Une controverse émerge à la suite de la publication d'une étude de Joëlle Quérin (une de mes anciennes étudiantes à Grasset, brillante) qui conclut que le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse "endoctrine" nos enfants en leur inculquant la nécessité de s'accomoder à la différence culturelle et religieuse, peu importe comment celle-ci se manifeste dans l'espace public québécois. Elle accuse le cours de pratiquer un multiculturalisme à la canadienne qui exigerait que la société d'accueil s'adapte à la différence issue de l'immigration et non l'inverse...
1- Croyez-vous que les enseignants appelés à donner ce cours seront formés adéquatement et capables d'enseigner rigoureusement des savoirs impliquant les diverses approches éthiques et confessionnelles du catholicisme, du protestantisme, du judaïsme, du bouddhisme, de l'hindouisme, de l'islam, des spiritualités amérindiennes, etc. ?
2- Croyez-vous les enfants capables de recevoir ces différentes notions, d'effectuer un tri intelligent à partir des enseignements du prof, de façon à pouvoir comprendre l'importance du catholicisme dans notre histoire et dans le legs de valeurs qui constitue la société québécoise ? Puis, ensuite, de comprendre les différences qu'il peut y avoir entre ces différentes religions et l'émergence pour le moins troublante de diverses sectes ?
Si votre réponse aux deux questions précédentes est dubitative, vous devriez arriver à une conclusion préoccupante : avec un prof sans connaissances suffisantes et devant un auditoire mal préparé, le risque est grand que l'on finisse effectivement par enseigner les simples vertus de la tolérance et du relativisme... "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et "Ce que tu crois est bien parce que ça vient de ton fond" comme dirait Céline (ou encore comme la Cour Suprême lorsqu'elle établit le critère de la "croyance sincère" pour accorder une demande d'accomodement...). Beau Bazar en perspective !
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