mercredi 29 septembre 2010

Maclean's et le Quebec bashing...

Vous avez sûrement entendu parlé du dernier numéro du magazine canadien-anglais Maclean's qui brosse un portrait peu flatteur de notre société, présentée comme la plus corrompue au Canada.

Après Michael Ignatieff, chef des libéraux fédéraux qui a condamné ce qu'il a lui-même qualifié de Quebec bashing, c'est autour de notre 1er minstre Jean Charest de réclamer des excuses à Maclean's...

Ce n'est pas la 1ère fois (et sûrement pas la dernière non plus) que la rigueur prend le bord au Canada anglais lorsque vient le temps d'analyser notre société...
  • Rappelez-vous cette psychiatre de Toronto qui avait «analysé» notre ex-premier ministre Lucien Bouchard à distance, sans même le rencontrer, et qui l'avait «diagnostiqué» comme un manipulateur quasi-hystérique...
  • Ou encore Jan Wong, cette chroniqueure du Globe (supposément un journal sérieux !) qui avait, après la tuerie de Dawson, affirmé que s'il y avait plus de tireurs fous qui sévissaient au Québec, c'est parce que notre société homogène et raciste ostracisait les individus issus des minorités...
  • Cette fois-ci dans Maclean's, c'est notre nationalisme et notre étatisme qui expliqueraient la corruption endémique du Québec par rapport aux autres provinces du Canada... Sans même qu'une approche comparative sérieuse ait été faite.
Il est souvent de bon ton dans les «milieux intellectuels» du ROC (rest of Canada) de chercher à confirmer les préjugés que le Canada anglais entretient à l'égard du Québec :
  • Le Québec serait une société arriérée sur le plan des valeurs, xénophobe ou pire, raciste;
  • Le projet souverainiste cache un projet ethniciste et liberticide;
  • Ce serait donc la Conquête de 1760 et le Canada anglais qui pourraient «civiliser» notre culture «barbare» et faire en sorte que le Québec adhère (un jour...) aux valeurs du libéralisme et de la démocratie...
La série d'articles du Maclean's vient conforter ces caricatures néo-colonialistes du Québec en identifiant le nationalisme et la grande place de l'État chez nous comme des facteurs expliquant la corruption «incomparable» de notre société.

Mais il me semble qu'il aurait été simple de prendre en compte deux petites choses, ne serait-ce que pour nuancer le portrait proposé :
  1. C'est un gouvernement séparatiSSe, celui de René Lévesque, qui a le plus contribué (au Canada !) à assainir les moeurs politiques et à établir des règles claires cherchant à diminuer le traffic d'influence et le pouvoir de l'argent...
  2. C'est le gouvernement le moins étatiste et le moins nationaliste du Québec moderne, celui de Jean Charest, qui s'obstine le plus À NE PAS déclencher d'enquête publique permettant de faire la lumière sur les nombreuses allégations de corruption dans tout le processus décisionnel de l'appareil gouvernemental...
Il devient alors évident que les conclusions de «l'enquête» étaient écrites à l'avance... Imaginez maintenant deux secondes ce qu'il adviendrait à une publication du Québec qui se lancerait dans une «étude» aussi farfelue à propos du Canada anglais...

1 commentaire:

  1. meilleur qu'un édito de Pratte dans La Presse et aussi bon qu'un édito du Devoir.
    pepedamour

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