Erykah Badu a semé la controverse avec son dernier vidéoclip dans lequel elle parade nue le long du «dernier trajet» de John F. Kennedy, à Dallas, le 22 novembre 1963.
Le texte à la fin du clip semble évoquer une inquiétude toute actuelle à propos de l'intolérance et de la peur qui peuvent conduire de simples individus à commettre des assassinats...
Le strip-tease d'Erykah Badu
envoyé par Nouvelobs. - Films courts et animations.
mercredi 31 mars 2010
Hillary fait la leçon au Canada.
Un sommet ministériel des pays du G-8 se tenait hier à Gatineau. La Secrétaire d'État amériaine Hillary Clinton en a profité pour sermonner la politique d'aide internationale promue par le gouvernement Harper. En effet, depuis quelques semaines, il y avait une controverse à Ottawa puisque les programmes d'aide du Canada à la santé maternelle dans les pays pauvres mettaient l'accent sur l'accès à l'eau et aux médicaments pour réduire le taux de mortalité des femmes. Les organisations de la droite religieuse avaient d'ailleurs félicité le gouvernement Harper puisqu'il omettait de promouvoir le droit à l'avortement. Les libéraux de Michael Ignatieff ont alors déposé une motion en chambre pour condamner le fait que la contraception et l'avortement semblaient évacués des programmes d'aide aux pays pauvres, mais plusieurs libéraux ont quitté la chambre au moment du vote, d'autres ont voté contre la motion inaugurée par leur propre chef... ce qui a entraîné la défaite de la motion qui aurait autrement passée parce qu'assurée de l'appui des deux autres partis d'opposition - le Bloc et le NPD.
Voilà donc que les USA font la leçon au Canada et affirment que toute politique venant en aide aux femmes et ayant pour but de diminuer le taux de mortalité doit inclure «la contraception, la planification familiale et l'accès légal et sécuritaire à l'avortement».
N'y a-t-il pas là un renversement des perspectives ? Le Canada ne se drapait-il pas dans une certaine hauteur morale récemment en regardant les USA de W. Bush ? Voilà maintenant qu'Hillary Clinton nous rappelle que l'obscurantisme idéologique existe aussi chez nous et surtout qu'il est au pouvoir !
Voilà donc que les USA font la leçon au Canada et affirment que toute politique venant en aide aux femmes et ayant pour but de diminuer le taux de mortalité doit inclure «la contraception, la planification familiale et l'accès légal et sécuritaire à l'avortement».
N'y a-t-il pas là un renversement des perspectives ? Le Canada ne se drapait-il pas dans une certaine hauteur morale récemment en regardant les USA de W. Bush ? Voilà maintenant qu'Hillary Clinton nous rappelle que l'obscurantisme idéologique existe aussi chez nous et surtout qu'il est au pouvoir !
mardi 30 mars 2010
Le budget du Québec (ajoutS)
Réaction plus que mitigée au budget du Québec. Le ministre nous a préparé à une «révolution culturelle», mais on y trouve de vieilles recettes nouvellement apprêtées comme cette contribution-santé qui n'est qu'une hausse d'impôts dédiée à financer la santé... Le problème réside dans le fait que la contribution exigée est uniforme : 200$ par adulte payant de l'impôt. Il aurait été plus équitable d'en faire un impôt progressif. Une «franchise» sur la santé (sorte de ticket-modérateur) est envisagée et là aussi, il risque d'y avoir des effets pervers sur les moins nantis...
La hausse de la TVQ aurait dû être effectuée au moment où le gouvernement Harper diminuait ses points de pourcentages de la TPS. D'autant plus qu'à l'époque, le gouvernement Charest parlait de l'existence d'un déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces. M. Charest avait plutôt décidé de baisser l'impôts des particuliers... pour le reprendre en plus grosses bouchées dans le budget d'aujourd'hui. Il semble qu'il s'agisse de la plus forte hausse des revenus du gouvernement sur 4 ans depuis fort longtemps : on prévoit effectivement que le gouvernement améliorera de 25% ses revenus d'ici les 4 prochaines années...
La hausse des taxes sur l'essence est une bonne nouvelle. Il aurait fallu aller plus loin dans le principe de l'utilisateur-payeur lorsqu'il n'y a pas d'impact négatif sur les plus démunis. Par exemple :
Par contre, la réplique des partis d'opposition est pauvre. Pauline Marois critique «l'impôts Charest», mais elle offre peu d'alternatives concrètes et crédibles : elle aurait pu au moins reconnaître qu'il était tout-de-même nécessaire d'augmenter les revenus ! Mais non elle a préféré sortir le vieil adage populiste du gouvernement qui va chercher «dans nos poches» notre argent plutôt que de couper dans ses dépenses... Vaut-il la peine d'aborder la réplique de François Bonnardel, de l'ADQ ?
Un bilan ? Les revenus de l'État du Québec vont cesser de décroître et vont même augmenter. Dans le contexte économique et démographique actuel, c'est une bonne nouvelle. Une moins bonne ? C'est une occasion ratée pour favoriser le développement d'une économie et d'une fiscalité vertes ! (n.b. que l'Allemagne a amorcé ce virage en 1998... et qu'elle en bénéficie aujourd'hui !).
Et il reste plus de trois ans et demie au gouvernement Charest...
La hausse de la TVQ aurait dû être effectuée au moment où le gouvernement Harper diminuait ses points de pourcentages de la TPS. D'autant plus qu'à l'époque, le gouvernement Charest parlait de l'existence d'un déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces. M. Charest avait plutôt décidé de baisser l'impôts des particuliers... pour le reprendre en plus grosses bouchées dans le budget d'aujourd'hui. Il semble qu'il s'agisse de la plus forte hausse des revenus du gouvernement sur 4 ans depuis fort longtemps : on prévoit effectivement que le gouvernement améliorera de 25% ses revenus d'ici les 4 prochaines années...
La hausse des taxes sur l'essence est une bonne nouvelle. Il aurait fallu aller plus loin dans le principe de l'utilisateur-payeur lorsqu'il n'y a pas d'impact négatif sur les plus démunis. Par exemple :
- rétablir les péages sur les routes et sur les ponts accédant à Montréal;
- une taxe à l'échec aux études supérieures ou encore une bourse pour ceux qui diplôment dans les temps requis !
- de vraies redevances minières ainsi que sur l'eau - ce qui a été annoncé dans le budget semble plutôt symbolique... disons que l'effort demandé aux entreprises en ce qui concerne l'exploitation des ressources naturelles doit lui aussi reposer sur ce bon vieux principe de l'utilisateur-payeur et que l'effort aurait donc pu être plus grand !
- pourquoi pas taxer les «primes» des dirigeants ?
Par contre, la réplique des partis d'opposition est pauvre. Pauline Marois critique «l'impôts Charest», mais elle offre peu d'alternatives concrètes et crédibles : elle aurait pu au moins reconnaître qu'il était tout-de-même nécessaire d'augmenter les revenus ! Mais non elle a préféré sortir le vieil adage populiste du gouvernement qui va chercher «dans nos poches» notre argent plutôt que de couper dans ses dépenses... Vaut-il la peine d'aborder la réplique de François Bonnardel, de l'ADQ ?
Un bilan ? Les revenus de l'État du Québec vont cesser de décroître et vont même augmenter. Dans le contexte économique et démographique actuel, c'est une bonne nouvelle. Une moins bonne ? C'est une occasion ratée pour favoriser le développement d'une économie et d'une fiscalité vertes ! (n.b. que l'Allemagne a amorcé ce virage en 1998... et qu'elle en bénéficie aujourd'hui !).
Et il reste plus de trois ans et demie au gouvernement Charest...
Régis Labeaume : les excès d'un style.
Régis Labeaume a mis fin au contrat entre la ville de Québec et le «conseiller en marketing» Clothaire Rapaille. Ce dernier semble avoir été mis à nu par Infoman et par un article du journal Le Soleil où on dévoilait les nombreuses fabulations, exagérations, omissions et impossibilités historiques (il disait entre autres avoir été bercé par le chant de Félix Leclerc durant la 2e guerre mondiale alors que Félix a endisqué pour la 1ère fois en 1951...) dans le discours et le c.v. de M. Rapaille.
J'avoue observer avec une certaine admiration le style et la personnalité du Maire Labeaume, qui a fortement contribué à donner un souffle à sa ville, et qui a compris que la culture doit être un pôle d'attraction fondamental. Mais on découvre aujourd'hui avec cette «affaire» que le bonhomme, impulsif, direct, au franc-parler souvent déstabilisant, peut aussi déraper et devenir méprisant et autoritaire. En conférence de presse hier pour annoncer l'annulation du contrat, il a invectivé la journaliste du Devoir Isabelle Porter (en la prénommant) et en la traitant de «colonisée»...
Régis Labeaume, qui bénéficie d'une popularité proche de celle de Vladimir Poutine (!) et d'une très faible opposition (2 conseillers municipaux) vient peut-être de frapper son 1er mur, et il en est le seul responsable.
J'avoue observer avec une certaine admiration le style et la personnalité du Maire Labeaume, qui a fortement contribué à donner un souffle à sa ville, et qui a compris que la culture doit être un pôle d'attraction fondamental. Mais on découvre aujourd'hui avec cette «affaire» que le bonhomme, impulsif, direct, au franc-parler souvent déstabilisant, peut aussi déraper et devenir méprisant et autoritaire. En conférence de presse hier pour annoncer l'annulation du contrat, il a invectivé la journaliste du Devoir Isabelle Porter (en la prénommant) et en la traitant de «colonisée»...
Régis Labeaume, qui bénéficie d'une popularité proche de celle de Vladimir Poutine (!) et d'une très faible opposition (2 conseillers municipaux) vient peut-être de frapper son 1er mur, et il en est le seul responsable.
lundi 29 mars 2010
Xavier Dolan et l'éloquence.
Le Gala des Jutra (prix du cinéma québécois) a récompensé hier J'ai tué ma mère de Xavier Dolan par plusieurs prix, incluant meilleur scénario, meilleure actrice (Anne Dorval) et meilleur film. Le jeune cinéaste a remercié le public tout en écorchant le système de financement de notre industrie cinématographique qualifiant ce dernier «de bien intentionné mais souvent mercantile, et imposant aux spectateurs et à l’industrie des standards qui sous-estiment notre intelligence et effacent notre identité. »
Voilà qui fait du bien à entendre - j'en parlais ici - et c'est crédible venant de lui, puisqu'il a connu un succès international pendant que les fonds gouvernementaux (fédéraux) lui faisaient défaut...
Voilà qui fait du bien à entendre - j'en parlais ici - et c'est crédible venant de lui, puisqu'il a connu un succès international pendant que les fonds gouvernementaux (fédéraux) lui faisaient défaut...
Le problème de crédibilité de la Ligue arabe.
La Ligue arabe appelle au gel immédiat de la colonisation israélienne dans les territoires occupés avant toute relance du processus de paix avec Israël. Cette organisation regroupant plus d'une vingtaine de pays arabes était accueillie cette fin de semaine dans la Libye du colonel Kadhafi, cet homme fort nouvellement fréquentable pour l'Occident.
La Ligue arabe a déjà proposé en 2003 un plan de paix basé sur la Résolution 242 de l'ONU (adoptée en 1967) et fondé sur «la paix en échange de territoires» : la restitution par Israël des territoires conquis en '67 (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-est - et même l'idée de séparer les négos sur le statut du Golan pris à la Syrie...) en échange de la pleine reconnaissance d'Israël par les pays voisins... Le discours est donc positif, c'est le manque de crédibilité des pays arabes qui pose problème ! Avant de poser des conditions, les pays de la Ligue arabe devraient démontrer leur bonne foi en s'engageant par exemple à rompre les circuits qui financent le terrorisme international; en promettant de ne plus entretenir l'hostilité voire la haine envers l'État juif; en signifiant également leur engagement à soutenir et à participer - avec Israël - à l'intégration et aux compensations pour les millions de réfugiés palestiniens qui ne pourront évidemment pas en grand nombre, réintégrer leurs terres d'origine...
Sans geste concret et porteur, Israël aura raison de se méfier... Mais si la Ligue arabe se commettait véritablement, elle augmenterait fortement la pression sur Israël, ce qui pourrait contribuer à affaiblir le radicalisme du gouvernement israélien actuel, voire même favoriser l'arrivée de leaders plus pragmatiques au sein de la coalition gouvernementale israélienne (Tzipi Livni de Kadima apparaît comme la personne la plus «crédible» dans l'immédiat, son parti détenant le plus grand nombre de siège au Parlement...).
