Comme l'an passé, on s'essaye de faire un bilan en ce qui concerne la musique qui tourne dans mes oreilles depuis un an...
Karkwa - Les chemins de verre. Plus doux (trop ?) que les précédents, plus introspectif encore, mais toujours aussi beau et bon, le dernier Karkwa est celui de la consécration pan-canadienne (prix Polaris critiqué dans le ROC parce qu'ils ne connaissent rien à la culture québécoise...). À voir une fois dans sa vie en show !
Neil Young - Le Noise. Mes attentes étaient trop grandes : réunir le vieux Neil et Daniel Lanois, celui qui a présidé à la renaissance de Bob Dylan et au triomphe incroyable de U2. Les albums de Lanois sont pour moi des oeuvres presque toujours magistrales... Et cette collaboration historique s'est faite en deux temps : avant l'accident de moto qui a failli tuer Lanois et après cet accident. Ça s'entend ! Lanois a fait bifurquer sa réalisation vers la distorsion et la réverbération. Le vieux Neil, seul avec sa guitare au son post-grunge, en ressort jeune (Young)... C'est fort ! Et lorsque Neil déplogue sa gutiare, il nous offre de véritable bijoux qui deviendront des classiques comme
Love and War et Peacefull Valey boulevard.
Daniel Bélanger - Nous. Après
L'échec du matériel (quel beau titre, surtout dans le contexte de la crise qui allait suivre !), Daniel Bélanger sort un album plus groove, qui prend du temps à s'immiscer mais qui vieillira très bien. Le talent de Bélanger est ici entouré d'un band qui propulse ses chansons dans une structure moins propre, moins travaillée en quelque sorte, et ce n'est pas un défaut !
Massive Attack - Heligoland. Massive Attack est de retour avec son son cool, légèrement «salon tamisé avec alcool»... On aime.
Jimmy Hunt - Le disque a été trop encensé par la critique, ce qui a fait que la première écoute a été décevante. Mais l'album du chanteur de Chocolat se découvre petit à petit et il est effectivement excellent ! De bonnes mélodies, des textes simples ou alors effacés qui font ressortir une grande qualité sur le plan des arrangements et de la recherche de sons. La structure des tounes demeure toutefois simple, elle aussi. Et le chant un peu en retrait de Jimmy Hunt fait qu'on peut l'imaginer sortir d'un vieux Juke Box dans un
diner avec une serveuse qui nous appelle «mon choux» !
Black Dub - Le dernier projet de Daniel Lanois. L'homme prend du recul (après son accident) au profit d'une chanteuse qui a du SOUL dans la voix ! Mais l'ambiance feutrée et enveloppante de Lanois reste.
Arcade Fire - The Suburbs.
C'est l'album de l'année pour moi ! De belles mélodies, des paroles écrites comme des poèmes simples mais forts évocateurs de l'adolescence dans les banlieues nord-américaines.
Voir ma chronique passée. C'est déjà un classique.
Martin Léon - Les Atomes. C'est le moins fort des albums de Martin Léon selon moi, mais il demeure agréable et s'écoute quand même d'une traite sans trop d'anicroches. Lui aussi, comme Lanois dont il peut évoquer l'atmosphère, a décidé de s'entourer de voix féminines... Ben correct de même !
Radio-Radio - Belmundo Regal. Chargé et décousu, mais léger et sans prétention, Radio-Radio réussit à nous transporter dans un délire chanté en chiac (franglais acadien). Rythmé, entraînant. Joyeux.
Fistfull of Mercy - Réunion improbable de mes deux chanteurs préférés - Ben Harper et Joseph Arthur - avec en bonus le fils de George Harrison, Dhani. Les attentes étaient trop grandes, donc la déception était certaine. Mais ça demeure un bijou de folk beatlesque avec un vieux fond de Crosby, Stills, Nash & Young... J'irai voir en show en 2011, ce sera sans doute meilleur lorsque les gars se connaîtront mieux! Harper et Arthur sont des créateurs boulimiques en perpétuelles transformations, et ce n'est jamais insignifiant.
Mention spéciale aux
12 hommes rapaillés en l'honneur de Gaston Miron. Le 2e album est peut-être moins bon que le 1er, mais il y a là plusieurs perles fabuleuses. Et ça nous fait (re)plonger dans Miron d'une nouvelle façon.