Je vous entretiens régulièrement depuis le début de ce blogue à propos d'un certain déclin politique du Québec au sein de l'ensemble canadien.
photo : drapeau écossais
L'Écosse pourrait peut-être nous inspirer une sortie de secours (l'expression est tirée d'un livre de J-F Lisée). En effet, les nationalistes au pouvoir en Écosse (le parlement est né en 1999) envisagent un double référendum pour 2010. Sachant que l'option indépendantiste ne recueille pas une majorité, le 1er ministre écossais, Alex Salmond, adopte une stratégie originale. François Brousseau, dans Le Devoir d'aujourd'hui, la résume ainsi :
«Le premier ministre, Alex Salmond, jadis admirateur de René Lévesque, a rendu publiques, jeudi dernier, les deux questions — pas une, deux — qu'il voudrait poser dans quelques mois aux électeurs d'Écosse. La date n'est pas encore fixée, mais M. Salmond souhaite le 30 novembre, jour de la St. Andrew, fête nationale.
Première observation: le projet du premier ministre, s'il est adopté par la Chambre écossaise, comporte une double approche, qui consiste à demander (1) si les Écossais veulent, de façon générale, «plus de pouvoirs» pour leur Parlement; et (2) s'ils veulent une extension de ces pouvoirs «permettant de rendre possible l'indépendance» [sic]. M. Salmond a dit qu'il ferait campagne pour le «Yes-Yes» (deux fois oui). Mais s'il n'obtenait qu'un «oui» sur deux, il pourrait toujours prétendre à une «demi-victoire».
(...)
Salmond, on le voit, n'est pas dépourvu de sens tactique. Il sait que son option n'a pas, de prime abord, l'appui de la majorité des Écossais, et ne posera pas de question sur une séparation immédiate et effective. Mais il ne recule pas devant les mots, et notamment celui d'«indépendance».
Sur le site Web du gouvernement écossais, on retrouve sa déclaration de jeudi dernier, dans laquelle il dit explicitement: «Je suis convaincu que la prospérité et le développement futurs de notre pays seront servis par une Écosse devenue indépendante.»
La question de l'indépendance de l'Écosse est donc aujourd'hui posée. Mais pas dans un cadre où un «non» entraînerait ipso facto une régression politique de la nation écossaise. Car le principe d'une autonomie accrue d'Édimbourg face à Londres — ils appellent ça «dévolution» — est largement acquis, comme solution de rechange naturelle à la séparation.
Cela ne se passe pas partout comme ça».
En effet, serais-je tenté de dire ! Ici, nos deux référendums sur la souveraineté se sont soldés par des reculs pour le Québec sur le plan politique (ex: rapatriement de 1982 et loi sur la clarté). Les nationalistes écossais ont compris quelque chose d'important : il faut se ménager un espace politique prometteur en cas de défaite. En Écosse, il semble que le Yes à la 1ère question soit quasiment assuré... Donc, indépendante ou pas, l'Écosse serait une nation qui bénéficierait de plus de pouvoirs dans un avenir rapproché.
Et le Québec dans tout ça ?
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