La conjoncture est «bonne» : c'est là qu'on verra si l'administration Obama est capable de forcer l'allié israélien à négocier et à adopter une position plus conciliante, tout en enjoignant les pays arabes et le leadership palestinien à proclamer haut et fort qu'ils abandonnent toutes véllléités d'anéantir ou de nuire au droit à la sécurité d'Israël sur son territoire - territoire dont les limites seraient par contre déterminées par voie de négociation et non unilatéralement comme les différents gouvernements israéliens nous ont habitués à le faire depuis 1967 !
La Ligue arabe a déjà proposé en 2003 un plan de paix basé sur la Résolution 242 de l'ONU (adoptée en 1967) et fondé sur «la paix en échange de territoires» : la restitution par Israël des territoires conquis en '67 (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-est - et même l'idée de séparer les négos sur le statut du Golan pris à la Syrie...) en échange de la pleine reconnaissance d'Israël par les pays voisins... Le discours est donc positif, c'est le manque de crédibilité des pays arabes qui pose problème ! Avant de poser des conditions, les pays de la Ligue arabe devraient démontrer leur bonne foi en s'engageant par exemple à rompre les circuits qui financent le terrorisme international; en promettant de ne plus entretenir l'hostilité voire la haine envers l'État juif; en signifiant également leur engagement à soutenir et à participer - avec Israël - à l'intégration et aux compensations pour les millions de réfugiés palestiniens qui ne pourront évidemment pas en grand nombre, réintégrer leurs terres d'origine...
Sans geste concret et porteur, Israël aura raison de se méfier... Mais si la Ligue arabe se commettait véritablement, elle augmenterait fortement la pression sur Israël, ce qui pourrait contribuer à affaiblir le radicalisme du gouvernement israélien actuel, voire même favoriser l'arrivée de leaders plus pragmatiques au sein de la coalition gouvernementale israélienne (Tzipi Livni de Kadima apparaît comme la personne la plus «crédible» dans l'immédiat, son parti détenant le plus grand nombre de siège au Parlement...).
La conjoncture est «bonne» : c'est là qu'on verra si l'administration Obama est capable de forcer l'allié israélien à négocier et à adopter une position plus conciliante, tout en enjoignant les pays arabes et le leadership palestinien à proclamer haut et fort qu'ils abandonnent toutes véllléités d'anéantir ou de nuire au droit à la sécurité d'Israël sur son territoire - territoire dont les limites seraient par contre déterminées par voie de négociation et non unilatéralement comme les différents gouvernements israéliens nous ont habitués à le faire depuis 1967 !
dimanche 28 mars 2010
Atmosphère malsaine aux USA.
Les opposants à la réforme de la santé adoptée par le Congrès la semaine dernière basculent dans un discours dangereux, irresponsable et profondément malsain. Plusieurs affiches circulent et dénoncent un Président Obama comme socialiste, fasciste, islamiste, anti-israélien, etc. (comme si on pouvait être tout à la fois ces choses...). En tout cas, ils dressent le portrait d'un traitre à la présidence des USA. La comète politique Sarah Palin a même envoyé un message à ses partisans : «Dont' retreat, RELOAD !» ...
J'étais en Israël en 1994, en pleine période d'espoir de paix entre Israéliens et Palestiniens. L'Autorité palestinienne naissante prenait le contrôle de la ville de Jéricho en Cisjordanie et de la bande de Gaza. Le processus d'Oslo envisageait «la paix par petits pas» : étape par étape, les questions en litige se résolveraient et l'aboutissement du processus reposerait sur la solution des deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité... Pourquoi j'évoque cette effervescence de la décennie 1990 ? Parce qu'au même moment où plusieurs Israéliens et Palestiniens envisageaient la possibilité d'un avenir plus positif dans la région, une frange radicale se mobilisait et affichait des photos de Yitzhak Rabin avec la moustache hitlérienne, le traitant de «traître à la nation» puisqu'il voulait faire la paix avec des «terroristes»... Benyamin Netanyahou était un de ceux qui, dans la classe politique israélienne, diabolisait Rabin à l'époque !
Comme Sarah Palin et les leaders du mouvement Tea Party aujourd'hui, le discours anti-réforme aux USA engendre une atmosphère malsaine qui ressemble dangereusement à celle qui a précédé l'assassinat de Rabin en 1995. Aujourd'hui en Israël, un mouvement de soutien à l'assassin existe encore et ils tiennent toujours ce discours : il fallait «à tout prix» arrêter ce Premier ministre qui allait «trahir» le projet du Grand Israël !
Ceux qui présentent Obama comme un «traître» et qui affirment que la réforme est anti-patriotique créent cet espace discursif légitimant l'assassinat d'Obama, présentant cet acte comme en droite ligne avec les idéaux de la révolution : ils disent implicitement que tuer le Président peut-être considéré comme un acte héroïque !
J'ai peur !
J'étais en Israël en 1994, en pleine période d'espoir de paix entre Israéliens et Palestiniens. L'Autorité palestinienne naissante prenait le contrôle de la ville de Jéricho en Cisjordanie et de la bande de Gaza. Le processus d'Oslo envisageait «la paix par petits pas» : étape par étape, les questions en litige se résolveraient et l'aboutissement du processus reposerait sur la solution des deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité... Pourquoi j'évoque cette effervescence de la décennie 1990 ? Parce qu'au même moment où plusieurs Israéliens et Palestiniens envisageaient la possibilité d'un avenir plus positif dans la région, une frange radicale se mobilisait et affichait des photos de Yitzhak Rabin avec la moustache hitlérienne, le traitant de «traître à la nation» puisqu'il voulait faire la paix avec des «terroristes»... Benyamin Netanyahou était un de ceux qui, dans la classe politique israélienne, diabolisait Rabin à l'époque !
Comme Sarah Palin et les leaders du mouvement Tea Party aujourd'hui, le discours anti-réforme aux USA engendre une atmosphère malsaine qui ressemble dangereusement à celle qui a précédé l'assassinat de Rabin en 1995. Aujourd'hui en Israël, un mouvement de soutien à l'assassin existe encore et ils tiennent toujours ce discours : il fallait «à tout prix» arrêter ce Premier ministre qui allait «trahir» le projet du Grand Israël !
Ceux qui présentent Obama comme un «traître» et qui affirment que la réforme est anti-patriotique créent cet espace discursif légitimant l'assassinat d'Obama, présentant cet acte comme en droite ligne avec les idéaux de la révolution : ils disent implicitement que tuer le Président peut-être considéré comme un acte héroïque !
J'ai peur !
vendredi 26 mars 2010
Combat des livres : tradition vs modernité.
Le combat des livres débouche sur un combat fort pertinent dans le contexte actuel : les finalistes sont Le Survenant de Germaine Guèvremont et L'énigme du retour de Dany Lafferrière.
Je ne suis pas encore en mesure de juger du meilleur livre, j'ai écris ici sur le choix audacieux et judicieux du Survenant. Mais il est peut-être révélateur que ce jeu littéraire aboutisse sur un combat apparent entre tradition (Le Survenant est un classique de notre littérature) et modernité (Dany Lafferrière est la principale figure de notre modernité littéraire actuelle).
Nos grands débats identitaires des derniers mois sur la laïcité et le rapport à l'immigrant dans une société à l'identité fragile ou insécure se réflètent dans ces deux livres...
Je ne suis pas encore en mesure de juger du meilleur livre, j'ai écris ici sur le choix audacieux et judicieux du Survenant. Mais il est peut-être révélateur que ce jeu littéraire aboutisse sur un combat apparent entre tradition (Le Survenant est un classique de notre littérature) et modernité (Dany Lafferrière est la principale figure de notre modernité littéraire actuelle).
Nos grands débats identitaires des derniers mois sur la laïcité et le rapport à l'immigrant dans une société à l'identité fragile ou insécure se réflètent dans ces deux livres...
[Karkwa] : Les chemins de verre.
Le prochain album de [Karkwa] sort le 30 mars. Si vous ne connaissez pas encore ce band, probablement l'un des meilleurs actuellement au Canada et même dans la francophonie, il faudrait actualiser vos connaissances !
Louis-Jean Cormier, son chanteur et guitariste a un talent indéniable, une voix claire et puissante et ses textes alambiqués ne sont pas anodins, ils révèlent une profondeur réelle et une poésie simple et recherchée à la fois. François Lafontaine, le clavieriste du groupe est un mélodiste et compositeur de talent (et une bête de scène !). Le reste du band - un bassiste, un batteur et un percusionniste - fournit une section rythmique fort impressionnante qu'il vous faut voir un jour ou l'autre sur scène. Les shows de [Karkwa], ce ne sont jamais des reprises des différents albums entrecoupées d'applaudissements : ce sont plutôt des relectures souvent plus rock de leurs chansons.
En attendant mardi prochain, régalez-vous :
Louis-Jean Cormier, son chanteur et guitariste a un talent indéniable, une voix claire et puissante et ses textes alambiqués ne sont pas anodins, ils révèlent une profondeur réelle et une poésie simple et recherchée à la fois. François Lafontaine, le clavieriste du groupe est un mélodiste et compositeur de talent (et une bête de scène !). Le reste du band - un bassiste, un batteur et un percusionniste - fournit une section rythmique fort impressionnante qu'il vous faut voir un jour ou l'autre sur scène. Les shows de [Karkwa], ce ne sont jamais des reprises des différents albums entrecoupées d'applaudissements : ce sont plutôt des relectures souvent plus rock de leurs chansons.
En attendant mardi prochain, régalez-vous :
jeudi 25 mars 2010
Le verdict.
Je dois vous témoigner d'une inquiétude et d'une déception appréhendées. La programmation d'été de Radio-Canada annonce une nouvelle émission animée par Véronique Cloutier intitulée Le Verdict. Le concept implique des personnalités, comme Guy A. Lepage, Janette Bertrand, Ginette Reno et Pauline Marois, «qui viendront commenter des sondages d'opinion sur leur image, leur carrière ou sur des sujets d'actualité qui leur tiennent à coeur».
L'inquiétude : encore une fois, la tyrannie des sondages vient nous envahir, mais cette fois, elle va au-delà de la politique. Les invités qui défileront seront confrontés à une sorte de tribunal populaire qui leur dira qu'est-ce que le «bon peuple» pense d'eux. Ne trouvez-vous pas que notre société engendre déjà une forte pression vers le conformisme ? Dans cette émission, les sondages - orchestrés par la firme CROP qui ne nous a pas toujours impressionné par sa rigueur... - se présenteront aux invités comme un verdict auquel ils devront réagir. Pensez-vous qu'ils diront: «Je m'en fou de ce que pensent les gens !» Mais non, ils devront plier l'échine et dire que le peuple a raison, toujours, et se justifier pour éviter de mettre à jour leur suffisance...
La déception appréhendée : J'aime Véronique Cloutier (l'animatrice dynamique et efficace) et le concepteur de l'émission Louis Morissette (son émission C.A. est intelligente et divertissante) et je suis déçu qu'ils se soient tous deux embarqués dans ce programme qui ajoute à notre dérive contemporaine du culte de l'opinion (les opinions sont souvent non-fondées et basées sur de simples perceptions ou préjugés alors que les idées reposent sur un cheminement : des lectures, une expérience, une pensée !)
Mais avant de juger sévèrement le résultat, attendons tout-de-même de voir !
L'inquiétude : encore une fois, la tyrannie des sondages vient nous envahir, mais cette fois, elle va au-delà de la politique. Les invités qui défileront seront confrontés à une sorte de tribunal populaire qui leur dira qu'est-ce que le «bon peuple» pense d'eux. Ne trouvez-vous pas que notre société engendre déjà une forte pression vers le conformisme ? Dans cette émission, les sondages - orchestrés par la firme CROP qui ne nous a pas toujours impressionné par sa rigueur... - se présenteront aux invités comme un verdict auquel ils devront réagir. Pensez-vous qu'ils diront: «Je m'en fou de ce que pensent les gens !» Mais non, ils devront plier l'échine et dire que le peuple a raison, toujours, et se justifier pour éviter de mettre à jour leur suffisance...
La déception appréhendée : J'aime Véronique Cloutier (l'animatrice dynamique et efficace) et le concepteur de l'émission Louis Morissette (son émission C.A. est intelligente et divertissante) et je suis déçu qu'ils se soient tous deux embarqués dans ce programme qui ajoute à notre dérive contemporaine du culte de l'opinion (les opinions sont souvent non-fondées et basées sur de simples perceptions ou préjugés alors que les idées reposent sur un cheminement : des lectures, une expérience, une pensée !)
