec, infiltré par les firmes d'ingénierie et les compagnies de béton (et comme troisième pointe de ce triangle, la mafia, tous contributeurs à la caisse du parti libéral) ne fait que planifier l'élargissement de nos autoroutes (Turcot, autoroute Notre-Dame, etc.), sans développer une alternative en transports en commun qui serait performante.
L'Amérique moderne s'est construite sur le mythe de l'automobile comme symbole du succès et de la liberté individuelle. Il est difficile d'opérer un virage sans fissurer ce mythe...
Mais l'époque dans laquelle nos sommes exige pourtant une réévaluation de ce mythe, sans quoi nous nous dirigeons vers un enfer de bouchons, de béton, de réchauffement climatique étouffant, de violence ou de stress causés par des heures passées immobiles sur des infrastructures coûteuses en décrépitude constante...
Et pourtant (chanterait Aznavour!), il y a un fleuron de l'économie québécoise qui pourrait être renforcé si tant est qu'on s'y mettait: Bombardier pourrait effectivement contribuer à développer partout au Québec, cette alternative performante en transport collectif qui nous fait tant défaut.
Je me prends quelquefois à rêver que Bombardier se mette à financer grassement le Parti libéral...
vendredi 13 janvier 2012
Après l'indignation.
Comme je l'avais envisagé, les divers mouvements des «indignés» qui occupaient plusieurs places publiques des grandes villes d'Occident se sont essoufflés. L'absence de revendications claires et précises, le froid de l'hiver, la lassitude et la folie de la consommation des fêtes auront eu raison de ce mouvement qui a pourtant encore de bonnes raisons d'exister et de crier son indignation face à des systèmes économique et politique qui se rient de la grande majorité.
Le slogan des indignés de Wall street: «Nous sommes les 99%» tient toujours. Les grands patrons des banques et des multinationales continuent de se considérer comme irremplaçables et réussissent à convaincre leurs actionnaires et comités de rémunérations qu'ils méritent des revenus astronomiques, frôlant un ratio de 200 fois le salaire du travailleur moyen. Le projet inégalitaire se poursuit, malgré la grogne populaire et la précarisation d'une proportion toujours plus grande de la population. Ces grands patrons ont réussit à imposer une logique de rémunération qui les tire toujours vers le haut: leur entreprise est en difficulté, met des travailleurs à pied et perd de sa valeur boursière? Il est d'autant plus important que le salaire du PDG soit élevé dans ce contexte de difficile redressement... L'entreprise voit sa valeur boursière et ses profits augmenter (sans nécessairement créer plus d'emplois), il faut donc récompenser le patron qui est responsable de tant de succès... Dans cette logique, il n'y a pas de limite à l'accumulation de la richesse. Et les inégalités continuent de croître.
Tout ce qui est à l'origine de la colère du mouvement des indignés perdure: inégalités croissantes, pressions des marchés financiers sur les États pour qu'ils adoptent des politiques d'austérité budgétaire alors que ces mêmes institutions ont été sauvées de la faillite en 2008 par des États aujourd'hui sous pression... Et une classe politique impuissante ou complice de cette avarice destructrice de la société.
En Grèce, en Italie et en Espagne, suite aux pressions des marchés financiers, ce sont d'ex-cadres des grandes banques qui sont aujourd'hui à la tête des gouvernements. Chez nous, on vient d'apprendre que Nathalie Normandeau, ex-ministre des ressources naturelles, vient de se joindre à Raymond-Chabot-Grant-Thornton pour faciliter l'accès à des contrats du Plan Nord pour ses nouveaux clients... Ce jeu d'ascenseur entre le privé et les pouvoirs publics participe au cynisme ambiant et démontre une fois de plus que les politiciens honnêtes et bien intentionnés se font rares de nos jours. Aux USA, c'est Mitt Romney, l'ancien patron de Bain Capital qui est devenu ultra-riche en mettant des centaines de travailleurs à pied qui est en train de devenir - non sans quelques résistances de la part de la droite religieuse et sociale - le candidat à la présidence pour les républicains...
On voit donc que «les indignes» sont de moins en moins gênés de leur cupidité et de leur absence d'éthique devant nous qui sommes indignés...
