mercredi 9 décembre 2009

Le "catastrophomètre" : un exercice à partager.


Le blogue de Patrick Lagacé reprend un exercice fort intéressant inauguré par l'humoriste (et blogueur) Martin Petit : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70723868

Il s'agit de raconter notre propre histoire personnelle à partir de deux événements épouvantables ayant marqué nos vies : la tuerie de Polytechnique et les attentats du 11 septembre 2001. Quelle était notre situation sociale à ces époques et que faisions-nous ces jours-là ?

Il s'agit ensuite de réfléchir à où nous en sommes aujourd'hui. Je vous invite à partager cette expérience sur mon blogue ou sur celui de Lagacé, où les réponses offertes par les lecteurs sont souvent très belles...

Voici la mienne :

Polytechnique, 6 déc. 1989 : Je suis en voiture avec mon père et on entend la nouvelle à la radio. Il tombe de la neige mouillée. J’ai 16 ans. Je me rappelle avoir senti une sorte de malaise, comme si d’un seul coup, mon ventre était vide et ma tête trop pleine !

Les divers événements qui secouent l’humanité en 1989 (Mur de Berlin et Poly) me dirigent finalement vers les sciences humaines au collégial. Avant, je pensais plutôt à la littérature ou au théâtre… Je ne pogne pas (assez à mon goût) avec les filles, mais ce n’est pas désespéré.

11 septembre 2001 : Je commence tout juste à enseigner la science politique au Collégial et je dois interrompre mon cours d’intro pour parler de terrorisme, de politique étrangère américaine et d’islamisme. Les étudiants sont sidérés et les réactions vont dans tous les sens… Je me rappelle avoir téléphoné à mon frère pour aller regarder le tout à la télé américaine (il a le câble…). J’ai une blonde depuis '97 et le bonheur du privé contraste avec l’ambiance de fin d’époque qui nous assaille…

Aujourd’hui : J’enseigne toujours la politique et j’ai deux enfants, toujours avec la même blonde. Le bonheur est plus tranquille, mais l’ambiance de fin d’humanité se concrétise (je suis toujours marqué par ma lecture de La Route de C. McCarthy, mais ce sont les images de catastrophes écologiques et de raréfaction des ressources qui remplacent celles du choc nucléaire présentes dans le livre).

Mais tout n'est pas si sombre, mes enfants sont là et apportent une lumière constante dans mon quotidien.

3 commentaires:

  1. Le 11 septembre je suis sur l'autoroute de retour de Menton et de son auberge et j'apprends la nouvelle 4 heures après tout le monde à un péage.Sidération convient bien à mon état d'esprit d'alors!Quant à 1989 il s'est passé tant de choses en Europe que la fusillade est passée à peu près inaperçue.Ici nous avions l'oeil vers l'Est à cette époque!

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  2. 1989: je débarque à peine à Montréal. J'y habite depuis un peu plus de trois mois pcq je viens de commencer mon bacc à l'UQAM. Je travaille dans un restaurant pour payer mon appart et c'est là que je suis, quand j'entends la nouvelle à la radio. Angoisse. Déjà que Montréal me fait un peu peur, en plus, on y trouve des fous qui nous tire dessous, juste parce qu'on est à l'école et qu'on est une fille. Je gère mal. On a tiré sur mon essence. Je prendrai cinq ans à aimer cette ville. Mais je n'arriverai plus jamais à me sentir confiante dans ce monde.

    2001: j'ai mon 3e enfant dans les bras, il n'a pas encore un an. J'écoute Bazzo à la radio et toute son émission se détraque pour suivre la nouvelle. Nouvelle qui, quand on réalise vraiment, ce qui prend certainement une période d'ajustement, de tuning, se transforme en horreur. Des milliers d'âmes crient. Pas que ce soit exceptionnel, des âmes crient à toutes heures du jour, mais ces âmes sont mes soeurs, je m'identifie. Et je m'accroche à mon fils.

    Fin 2009: heureuse, chanceuse, reconnaissante,joyeuse, toujours à Montréal. Mais pas confiante. Avec un goût de fin du monde dans la bouche.

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  3. Merci pour l'exercice, parlez-en à vos proches... C'est fort !
    Le voisin

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