Mais avant de juger sévèrement le résultat, attendons tout-de-même de voir !
mercredi 24 mars 2010
Spirale d'intolérance.
Nous avons assisté à une spirale d'intolérance un peu niaiseuse à l'Université d'Ottawa hier. La commentatrice ultra-conservatrice Ann Coulter était invitée à prononcer une conférence dans l'enceinte de l'Université, mais des manifestants bruyants et potentiellement menaçants à son égard ont empêché la conférence d'avoir lieu. Je n'ai pas beaucoup de sympathies pour Ann Coulter qui tient régulièrement des propos diffamatoires, voire haineux et intolérants à l'égard du monde mulsulman, des minorités ou même des Canadiens (voir le lien ci-haut).
Le vice-recteur de l'université d'Ottawa - François Houle - lui avait d'ailleurs adressé un avertissement par le biais d'une lettre publique, lui rappelant que le Canada avait une conception un peu plus restrictive de la liberté d'expression et qu'elle devait donc en tenir compte pour éviter des poursuites judiciaires. Il semble que son avertissement (que je ne considérais pas problématique en soit) ait eu pour effet de mobiliser une frange plus radicale du mouvement étudiant ontarien qui a cherché à empêcher la tenue de la conférence de Mme Coulter.
Cet événement soulève le bon vieux problème de l'intolérance... Quoi faire avec ceux qui tiennent des propos intolérants ? Le vice-recteur de l'Université d'Ottawa avait adopté un ton mesuré et a simplement averti Ann Coulter des conséquences potentielles d'un discours favorisant l'intolérance. Ceux qui ont empêché la tenue de la conférence se sont montrés intolérants avant même que Mme Coulter puisse prononcer sa conférence !
Il aurait sans doute mieux vallu laisser Mme Coulter tenir sa conférence plutôt que de l'empêcher et de faire montre d'intolérance à son égard... Après tout, si celle-ci avait tenu des propos problématiques, le droit canadien aurait pu la rappeler à l'ordre.
Reste que la limite à la tolérance demeure une problématique fondamentale en politique et John Locke (1632-1704), père du libéralisme contemporain, disait justement que cette limite était l'intolérance : selon lui, ultimement, il ne faudrait pas tolérer les intolérants.
Le vice-recteur de l'université d'Ottawa - François Houle - lui avait d'ailleurs adressé un avertissement par le biais d'une lettre publique, lui rappelant que le Canada avait une conception un peu plus restrictive de la liberté d'expression et qu'elle devait donc en tenir compte pour éviter des poursuites judiciaires. Il semble que son avertissement (que je ne considérais pas problématique en soit) ait eu pour effet de mobiliser une frange plus radicale du mouvement étudiant ontarien qui a cherché à empêcher la tenue de la conférence de Mme Coulter.
Cet événement soulève le bon vieux problème de l'intolérance... Quoi faire avec ceux qui tiennent des propos intolérants ? Le vice-recteur de l'Université d'Ottawa avait adopté un ton mesuré et a simplement averti Ann Coulter des conséquences potentielles d'un discours favorisant l'intolérance. Ceux qui ont empêché la tenue de la conférence se sont montrés intolérants avant même que Mme Coulter puisse prononcer sa conférence !
Il aurait sans doute mieux vallu laisser Mme Coulter tenir sa conférence plutôt que de l'empêcher et de faire montre d'intolérance à son égard... Après tout, si celle-ci avait tenu des propos problématiques, le droit canadien aurait pu la rappeler à l'ordre.
Reste que la limite à la tolérance demeure une problématique fondamentale en politique et John Locke (1632-1704), père du libéralisme contemporain, disait justement que cette limite était l'intolérance : selon lui, ultimement, il ne faudrait pas tolérer les intolérants.
mardi 23 mars 2010
Israël-Palestine : un déblocage ?
Il se passe peut-être quelque chose dans le merveilleux monde de la politique au Proche-Orient. Hillary Clinton a tenu hier des propos similaires à ceux de James Baker en 1991 devant l'AIPAC, le principal lobby pro-israélien aux USA. James Baker était le Secrétaire d'État de George H. Bush (papa Bush) et il a fortement contribué à lancer ce qu'il a été convenu d'appeler le processus d'Oslo, c-à-dire le processus de paix entre Israël et les Palestiniens qui s'est échelonné sur toute la décennie 1990.
En appelant Israël à faire des «choix difficiles mais nécessaires», Hillary Clinton rappelait le ton ferme de James Baker, qui avait même menacé de suspendre l'aide économique des USA à l'allié israélien si celui-ci faisait la sourde-oreille...
Je vous disais ici combien la donne peut changer si tant est que le leadership américain prend conscience du danger posé par la politique expansioniste (sic) de l'État israélien. Je ne suis plus le seul à le penser. Le général David Petraeus, l'un des plus haut-gradés de l'armée américaine, vient de formuler ses préoccupations à l'égard de la politique israélienne et des difficultés qu'elle pose pour la sécurité des USA ainsi que pour le succès éventuel des missions de l'armée états-unienne en Irak et en Afghanistan :
«(...) America's best known general, David Petraeus, has, in the words of one commentator, "discovered the Holy Land". And it's bothering him.
In a statement to the Senate's Armed Services Committee this week, he said that a perception of American favouritism for Israel was fomenting anti-American sentiment. Hardly a novel observation but for the most influential general of recent times to say, publicly, that his job, in Iraq and Afghanistan, is not being helped, that American lives are being endangered, by the widespread bitterness engendered by an unresolved Arab-Israeli conflict... Now that is highly unusual».
Et comme plusieurs le disent, le Pentagone est LE lobby le plus influent aux USA... source
En appelant Israël à faire des «choix difficiles mais nécessaires», Hillary Clinton rappelait le ton ferme de James Baker, qui avait même menacé de suspendre l'aide économique des USA à l'allié israélien si celui-ci faisait la sourde-oreille...
Je vous disais ici combien la donne peut changer si tant est que le leadership américain prend conscience du danger posé par la politique expansioniste (sic) de l'État israélien. Je ne suis plus le seul à le penser. Le général David Petraeus, l'un des plus haut-gradés de l'armée américaine, vient de formuler ses préoccupations à l'égard de la politique israélienne et des difficultés qu'elle pose pour la sécurité des USA ainsi que pour le succès éventuel des missions de l'armée états-unienne en Irak et en Afghanistan :
«(...) America's best known general, David Petraeus, has, in the words of one commentator, "discovered the Holy Land". And it's bothering him.
In a statement to the Senate's Armed Services Committee this week, he said that a perception of American favouritism for Israel was fomenting anti-American sentiment. Hardly a novel observation but for the most influential general of recent times to say, publicly, that his job, in Iraq and Afghanistan, is not being helped, that American lives are being endangered, by the widespread bitterness engendered by an unresolved Arab-Israeli conflict... Now that is highly unusual».
Et comme plusieurs le disent, le Pentagone est LE lobby le plus influent aux USA... source
lundi 22 mars 2010
Obama : pari gagné !
Barack Obama a gagné son pari de faire adopter une réforme majeure du système d'assurance-maladie - probablement une des plus importantes réformes sociales aux USA depuis 50 ans - avant la fin du mois de mars. 7 votes: voilà ce qui a fait pencher la balance au sein de la Chambre des Représentants, une des deux chambres du Congrès des USA, l'autre étant le Sénat. Le système américain est tel que tous les projets de loi doivent être adoptés par les deux chambres et par le Pérsident pour pouvoir entrer en vigueur.
C'est une victoire pour le Président puisque les changements qu'il promettait en campagne électorale n'avaient pas vraiment pris forme de façon concrète depuis son entrée en fonction, sinon que sur le plan du discours et de l'image. Voilà (enfin) du contenu. Le succès est d'autant plus important que les opposants à la réforme ont été bruyants, démagogiques et forts mobilisés depuis des mois. Ils ont fait de l'opposition à la réforme un véritable symbole de la force de leur mouvement (on les appelle les Tea partyers, puisqu'ils se réclament des véritables idéaux de la révolution américaine de 1776).
Chose certaine, Barack Obama a démontré son pragmatisme : l'option publique qu'il privilégiait a été abandonnée devant l'ampleur de la peur suscitée par son projet, mais il a réussit à améliorer la vie de plus de 30 millions de citoyens qui n'avaient pas d'assurance en plus de poser plusieurs restrictions aux compagnies d'assurance privées qui refusaient d'assurer les citoyens à risque. Ces succès serviront le Parti démocrate lors des élections de mi-mandat (les 435 Représentants tombent en élection en novembre 2010 ainsi que le tiers des Sénateurs) dont la campagne est déjà amorcée ! Le paradoxe est que la crise économique a peut-être favorisé le projet du Président puisque plusieurs Américains ayant perdu leur emploi ont perdu du coup leur assurance...
Maintenant, il faut qu'Obama tire une leçon de cette victoire à l'arrachée : il a trop longtemps négligé l'extraordinaire mouvement populaire qui l'avait porté à la présidence. Le Président Obama s'en était remis aux caciques du Parti démocrates et aux élus du Congrès pour faire adopter sa réforme, il avait jusqu'ici mis de côté les militants et la base populaire qui est à l'origine de son ascension. Ces gens étaient sur le point de le lâcher puisque démobilisés. Il est maintenant possible de les récupérer pour s'assurer que le Congrès demeure favorable au Président... À suivre.
C'est une victoire pour le Président puisque les changements qu'il promettait en campagne électorale n'avaient pas vraiment pris forme de façon concrète depuis son entrée en fonction, sinon que sur le plan du discours et de l'image. Voilà (enfin) du contenu. Le succès est d'autant plus important que les opposants à la réforme ont été bruyants, démagogiques et forts mobilisés depuis des mois. Ils ont fait de l'opposition à la réforme un véritable symbole de la force de leur mouvement (on les appelle les Tea partyers, puisqu'ils se réclament des véritables idéaux de la révolution américaine de 1776).
Chose certaine, Barack Obama a démontré son pragmatisme : l'option publique qu'il privilégiait a été abandonnée devant l'ampleur de la peur suscitée par son projet, mais il a réussit à améliorer la vie de plus de 30 millions de citoyens qui n'avaient pas d'assurance en plus de poser plusieurs restrictions aux compagnies d'assurance privées qui refusaient d'assurer les citoyens à risque. Ces succès serviront le Parti démocrate lors des élections de mi-mandat (les 435 Représentants tombent en élection en novembre 2010 ainsi que le tiers des Sénateurs) dont la campagne est déjà amorcée ! Le paradoxe est que la crise économique a peut-être favorisé le projet du Président puisque plusieurs Américains ayant perdu leur emploi ont perdu du coup leur assurance...
Maintenant, il faut qu'Obama tire une leçon de cette victoire à l'arrachée : il a trop longtemps négligé l'extraordinaire mouvement populaire qui l'avait porté à la présidence. Le Président Obama s'en était remis aux caciques du Parti démocrates et aux élus du Congrès pour faire adopter sa réforme, il avait jusqu'ici mis de côté les militants et la base populaire qui est à l'origine de son ascension. Ces gens étaient sur le point de le lâcher puisque démobilisés. Il est maintenant possible de les récupérer pour s'assurer que le Congrès demeure favorable au Président... À suivre.
vendredi 19 mars 2010
La censure pour l'échafaud.
Histoire de répliquer au Quebec bashing que j'évoquais hier...
Voici la réponse offerte par Loco Locass (lire le texte de la chanson ci-bas).
Voici la réponse offerte par Loco Locass (lire le texte de la chanson ci-bas).
La censure pour l'échafaud, de Loco Locass :
À l'affût des fumisteries, de mes funestes et fumeuses affinités avec les régimes honnis
J'affûte mes flûtes et réfute le « vous fûtes ceci »
Me méfie des « vous fites fi des juifs pis des fifs ici
De tout ce qui s'différencie
Que s'il eut fallu qu'il y eut des fours ici
Vous en auriez fait, pour sûr, du poulet frit
En fait, vous êtes, tous autant que vous êtes, ici, des fous
Des groupies de l'abbé Groulx pis de Jean-Louis Roux… »
Si on les écoute, y
Faut autodafer tout ce qui nous fait honte à leurs yeux de pontifes
Qui réclament sacrifice, sur un autel apocryphe
L'holocauste de nos désirs travestis en vices
En tares, en atavismes
Y veulent voir notre passé brûler vif
Tuer dans l'œuf l'avenir qui s'y niche
J'vérifie, j'lis pis j'trouve que j'ai l'dos large en estifi
On nous mystifie
À la fin des années folles, l'hystérie fut fort bien répartie, merci
Mais qui m'a dit qu'ignorance et amnésie donnent carte blanche à toute hypocrisie ?
