Je vous disais dans le billet précédent que la réalité est toujours plus intéressante que la fiction. Un livre sort en Allemagne prochainement portant sur les dossiers que la Stasi détenait sur l'écrivain Günter Grass. La Stasi était la police secrète est-Allemande (ex-RDA), elle fichait pratiquement tout le monde (voir le film La vie des autres qui aborde ce thème...).
Source
Les régimes totalitaires, croyant que quiconque peut devenir une menace à l'autorité, deviennent paranoïaques. L'écrivain allemand Günter Grass, Prix Nobel de littérature, était fort connu en Allemagne de l'est et il s'était prononcé publiquement contre l'érection du Mur de Berlin en 1961.
Les archives de la Stasi dévoilées depuis la réunification des deux Allemagnes en 1992, démontrent combien les espions du régime de l'ex-RDA étaient partout (même un de vos voisins aurait pu en faire partie !). Ces «informateurs non-officiels», appelés IM (on estime que leur nombre était d'environ 300 000), côtoyaient Grass à son insu, lors de ses visites en Allemagne de l'est et faisaient partie de ces milliers d'indicateurs au service du régime puisés dans la «société civile»... On comprend qu'il n'y a alors plus de société civile, car l'État s'est immiscé partout... Après tout, en ex-RDA, dès que vous refusiez à être un IM, vous deveniez un ennemi vous aussi...
jeudi 31 décembre 2009
Omertà - la vraie histoire...
Le meurtre de Nick Rizzuto Jr (photo : CBC) lundi dernier révèle à nouveau combien la réalité est toujours plus «croustillante» et fascinante que la fiction...
Les soupçons, d'abord dirigés contre les gangs de rue, se tournent maintenant vers une guerre de clan à l'interne pour prendre la relève de Vito (le père de la victime), actuellement emprisonné aux USA pour le meurtre de plusieurs mafiosi du clan Bonano... Les films Le Parrain et la série Omertà au Québec ont tous puisé leur inspiration dans ces récits enlevants, cette fois-ci réels...
Qui prendra la relève au sein de la mafia montréalaise, dans le contexte des nombreuses révélations de corruption (et de proximité avec la mafia) dans le domaine de la construction ?
Et les gangs de rue doivent-elles pour autant être évacuées du complot ? En tous cas, pas s'il était question d'écrire une série-télé ... Rappelez-vous qu'il y a eu cet automne plusieurs attaques au cocktail Molotov contre des cafés italiens de Montréal...
Méchant scénario, que seule la réalité peut surpasser...
Les soupçons, d'abord dirigés contre les gangs de rue, se tournent maintenant vers une guerre de clan à l'interne pour prendre la relève de Vito (le père de la victime), actuellement emprisonné aux USA pour le meurtre de plusieurs mafiosi du clan Bonano... Les films Le Parrain et la série Omertà au Québec ont tous puisé leur inspiration dans ces récits enlevants, cette fois-ci réels...
Qui prendra la relève au sein de la mafia montréalaise, dans le contexte des nombreuses révélations de corruption (et de proximité avec la mafia) dans le domaine de la construction ?
Et les gangs de rue doivent-elles pour autant être évacuées du complot ? En tous cas, pas s'il était question d'écrire une série-télé ... Rappelez-vous qu'il y a eu cet automne plusieurs attaques au cocktail Molotov contre des cafés italiens de Montréal...
Méchant scénario, que seule la réalité peut surpasser...
mercredi 30 décembre 2009
Iran : suite le 7 janvier...
Source
Les manifs antigouvernementales se poursuivent en Iran, malgré la forte répression du régime.
Prochaine étape : 7 janvier où «un défi inimaginable il y a quelques jours encore sera lancé au régime (...) Toutes les femmes seront invitées à enlever leur voile. Ce sont les garçons qui, exceptionnellement, le porteront.» (Le Devoir).
Je vous disais justement le 17 décembre dernier que ce geste en apparence anodin allait faire boule de neige (ou tempête de sable, c'est plus propice à la région...). À suivre.
Les manifs antigouvernementales se poursuivent en Iran, malgré la forte répression du régime.