Donc, après l'indignation, quoi faire? Il nous faut au premier chef, sans abandonner la rue, réapprendre à voter. Les taux de participation aux élections sont en chute libre partout en occident, surtout chez les jeunes.
L'écart grandissant des inégalités, la montée d'une droite dure et décomplexée au Canada et ailleurs s'expliquent en grande partie par une démobilisation d'une portion plus qu'importante de l'électorat.
À ce sujet, les paroles du groupe français Tryo demeurent pertinentes: «les extrêmes, c'est toi, quand tu ne votais pas!»
Le slogan des indignés de Wall street: «Nous sommes les 99%» tient toujours. Les grands patrons des banques et des multinationales continuent de se considérer comme irremplaçables et réussissent à convaincre leurs actionnaires et comités de rémunérations qu'ils méritent des revenus astronomiques, frôlant un ratio de 200 fois le salaire du travailleur moyen. Le projet inégalitaire se poursuit, malgré la grogne populaire et la précarisation d'une proportion toujours plus grande de la population. Ces grands patrons ont réussit à imposer une logique de rémunération qui les tire toujours vers le haut: leur entreprise est en difficulté, met des travailleurs à pied et perd de sa valeur boursière? Il est d'autant plus important que le salaire du PDG soit élevé dans ce contexte de difficile redressement... L'entreprise voit sa valeur boursière et ses profits augmenter (sans nécessairement créer plus d'emplois), il faut donc récompenser le patron qui est responsable de tant de succès... Dans cette logique, il n'y a pas de limite à l'accumulation de la richesse. Et les inégalités continuent de croître.
Tout ce qui est à l'origine de la colère du mouvement des indignés perdure: inégalités croissantes, pressions des marchés financiers sur les États pour qu'ils adoptent des politiques d'austérité budgétaire alors que ces mêmes institutions ont été sauvées de la faillite en 2008 par des États aujourd'hui sous pression... Et une classe politique impuissante ou complice de cette avarice destructrice de la société.
En Grèce, en Italie et en Espagne, suite aux pressions des marchés financiers, ce sont d'ex-cadres des grandes banques qui sont aujourd'hui à la tête des gouvernements. Chez nous, on vient d'apprendre que Nathalie Normandeau, ex-ministre des ressources naturelles, vient de se joindre à Raymond-Chabot-Grant-Thornton pour faciliter l'accès à des contrats du Plan Nord pour ses nouveaux clients... Ce jeu d'ascenseur entre le privé et les pouvoirs publics participe au cynisme ambiant et démontre une fois de plus que les politiciens honnêtes et bien intentionnés se font rares de nos jours. Aux USA, c'est Mitt Romney, l'ancien patron de Bain Capital qui est devenu ultra-riche en mettant des centaines de travailleurs à pied qui est en train de devenir - non sans quelques résistances de la part de la droite religieuse et sociale - le candidat à la présidence pour les républicains...
On voit donc que «les indignes» sont de moins en moins gênés de leur cupidité et de leur absence d'éthique devant nous qui sommes indignés...
Donc, après l'indignation, quoi faire? Il nous faut au premier chef, sans abandonner la rue, réapprendre à voter. Les taux de participation aux élections sont en chute libre partout en occident, surtout chez les jeunes.
L'écart grandissant des inégalités, la montée d'une droite dure et décomplexée au Canada et ailleurs s'expliquent en grande partie par une démobilisation d'une portion plus qu'importante de l'électorat.
À ce sujet, les paroles du groupe français Tryo demeurent pertinentes: «les extrêmes, c'est toi, quand tu ne votais pas!»
mardi 10 janvier 2012
Rebello se joint à la CAQ.
Bonne nouvelle pour François Legault et autre tuile pour Pauline Marois, une première personnalité d'envergure se joint à la CAQ: François Rebello. Le député de La Prairie apporte un peu de vert, c-à-d un peu de sensibilité environnementale, à un parti qui n'en avait vraiment pas! Sa lettre expliquant sa volte-face sent un peu l'opportunisme (si Legault est un leader si extraordinaire, pourquoi ne pas avoir fait le saut vers la CAQ avant?) et sonne creux en invoquant «un Québec vert», mais disons qu'avec la faiblesse actuelle de l'équipe Legault, Rebello pourrait favoriser un virage politique qui prend en compte la nécessité de développer les transports en commun, de lutter contre l'étalement urbain, de soutenir l'accessibilité en éducation (Rebello est un ancien leader étudiant) et de continuer à faire du Québec un lieu exemplaire pour élever une famille.