Ainsi, si Céline est antisémite pis qu'icitte on est franco
Ipso facto on se mérite le titre d'ostie de fachos
Tout ça m'irrite, surtout qu'on oublie vite qu'en Ontario
Les plages un jour furent interdites aux Juifs, aux chiens, pis aux négros
Dans l'ordre, pis texto
Si j'le dis, c'est que je suis moi-même un nègre mais blanchi à la chaux
Tandis que McGill les contingentait au bachot
On faisait du textile avec les cheveux des juifs à Dachau
Un matériau, comme les arbres de la Daishowa
C'est ça la Shoa, chose, so watch out avec les mots
Tu me laisses pas d'autre choix, toi
Que d'envoyer la censure pour l'échafaud
Histoire d'horreur, mémoire poreuse
Nous n'osons même plus nous nommer nous-mêmes, nous nous nions
Mais moi ! Mais moi !
Histoire d'honneur, mémoire porteuse
Ô toi, KKKanada
Qui me garoche des roches de reproches louches
Dès que je me rapproche des racines de ma souche
Pis qui achoppe sur la lâcheté de mon cache-cache
Pendant que l'Axe inondait le monde de bombes H
Sache
Que le père de mon père a mis son gun
Au service de l'Hexagone
Fier comme un coq, Jean-Rock pis sa gang de damned Canucks
On pouvait s'y fier pour dénazifier l'Europe
J't'le dis : en Normandie, y'avait plus de francos
Que de Québécois qui appuyaient Franco
Mais on n'était pas purs pour autant, peu s'en faut
Dissimulés sous les soutanes charlatanes
Saoulés par la face cachée du chanoine
Icitte on n'a pas été vites vites
À voir la fumée d'Auschwitz
Mea maxima culpa pour tous les potes qui portent la kippa
Quant à toi, KKKanada
Pourfendeur de francophones
Meurtrier de Métis
Assassin d'autochtones
À quand les excuses à la Commission des droits de la personne ?
Personne n'aime se faire traiter de facho
Fa'que la prochaine fois que l'envie te prend, retiens tes chevaux
Watch out avec les mots, sinon presto
J'te renvoie la censure pour l'échafaud
Histoire d'horreur, mémoire poreuse
Nous n'osons même plus nous nommer nous-mêmes, nous nous nions
Mais moi ! Mais moi !
Histoire d'honneur, mémoire porteuse
C'qui m'faich, c'est qu'on fish, on mord à l'hameçon
On s'empêche en pêchant par excès de contrition
On s'flagelle, lave à l'eau de Javel
Une tache originelle pas mal imaginaire
On fouille dans nos selles, on cherche la vache folle
On s'fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude, jusqu'à l'aiselle
Quels imbéciles !
On n'voit plus les barbelés qui auréolent nos cervelles serviles
Tandis qu'on dit à Normand Lester de s'taire
On se sert des délétères thèses d'Esther Delisle
Pis des délires de Mordecai Richler
Pour nous garder des dérives totalitaires
Nous n'osons même plus nous nommer nous-mêmes
Nous nous nions
Nous ne sommes plus que pour la honte ou la peur
La trouille nous coupe les couilles, brouille les communications
Le premier qui s'mouille risque l'excommunication
C'est un comble de colonisation
Quand un chef péquiste effrayé d'être fiché fasciste
Sombre dans la délation
Devient mouchard en voulant faire le beau
Quand un premier ministre vire capot
Il était une fois l'affaire Michaud
C'est sûr ça fait mal, oui, mais peu me chaut
Quand j'envoie la censure pour l'échafaud
Histoire d'horreur, mémoire poreuse
Nous n'osons même plus nous nommer nous-mêmes, nous nous nions
Mais moi ! Mais moi !
Histoire d'honneur, mémoire porteuse.
jeudi 18 mars 2010
Un nouvel épisode de Quebec bashing ?
Vous souvenez-vous de Brockville ? Des Ontariens piétinent le drapeau du Québec et affichent leur mépris à notre égard sur les ondes de la télévision, sans gêne... À la même époque, plusieurs villes ontariennes se proclament unilingues anglaises pour protester contre l'invocation par le gouvernement Bourassa de la clause dérogatoire pour maintenir l'affichage français à l'extérieur des commerces (loi 178). Les journaux de Toronto (particulièrement le National post, sous la plume de Diane Francis) discouraient à l'époque de l'illibéralité de la culture québécoise : nous serions intolérants et anti-démocratiques de nature, c'est la Conquête de 1760 qui nous auraient civilisé...
Ce discours réapparaît aujourd'hui. Le Globe and Mail poursuit sa dérive anti-Québec (après «l'affaire Jan Wong») en traitant dans sa page éditoriale du cas de l'étudiante d'origine égyptienne qui a été explusée d'un cours de francisation parce qu'elle refusait d'enlever son niqab (voile total, ne laissant qu'une mince ouverture pour les yeux...). Ce cas est bien documenté, incluant tous les efforts consentis par la professeure et l'institution pour accomoder l'étudiante en question. Mais le Globe and Mail a décidé de caricaturer le cas ou pire, de désinformer sa société qui ne rechignera pas s'il s'agit de dénigrer le Québec et de grossir les préjugés à notre endroit... Et la CBC qui a fait un reportage faussement «exclusif» et une couverture tout-à-fait incomplète de l'affaire... Imaginez une seule seconde si un journaliste québécois présentait des reportages aussi biaisés envers le Canada anglais !
Il est donc de bon ton - au pire ce n'est pas répréhensible - de faire des reportages biaisés sur le Québec et de dire comme l'ont fait les éditorialistes du Globe que le Québec se comporte comme un régime taliban en empêchant les jeunes filles d'aller à l'école et en prescrivant des tenues vestimentaires particulières (le dévoilement ?).
C'est incroyable, mais vrai : le multiculturalisme à la canadienne se drape dans une hauteur morale arrogante et insouciante. Le jour où, comme c'est le cas pour les Britanniques et les Néerlandais ces années-ci, nos voisins les Canadians comprendront qu'il faut établir des balises communes pour qu'une société fonctionne, que tout n'est pas négociable et équivalent, ce jour-là, ils commenceront à comprendre ce que le Québec a compris depuis longtemps, mais n'a pas réussi à faire pour deux raisons :
Il nous faut réussir collectivement à briser la dynamique canadienne actuelle. Formuler notre propre constitution m'apparaît à cet effet le projet le plus ambitieux mais le plus prometteur, sans égards à la souveraineté ni au fédéralisme : un retour sur nous-mêmes et sur le type de régime politique que nous voulons collectivement. Redéfinir les assises de notre société : tel devrait-être le projet d'un parti ou d'un leader qui aspire réellement au changement.
Sans quoi nous tomberons sous peu dans l'opprobre et la vindication, coupables de ne pas respecter ces dogmes multiculturels, où tout doit être jaugé à la lumière des chartes de droits individuels, interprétées par des juges ! Voilà le Canada d'aujourd'hui : traitement symétrique des provinces et des individus. Avec toutes les dérives et inconvénients pour le Québec que cela implique. Dans cette dynamique, plus ça va, plus notre nationalisme sera présenté comme défensif, négatif, liberticide. Pourtant, notre projet était simple : nous constituer en culture moderne, en société d'accueil distincte, la seule à intégrer ses immigrants en français en Amérique.
Suivez l'actualité, j'ai même l'impression que le récent Quebec bashing cherche à influencer la réponse que Jean Charest offrira au jugement invalidant la loi 104...
Ce discours réapparaît aujourd'hui. Le Globe and Mail poursuit sa dérive anti-Québec (après «l'affaire Jan Wong») en traitant dans sa page éditoriale du cas de l'étudiante d'origine égyptienne qui a été explusée d'un cours de francisation parce qu'elle refusait d'enlever son niqab (voile total, ne laissant qu'une mince ouverture pour les yeux...). Ce cas est bien documenté, incluant tous les efforts consentis par la professeure et l'institution pour accomoder l'étudiante en question. Mais le Globe and Mail a décidé de caricaturer le cas ou pire, de désinformer sa société qui ne rechignera pas s'il s'agit de dénigrer le Québec et de grossir les préjugés à notre endroit... Et la CBC qui a fait un reportage faussement «exclusif» et une couverture tout-à-fait incomplète de l'affaire... Imaginez une seule seconde si un journaliste québécois présentait des reportages aussi biaisés envers le Canada anglais !
Il est donc de bon ton - au pire ce n'est pas répréhensible - de faire des reportages biaisés sur le Québec et de dire comme l'ont fait les éditorialistes du Globe que le Québec se comporte comme un régime taliban en empêchant les jeunes filles d'aller à l'école et en prescrivant des tenues vestimentaires particulières (le dévoilement ?).
C'est incroyable, mais vrai : le multiculturalisme à la canadienne se drape dans une hauteur morale arrogante et insouciante. Le jour où, comme c'est le cas pour les Britanniques et les Néerlandais ces années-ci, nos voisins les Canadians comprendront qu'il faut établir des balises communes pour qu'une société fonctionne, que tout n'est pas négociable et équivalent, ce jour-là, ils commenceront à comprendre ce que le Québec a compris depuis longtemps, mais n'a pas réussi à faire pour deux raisons :
- Notre échec à réaliser la souveraineté a empêché le Québec de formuler clairement son projet culturel fondamental, celui sur lequel viendrait se greffer les nouveaux arrivants en l'enrichissant par leur propre contribution;
- L'échec des fédéralistes québécois et canadiens à s'entendre pour donner à la culture québécoise un statut de véritable culture d'accueil et d'intégration, et non simplement une composante de la grande mosaique culturelle canadienne.
Il nous faut réussir collectivement à briser la dynamique canadienne actuelle. Formuler notre propre constitution m'apparaît à cet effet le projet le plus ambitieux mais le plus prometteur, sans égards à la souveraineté ni au fédéralisme : un retour sur nous-mêmes et sur le type de régime politique que nous voulons collectivement. Redéfinir les assises de notre société : tel devrait-être le projet d'un parti ou d'un leader qui aspire réellement au changement.
Sans quoi nous tomberons sous peu dans l'opprobre et la vindication, coupables de ne pas respecter ces dogmes multiculturels, où tout doit être jaugé à la lumière des chartes de droits individuels, interprétées par des juges ! Voilà le Canada d'aujourd'hui : traitement symétrique des provinces et des individus. Avec toutes les dérives et inconvénients pour le Québec que cela implique. Dans cette dynamique, plus ça va, plus notre nationalisme sera présenté comme défensif, négatif, liberticide. Pourtant, notre projet était simple : nous constituer en culture moderne, en société d'accueil distincte, la seule à intégrer ses immigrants en français en Amérique.
Suivez l'actualité, j'ai même l'impression que le récent Quebec bashing cherche à influencer la réponse que Jean Charest offrira au jugement invalidant la loi 104...
mercredi 17 mars 2010
La richesse d'un débat...
On dira ce qu'on voudra, on ne pourra pas blâmer nos intellectuels de ne pas enrichir le débat ces temps-ci... Toujours à propos de notre éternelle tergiversation identitaire, lire le blogue de Josée Legault...
Définir nos limites...
Je vous suggère fortement de lire le blogue de JF Lisée à propos du débat en cours sur la laïcité, les accomodements raisonnables, l'omniprésence des Chartes de droits dans nos vies et l'importance des valeurs en politique. Édifiant.
Palestine : vers une nouvelle «guerre des pierres»?
Nous assistons depuis quelques jours à l'émergence d'une nouvelle Intifada (révolte populaire) palestinienne, particulièrement à Jérusalem-est (partie arabe de la ville conquise par Israël en 1967) où l'État israélien a annoncé récemment la poursuite de la colonisation, au mépris du droit international (IVe Convention de Genève).
La 1ère Intifada (1987-1993) est un des combats les plus légitimes menés par les Palestiniens depuis le début du conflit israélo-arabe. En effet, cette intifada, contrairement à celle de 2000 dominée par le terrorisme, était caractérisée par la jeunesse de ses acteurs, une certaine spontanéité et surtout une violence limitée et symbolique : les jeunes lanceurs de pierres affrontaient alors une armée puissante et sur-équipée; de plus, leur «agression» (des pierres !) ne visait que les colons et les militaires, ceux qui occupaient LEUR territoire, on ne visait pas les Israéliens chez eux, mais on voulait libérer les territoires occupés... Ce combat est juste dans ses objectifs et mesuré dans ses moyens.