Prochaine étape : 7 janvier où «un défi inimaginable il y a quelques jours encore sera lancé au régime (...) Toutes les femmes seront invitées à enlever leur voile. Ce sont les garçons qui, exceptionnellement, le porteront.» (Le Devoir).
Je vous disais justement le 17 décembre dernier que ce geste en apparence anodin allait faire boule de neige (ou tempête de sable, c'est plus propice à la région...). À suivre.
Contrepèteries.
Les contrepèteries sont des inversions de syllabes ou de lettres qui changent le sens de la phrase de façon souvent grivoise...
Ex 1 : Parachute : Char à putes.
Ex 2 : Femme folle à la messe : Femme molle à la fesse.
Ex 3 : Capitaine, Capitaine, la flotte de la Reine est prête ! :
Capitaine, Capitaine, la ... de la Reine est ... !
Ex 1 : Parachute : Char à putes.
Ex 2 : Femme folle à la messe : Femme molle à la fesse.
Ex 3 : Capitaine, Capitaine, la flotte de la Reine est prête ! :
Capitaine, Capitaine, la ... de la Reine est ... !
lundi 28 décembre 2009
Pendant ce temps, chez nous...
Atmosphère de révolution en Iran ! Pendant ce temps, chez nous... Bien sûr, en Iran, le régime est une véritable tyrannie !
Tandis qu'ici, c'est le calme plat. La corruption nous envahit, l'impunité devient une norme et les apparences de conflits d'intérêts ne sont pas des problèmes selon le gouvernement Charest : «Tant qu'il n'y a pas de conflit en soi» disent les libéraux... On en vient même au sein de ce gouvernement à modifier les règles d'éthique en fonction de la composition du Conseil des ministres, plutôt que d'établir des règles valables pour tous en tout temps... (Un autre inversement des normes !)
Tony Accurso : la personnalité de l'année au Québec ?
Les cas de problèmes éthiques reliés à ce qu'on appelle dans le jargon administratif «les règles de bonne gouvernance» sont tellement nombreux en 2009 que nous en avons le vertige... Le bon côté est que ces problèmes ont été mis à jour par des journalistes qui ont fait un travail souvent remarquable (au fait : qui fera ce travail si les grands médias disparaissent ?). Faites un test : Googlez le nom de Tony Accurso, puis ceux de Frank Zampino, Claude Dauphin, Benoit Labonté (tous impliqués à divers postes en politique montréalaise); de Michel Arseneault (Président de la FTQ, la plus grosse centrale syndicale au Québec); de David Whissel, Julie Boulet, Jean d'Amour (tous députés du Parti libéral au pouvoir à Québec)... Tous ces noms renvoient à des problèmes significatifs, voire évidents, de conflits d'intérêts ! Jusqu'à notre ministre de l'éducation Michelle Courchesne qui ne tourne pas sa langue 7 fois en disant : «les entreprises privées ne voudront plus donner d'argent aux partis!» - Mais madame la ministre, c'est interdit au Québec depuis le 1er mandat Lévesque ! (oups...)
Rappelez-vous aussi cette gestion déficiente des FIER, (Fonds d'intervention économique régionale) dans lesquels des membres du Conseil d'administration (nommés par le gouvernement) avaient des intérêts dans les entreprises choisies comme «prometteuses»...
Nous payons pour cette corruption : de 30% à 40% plus cher qu'ailleurs nos contrats publics ! Dans ce contexte, vive les PPP ! N'est-ce pas ? C'est pas comme si on était si riche et qu'on pouvait se payer ça !
Je vous renvoie à la lecture de ce billet (et de celui-ci) qui décrit l'émergence chez nous d'un «despotisme doux», ce pouvoir qui nous déprave tranquillement de notre capacité à raisonner tant que nous jouissons de nos «petits et vulgaires plaisirs»...
C'est une leçon portant sur la force d'une mobilisation collective tenace que nous enseignent les Iraniens ces temps-ci... Et ils le font dans un contexte où les conséquences liées à une telle prise de position sont dangereuses, souvent mortelles !
