mardi 2 novembre 2010

La Grande Coalition.

Je posais hier la grande question «Que faire ?» concernant notre apparente impasse politique au Québec. Voici une piste de réponse audacieuse, mais il me semble prometteuse...

Le parti libéral de Jean Charest est discrédité et corrompu à l'os (toutes les décisions politiques de ce gouvernement sont contaminées par le financement illicite et le trafic d'influence... même le salaire d'appoint de 75 000$ du 1er ministre soulève la question de l'argent sale.) Il faut donc «purifier» notre gouverne et renvoyer les libéraux dans l'opposition.

Mais la simple alternance au pouvoir suffirait-elle ? L'adhésion au Parti québécois et à son chef ne semblent pas aller de soi. La crise de confiance qui affecte notre population, nos institutions et notre classe politique et qui se vérifie par un abstentionnisme croissant et fort préoccupant doit être jugulée autrement : aux grands maux les grands moyens !

À ce sujet, pourquoi ne pas travailler à bâtir pour le Québec une Grande Coalition au pouvoir qui regrouperait les diverses forces en présence autour d'un programme commun ? L'idée ne fait pas partie de notre culture politique, mais elle fait son oeuvre progressivement au sein de nos institutions :

- À Montréal, Gérald Tremblay a coopté deux figures de l'opposition pour faire partie de son comité exécutif à la suite de la dernière élection où les soupçons de corruption émaillaient toute la classe politique et son administration en particulier;
- Au fédéral, le projet de coalition PLC-NPD appuyée par le Bloc en 2008 témoigne de l'incursion de telles alliances transpartisanes sur notre scène politique;
- En Grande-Bretagne, le 1er ministre David Cameron a courageusement décidé après sa «victoire mitigée» du printemps dernier de composer un gouvernement de coalition qui accueillait en son sein des députés du Parti libéral-démocrate. Deux partis très éloignés sur le plan idéologique ont alors définit un programme commun qui impliquait des compromis importants de part et d'autres...

Pourquoi Pauline Marois ne travaillerait pas à bâtir cette coalition AVANT les prochaines élections plutôt qu'après ? Ceci lui permettrait de se donner une image d'ouverture, de générosité et de force rassembleuse. Comment le faire ?

1- En proposant d'abord à Québec Solidaire une trève : renoncer à présenter des candidats de QS partout au Québec sauf dans les comtés respectifs des deux porte-parole Amir Khadir et Françoise David. Ces deux élus solidaires pourraient alors faire partie d'un gouvernement péquiste (avec tous les compromis et le «retour à la réalité» que ça impliquerait pour eux...).

2- Pauline Marois devrait faire de même avec le clan de François Legault : lui permettre de présenter une ou deux candidatures dans des «comtés prenables» et renoncer à présenter des candidatures péquistes dans ces comtés.

3- Offrir plusieurs circonscriptions du West-Island au Parti Vert du Québec. Ceci permettrait peut-être aux Verts de faire élire un député puisque les anglos du Québec en ont assez d'être «prisonniers» des libéraux...

Le vrai travail commencerait ensuite : quel programme commun développer et proposer aux Québécois ? Il me semble que les points de convergences entre PQ, QS, droite nationaliste «lucide» et Verts sont possibles, mais cela implique sans doute une mise en veilleuse de la question référendaire, au moins pour le mandat à venir...

Si vous voulez savoir à quoi pourrait ressembler ce programme, disons simplement qu'il devrait faire une place significative à l'environnement et à une politique tarifaire axée sur le principe de l'utilisateur-payeur, avec des mesures de mitigation qui empêchent qu'un tel virage pénalise au premier chef les populations les plus vulnérables...

Pour avoir une idée du programme envisagé, cliquez ICI.

Pauline Marois a-t-elle la stature et le courage pour proposer et effectuer un tel virage ? Je ne suis pas un fan, mais je persiste à croire qu'elle est la mieux placée dans le paysage actuel pour le tenter et le réussir...

6 commentaires:

  1. Les circonscriptions de Mercier et de Gouin sont déjà à porté de Qs. D'autres circonscriptions sont fortes à Montréal (Sainte-Marie-Saint-Jacques, Laurier-Dorion, Hochelaga-Maisonneuve, Outremont) en Outaouais (Hull) et en Estrie (Sherbroooke). S'il y a négociations, va falloir offrir beaucoup, beaucoup plus.

    Si le PQ veut aller chercher la droite (Force Québec, ADQ), va falloir oublier la gauche: et vice-versa. Le pouvoir d'agrégation du PQ diminue de jour en jour: il ne pourra pas ratisser d'un côté sans perdre l'autre, au risque de trop s'étirer et devenir incolore (voire éclater...).

    Le Parti vert n'a aucune force électorale.

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  2. Vous surestimez le poids et la force de QS.
    Les verts, sans machine et sans vedettes, ont le même appui populaire que QS sur la scène nationale et sont très forts (2e) dans au moins 2 circonscriptions du West-Island... C'est le moment où jamais de porter un coup aux libéraux dans leurs châteaux-forts ! Seuls les verts peuvent faire cette job !
    Et qui aurait prédit la coalition conservateurs libéraux-démocrates en G-B ? Ou encore le projet de colaition PLC-NPD appuyé par le Bloc (avec Stephane Dion comme chef !) en 2008 ?

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  3. Tu as de bonnes idées qui méritent réflexion. Je suis certain qu'elles alimenteront positivement les débats au sein du PQ d'ici la prochaine élection générale!

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  4. C'est interessant. C'est clair que c'est demandant et ultra temeraire. La question est, selon moi, si les pequistes (particulierement les militants) permettront une telle coalition. Aussi, je doute que Mme Marois ne soit la plus rassembleuse...Le projet est theoriquement interessant. D'un point de vue pratique par contre...
    Philippe

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  5. Il n'y a pas de grands leaders sans prise de risque...

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  6. J'ai le goût de faire mon tit Bernard Landry en citant les auteurs latins et les vieux classiques:
    1. CONCEDO :
    J'accepte cette offre de coalition.
    2. Ave Caesar, qui morituri te salutant:
    C'est le risque que prennent Marois, Françoise et Legault.Ils peuvent se casser la gueule- personnellement.
    3.
    À vaincre sans péril ,on triomphe sans gloire.
    Comme dit le Voisin : il y a un maudit risque.
    4. ECCE HOMO:
    nous n'avons pas le choix.
    L'homme qui va "léadé" c'est Pauline la pas fineÈ La tasser serait une preuve de...lâcheté.. et je ne veux pas m'expliquer.
    pepedamour

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