La grave erreurs des Palestiniens a été de basculer dans le terrorisme, ceci a discrédité leur cause et permis à Israël de faire oublier le problème posé par la colonisation des territoires en se réfugiant derrière un discours du droit à la sécurité. La 2e Intifada est un des combats les plus injustes menés dans l'histoire récente: les organisations palestiniennes tuaient des civils israéliens et s'attaquaient au territoire israélien. Il y a donc tout un monde entre la 1ère et la 2e intifada.
Si le peuple palestinien bascule dans le type de violence essentiellement symbolique de la 1ère intifada - c-à-d une guerre des pierres limitée aux territoires occupés - l'occupation israélienne apparaîtra alors clairement comme exagérée, démesurée et immorale. Si les Palestiniens - le Hamas au 1er chef - continuent de rêver «à détruire Israël», ils affaiblieront leur cause gravement.
Il ne faut jamais oublier que la société israélienne comprend une forte proportion de modérés, des mouvements forts pour la paix, organisés, efficaces et crédibles... Si ces mouvements sont discrets aujourd'hui, c'est parce que l'impression dominante est qu'il n'y a pas de partenaires pour la paix du côté palestinien. Mais, avec une nouvelle Intifada «guerre des pierres», chaque soir aux nouvelles, on verra une armée ultra-puissante écraser des enfants lanceurs de pierre, on verra un renversement du mythe de David contre Goliath : la société israélienne se mobilisera alors à nouveau pour la paix (l'histoire l'a d'ailleurs démontré, ne serait-ce qu'à la suite des massacres de Sabra et Chatila en 1982...)
Vous voyez, tout n'est pas si sombre en terre trois fois sainte ! (quoique...)
La 1ère Intifada (1987-1993) est un des combats les plus légitimes menés par les Palestiniens depuis le début du conflit israélo-arabe. En effet, cette intifada, contrairement à celle de 2000 dominée par le terrorisme, était caractérisée par la jeunesse de ses acteurs, une certaine spontanéité et surtout une violence limitée et symbolique : les jeunes lanceurs de pierres affrontaient alors une armée puissante et sur-équipée; de plus, leur «agression» (des pierres !) ne visait que les colons et les militaires, ceux qui occupaient LEUR territoire, on ne visait pas les Israéliens chez eux, mais on voulait libérer les territoires occupés... Ce combat est juste dans ses objectifs et mesuré dans ses moyens.
La grave erreurs des Palestiniens a été de basculer dans le terrorisme, ceci a discrédité leur cause et permis à Israël de faire oublier le problème posé par la colonisation des territoires en se réfugiant derrière un discours du droit à la sécurité. La 2e Intifada est un des combats les plus injustes menés dans l'histoire récente: les organisations palestiniennes tuaient des civils israéliens et s'attaquaient au territoire israélien. Il y a donc tout un monde entre la 1ère et la 2e intifada.
Si le peuple palestinien bascule dans le type de violence essentiellement symbolique de la 1ère intifada - c-à-d une guerre des pierres limitée aux territoires occupés - l'occupation israélienne apparaîtra alors clairement comme exagérée, démesurée et immorale. Si les Palestiniens - le Hamas au 1er chef - continuent de rêver «à détruire Israël», ils affaiblieront leur cause gravement.
Il ne faut jamais oublier que la société israélienne comprend une forte proportion de modérés, des mouvements forts pour la paix, organisés, efficaces et crédibles... Si ces mouvements sont discrets aujourd'hui, c'est parce que l'impression dominante est qu'il n'y a pas de partenaires pour la paix du côté palestinien. Mais, avec une nouvelle Intifada «guerre des pierres», chaque soir aux nouvelles, on verra une armée ultra-puissante écraser des enfants lanceurs de pierre, on verra un renversement du mythe de David contre Goliath : la société israélienne se mobilisera alors à nouveau pour la paix (l'histoire l'a d'ailleurs démontré, ne serait-ce qu'à la suite des massacres de Sabra et Chatila en 1982...)
Vous voyez, tout n'est pas si sombre en terre trois fois sainte ! (quoique...)
mardi 16 mars 2010
Tensions USA-Israël : occasion historique ?
L'ambassadeur d'Israël aux USA a affirmé hier que les relations entre ces deux pays n'avaient jamais été aussi mauvaises depuis au moins 35 ans. Si on remonte à il y a 35 ans, nous en arrivons à la période où les Think tank américains (comme le Brookings institution) commençaient à promouvoir des pressions sur l'État israélien pour que celui-ci adopte une position plus conciliante envers les pays arabes. À l'époque, de telles pressions ont favorisé le déblocage historique de Camp David (1978-79) dans lequel l'Égypte et Israël se reconnaissaient mutuellement, tout en forçant Israël à restituer le Sinaï à l'Égypte dans un délai de 3 ans. Les USA ont en effet commencé à considérer au milieu de la décennie 1970 qu'un appui sans nuance à l'égard d'Israël nuisait aux intérêts américains. C'est tout aussi vrai aujourd'hui : la sécurité nationale des USA est fragilisée par l'appui indéfectible à l'endroit d'Israël.
Le VP des USA Joe Biden et le PM d'Israël B. Netanyahou
Il faut que l'Administration Obama saisisse l'occasion offerte par la conjoncture actuelle :
Si ces engagements sont réalisés, simultanément à un gel de la colonisation, l'avenir est ouvert pour le peuple palestinien. Si une apparence de déblocage ne survient pas, j'ai le malheur et la tristesse de vous prédire l'arrivée du terrorisme de masse partout, jusque dans les McDo de l'Idaho !
La cause palestinienne demeure le principal vecteur de mobilisation dans le monde arabo-musulman... Et le désespoir est le principal carburant du terrorisme.
Le VP des USA Joe Biden et le PM d'Israël B. Netanyahou
Il faut que l'Administration Obama saisisse l'occasion offerte par la conjoncture actuelle :
- Les relations entre les deux pays sont tendues essentiellement par la faute des excès commis par le gouvernement Netanyahou : la poursuite de la colonisation des territoires conquis en 1967 et l'annonce de celle-ci au moment même où le V-P des USA réaffirme l'indissociabilité de l'amitié Israël-USA ! Hillary Clinton a qualifié cet incident diplomatique d'«insulte» à l'endroit des USA. Ces affronts font qu'Israël a «une dette» envers l'administration Obama;
- La menace iranienne qui pèse sur Israël peut favoriser une pression américaine de ce type : garantie sécuritaire offerte par les USA (ex: versus l'Iran) en échange d'un gel de la colonisation et de concessions nouvelles de la part d'Israël;
Si ces engagements sont réalisés, simultanément à un gel de la colonisation, l'avenir est ouvert pour le peuple palestinien. Si une apparence de déblocage ne survient pas, j'ai le malheur et la tristesse de vous prédire l'arrivée du terrorisme de masse partout, jusque dans les McDo de l'Idaho !
La cause palestinienne demeure le principal vecteur de mobilisation dans le monde arabo-musulman... Et le désespoir est le principal carburant du terrorisme.
lundi 15 mars 2010
Aux alentours de Gaza...
Voici une série de photos colligées par un prof de photographie israélien qui a créé un site favorisant le partage de photos d'un bord comme de l'autre du «mur de sécurité» séparant le territoire israélien du territoire palestinien.
dimanche 14 mars 2010
Lipsynch
Je reviens tout juste d'aller voir Lipsynch, ce show de presque 9 heures de Robert Lepage. L'expérience en valait le coup. Nettement. Particulièrement les derniers tableaux, où les histoires commencent à s'imbriquer les unes dans les autres et où le récit devient plus riche et émouvant. Je ne crois pas que j'aurais autant apprécié si j'avais vu le spectacle en segments séparés. Il est meilleur d'un seul coup.
Et comme toujours avec Lepage, la mécanique de la scénographie est spectaculaire et fine à la fois. Elle coule. La pièce parle de la voix, du langage et de la parole, avec des comédiens et chanteurs d'horizons diversifiés. La pièce est jouée en français, en anglais (british), en allemand et en espagnol. C'est la parole qui a pris le plus de temps à se tailler une place dans cette pièce, le propos apparaissant souvent anodin, mais les trois derniers tableaux ont fourni un réel contenu, nous dévoilant une profondeur dans le récit et dans le parcours des personnages.
Il ne sert à rien d'en dire plus, Robert Lepage est un grand, très grand artiste.
Et comme toujours avec Lepage, la mécanique de la scénographie est spectaculaire et fine à la fois. Elle coule. La pièce parle de la voix, du langage et de la parole, avec des comédiens et chanteurs d'horizons diversifiés. La pièce est jouée en français, en anglais (british), en allemand et en espagnol. C'est la parole qui a pris le plus de temps à se tailler une place dans cette pièce, le propos apparaissant souvent anodin, mais les trois derniers tableaux ont fourni un réel contenu, nous dévoilant une profondeur dans le récit et dans le parcours des personnages.
Il ne sert à rien d'en dire plus, Robert Lepage est un grand, très grand artiste.
Dérives.
Je viens de lire Dérives, de Biz. Sorte de récit en deux temps, entre le marais de la dépression et la vie tranquille d'un nouveau père de famille désorienté et impatient. Ça se lit d'une traite, en moins d'une heure, et c'est bien envoyé. On sent la dérive, la proximité de la folie... Comme dans le film Dédé à travers les brumes, quand le personnage de Dédé sonne à la porte de son ami, frigorifié par la pluie, en pieds de bas... Comme quand il prend son bain et qu'il se met à se parler tout seul... Comme quand on lui demande : «Pis, comment ça va la vie ?»
Le parallèle entre la déprime du père (Biz) dans Dérives et la vie de Dédé Fortin est aussi évoqué dans le livre. Ces deux artistes portaient le poids de leur nation sur leurs épaules. Calmez-vous, vous n'êtes pas seuls et on se relèvera collectivement. D'ici là, continuez à porter haut la culture québécoise, c'est par elle qu'on existe.
Un extrait : «Oui, le monde est fou. Mais celui qui endort un enfant assourdit le vacarme de la barbarie humaine.»
Le parallèle entre la déprime du père (Biz) dans Dérives et la vie de Dédé Fortin est aussi évoqué dans le livre. Ces deux artistes portaient le poids de leur nation sur leurs épaules. Calmez-vous, vous n'êtes pas seuls et on se relèvera collectivement. D'ici là, continuez à porter haut la culture québécoise, c'est par elle qu'on existe.
Un extrait : «Oui, le monde est fou. Mais celui qui endort un enfant assourdit le vacarme de la barbarie humaine.»
samedi 13 mars 2010
28e FIFA
Le Festival international des films sur l'art (FIFA) aura lieu du 18 au 28 mars à Montréal. La programmation y est diversifiée:
(Le film Loisell et Tripp, Traits complices est présenté le 25 mars à 18h30 à la Grande-Bibliothèque ou encore le 27 mars à 16h).
- Plusieurs films portant sur des peintres connus: Gauguin, Magritte, Renoir; Picasso et Braque.
- Sur des artistes populaires : Peter Gabriel, Romy Schneider, Cayouche (!);
- Sur des génies du cinéma : Hitchcock, John Ford, Pierre Perrault;
(Le film Loisell et Tripp, Traits complices est présenté le 25 mars à 18h30 à la Grande-Bibliothèque ou encore le 27 mars à 16h).
vendredi 12 mars 2010
Le combat des livres.
Le combat des livres, où des personnalités défendent un livre à la radio et dans lequel le jeu des alliances est plus déterminant que la qualité de l'oeuvre, commence bientôt à Christiane Charette. Il faut défendre ce jeu malgré ses imperfections, car il permet de parler de littérature et risque fort d'intéresser de nouveaux lecteurs à des livres de qualité.
Le combat de cette année oppose Françoise David qui défend L'énigme du retour de Dany Lafferrière; Christian Dufour pour Le Survenant de Germaine Guèvremont; Christopher Hall défend Le cantique des plaines de Nancy Huston; Thomas Hellman, L'Homme invisible/The invisible man de Patrice Desbiens et enfin Marie-Soleil Michon défend Comment devenir un ange de Jean Barbe.
