mercredi 8 septembre 2010

Critiquer un mort ?

Est-il acceptable de critiquer un mort ? Devant le drame épouvantable de la mort prématurée de Claude Béchard, ce père de 41 ans, ayant 4 enfants, il est toujours malaisé de questionner le concert d'éloges qui surviennent naturellement pour honorer l'homme qu'il était.

Mais quand j'ai appris que l'on préparait des funérailles nationales pour l'ex-ministre Béchard, je me suis tout-de-même questionné... Quel est son bilan ?

  • Les retards et les frais judiciaires astronomiques dans le dossier du renouvellement de la flotte de wagons du métro de Montréal lui sont attribuables parce qu'il a voulu forcer la note en offrant le contrat aux «gens de son comté»;
  • La tentative honteuse de privatiser le Mont Orford lui est attribuable;
  • Le dossier plus que douteux du terminal méthanier de Rabaska fait aussi partie de son bilan...
J'essaie de me rappeler les bons coups de ce ministre, et j'en viens à la conclusion que l'homme avait certes du talent, du bagou, le sens de la répartie, du courage pour affronter l'adversité, mais cela fait-il de lui un homme qui mérite des funérailles nationales ? Et Pierre Vadeboncoeur ? Et Michel Chartrand ? Leurs contributions respectives sont immensément plus riches et évidentes, mais ces deux géants n'étaient pas au service du pouvoir...

Peut-être alors que tout ministre qui meurt en fonction mérite des funérailles nationales ? Sinon, il faudrait peut-être regretter cet homme passionné de politique, mais du même coup mesurer sa contribution plus que modeste (voire extrêmement mince) à la société québécoise.

Cela n'enlève pas les qualités qu'il pouvait bien avoir, humainement et professionnellement. Mes sympathies à la famille et aux proches.

3 commentaires:

  1. J'ai accueilli cette nouvelle avec beaucoup de tristesse... Pour ce qui est du mont orford, disons qu'il s'est fait imposé cette décision et était surtout en charge de la défendre...

    Création d'un fonds contre les changements climatiques, dévouement pour les gens de sa circonscription, véritable soldat pour son premier-ministre, habile dans la joute parlementaire, et humiliation de l'ancienne (et très compétente) ministre Ambrose à l'endroit de sa politique environnementale lors d'une conférence au Kenya. Je crois que c'est ce que les gens vont retenir de lui...

    J'ai toujours apprécié monsieur Béchard; sa fougue, sa pugnacité (comme disait Antoine Robitaille), et son dévouement. Je crois qu'il est difficile de trouver un politicien aussi passionné et travaillant sur la colline.

    Les gens de Kamouraska vont le manquer, tout comme le Parti libéral. Il aura servi son monde jusqu'à la fin et demeurera un exemple de tenacité. Mes plus sincères condoléances à la famille..

    Olivier

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  2. -dixit l'arrogant9 septembre 2010 à 01:36

    Même chose pour Gilles Carles. C'est triste à dire, toutefois si c'est vrai pour Béchard c'est aussi vrai pour Carles. On devrait offrir des funérailles nationales qu'aux premiers ministres.

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  3. Les commentaires du Voisin ressemblent beaucoup à ceux de Bernard Descoteaux dans son éditorial de ce matin dans Le Devoir.
    yg

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