Dans Comment ça ? (La Patente, Boucane bleue, 2004) Daniel Boucher chante :
«J'ai vu du monde marcher dans rue, les coudes serrés, les yeux sérieux,
J'ai vu du monde avoir des buts, manger des claques pour manger mieux,
Mais là j'vois rien qu' des moumoutes grises, parler sans sortir de chez eux,
Parler comme on s'déguise, parler en marchant sur des oeufs,
Comme si, tant qu't'avais faim, tu t'battais pour ton dû,
Comme si, le ventre plein, t'étais moins convaincu.
Comment ça ? qu'on sort plus d'la ouate, à moins qu'ça paye...
Comment ça ? qu'on trouve toute ça platte, si on l'fait pareil...»
À la mesure de notre société endormie dans son «confort et son indifférence», je vous invite à :
Signer les deux pétitions suivantes...
Bonne année 2010 !
Le voisin.
Tandis qu'ici, c'est le calme plat. La corruption nous envahit, l'impunité devient une norme et les apparences de conflits d'intérêts ne sont pas des problèmes selon le gouvernement Charest : «Tant qu'il n'y a pas de conflit en soi» disent les libéraux... On en vient même au sein de ce gouvernement à modifier les règles d'éthique en fonction de la composition du Conseil des ministres, plutôt que d'établir des règles valables pour tous en tout temps... (Un autre inversement des normes !)
Tony Accurso : la personnalité de l'année au Québec ?
Les cas de problèmes éthiques reliés à ce qu'on appelle dans le jargon administratif «les règles de bonne gouvernance» sont tellement nombreux en 2009 que nous en avons le vertige... Le bon côté est que ces problèmes ont été mis à jour par des journalistes qui ont fait un travail souvent remarquable (au fait : qui fera ce travail si les grands médias disparaissent ?). Faites un test : Googlez le nom de Tony Accurso, puis ceux de Frank Zampino, Claude Dauphin, Benoit Labonté (tous impliqués à divers postes en politique montréalaise); de Michel Arseneault (Président de la FTQ, la plus grosse centrale syndicale au Québec); de David Whissel, Julie Boulet, Jean d'Amour (tous députés du Parti libéral au pouvoir à Québec)... Tous ces noms renvoient à des problèmes significatifs, voire évidents, de conflits d'intérêts ! Jusqu'à notre ministre de l'éducation Michelle Courchesne qui ne tourne pas sa langue 7 fois en disant : «les entreprises privées ne voudront plus donner d'argent aux partis!» - Mais madame la ministre, c'est interdit au Québec depuis le 1er mandat Lévesque ! (oups...)
Rappelez-vous aussi cette gestion déficiente des FIER, (Fonds d'intervention économique régionale) dans lesquels des membres du Conseil d'administration (nommés par le gouvernement) avaient des intérêts dans les entreprises choisies comme «prometteuses»...
Nous payons pour cette corruption : de 30% à 40% plus cher qu'ailleurs nos contrats publics ! Dans ce contexte, vive les PPP ! N'est-ce pas ? C'est pas comme si on était si riche et qu'on pouvait se payer ça !
Je vous renvoie à la lecture de ce billet (et de celui-ci) qui décrit l'émergence chez nous d'un «despotisme doux», ce pouvoir qui nous déprave tranquillement de notre capacité à raisonner tant que nous jouissons de nos «petits et vulgaires plaisirs»...
C'est une leçon portant sur la force d'une mobilisation collective tenace que nous enseignent les Iraniens ces temps-ci... Et ils le font dans un contexte où les conséquences liées à une telle prise de position sont dangereuses, souvent mortelles !
Dans Comment ça ? (La Patente, Boucane bleue, 2004) Daniel Boucher chante :
«J'ai vu du monde marcher dans rue, les coudes serrés, les yeux sérieux,
J'ai vu du monde avoir des buts, manger des claques pour manger mieux,
Mais là j'vois rien qu' des moumoutes grises, parler sans sortir de chez eux,
Parler comme on s'déguise, parler en marchant sur des oeufs,
Comme si, tant qu't'avais faim, tu t'battais pour ton dû,
Comme si, le ventre plein, t'étais moins convaincu.