Les autres transfuges, tant adéquistes que péquistes qui s'étaient jusqu'ici ralliés à François Legault n'avaient pas cette stature de ministrable que M. Rebello peut apporter à un futur gouvernement Legault. Ce n'est pas le serin (ou l'autruche!) Gérard Deltell qui renforçait l'équipe de la CAQ! L'adéquiste Sylvie Roy est une bonne parlementaire, mais elle n'a pas la stature intellectuelle de François Rebello. Bon, cela ne fait pas de la CAQ un parti plus emballant - son plan pour le Québec demeure superficiel et teinté d'une vision comptable de la société.
Sur la question nationale, Rebello explique qu'il demeure souverainiste mais qu'il prend en compte le fait que la population ne souhaite pas se relancer dans une démarche référendaire. Il explique aussi sa motivation à joindre la CAQ en affirmant que François Legault est le seul leader nationaliste capable de battre les libéraux de Jean Charest. L'illusoire mise entre parenthèse de la question nationale le rattrapera sans doute, surtout au sein d'un caucus composé pour moitié de fédéralistes inconditionnels... (Lisez à ce sujet Lisée)
Mais la sensibilité environnementale et sociale de Rebello sera-t-elle en mesure d'infléchir le programme de la CAQ qui est fortement incliné à droite et complètement désincarné sur le plan de l'environnement? La faiblesse du caucus actuel de la CAQ donne une très grande responsabilité à Rebello. Il faut qu'il travaille à ce que l'on puisse sortir notre classe politique du «green washing», ce discours imprégné de préoccupations écologiques et de développement durable, mais qui poursuit notre fuite en avant vers une consommation débridée, une agriculture industrielle polluante qui nuit au développement de notre territoire et au peuplement de nos régions, une planification de nos infrastructures qui favorise encore et toujours l'automobile ainsi qu'un développement énergétique et une exploitation de nos richesses héritiers d'un autre âge. Lourde tâche!
Reste qu'une première recrue de qualité vient de joindre la CAQ. Le réalignement politique de la scène québécoise s'accélère...
Les autres transfuges, tant adéquistes que péquistes qui s'étaient jusqu'ici ralliés à François Legault n'avaient pas cette stature de ministrable que M. Rebello peut apporter à un futur gouvernement Legault. Ce n'est pas le serin (ou l'autruche!) Gérard Deltell qui renforçait l'équipe de la CAQ! L'adéquiste Sylvie Roy est une bonne parlementaire, mais elle n'a pas la stature intellectuelle de François Rebello. Bon, cela ne fait pas de la CAQ un parti plus emballant - son plan pour le Québec demeure superficiel et teinté d'une vision comptable de la société.
Sur la question nationale, Rebello explique qu'il demeure souverainiste mais qu'il prend en compte le fait que la population ne souhaite pas se relancer dans une démarche référendaire. Il explique aussi sa motivation à joindre la CAQ en affirmant que François Legault est le seul leader nationaliste capable de battre les libéraux de Jean Charest. L'illusoire mise entre parenthèse de la question nationale le rattrapera sans doute, surtout au sein d'un caucus composé pour moitié de fédéralistes inconditionnels... (Lisez à ce sujet Lisée)
Mais la sensibilité environnementale et sociale de Rebello sera-t-elle en mesure d'infléchir le programme de la CAQ qui est fortement incliné à droite et complètement désincarné sur le plan de l'environnement? La faiblesse du caucus actuel de la CAQ donne une très grande responsabilité à Rebello. Il faut qu'il travaille à ce que l'on puisse sortir notre classe politique du «green washing», ce discours imprégné de préoccupations écologiques et de développement durable, mais qui poursuit notre fuite en avant vers une consommation débridée, une agriculture industrielle polluante qui nuit au développement de notre territoire et au peuplement de nos régions, une planification de nos infrastructures qui favorise encore et toujours l'automobile ainsi qu'un développement énergétique et une exploitation de nos richesses héritiers d'un autre âge. Lourde tâche!
Reste qu'une première recrue de qualité vient de joindre la CAQ. Le réalignement politique de la scène québécoise s'accélère...
samedi 7 janvier 2012
Le monde selon Harper.
