vendredi 5 novembre 2010

Rabin, 15 ans après.


Il y a 15 ans, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin se faisait assassiner par un extrémiste juif qui le considérait comme un «traître» parce qu'il venait d'enclencher les négociations devant mener à la création d'un État palestinien... L'assassinat de Rabin demeure un véritable drame politique puisque l'homme était considéré comme crédible, tant aux yeux des Israéliens que des Palestiniens. Même Yasser Arafat, le leader historique de la cause palestinienne, a vécu sa disparition comme un véritable drame compromettant le processus de paix...

En 2010, c’est ce genre d’homme que ça prend pour Israel et pour la région : un homme qui a la crédibilité militaire et le courage de faire avancer réellement le processus de paix. Il n'y aura pas de paix dans la région si le peuple israélien n'a pas l'impression que celle-ci renforcera sa sécurité. Rabin, l'ex-militaire et héros de guerres, avait cette crédibilité militaire qui lui permettait de convaincre son peuple que la paix renforcerait la sécurité des Israéliens.

Mais Rabin n'est pas parfait. Le «leader de la paix» d'aujourd'hui en Israël devra aller plus loin que celui d'il y a 15 ans en brisant le mouvement des colons… La colonisation des territoires palestiniens s'était en effet poursuivie sous la gouverne de Y. Rabin...

Paradoxalement, c’est un radical, Ariel Sharon, qui a le premier cassé le mouvement des colons en démentelant les colonies de la bande de Gaza en 2005. Celui-là n’est pas encore mort semble-t-il…

4 commentaires:

  1. Dans un livre sur Bill Clinton que j'ai lu dernièrement, il y a une photo de lui qui joue au golf et, si je me rappelle bien, de son "national security adviser" qui lui annonce l'assassinat de Rabin. Clinton tient son putter d'une main et se cache les yeux de l'autre. C'est frappant. Rabin est un de ces grands hommes méconnus à la destinée brutale. Je souhaite que son souvenir en tant qu'homme de paix demeure longtemps dans la tête des Israéliens et des Palestiniens. Qui pourra lui succéder? Livni? Un retour à Barak? Nul ne le sait.
    Philippe

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  2. Les deux figures que vous évoquez sont crédibles militairement (Livni et Barak). Mais je doute de leur sincérité en ce qui concerne la paix dans la région. (La journaliste israélienne Tanya Reinardt pense que Barak a la même vision qu'Ariel Sharon...)

    Peut-être parce qu'il est mort mais aussi parce qu'il est l'initiateur de la paix, Rabin a cette aura de sincérité que les autres n'ont pas...

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  3. Philippe,
    tu as une façon d'argumenter que je trouve intéressante et qui ressemble à celle d'un autre participant, un dénommé Olivier...
    pepedamour

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  4. Pepedamour,
    Merci beaucoup pour le compliment. Pour ce qui est Barak, il est vrai que ses discours ne démontrent pas un empressement pour discuter de la paix. Il avait été un grand partisan de la paix avec Bill justement à la fin de leurs mandats respectifs, mais comme il était loin derrière dans les sondages (derrière M. Sharon...), il est légitime de penser qu'il s'agissait d'une stratégie politique. Nous savons maintenant comment ça s'est terminé.
    Toutefois, pour que la paix vienne, la gauche doit se resolidifier et Israel Beitenou doit quitter le cabinet.
    Philippe

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