Comment ça ? qu'on sort plus d'la ouate, à moins qu'ça paye...
Comment ça ? qu'on trouve toute ça platte, si on l'fait pareil...»
À la mesure de notre société endormie dans son «confort et son indifférence», je vous invite à :
Signer les deux pétitions suivantes...
Bonne année 2010 !
Le voisin.
dimanche 27 décembre 2009
Comment la religion pourrait faire tomber un régime religieux...
Je vous parlais déjà ici et ici de ce qui se passe en Iran ces temps-ci...
Le journal Le Monde met en ligne un blogue tenu par des opposants au régime iranien.
Armin Arefi nous informe qu'en ce moment, les Iraniens "célèbrent" «l’Ashoura, anniversaire de la mort en martyr il y a 1300 ans de l’Imam Hossein, grande figure de l’Islam chiite et symbole de la résistance contre le despotisme, que l’opposition a de nouveau décidé de détourner en journée de contestation du régime iranien ».
Les Iraniens pourraient être tentés de récupérer ce symbole de la résistance légitime pour renverser leur propre régime politique, qui tient de plus en plus uniquement par la force !
Attention, plusieurs vidéos disponibles sont choquants : on y voit des victimes ensanglantées ou mortes...
La répression du régime tiendra-t-elle encore longtemps ?
Je vous rappelle que 60% de la population iranienne a moins de 25 ans... Et qu'une large part du mouvement de contestation relève du mouvement étudiant. Paradoxe : la Révolution islamique de 1979 (qui a instauré le régime actuel) a énormément contribué à l'éducation de la jeunesse iranienne - particulièrement celle des femmes.
Il y a là un (petit) parallèle à faire avec Mai '68 en France : «Sous les pavés, la plage !» (on le voit dans le vidéo, les pavés servent de projectiles contre les forces de l'ordre). Et les dissidents contestent une société trop rigide, trop hiérachisée, sclérosée...
Le journal Le Monde met en ligne un blogue tenu par des opposants au régime iranien.
Armin Arefi nous informe qu'en ce moment, les Iraniens "célèbrent" «l’Ashoura, anniversaire de la mort en martyr il y a 1300 ans de l’Imam Hossein, grande figure de l’Islam chiite et symbole de la résistance contre le despotisme, que l’opposition a de nouveau décidé de détourner en journée de contestation du régime iranien ».
Les Iraniens pourraient être tentés de récupérer ce symbole de la résistance légitime pour renverser leur propre régime politique, qui tient de plus en plus uniquement par la force !
Attention, plusieurs vidéos disponibles sont choquants : on y voit des victimes ensanglantées ou mortes...
La répression du régime tiendra-t-elle encore longtemps ?
Je vous rappelle que 60% de la population iranienne a moins de 25 ans... Et qu'une large part du mouvement de contestation relève du mouvement étudiant. Paradoxe : la Révolution islamique de 1979 (qui a instauré le régime actuel) a énormément contribué à l'éducation de la jeunesse iranienne - particulièrement celle des femmes.
Il y a là un (petit) parallèle à faire avec Mai '68 en France : «Sous les pavés, la plage !» (on le voit dans le vidéo, les pavés servent de projectiles contre les forces de l'ordre). Et les dissidents contestent une société trop rigide, trop hiérachisée, sclérosée...
vendredi 25 décembre 2009
«Images d'un monde sous tension» au MBAM
Il y a un nouvel espace au Musée des Beaux Arts de Montréal (MBAM). Il s'agit d'un passage sous-terrain qui relie les deux parties du musée, de chaque côté de la rue Sherbrooke.
On y exposeprésentement à partir de janvier, gratuitement, Images d'un monde sous tension : « La multiplication des armes nucléaires, le réchauffement climatique et les bouleversements démographiques sans précédent compromettent l'avenir planétaire comme aucun conflit ancien ne l'avait fait. (...) "Give me back the Berlin wall, Give me Stalin and St-Paul, I've seen the future brother, it is murder", chantait Leonard Cohen dans The Future (1992).» Tiré de La revue du MBAM, p.28.