J'ai lu Le Survenant bien sûr; j'ai vu monté à la salle Fred Baril L'homme invisible/The invisible man et ça m'avait chamboulé... J'ai préféré Comment devenir un monstre de Jean Barbe à Comment... ange, mais j'aime de toute façon son écriture. Je lirai ce printemps L'énigme du retour et un jour Le cantique des plaines que ma mère avait beaucoup aimé.
Je salue l'audace de Chrisitian Dufour. Choisir Le Survenant, c'est s'exposer au regard désapprobateur de plusieurs générations qui l'ont lu obligatoirement à l'école.
Mais ce choix se défend très bien : c'est le dernier roman de la terre dans notre littérature nationale. Le début d'une modernité québécoise. Les quatre vertus cardinales de la société canadienne-française et de son conservatisme agricole allaient sauter avec ce héros :
Il faut nous défaire de cette vision exagérément sombre de notre histoire que l'on a nommé La Grande Noirceur. La réalité était plus nuancée et le personnage du Survenant est là pour nous le rappeler : il est une incarnation des changements qui s'opèrent au Canada-français, le Québec moderne émerge à travers sa personne : il aura confiance en ses moyens, il sera ouvert sur le monde, il assumera son côté américain, etc.
Le livre a donc toutes ces qualités disons historico-culturelles, mais il est aussi agréable à lire, j'en ai gardé un très bon souvenir. Dernier commentaire : Le Survenant a aussi offert à notre patrimoine culturel un héros masculin positif, chose rare...
Qu'en pensez-vous ?
Le combat de cette année oppose Françoise David qui défend L'énigme du retour de Dany Lafferrière; Christian Dufour pour Le Survenant de Germaine Guèvremont; Christopher Hall défend Le cantique des plaines de Nancy Huston; Thomas Hellman, L'Homme invisible/The invisible man de Patrice Desbiens et enfin Marie-Soleil Michon défend Comment devenir un ange de Jean Barbe.
J'ai lu Le Survenant bien sûr; j'ai vu monté à la salle Fred Baril L'homme invisible/The invisible man et ça m'avait chamboulé... J'ai préféré Comment devenir un monstre de Jean Barbe à Comment... ange, mais j'aime de toute façon son écriture. Je lirai ce printemps L'énigme du retour et un jour Le cantique des plaines que ma mère avait beaucoup aimé.
Je salue l'audace de Chrisitian Dufour. Choisir Le Survenant, c'est s'exposer au regard désapprobateur de plusieurs générations qui l'ont lu obligatoirement à l'école.
Mais ce choix se défend très bien : c'est le dernier roman de la terre dans notre littérature nationale. Le début d'une modernité québécoise. Les quatre vertus cardinales de la société canadienne-française et de son conservatisme agricole allaient sauter avec ce héros :
- Le survenant est appelé comme ça parce qu'on ne sait pas d'où il vient, il menace donc la première des vertus de notre «vieille société» (celle d'avant le Survenant) : la famille.
- Le survenant arrive de la ville et retourne à la ville, or la ville est un endroit de débauche morale : il menace le caractère agricole de notre société.
- Le survenant agrémente son langage d'expressions anglaises - nevermind étant la plus courante - il «châtie» notre langue nationale...
- Le survenant n'est pas pratiquant, il est peut-être même athée ? il menace le caractère religieux de notre nation.
Il faut nous défaire de cette vision exagérément sombre de notre histoire que l'on a nommé La Grande Noirceur. La réalité était plus nuancée et le personnage du Survenant est là pour nous le rappeler : il est une incarnation des changements qui s'opèrent au Canada-français, le Québec moderne émerge à travers sa personne : il aura confiance en ses moyens, il sera ouvert sur le monde, il assumera son côté américain, etc.
Le livre a donc toutes ces qualités disons historico-culturelles, mais il est aussi agréable à lire, j'en ai gardé un très bon souvenir. Dernier commentaire : Le Survenant a aussi offert à notre patrimoine culturel un héros masculin positif, chose rare...
Qu'en pensez-vous ?
jeudi 11 mars 2010
Industrie de la construction : on se peinture dans le coin ?
Les révélations se poursuivent à propos de l'industrie de la construction au Québec. Dernière en date ? Le taxage, l'intimidation et le traffic de drogue sur les chantiers de la Côte-Nord...
Pendant ce temps, le gouvernement Charest s'entête toujours à NE PAS tenir d'enquête publique. Ce n'est pas la 1ère fois que le gouvernement Charest se peinture ainsi dans le coin longtemps... et finit pas marcher sur la peinture ! La centrale thermique du Suroît ? Les 103 millions en prêts et bourses ? Le Chum à Outremont ? Le financement public des écoles juives ? Souviens pas.
Jean Charest tiendra-t-il longtemps dans ce cas-ci ? Si c'est le cas, c'est qu'il a beaucoup de connaissances à protéger... La durée de l'entêtement devrait en dire long sur le degré de corruption de ce gouvernement !
P.S. Vincent Marissal sur cyberpresse, en rajoute une couche à propos de ce réflexe du recul si commun au gouvernement Charest.
Pendant ce temps, le gouvernement Charest s'entête toujours à NE PAS tenir d'enquête publique. Ce n'est pas la 1ère fois que le gouvernement Charest se peinture ainsi dans le coin longtemps... et finit pas marcher sur la peinture ! La centrale thermique du Suroît ? Les 103 millions en prêts et bourses ? Le Chum à Outremont ? Le financement public des écoles juives ? Souviens pas.
Jean Charest tiendra-t-il longtemps dans ce cas-ci ? Si c'est le cas, c'est qu'il a beaucoup de connaissances à protéger... La durée de l'entêtement devrait en dire long sur le degré de corruption de ce gouvernement !
P.S. Vincent Marissal sur cyberpresse, en rajoute une couche à propos de ce réflexe du recul si commun au gouvernement Charest.
mercredi 10 mars 2010
Printemps = éveil culturel.
photo : Gabor Szilasi
Le printemps précoce nous amène aussi un éveil culturel : nous pouvons mettre de côté la musique qui nous a réconforté tout l'hiver (Fred Pellerin, Émilie Proulx, Daniel Lanois, Blue Rodeo...) et voir, entendre ce qu'il y a de nouveau dans notre paysage culturel.
Alors, voici quelques suggestions :
Je vous laisse sur une autre nouvelle culturelle : le cinéaste André Forcier et le photographe Gabor Szilasi sont récipiendaires du prix du Gouverneur-Général 2010 (si le G-G peut servir à valoriser la culture, c'est au moins ça de pris...). Le bienfait là-dedans est que le prix est accompagné d'une bourse de 25 000$. Ça permettra peut-être à Forcier de tourner à nouveau, lui qui a tant de difficultés à trouver du financement pour ses films qui ne sont jamais anodins !
Le printemps précoce nous amène aussi un éveil culturel : nous pouvons mettre de côté la musique qui nous a réconforté tout l'hiver (Fred Pellerin, Émilie Proulx, Daniel Lanois, Blue Rodeo...) et voir, entendre ce qu'il y a de nouveau dans notre paysage culturel.
Alors, voici quelques suggestions :
- Le projet Écologie sonore de l'ONF, qui sera lancé ce soir...
- Le Festival international des films sur l'Art (FIFA) qui commence bientôt (j'y reviendrai sous peu...)
- Vue sur la relève, qui commence le 1er avril...
Je vous laisse sur une autre nouvelle culturelle : le cinéaste André Forcier et le photographe Gabor Szilasi sont récipiendaires du prix du Gouverneur-Général 2010 (si le G-G peut servir à valoriser la culture, c'est au moins ça de pris...). Le bienfait là-dedans est que le prix est accompagné d'une bourse de 25 000$. Ça permettra peut-être à Forcier de tourner à nouveau, lui qui a tant de difficultés à trouver du financement pour ses films qui ne sont jamais anodins !
mardi 9 mars 2010
Réforme de la santé : le sprint final d'Obama.
Barack Obama semble en véritable campagne électorale ces jours-ci, mais il exerce en fait une pression politique sur les membres du Congrès pour qu'ils adoptent d'ici le 18 mars prochain la réforme de la santé qui «rassemble les meilleures idées des démocrates et des républicains» à ses yeux...
Cette réforme décevra les partisans de l'option publique (j'en suis), mais elle a le mérite d'offrir une assurance-maladie à plus de 30 millions d'Américains qui n'en avaient pas, en plus de réglementer l'industrie de l'assurance au pays de façon à ce que les primes n'augmentent pas indûment et que les conditions d'éligibilité ne soient pas trop contraignantes ou discriminantes : le projet cherche à interdire les pre-existing conditions que plusieurs compagnies d'assurances émettaient dans le but d'évacuer de leurs programmes les clients jugés à risque...
Les adversaires de la réforme proposée ont peur d'une prise de contrôle de l'État sur le «libre-marché», mais ils oublient que dans plusieurs États, ce libre-marché ressemble à des monopoles privés, ce qui fait que la capacité pour le client de magasiner son assureur est théorique... Si vous êtes refusé ou si votre prime augmente, vous êtes sans recours, laissé pour compte et vulnérable.
Le projet de réforme que veut faire adopter Obama cherche à corriger ces excès du marché, c'est pourquoi je demeure optimiste quant à son adoption prochaine...
Cette réforme décevra les partisans de l'option publique (j'en suis), mais elle a le mérite d'offrir une assurance-maladie à plus de 30 millions d'Américains qui n'en avaient pas, en plus de réglementer l'industrie de l'assurance au pays de façon à ce que les primes n'augmentent pas indûment et que les conditions d'éligibilité ne soient pas trop contraignantes ou discriminantes : le projet cherche à interdire les pre-existing conditions que plusieurs compagnies d'assurances émettaient dans le but d'évacuer de leurs programmes les clients jugés à risque...
Les adversaires de la réforme proposée ont peur d'une prise de contrôle de l'État sur le «libre-marché», mais ils oublient que dans plusieurs États, ce libre-marché ressemble à des monopoles privés, ce qui fait que la capacité pour le client de magasiner son assureur est théorique... Si vous êtes refusé ou si votre prime augmente, vous êtes sans recours, laissé pour compte et vulnérable.
Le projet de réforme que veut faire adopter Obama cherche à corriger ces excès du marché, c'est pourquoi je demeure optimiste quant à son adoption prochaine...
lundi 8 mars 2010
François Girard tourne à Montréal.
Deux bons moments de tivi sur Tou.tv où à l'émission animée par François Parenteau, le Club social, François Girard (2e segment de l'émission, à 12:50) nous annonce qu'il tourne à Montréal en ce moment. Merci, Montréal en a bien besoin !
Plus loin (début du 4e segment de l'émission, à 41:12), Fred Pellerin nous entretient de St-Élie de Caxton et de notre aliénation à l'égard de notre propre culture. Il parle alors dans son langage imagé du devoir que nous avons d'établir nos règles, c-à-d «notre certificat de localisation» (et donc notre assise constitutionnelle !) Écoutez-le nous dire : «moi j'ai piné mon Caxton !» ou «quand t'as les pattes dans le vide, essaye de te tenir deboutte !».
Chose certaine, notre pays se porte mieux lorsqu'il est investi par nos artistes (donc lorsqu'on investit en eux !) Fred Pellerin a relancé tout un village avec ses contes... Il est en train de faire des petits significatifs, portant son imaginaire partout dans la francophonie. Que le retour de Françcois Girard à Montréal fasse lui aussi ses petits...
Plus loin (début du 4e segment de l'émission, à 41:12), Fred Pellerin nous entretient de St-Élie de Caxton et de notre aliénation à l'égard de notre propre culture. Il parle alors dans son langage imagé du devoir que nous avons d'établir nos règles, c-à-d «notre certificat de localisation» (et donc notre assise constitutionnelle !) Écoutez-le nous dire : «moi j'ai piné mon Caxton !» ou «quand t'as les pattes dans le vide, essaye de te tenir deboutte !».
Chose certaine, notre pays se porte mieux lorsqu'il est investi par nos artistes (donc lorsqu'on investit en eux !) Fred Pellerin a relancé tout un village avec ses contes... Il est en train de faire des petits significatifs, portant son imaginaire partout dans la francophonie. Que le retour de Françcois Girard à Montréal fasse lui aussi ses petits...
The most dangerous man in America.
Un documentaire portant sur Daniel Ellsberg, un ancien conseiller du Secrétaire américain à la Défense, Robert McNamara, du temps de la guerre du Vietnam, vient de sortir sur nos écrans. Ellsberg est devenu au début de la décennie 1970 «l'homme le plus dangereux des États-Unis» aux yeux du gouvernement Nixon puisqu'il a révélé des documents secrets aux journaux mettant à jour les crimes de guerre commis par l'armée états-unienne ainsi que plusieurs informations démontrant l'enlisement de la superpuissance au Vietnam.