Les décisions prises depuis 2006 par les gouvernements successifs de Stephen Harper au Canada sont aux antipodes de ce qu’un être rationnel, responsable, qui croit en la science, en la nécessité de bâtir des consensus et en la démocratie devrait faire…
Le propre d’un blogue est de faire ressortir des informations, des événements, des phénomènes, et de leur donner une impulsion particulière, «un twist»: sorte de prisme à partir duquel entrevoir l’événement ou le phénomène en question.
Je n’attirerai pas votre attention ici sur le mépris que Stephen Harper entretient à l’égard de la démocratie et plus particulièrement sur les nombreuses attaques frontales qu’il a opéré contre le parlementarisme tel qu’il est appliqué au Canada. Seulement vous rappeler que notre système étant largement bâti sur des conventions constitutionnelles, c’est-à-dire des règles non-écrites, il est fragilisé lorsqu’un acteur – et c’est le cas de M. Harper – bafoue ces dites règles, puisqu’il crée un précédent à partir duquel le régime se détermine… En prorogeant le Parlement à de multiples reprises – même lorsque le gouvernement est menacé de tomber ! – en utilisant le baillon à outrance, en omettant de divulguer de l’information aux parlementaires, au Vérificateur général, au Directeur du budget, tous chargés d’exercer une fonction de critique et de contrôle de l’activité gouvernementale, M. Harper et son gouvernement constituent une menace à la démocratie.
En repoussant le protocole de Kyoto, au mépris des engagements internationaux du Canada, ils menacent la survie même de l’espèce humaine et affaiblissent le Droit international en émergence.
Mais là où je veux vous amener dans ce cas-ci, c’est sur la vision de la fiscalité promue par Stephen Harper et son parti conservateur. Ceux-ci font tout pour affaiblir l’État fédéral (en diminuant ses revenus et en centrant son champ d’intervention vers la répression: armée et justice punitive). Mais pire encore, ils favorisent la création de profit – donc la financiarisation de l’économie – et défavorisent la création d’emploi. Ils agissent pour renforcer tout ce que les indignés de la mouvance Occupy Wall street condamnaient: un système qui favorise le 1% d’ultra-riches au détriment du 99% vers qui l’économie de demain devrait se tourner (ou simplement retourner…).
La journaliste Manon Cornellier relevait récemment que les conservateurs de Harper ont à nouveau baissé les impôts des entreprises qui déclarent des profits tout en augmentant ceux des entreprises qui créent des emplois. Les indignés dénonçaient justement le projet inégalitaire du capitalisme actuel qui enrichit les riches en appauvrissant les autres. Ils sont en colère contre une économie qui est fondée sur des profits dématérialisés plutôt que sur des emplois qui font vivre des familles. Et que font les conservateurs ? Ils accélèrent la roue de la machine qui nous fait foncer dans le mur!
Il est pourtant clair qu’il nous faut «détaxer le travail» et taxer les ressources naturelles épuisables pour affronter le défi des changements climatiques et créer à nouveau de la richesse qui profitera au plus grand nombre !
Mais les conservateurs de Harper sont dans leur monde… Et ils réussissent à nous l’imposer!
La résistance doit s’organiser, les métastases du monde selon Harper sont déjà imposantes.
Le propre d’un blogue est de faire ressortir des informations, des événements, des phénomènes, et de leur donner une impulsion particulière, «un twist»: sorte de prisme à partir duquel entrevoir l’événement ou le phénomène en question.
Je n’attirerai pas votre attention ici sur le mépris que Stephen Harper entretient à l’égard de la démocratie et plus particulièrement sur les nombreuses attaques frontales qu’il a opéré contre le parlementarisme tel qu’il est appliqué au Canada. Seulement vous rappeler que notre système étant largement bâti sur des conventions constitutionnelles, c’est-à-dire des règles non-écrites, il est fragilisé lorsqu’un acteur – et c’est le cas de M. Harper – bafoue ces dites règles, puisqu’il crée un précédent à partir duquel le régime se détermine… En prorogeant le Parlement à de multiples reprises – même lorsque le gouvernement est menacé de tomber ! – en utilisant le baillon à outrance, en omettant de divulguer de l’information aux parlementaires, au Vérificateur général, au Directeur du budget, tous chargés d’exercer une fonction de critique et de contrôle de l’activité gouvernementale, M. Harper et son gouvernement constituent une menace à la démocratie.