Carolee Schneemann, (née en 1939), Terminal Velocity, 2001
Photographies numérisées de journaux, (Corps chutant des Tours en feu, 11 sept. 2001)
On y expose
Carolee Schneemann, (née en 1939), Terminal Velocity, 2001
Photographies numérisées de journaux, (Corps chutant des Tours en feu, 11 sept. 2001)
jeudi 24 décembre 2009
Daniel Lanois vous souhaite... de la beauté.
Daniel Lanois est un des plus grands artistes de notre époque. Il a réalisé des albums pour U2 et Bob Dylan, il a collaboré avec un nombre infini d'artistes respectés dans toutes les sphères de la musique. Son album Here is what is tourne toujours dans mes oreilles, il y a quelque chose de spirituel dans la pedal steel guitar de Lanois. Il appelle d'ailleurs sa guitare, sa "little church in a suitcase"...
Je vous souhaite Joyeux Noel en puisant dans une citation du film Here is what is, dont la démarche porte sur la recherche de la beauté, et où Lanois et Brian Eno discutent de l'art et de la vie :
«Things come out of nothing. Things evolve out of nothing. The tinyest seed in the right situation turns into the most beautifull forest. The most promising seed in the wrong situation turns into nothing... It gives confidence to people with their own lives, if they believe this... You could have a different life if you think that things comes from unpromising beginning, and You're an unpromising beginning !»
Je vous souhaite Joyeux Noel en puisant dans une citation du film Here is what is, dont la démarche porte sur la recherche de la beauté, et où Lanois et Brian Eno discutent de l'art et de la vie :
«Things come out of nothing. Things evolve out of nothing. The tinyest seed in the right situation turns into the most beautifull forest. The most promising seed in the wrong situation turns into nothing... It gives confidence to people with their own lives, if they believe this... You could have a different life if you think that things comes from unpromising beginning, and You're an unpromising beginning !»
mercredi 23 décembre 2009
Le palmarès (prise 3)
Les 10 meilleurs livres de la décennie, selon ce qu'a lu le voisin.
- La route, de Cormack McCarthy : Un véritable chef d'oeuvre contemporain.
- The Audacity of Hope, de Barack Obama : L'intelligence et la sensibilité en politique.
- Black Bazar, de Alain Mabanckou : un drôle de tableau de la communauté noire dans les quartiers de Paris.
- L'Attentat, de Yasmina Khadra : Un portrait saisissant de la société israélienne et de l'horreur générée par l'occupation...
- La soeur de Judith, de Lise Tremblay : De la littérature de grand calibre, reposante sans être insignifiante.
- Paul à la pêche, de Michel Rabagliati (c'est le meilleur scénario, mais dans Paul à Québec, il y a l'endroit exact où ma mère est décédée...) : Des dessins précis et une atmosphère unique, humaine.
- D'où viens-tu berger ? de Mathyas Lefebure : Une réflexion philosophique et littéraire sur le décrochage que l'on envisage souvent, mais que l'on opère rarement.
- Vers l'Orient compliqué, de Antoine Sfeir : Un livre-synthèse (et à thèse) de qualité sur les conflits au Proche-Orient.
- Against All Ennemies, de Richard Clarke : LE livre post-11 septembre. Comment les USA ont à l'époque tourné le dos à leurs idéaux au nom de la lutte au terrorisme. À lire en parallèle avec le film Good Night and Good Luck, de George Clooney... Cela laissait présager l'arrivée d'Obama.
- Mal de Terre, de Frédéric Lenoir et Hubert Reeves : Pour le dur constat et les notes d'espoir... (plus pour le propos que pour ses qualités littéraires).
- Puis-je en rajouter un dernier ? Comment devenir un monstre ? de Jean Barbe : Une écriture soignée, à la fois légère et profonde, qui sonde l'âme humaine et les horreurs de la guerre.
Et vous ?
- La route, de Cormack McCarthy : Un véritable chef d'oeuvre contemporain.
- The Audacity of Hope, de Barack Obama : L'intelligence et la sensibilité en politique.
- Black Bazar, de Alain Mabanckou : un drôle de tableau de la communauté noire dans les quartiers de Paris.