Les différentes tentatives de l'administration Nixon d'étouffer l'affaire ont contribué à augmenter la méfiance envers ce gouvernement, méfiance qui culminera quelques années plus tard avec le scandale du Watergate. Ellsberg peut aujourd'hui encore, inspirer ces serviteurs de l'État qui questionnent le recours à la guerre ou encore les méthodes utilisées pour vaincre «l'ennemi». Ellsberg disait que sa désobéissance et sa «trahison» cherchaient à mettre fin à «une guerre inutile, barbare, coûteuse et injustifiée» !
Les différentes tentatives de l'administration Nixon d'étouffer l'affaire ont contribué à augmenter la méfiance envers ce gouvernement, méfiance qui culminera quelques années plus tard avec le scandale du Watergate. Ellsberg peut aujourd'hui encore, inspirer ces serviteurs de l'État qui questionnent le recours à la guerre ou encore les méthodes utilisées pour vaincre «l'ennemi». Ellsberg disait que sa désobéissance et sa «trahison» cherchaient à mettre fin à «une guerre inutile, barbare, coûteuse et injustifiée» !
vendredi 5 mars 2010
Loi 104 : réaffirmer la souveraineté de notre parlement.
Le Conseil supérieur de la langue française (CSLF - organisme créé en même temps que la loi 101 en 1977 pour conseiller le gouvernement en matière de politique linguistique) recommande unanimement d'étendre la loi 101 aux écoles privées non-subventionnées de façon à éviter l'émergence de deux classes de citoyens : ceux qui peuvent s'acheter des droits et ceux qui n'en ont pas les moyens...
Rappel : dans un jugement odieux daté du 22 octobre 2009, la Cour Suprême du Canada a invalidé la loi 104 qui cherchait à colmater une brèche dans la loi 101. En effet, il suffisait à certains parents - francophones ou immigrants - qui en ont les moyens d'inscrire leurs enfants à l'école anglaise privée non-subventionnée pendant un an pour qu'ils puissent ensuite fréquenter l'école anglaise publique ou privée le restant de leur vie. Ils contournaient ainsi la loi 101 qui établit que les enfants des francophones et des immigrants au Québec doivent aller à l'école française au primaire et au secondaire. L'objectif de cette «contrainte» inscrite dans la loi 101 est de faire du français la langue publique commune au Québec. Or, la Cour Suprême a invalidé en 2009 la loi 104 qui cherchait à empêcher ce by-pass que certains avaient réussi à trouver dans la loi pour permettre à leurs enfants d'étudier en anglais au Québec...
Donc, le CSLF vient tout juste d'émettre son avis pour répondre à ce jugement de la Cour Suprême qui fragilise le fait français et crée deux classes de citoyens : ceux qui peuvent se payer l'école privée anglaise non-subventionnée pour contourner la loi 101 et ceux qui n'en on pas les moyens. (Je trouve personnellement INCROYABLE - dans le sens où je n'arrive pas à y croire - que des juges, supposés avoir du jugement puissent même avoir considéré JUSTE d'émettre un tel jugement avec de telles répercussions !!!)
photo : la Ministre de la justice du Québec, Kathleen Weil
Reste qu'il est temps dans ce dossier de réaffirmer la souveraineté de notre Assemblée nationale par rapport aux tribunaux. Il est temps de démontrer (et ce dans toutes les sphères de notre vie collective, particulièrement au sein de l'administration publique, donc au sein des services gouvernementaux) que le français est la langue publique au Québec... En espérant que le gouvernement Charest ait le courage (en fait, c'est du simple bon sens) d'écouter cet avis du CSLF et de résister à ses alliés naturels que sont les lobbys hostiles à la loi 101.
Rappel : dans un jugement odieux daté du 22 octobre 2009, la Cour Suprême du Canada a invalidé la loi 104 qui cherchait à colmater une brèche dans la loi 101. En effet, il suffisait à certains parents - francophones ou immigrants - qui en ont les moyens d'inscrire leurs enfants à l'école anglaise privée non-subventionnée pendant un an pour qu'ils puissent ensuite fréquenter l'école anglaise publique ou privée le restant de leur vie. Ils contournaient ainsi la loi 101 qui établit que les enfants des francophones et des immigrants au Québec doivent aller à l'école française au primaire et au secondaire. L'objectif de cette «contrainte» inscrite dans la loi 101 est de faire du français la langue publique commune au Québec. Or, la Cour Suprême a invalidé en 2009 la loi 104 qui cherchait à empêcher ce by-pass que certains avaient réussi à trouver dans la loi pour permettre à leurs enfants d'étudier en anglais au Québec...
Donc, le CSLF vient tout juste d'émettre son avis pour répondre à ce jugement de la Cour Suprême qui fragilise le fait français et crée deux classes de citoyens : ceux qui peuvent se payer l'école privée anglaise non-subventionnée pour contourner la loi 101 et ceux qui n'en on pas les moyens. (Je trouve personnellement INCROYABLE - dans le sens où je n'arrive pas à y croire - que des juges, supposés avoir du jugement puissent même avoir considéré JUSTE d'émettre un tel jugement avec de telles répercussions !!!)
photo : la Ministre de la justice du Québec, Kathleen Weil
Reste qu'il est temps dans ce dossier de réaffirmer la souveraineté de notre Assemblée nationale par rapport aux tribunaux. Il est temps de démontrer (et ce dans toutes les sphères de notre vie collective, particulièrement au sein de l'administration publique, donc au sein des services gouvernementaux) que le français est la langue publique au Québec... En espérant que le gouvernement Charest ait le courage (en fait, c'est du simple bon sens) d'écouter cet avis du CSLF et de résister à ses alliés naturels que sont les lobbys hostiles à la loi 101.
Si vous pensez que vous avez du style...
Photographies prises par Malick Sidibe. Le Mali en pleine effervescence post-coloniale, années '60 et '70. source
jeudi 4 mars 2010
La rigidité du gouvernement Harper (2)
Après avoir défini qu'est-ce que la rigidité en politique, et commencé à démontrer combien le gouvernement de Stephen Harper fait glisser le Canada sur la pente inquiétante de la rigidité (l'extrême-rigidité est le totalitarisme !), on peut en rajouter une couche cette semaine, à partir des 2 exemples suivants :
- Le positionnement idéologique du gouvernement Harper en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien fait en sorte que le bureau du 1er ministre est allé jusqu'à s'immiscer dans un organisme fédéral : Droits et Démocratie (créé sous Mulroney et qui se devait d'être indépendant de toute ingérence), sous prétexte que cet organisme critiquait trop Israël... Le gouvernement a donc :
- i) poussé l'ex-Président de l'organisme à la démission;
- ii) congédié trois V-P qui contestaient la dérive idéologique de Droits et Démocratie;
- iii) placé «ses pions» au sein du Conseil d'Administration de l'organisme, en nommant président du Conseil un véritable militant de la cause israélienne;
- iv) malgré le désaccord unanime des partis d'opposition, nommé Président Gérard Latulippe, un ancien candidat allianciste qui semble avoir, disons, certains préjugés à l'endroit de l'immigration musulmane (son mémoire déposé à la Commission Bouchard-Taylor évoquait les «dangers» de voir émerger ici des cellules terroristes étant donné le nombre élevé d'immigrants de confession musulmane...).
- Le retour en Chambre hier, a clairement démontré que la prorogation du parlement avait été inutile, puisque le Discours du Trône (nous sommes encore en Monarchie !) n'apportait rien de nouveau alors que M. Harper avait suspendu les travaux du Parlement pour justement préparer, disait-il, un nouveau menu législatif... Il semble au contraire que M. Harper ait une conception instrumentale de nos institutions démocratiques : le Parlement est une nuisance et non une nécessité pour lui. Lorsqu'il est menacé de tomber (décembre 2008) ou talonné par l'opposition sur la question de la torture des prisonniers afghans (décembre 2009), M. Harper proroge le Parlement (il met fin aux travaux parlementaires et empêche ainsi l'opposition de surveiller et contrôler l'activité gouvernementale...).
mercredi 3 mars 2010
Personne n'en parlait (prise 2)
Histoire de fissurer la convergence culturelle, je vous soumet le lien suivant pour que vous puissiez apprécier les photos hors de l'ordinaire de cette fille que je ne connais pas, mais qui sait saisir et travailler ses images de façon à ce que mon quartier, Hochelaga-Maisonneuve, paraisse comme photogénique... J'ai moi-même déambulé en ces lieux et photographié ces endroits, mais le résultat ici est plus probant !
HHhH - un roman sur «la solution finale».
photo : Reinhard Heydrich
Le prix Goncourt pour le 1er roman 2010 a été attribué à Laurent Binet pour son roman intitulé HHhH.
Le livre raconte l'histoire de Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo et planificateur de «la solution finale», c'est-à-dire l'élimination systématique des Juifs d'Europe durant le régime hitlérien.
Je suis de ceux qui trouvent que ce sujet horrible sert trop souvent à publier de mauvais livres et la méthode du «roman historique» soulève quelques questions pour moi en ce qui concerne la confusion des genres et les libertés que l'on peut prendre avec la réalité historique... Mais HHhH semble tout-à-fait original dans sa démarche.
En effet, en plus de s'infiltrer à l'intérieur du régime nazi, le livre aborde aussi la tentative d'assassinat menée contre Heydrich depuis Londres par le gouvernement tchécoslovaque en exil. Deux jeunes parachutistes, un Tchèque et un Slovaque, avaient alors été chargés de tuer ce personnage-phare du IIIe Reich. Mais HHhH est aussi une réflexion sur les rapports entre réalité et fiction, car l'auteur émaille son récit d'interrogations sur la façon de raconter ces événements historiques, tout en employant la forme du roman. Laurent Binet n'aurait pas pris de libertés avec les faits historiques, mais il reste qu'il se demande pourquoi écrire qu'Heydrich est assis plutôt que debout, habillé d'un manteau plutôt que d'un imper, que le ciel est noir plutôt que bleu, les parachutistes crispés ou terrorisés...
J'ai toujours cru que la littérature réussissait souvent à mieux traduire la réalité parce qu'elle permettait justement une liberté plus grande pour ainsi mieux rendre compte des sentiments, de la profondeur de l'âme humaine et des excès de l'homme.
Ce livre n'est pas encore dans nos librairies, mais j'attends impatiemment son arrivée.
Le prix Goncourt pour le 1er roman 2010 a été attribué à Laurent Binet pour son roman intitulé HHhH.
Le livre raconte l'histoire de Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo et planificateur de «la solution finale», c'est-à-dire l'élimination systématique des Juifs d'Europe durant le régime hitlérien.
Je suis de ceux qui trouvent que ce sujet horrible sert trop souvent à publier de mauvais livres et la méthode du «roman historique» soulève quelques questions pour moi en ce qui concerne la confusion des genres et les libertés que l'on peut prendre avec la réalité historique... Mais HHhH semble tout-à-fait original dans sa démarche.
En effet, en plus de s'infiltrer à l'intérieur du régime nazi, le livre aborde aussi la tentative d'assassinat menée contre Heydrich depuis Londres par le gouvernement tchécoslovaque en exil. Deux jeunes parachutistes, un Tchèque et un Slovaque, avaient alors été chargés de tuer ce personnage-phare du IIIe Reich. Mais HHhH est aussi une réflexion sur les rapports entre réalité et fiction, car l'auteur émaille son récit d'interrogations sur la façon de raconter ces événements historiques, tout en employant la forme du roman. Laurent Binet n'aurait pas pris de libertés avec les faits historiques, mais il reste qu'il se demande pourquoi écrire qu'Heydrich est assis plutôt que debout, habillé d'un manteau plutôt que d'un imper, que le ciel est noir plutôt que bleu, les parachutistes crispés ou terrorisés...
J'ai toujours cru que la littérature réussissait souvent à mieux traduire la réalité parce qu'elle permettait justement une liberté plus grande pour ainsi mieux rendre compte des sentiments, de la profondeur de l'âme humaine et des excès de l'homme.
Ce livre n'est pas encore dans nos librairies, mais j'attends impatiemment son arrivée.
mardi 2 mars 2010
Le niqab à l'école...