En repoussant le protocole de Kyoto, au mépris des engagements internationaux du Canada, ils menacent la survie même de l’espèce humaine et affaiblissent le Droit international en émergence.
Mais là où je veux vous amener dans ce cas-ci, c’est sur la vision de la fiscalité promue par Stephen Harper et son parti conservateur. Ceux-ci font tout pour affaiblir l’État fédéral (en diminuant ses revenus et en centrant son champ d’intervention vers la répression: armée et justice punitive). Mais pire encore, ils favorisent la création de profit – donc la financiarisation de l’économie – et défavorisent la création d’emploi. Ils agissent pour renforcer tout ce que les indignés de la mouvance Occupy Wall street condamnaient: un système qui favorise le 1% d’ultra-riches au détriment du 99% vers qui l’économie de demain devrait se tourner (ou simplement retourner…).
La journaliste Manon Cornellier relevait récemment que les conservateurs de Harper ont à nouveau baissé les impôts des entreprises qui déclarent des profits tout en augmentant ceux des entreprises qui créent des emplois. Les indignés dénonçaient justement le projet inégalitaire du capitalisme actuel qui enrichit les riches en appauvrissant les autres. Ils sont en colère contre une économie qui est fondée sur des profits dématérialisés plutôt que sur des emplois qui font vivre des familles. Et que font les conservateurs ? Ils accélèrent la roue de la machine qui nous fait foncer dans le mur!
Il est pourtant clair qu’il nous faut «détaxer le travail» et taxer les ressources naturelles épuisables pour affronter le défi des changements climatiques et créer à nouveau de la richesse qui profitera au plus grand nombre !
Mais les conservateurs de Harper sont dans leur monde… Et ils réussissent à nous l’imposer!
La résistance doit s’organiser, les métastases du monde selon Harper sont déjà imposantes.
dimanche 1 janvier 2012
Israël : démocratie ou théocratie?
Tout le monde parle du danger - peu envisageable, mais possible et épouvantable - que l'Iran acquiert l'arme atomique pour «rayer Israël de la carte» comme le suggérait Mahmoud Ajmadinejad, son président aux yeux fous... Surtout si vous suivez l'actualité puisque l'Iran menace de bloquer le détroit d'Ormuz pour protester contre de nouvelles sanctions justement imposées parce que le pays ne collabore pas assez avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de veiller à la non-prolifération des armes nucléaires.
Mais outre cette pression externe, ce qui tiraille vraiment Israël et qui menace sa cohésion et son existence à moyen terme vient de l'interne. Il y a plusieurs manifestations de cette crise identitaire interne ces jours-ci : une jeune femme est comparée à Rosa Parks par les Juifs laïcs du pays parce qu'elle aurait refusé la ségrégation homme-femme imposée par les ultra-orthodoxes dans les autobus.
Ça fait plusieurs fois que je vous entretiens dans ce blogue de la complexité de l'identité juive. Est-elle uniquement religieuse? Bien sûr que non, puisque des millions de Juifs ne pratiquent pas ou même ne croient pas en Dieu. Ce sont les Juifs de culture. Puis, il y a tous ceux pour qui l'identité juive est d'abord religieuse, avec tout ce que cela implique en ce qui concerne le sens que l'on donne alors aux frontières comme aux lois du pays. Si vous êtes un «craignant Dieu», la Cisjordanie s'appelle la Judée-Samarie et il n'y a pas de compromis à faire avec «les arabes qui la réclament»... Et les lois du pays imposent la fermeture des commerces le jour du Sabat, ainsi que la ségrégation homme-femme...
Cette tension entre identité culturelle et religieuse est inhérente au projet sioniste, le nationalisme juif à l'origine de la création de l'État d'Israël. Certains ont traduit le livre-phare du sionisme de T. Herzl par «l'État juif»; d'autres ont plutôt intitulé le livre «l'État des Juifs». La différence d'interprétation en ce qui concerne la nature même de l'État israélien est révélée par cette ambiguïté dans les traductions du livre de Herzl.