- L'Attentat, de Yasmina Khadra : Un portrait saisissant de la société israélienne et de l'horreur générée par l'occupation...
- La soeur de Judith, de Lise Tremblay : De la littérature de grand calibre, reposante sans être insignifiante.
- Paul à la pêche, de Michel Rabagliati (c'est le meilleur scénario, mais dans Paul à Québec, il y a l'endroit exact où ma mère est décédée...) : Des dessins précis et une atmosphère unique, humaine.
- D'où viens-tu berger ? de Mathyas Lefebure : Une réflexion philosophique et littéraire sur le décrochage que l'on envisage souvent, mais que l'on opère rarement.
- Vers l'Orient compliqué, de Antoine Sfeir : Un livre-synthèse (et à thèse) de qualité sur les conflits au Proche-Orient.
- Against All Ennemies, de Richard Clarke : LE livre post-11 septembre. Comment les USA ont à l'époque tourné le dos à leurs idéaux au nom de la lutte au terrorisme. À lire en parallèle avec le film Good Night and Good Luck, de George Clooney... Cela laissait présager l'arrivée d'Obama.
- Mal de Terre, de Frédéric Lenoir et Hubert Reeves : Pour le dur constat et les notes d'espoir... (plus pour le propos que pour ses qualités littéraires).
- Puis-je en rajouter un dernier ? Comment devenir un monstre ? de Jean Barbe : Une écriture soignée, à la fois légère et profonde, qui sonde l'âme humaine et les horreurs de la guerre.
Et vous ?
Le palmarès (prise 2)
Les meilleurs albums de musique de l'année 2009 selon le voisin (avec une insistance assumée pour la musique d'ici) :
- Émilie Proulx, La lenteur alentour.
De la musique folk tranquilo excellente en voiture sur une route morne avec des épinettes qui déchirent le ciel...
- 12 hommes rapaillés, douze chansons tirées de textes de Gaston Miron, toutes arrangées par Louis-Jean Cormier, l'homme de l'heure au Québec !
- Fred Pellerin, Le silence. Il a tous les talents ce Fred ! Une voix discrète et riche, une puissance contenue. C'est beau et ça coule tout seul un dimanche matin.
- Damien Robitaille, Un homme autonome. C'est sympa et désinvolte. Si j'avais eu un talent de compositeur, j'aurais voulu celui-là : un groove léger mêlé à des paroles anodines mais bien ficelées...
Eleni Mandell
- Eleni Mandell, Artificial fire. Elle me touche dans toutes les parties de mon corps avec sa voix et son style. Cet album est un peu plus rock que ses précédents, et ça n'a rien pour me déplaire !
- Joseph Arthur and the Lonely Astronauts, Temporary people. C'est l'idole de ma blonde et elle a bien raison. Il FAUT voir ce gars-là en show une fois dans sa vie ! Chaque prestation est une expérience en soi. Et cet album a de quoi nous réjouir : ça sonne comme du Dylan, du Bowie et... du Joseph Arthur !
- Ben Harper and the Relentless 7. C'est un Ben plus rock (même un peu pop) qui nous invite à rencontrer son nouveau band. Et on aime, encore et toujours !
- Malajube, Labyrinthes. C'est le meilleur album de Malajube (je n'étais pas un grand fan avant celui-ci). Ruptures de rythmes et mélodies chargées, sans être cacophonique. Original et toujours agréable aux oreilles après plusieurs écoutes.
- Blue Rodeo, The things we left behind. Mon p'tit (il est pas grand !) côté Canadian rock est satisfait avec cet album double d'une grande qualité mélodique. J'adore ce band.
- Pour le 10e, vous avez le choix entre : Marie-Pierre Arthur (1er album très réussi), Fred Fortin, Plastrer la lune (inégal mais très bon); Yann Perreau, Un serpent sous les plumes (à voir en show !) ou Vincent Vallières, Le monde tourne fort. Je choisis Vallières pour sa simplicité désarmante, c'est le meilleur de nos chansonniers actuels.
Et vous ?
- Émilie Proulx, La lenteur alentour.
De la musique folk tranquilo excellente en voiture sur une route morne avec des épinettes qui déchirent le ciel...