Une étudiante d'origine égyptienne (résidente canadienne, mais pas encore citoyenne) a été exclue de son cours de francisation au Cégep St-Laurent parce qu'elle portait le niqab (ce voile qui cache tout le visage, sauf les yeux).
Si vous lisez sur le sujet, vous constaterez que dans ce cas précis, le Cégep ne peut être accusé d'avoir été intransigeant, bien au contraire, puisque l'étudiante en question ne semble jamais avoir compris que le principe d'accommodement implique une certaine réciprocité et que le traitement particulier demandé ne doit pas être démesuré pour l'institution ou porter préjudice aux autres... Or, ce cas aura une valeur pédagogique puisque la dame en question quitte le principe de la demande d'accommodement et bascule vite dans le militantisme politico-religieux en refusant systématiquement de répondre aux exigences du cours (exposés oraux, discussions en groupe, acceptation de la présence des hommes, etc.).
Espérons que ce cas puisse même mener à une règle claire: l'interdiction pure et simple du niqab (ou de la burqa) dans les salles de classe de nos institutions publiques. Il est impossible d'établir des rapports humains égalitaires et normaux si un des deux individus ne présente pas son visage à l'autre. Et dans un contexte scolaire, comment savoir si l'étudiante est bel et bien celle que l'on se doit d'évaluer ? D'autant plus que dans le cas qui nous préoccupe ici, l'étudiante était confrontée à un professeur féminin. Que serait-il advenu si son prof avait été un homme ? Le Cégep aurait-il consenti à lui proposer un autre prof ? Inacceptable !
Je me demande même si un tel cas ne devrait pas constituer un argument pour refuser la citoyenneté à cette dame. La France a récemment refusé la citoyenneté à une femme qui portait le niqab, sous prétexte que celle-ci refusait de s'intégrer à la nation française... Chose certaine, si elle veut porter son niqab, qu'elle le porte hors des salles de classe, sans quoi nous basculons dans une véritable foire aux accommodements déraisonnables.
P.S. Pour comprendre les différences entre hijab, tchador, niqab et burqa, cliquez ici et vous verrez assez clairement ce qui relève de l'acceptable (hijab, tchador) et de l'inadmissible (niqab, burqa).
Si vous lisez sur le sujet, vous constaterez que dans ce cas précis, le Cégep ne peut être accusé d'avoir été intransigeant, bien au contraire, puisque l'étudiante en question ne semble jamais avoir compris que le principe d'accommodement implique une certaine réciprocité et que le traitement particulier demandé ne doit pas être démesuré pour l'institution ou porter préjudice aux autres... Or, ce cas aura une valeur pédagogique puisque la dame en question quitte le principe de la demande d'accommodement et bascule vite dans le militantisme politico-religieux en refusant systématiquement de répondre aux exigences du cours (exposés oraux, discussions en groupe, acceptation de la présence des hommes, etc.).
Espérons que ce cas puisse même mener à une règle claire: l'interdiction pure et simple du niqab (ou de la burqa) dans les salles de classe de nos institutions publiques. Il est impossible d'établir des rapports humains égalitaires et normaux si un des deux individus ne présente pas son visage à l'autre. Et dans un contexte scolaire, comment savoir si l'étudiante est bel et bien celle que l'on se doit d'évaluer ? D'autant plus que dans le cas qui nous préoccupe ici, l'étudiante était confrontée à un professeur féminin. Que serait-il advenu si son prof avait été un homme ? Le Cégep aurait-il consenti à lui proposer un autre prof ? Inacceptable !
Je me demande même si un tel cas ne devrait pas constituer un argument pour refuser la citoyenneté à cette dame. La France a récemment refusé la citoyenneté à une femme qui portait le niqab, sous prétexte que celle-ci refusait de s'intégrer à la nation française... Chose certaine, si elle veut porter son niqab, qu'elle le porte hors des salles de classe, sans quoi nous basculons dans une véritable foire aux accommodements déraisonnables.
P.S. Pour comprendre les différences entre hijab, tchador, niqab et burqa, cliquez ici et vous verrez assez clairement ce qui relève de l'acceptable (hijab, tchador) et de l'inadmissible (niqab, burqa).
Personne n'en parlait (prise 1)
Dans la foulée d'une chronique précédente où je questionnais cette espèce de convergence culturelle qui nous assaille et qui fait que nos médias parlent toujours un peu du même monde, je vous propose une série de petites découvertes passées et présentes, qui pourront être enrichies par vous bien sûr !
Il devrait y avoir plus à Montréal ou même au Québec que nos anglos-québécois de service... Christopher Hall serait le 1er de ces friendly anglos auxquels je pense... (et Josh Freed ?). Mais c'est le milieu musical qui nous vient généralement à l'esprit lorsque vient le temps d'inventorier ces remarquables oubliés (expression tirée d'une très belle émission de radio animée par Serge Bouchard et portant sur ces héros obscurs de notre histoire...).
Sur notre scène musicale, Arcade Fire, Patrick Watson, Godspeedyoublackemperor et Sam Roberts sont bien connus; Ian Kelly, un peu moins; Paul Cargnello est plus connu depuis qu'il chante en français (!); bref, il y a toute une communauté artistique anglo-québécoise qui mériterait que l'on s'y attarde un peu plus.
En voici une qui, il me semble, devrait attirer notre attention : Emilie Clepper.
Émilie est née à Québec (quoi ? il y a des anglos à Québec !) d'un père texan qui affectionnait particulièrement le country. Écoutez sa voix nasillarde et sa musique de bord de feu, elle vous réconfortera avec sa simplicité et son imagerie profondément nord-américaine.
Il devrait y avoir plus à Montréal ou même au Québec que nos anglos-québécois de service... Christopher Hall serait le 1er de ces friendly anglos auxquels je pense... (et Josh Freed ?). Mais c'est le milieu musical qui nous vient généralement à l'esprit lorsque vient le temps d'inventorier ces remarquables oubliés (expression tirée d'une très belle émission de radio animée par Serge Bouchard et portant sur ces héros obscurs de notre histoire...).
Sur notre scène musicale, Arcade Fire, Patrick Watson, Godspeedyoublackemperor et Sam Roberts sont bien connus; Ian Kelly, un peu moins; Paul Cargnello est plus connu depuis qu'il chante en français (!); bref, il y a toute une communauté artistique anglo-québécoise qui mériterait que l'on s'y attarde un peu plus.
En voici une qui, il me semble, devrait attirer notre attention : Emilie Clepper.
Émilie est née à Québec (quoi ? il y a des anglos à Québec !) d'un père texan qui affectionnait particulièrement le country. Écoutez sa voix nasillarde et sa musique de bord de feu, elle vous réconfortera avec sa simplicité et son imagerie profondément nord-américaine.
lundi 1 mars 2010
Le cas écossais.
Je vous entretiens régulièrement depuis le début de ce blogue à propos d'un certain déclin politique du Québec au sein de l'ensemble canadien.
photo : drapeau écossais
L'Écosse pourrait peut-être nous inspirer une sortie de secours (l'expression est tirée d'un livre de J-F Lisée). En effet, les nationalistes au pouvoir en Écosse (le parlement est né en 1999) envisagent un double référendum pour 2010. Sachant que l'option indépendantiste ne recueille pas une majorité, le 1er ministre écossais, Alex Salmond, adopte une stratégie originale. François Brousseau, dans Le Devoir d'aujourd'hui, la résume ainsi :
«Le premier ministre, Alex Salmond, jadis admirateur de René Lévesque, a rendu publiques, jeudi dernier, les deux questions — pas une, deux — qu'il voudrait poser dans quelques mois aux électeurs d'Écosse. La date n'est pas encore fixée, mais M. Salmond souhaite le 30 novembre, jour de la St. Andrew, fête nationale.
Première observation: le projet du premier ministre, s'il est adopté par la Chambre écossaise, comporte une double approche, qui consiste à demander (1) si les Écossais veulent, de façon générale, «plus de pouvoirs» pour leur Parlement; et (2) s'ils veulent une extension de ces pouvoirs «permettant de rendre possible l'indépendance» [sic]. M. Salmond a dit qu'il ferait campagne pour le «Yes-Yes» (deux fois oui). Mais s'il n'obtenait qu'un «oui» sur deux, il pourrait toujours prétendre à une «demi-victoire».
(...)
Salmond, on le voit, n'est pas dépourvu de sens tactique. Il sait que son option n'a pas, de prime abord, l'appui de la majorité des Écossais, et ne posera pas de question sur une séparation immédiate et effective. Mais il ne recule pas devant les mots, et notamment celui d'«indépendance».
Sur le site Web du gouvernement écossais, on retrouve sa déclaration de jeudi dernier, dans laquelle il dit explicitement: «Je suis convaincu que la prospérité et le développement futurs de notre pays seront servis par une Écosse devenue indépendante.»
La question de l'indépendance de l'Écosse est donc aujourd'hui posée. Mais pas dans un cadre où un «non» entraînerait ipso facto une régression politique de la nation écossaise. Car le principe d'une autonomie accrue d'Édimbourg face à Londres — ils appellent ça «dévolution» — est largement acquis, comme solution de rechange naturelle à la séparation.
Cela ne se passe pas partout comme ça».
En effet, serais-je tenté de dire ! Ici, nos deux référendums sur la souveraineté se sont soldés par des reculs pour le Québec sur le plan politique (ex: rapatriement de 1982 et loi sur la clarté). Les nationalistes écossais ont compris quelque chose d'important : il faut se ménager un espace politique prometteur en cas de défaite. En Écosse, il semble que le Yes à la 1ère question soit quasiment assuré... Donc, indépendante ou pas, l'Écosse serait une nation qui bénéficierait de plus de pouvoirs dans un avenir rapproché.
Et le Québec dans tout ça ?
photo : drapeau écossais
L'Écosse pourrait peut-être nous inspirer une sortie de secours (l'expression est tirée d'un livre de J-F Lisée). En effet, les nationalistes au pouvoir en Écosse (le parlement est né en 1999) envisagent un double référendum pour 2010. Sachant que l'option indépendantiste ne recueille pas une majorité, le 1er ministre écossais, Alex Salmond, adopte une stratégie originale. François Brousseau, dans Le Devoir d'aujourd'hui, la résume ainsi :
«Le premier ministre, Alex Salmond, jadis admirateur de René Lévesque, a rendu publiques, jeudi dernier, les deux questions — pas une, deux — qu'il voudrait poser dans quelques mois aux électeurs d'Écosse. La date n'est pas encore fixée, mais M. Salmond souhaite le 30 novembre, jour de la St. Andrew, fête nationale.
Première observation: le projet du premier ministre, s'il est adopté par la Chambre écossaise, comporte une double approche, qui consiste à demander (1) si les Écossais veulent, de façon générale, «plus de pouvoirs» pour leur Parlement; et (2) s'ils veulent une extension de ces pouvoirs «permettant de rendre possible l'indépendance» [sic]. M. Salmond a dit qu'il ferait campagne pour le «Yes-Yes» (deux fois oui). Mais s'il n'obtenait qu'un «oui» sur deux, il pourrait toujours prétendre à une «demi-victoire».
(...)
Salmond, on le voit, n'est pas dépourvu de sens tactique. Il sait que son option n'a pas, de prime abord, l'appui de la majorité des Écossais, et ne posera pas de question sur une séparation immédiate et effective. Mais il ne recule pas devant les mots, et notamment celui d'«indépendance».
Sur le site Web du gouvernement écossais, on retrouve sa déclaration de jeudi dernier, dans laquelle il dit explicitement: «Je suis convaincu que la prospérité et le développement futurs de notre pays seront servis par une Écosse devenue indépendante.»
La question de l'indépendance de l'Écosse est donc aujourd'hui posée. Mais pas dans un cadre où un «non» entraînerait ipso facto une régression politique de la nation écossaise. Car le principe d'une autonomie accrue d'Édimbourg face à Londres — ils appellent ça «dévolution» — est largement acquis, comme solution de rechange naturelle à la séparation.
Cela ne se passe pas partout comme ça».
En effet, serais-je tenté de dire ! Ici, nos deux référendums sur la souveraineté se sont soldés par des reculs pour le Québec sur le plan politique (ex: rapatriement de 1982 et loi sur la clarté). Les nationalistes écossais ont compris quelque chose d'important : il faut se ménager un espace politique prometteur en cas de défaite. En Écosse, il semble que le Yes à la 1ère question soit quasiment assuré... Donc, indépendante ou pas, l'Écosse serait une nation qui bénéficierait de plus de pouvoirs dans un avenir rapproché.
Et le Québec dans tout ça ?
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