Le problème aujourd'hui est que cette minorité de la population israélienne, que l'on peut rassembler autour du qualificatif de «fondamentalistes juifs» (ultra-religieux et colons radicaux combinés) et qui compose peut-être 15% de la population totale du pays, c'est une minorité de blocage. Contrairement à la majorité, ils ne veulent rien concéder aux Palestiniens, ils colonisent «sauvagement», c-à-d illégalement les terres palestiniennes pour ensuite bénéficier de la défense de l'armée... D'autres fois, ils attaquent des camps militaires israéliens chargés d'empêcher la construction de ces colonies sauvages.
Il ne faut pas oublier que Yitzhak Rabin, l'artisan de la «paix d'Oslo», a été tué par un activiste de cette branche radicale du sionisme. Et l'assassin de Rabin, qu'on ne devrait pas nommer, est aujourd'hui glorifié par cette minorité de blocage... On n'est pas sorti du bois... ou du désert!
Israël devra tôt ou tard trancher. Et c'est un débat existentiel !
Si Israël est une démocratie, elle devra mettre fin à son régime d'occupation militaire et concéder une partie de la Palestine historique aux Palestiniens. Si Israël est une théocratie, le pays continuera à plier devant les exigences excessives et tordues d'une minorité de fondamentalistes irrationnels et dangereux.
***
P.S. cliquez sur le titre pour en savoir plus...
Mais outre cette pression externe, ce qui tiraille vraiment Israël et qui menace sa cohésion et son existence à moyen terme vient de l'interne. Il y a plusieurs manifestations de cette crise identitaire interne ces jours-ci : une jeune femme est comparée à Rosa Parks par les Juifs laïcs du pays parce qu'elle aurait refusé la ségrégation homme-femme imposée par les ultra-orthodoxes dans les autobus.
Ça fait plusieurs fois que je vous entretiens dans ce blogue de la complexité de l'identité juive. Est-elle uniquement religieuse? Bien sûr que non, puisque des millions de Juifs ne pratiquent pas ou même ne croient pas en Dieu. Ce sont les Juifs de culture. Puis, il y a tous ceux pour qui l'identité juive est d'abord religieuse, avec tout ce que cela implique en ce qui concerne le sens que l'on donne alors aux frontières comme aux lois du pays. Si vous êtes un «craignant Dieu», la Cisjordanie s'appelle la Judée-Samarie et il n'y a pas de compromis à faire avec «les arabes qui la réclament»... Et les lois du pays imposent la fermeture des commerces le jour du Sabat, ainsi que la ségrégation homme-femme...
Cette tension entre identité culturelle et religieuse est inhérente au projet sioniste, le nationalisme juif à l'origine de la création de l'État d'Israël. Certains ont traduit le livre-phare du sionisme de T. Herzl par «l'État juif»; d'autres ont plutôt intitulé le livre «l'État des Juifs». La différence d'interprétation en ce qui concerne la nature même de l'État israélien est révélée par cette ambiguïté dans les traductions du livre de Herzl.
Le problème aujourd'hui est que cette minorité de la population israélienne, que l'on peut rassembler autour du qualificatif de «fondamentalistes juifs» (ultra-religieux et colons radicaux combinés) et qui compose peut-être 15% de la population totale du pays, c'est une minorité de blocage. Contrairement à la majorité, ils ne veulent rien concéder aux Palestiniens, ils colonisent «sauvagement», c-à-d illégalement les terres palestiniennes pour ensuite bénéficier de la défense de l'armée... D'autres fois, ils attaquent des camps militaires israéliens chargés d'empêcher la construction de ces colonies sauvages.
Il ne faut pas oublier que Yitzhak Rabin, l'artisan de la «paix d'Oslo», a été tué par un activiste de cette branche radicale du sionisme. Et l'assassin de Rabin, qu'on ne devrait pas nommer, est aujourd'hui glorifié par cette minorité de blocage... On n'est pas sorti du bois... ou du désert!
Israël devra tôt ou tard trancher. Et c'est un débat existentiel !
Si Israël est une démocratie, elle devra mettre fin à son régime d'occupation militaire et concéder une partie de la Palestine historique aux Palestiniens. Si Israël est une théocratie, le pays continuera à plier devant les exigences excessives et tordues d'une minorité de fondamentalistes irrationnels et dangereux.
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P.S. cliquez sur le titre pour en savoir plus...
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