- 12 hommes rapaillés, douze chansons tirées de textes de Gaston Miron, toutes arrangées par Louis-Jean Cormier, l'homme de l'heure au Québec !
- Fred Pellerin, Le silence. Il a tous les talents ce Fred ! Une voix discrète et riche, une puissance contenue. C'est beau et ça coule tout seul un dimanche matin.
- Damien Robitaille, Un homme autonome. C'est sympa et désinvolte. Si j'avais eu un talent de compositeur, j'aurais voulu celui-là : un groove léger mêlé à des paroles anodines mais bien ficelées...
Eleni Mandell
- Eleni Mandell, Artificial fire. Elle me touche dans toutes les parties de mon corps avec sa voix et son style. Cet album est un peu plus rock que ses précédents, et ça n'a rien pour me déplaire !
- Joseph Arthur and the Lonely Astronauts, Temporary people. C'est l'idole de ma blonde et elle a bien raison. Il FAUT voir ce gars-là en show une fois dans sa vie ! Chaque prestation est une expérience en soi. Et cet album a de quoi nous réjouir : ça sonne comme du Dylan, du Bowie et... du Joseph Arthur !
- Ben Harper and the Relentless 7. C'est un Ben plus rock (même un peu pop) qui nous invite à rencontrer son nouveau band. Et on aime, encore et toujours !
- Malajube, Labyrinthes. C'est le meilleur album de Malajube (je n'étais pas un grand fan avant celui-ci). Ruptures de rythmes et mélodies chargées, sans être cacophonique. Original et toujours agréable aux oreilles après plusieurs écoutes.
- Blue Rodeo, The things we left behind. Mon p'tit (il est pas grand !) côté Canadian rock est satisfait avec cet album double d'une grande qualité mélodique. J'adore ce band.
- Pour le 10e, vous avez le choix entre : Marie-Pierre Arthur (1er album très réussi), Fred Fortin, Plastrer la lune (inégal mais très bon); Yann Perreau, Un serpent sous les plumes (à voir en show !) ou Vincent Vallières, Le monde tourne fort. Je choisis Vallières pour sa simplicité désarmante, c'est le meilleur de nos chansonniers actuels.
Et vous ?
mardi 22 décembre 2009
Le palmarès (prise 1)
Les blogues adorent les palmarès : le mot de l'année, les dix meilleurs livres de la décennie, les moments marquants de l'année, la personnalité de la décennie, etc. C'est une façon d'entretenir à peu de frais l'interaction et l'intérêt du voisinage...
Mon palmarès commence ici :
- Le mot de l'année : Espoir.
Pour nous sortir de cette torpeur politique, de cette odeur de corruption généralisée. Pour puiser dans l'espoir suscité par Barack Obama, pour son prix Nobel de la paix qui n'est rien d'autre qu'un appel à l'espoir. Pour sa réforme de la santé qui améliorera la vie de 30 millions d'États-uniens... Pour me sortir de la tête mes images catastrophistes de La route...
Espoir que l'environnement (ou la préoccupation écologique) puisse devenir un réflexe normal et naturel de notre façon de vivre, qu'il traverse tout notre processus décisionnel dans tous les secteurs d'activité... Parce qu'Obama nous dit depuis le début d'avoir l'Audace d'espérer.
Et vous ? Votre mot de l'année ?
Mon palmarès commence ici :
- Le mot de l'année : Espoir.
Pour nous sortir de cette torpeur politique, de cette odeur de corruption généralisée. Pour puiser dans l'espoir suscité par Barack Obama, pour son prix Nobel de la paix qui n'est rien d'autre qu'un appel à l'espoir. Pour sa réforme de la santé qui améliorera la vie de 30 millions d'États-uniens... Pour me sortir de la tête mes images catastrophistes de La route...
Espoir que l'environnement (ou la préoccupation écologique) puisse devenir un réflexe normal et naturel de notre façon de vivre, qu'il traverse tout notre processus décisionnel dans tous les secteurs d'activité... Parce qu'Obama nous dit depuis le début d'avoir l'Audace d'espérer.
