lundi 7 décembre 2009

Des tueurs qui doivent rester anonymes...


Deux jours après la commémoration du massacre de Polytechnique pour laquelle je tenais à ce que l'on rappelle le nom des 14 filles tuées (voir la rubrique : 6 décembre 1989), il me semble que les médias et la société devraient changer leur façon d'aborder des événements comme ceux-là...

En effet, en lisant les divers journaux et en écoutant les nouvelles qui rappelaient la tuerie, je me suis aperçu que le nom du tueur de Poly revenait souvent, répété comme un leitmotiv agressant pour moi et pour les proches des victimes il me semble... J'ai constaté le même problème avec la tragédie de Dawson où le nom et les photos du tueur nous ont été bombardé pendant des jours, jusqu'à devenir quasiment pornographique.

Il me semble que nous devrions nous imposer une retenue saine et nous empêcher de diffuser le nom et les photos de ces tireurs fous, sans quoi ils finissent par engendrer des émules qui les idolâtrent (j'ai des frissons lorsque je pense qu'il y a au Québec en 2009, un fan club du tireur anti-féministe de Poly).

Je crois personnellement qu'une des motivations du tireur de Dawson était de devenir, même malgré sa mort, une "vedette médiatique". Il entretenait lui-même une page web avec des photos de lui et son acte était théâtralisé, tout en s'inscrivant dans la lignée de ses idoles qu'étaient les tueurs de Colombine... Le fou de Virginia Tech semble avoir adopté une démarche de recherche de notorité macabre similaire...

On devrait en conclure que la médiatisation (donner leur nom et publier leur photo) de ces fous pousse d'autres individus à commettre de tels actes. Bien sûr, il nous sera toujours difficile, voire impossible d'empêcher la diffusion de telles infos, mais un appel à la responsabilité sociale et au respect des victimes devrait nous inciter à faire en sorte que ces tueurs restent anonymes... Une bonne part de ce qu'ils recherchent - la gloire qui donne un sens à leurs actes - serait alors dévalorisée plutôt que maladivement entretenue...

2 commentaires:

  1. hey, le voisin,
    j'aimerais donc avoir 60 ans de moins et t'avoir comme prof de sc.po. à Maisonneuve..

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  2. À lire sur ce sujet : "Condamner à mort" de Catherine Mavrikakis, PUM, 2005.

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