Hélène Buzzetti du journal Le Devoir est une des journalistes qui fait ressortir le plus clairement la rigidité du gouvernement Harper. J'ai discuté ici, ici et là de ce radicalisme des objectifs (loi et ordre, droit à l'avortement, «évangélisme politique» et vision doctrinaire des problèmes politiques) et des moyens (façon de gouverner, rapports avec les autres sphères du pouvoir et avec la société civile, etc.) au sein du Parti conservateur de M. Harper.
Si vous lisez l'article de Buzzetti de ce matin, vous constaterez que le projet du gouvernement Harper de mettre fin au caractère obligatoire du recensement engendre une protestation multiforme : les organismes de charité, les groupes communautaires, les centres de recherche universitaires, le milieu de la finance, le Vérificateur-Général, le Commissaire aux langues officielles, etc. Tous s'inquiètent de la valeur future des statistiques du recensement si celui-ci n'est rempli que par des volontaires... L'échantillon à l'étude ne serait alors plus représentatif... Et d'entendre le ministre Baird dire que son gouvernement mettra en circulation davantage de questionnaires longs pour pallier à la disparition du caractère obligatoire... Un p'tit cours de Méthodologie peut-être ?
En fait, il semble que ce projet participe de la volonté et de l'inclination naturelle du gouvernement Harper à camouffler ou rendre opaque l'information au public. Comment justifier davantage d'intervention de l'État dans le champ social et économique si nous n'avons pas accès aux principaux indicateurs de développement de notre société ?
Le gouvernement Harper est inquiétant ! Et le paysage politique canadien le devient tout autant, puisque l'opposition étant fortement éclatée, elle laisse de la place à ce courant idéologique radical du Canada pour s'installer au pouvoir, avec tout ce que ça comporte comme métastase sur notre démocratie, nos droits et libertés (avez-vous entendu parlé du G-20 ?) et notre droit à l'information...
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