mardi 30 mars 2010

Le budget du Québec (ajoutS)

Réaction plus que mitigée au budget du Québec. Le ministre nous a préparé à une «révolution culturelle», mais on y trouve de vieilles recettes nouvellement apprêtées comme cette contribution-santé qui n'est qu'une hausse d'impôts dédiée à financer la santé... Le problème réside dans le fait que la contribution exigée est uniforme : 200$ par adulte payant de l'impôt. Il aurait été plus équitable d'en faire un impôt progressif. Une «franchise» sur la santé (sorte de ticket-modérateur) est envisagée et là aussi, il risque d'y avoir des effets pervers sur les moins nantis...

La hausse de la TVQ aurait dû être effectuée au moment où le gouvernement Harper diminuait ses points de pourcentages de la TPS. D'autant plus qu'à l'époque, le gouvernement Charest parlait de l'existence d'un déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces. M. Charest avait plutôt décidé de baisser l'impôts des particuliers... pour le reprendre en plus grosses bouchées dans le budget d'aujourd'hui. Il semble qu'il s'agisse de la plus forte hausse des revenus du gouvernement sur 4 ans depuis fort longtemps : on prévoit effectivement que le gouvernement améliorera de 25% ses revenus d'ici les 4 prochaines années...

La hausse des taxes sur l'essence est une bonne nouvelle. Il aurait fallu aller plus loin dans le principe de l'utilisateur-payeur lorsqu'il n'y a pas d'impact négatif sur les plus démunis. Par exemple :
  • rétablir les péages sur les routes et sur les ponts accédant à Montréal; 
  • une taxe à l'échec aux études supérieures ou encore une bourse pour ceux qui diplôment dans les temps requis !
  • de vraies redevances minières ainsi que sur l'eau - ce qui a été annoncé dans le budget semble plutôt symbolique... disons que l'effort demandé aux entreprises en ce qui concerne l'exploitation des ressources naturelles doit lui aussi reposer sur ce bon vieux principe de l'utilisateur-payeur et que l'effort aurait donc pu être plus grand !
  • pourquoi pas taxer les «primes» des dirigeants ?
Les choix faits par le gouvernement Charest m'apparaissent paresseux, sans vision et inéquitables. Mais le contraire aurait tout-de-même surpris !

Par contre, la réplique des partis d'opposition est pauvre. Pauline Marois critique «l'impôts Charest», mais elle offre peu d'alternatives concrètes et crédibles : elle aurait pu au moins reconnaître qu'il était tout-de-même nécessaire d'augmenter les revenus ! Mais non elle a préféré sortir le vieil adage populiste du gouvernement qui va chercher «dans nos poches» notre argent plutôt que de couper dans ses dépenses... Vaut-il la peine d'aborder la réplique de François Bonnardel, de l'ADQ ?

Un bilan ? Les revenus de l'État du Québec vont cesser de décroître et vont même augmenter. Dans le contexte économique et démographique actuel, c'est une bonne nouvelle. Une moins bonne ? C'est une occasion ratée pour favoriser le développement d'une économie et d'une fiscalité vertes ! (n.b. que l'Allemagne a amorcé ce virage en 1998... et qu'elle en bénéficie aujourd'hui !).

Et il reste plus de trois ans et demie au gouvernement Charest...

2 commentaires:

  1. mon voisin.
    excellents commentaires sur toute la ligne.
    pepedamour

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  2. Personnellement, ce qui me désole, ce n'est pas l'augmentation des revenus du gouvernement, mais plutôt les moyens choisis pour y arriver.

    Comme vous le soulignez, cette contribution-santé de 200$ par adulte payant de l'impôt s'applique de façon uniforme. Que vous gagniez 20 000$ par année ou 150 000$, vous paierez le même montant, la même taxe. Cette mesure affectera assurément le revenu des personnes moins nanties. La progressivité des moyens d'imposition: un concept qui, vraisemblablement, échappe à notre cher gouvernement.

    Bien que ce budget mette le doigt sur certains problèmes (sous-financement de notre système de santé, engorgement des urgences,croissance exponentielle de la dette publique, sous-financement des universités...), il propose toutefois des «solutions» qui ne tiennent tellement, mais tellement pas compte des personnes à faible revenu.

    C'est notamment le cas des augmentations des tarifs d'électricité et des frais de scolarité, mais surtout de cette nouvelle taxe santé, premier pas vers l'implantation d'un ticket modérateur.

    J'invite les lecteurs de ce blogue en désaccord avec le budget des libéraux à la manifestation nationale pour dénoncer les orientations du gouvernement Charest en matière budgétaire. Rendez-vous jeudi à 13 h, au Square Philips à Montréal.

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