Et vous ? Votre mot de l'année ?
Un p'tit jeu de mots...
C'est l'histoire d'un curé comprends-tu, il dit :
«Si vous n'êtes pas tous dévots, vous serez tous détruits».
La comprends-tu ?
«Si vous n'êtes pas tous dévots, vous serez tous détruits».
La comprends-tu ?
La folie des bas-prix et les «planifications fiscales agressives»...
J'ai toujours apprécié le magazine Jobboom. Le # présentement en circulation offre un dossier sur Vincent Lacroix et la fraude Norbourg intitulé La bande à Vincent.
Je vous invite aussi à lire ces deux papiers :
1- Dans À quel prix ? Marie-Claude Élie Morin (sûrement issue de cette générations aux noms à "pentures"...) raconte que «personne ne résiste à ce qu'il perçoit comme une bonne affaire»... L'article porte sur une étude menée par la journaliste américaine Ellen Ruppel Shell, qui a publié CHEAP : The High Cost of Discount Culture.
2- Éric Grenier, dans Payez au suivant, souligne qu'il est temps de s'attaquer aux «planifications fiscales agressives», mot politiquement correct pour décrire de l'évitement fiscal, qu'il différencie de l'évasion fiscale, celle-ci étant illégale alors que la 1ère navigue dans les méandres de la légalité...
Ça fait du bien d'entendre d'autre monde que Léo-Paul Lauzon ou Françoise David (Jobboom est un magazine publié par le réseau Canoe - donc par l'Empire Quebecor), affirmer qu'il est nécessaire que les entreprises payent leur juste part d'impôts !
Je vous invite aussi à lire ces deux papiers :
1- Dans À quel prix ? Marie-Claude Élie Morin (sûrement issue de cette générations aux noms à "pentures"...) raconte que «personne ne résiste à ce qu'il perçoit comme une bonne affaire»... L'article porte sur une étude menée par la journaliste américaine Ellen Ruppel Shell, qui a publié CHEAP : The High Cost of Discount Culture.
2- Éric Grenier, dans Payez au suivant, souligne qu'il est temps de s'attaquer aux «planifications fiscales agressives», mot politiquement correct pour décrire de l'évitement fiscal, qu'il différencie de l'évasion fiscale, celle-ci étant illégale alors que la 1ère navigue dans les méandres de la légalité...
Ça fait du bien d'entendre d'autre monde que Léo-Paul Lauzon ou Françoise David (Jobboom est un magazine publié par le réseau Canoe - donc par l'Empire Quebecor), affirmer qu'il est nécessaire que les entreprises payent leur juste part d'impôts !
lundi 21 décembre 2009
Iran : les réformistes perdent leur guide spirituel
L'Ayatollah (plus haute autorité religieuse dans le chiisme, courant majoritaire de l'islam en Iran) Hossein-Ali Montazeri est décédé samedi (il avait 87 ans). Avec sa mort, les réformistes iraniens perdent un guide spirituel qui a fortement contribué à affaiblir l'autorité du régime théocratique au pouvoir depuis 1979. Montazeri avait sévèrement critiqué le président actuel, Mahmoud Ahmadinejad, il questionnait même la légitimité de sa réélection récente tout en condamnant les répressions policières et militaires qui ont suivi ces élections contestées par une large part de la population.
Ce personnage, à la fois juriste et interprète religieux respecté, a été mis à l'écart du régime à la fin des années 1980, mais il demeurait écouté et respecté pour avoir contribué à la Révolution islamique (le régime actuel) tout en condamnant ses dérives autoritaires. Reste à voir si sa mort sera aussi une occasion pour ceux qui contestent le régime iranien de se rassembler en son hommage et de poursuivre le combat pour un régime plus transparent et moins autoritaire... Je vous parlais récemment de cette contestation originale où des hommes se sont photographiés voilés pour protester contre l'emprisonnement d'un leader étudiant... L'Iran est actuellement en plein bouillonnement politique et ça peut aller dans toutes les directions ! Mais...
Une dernière info en terminant, pour vous convaincre que l'Iran changera tôt ou tard, et tôt plutôt que tard :
60% de la population du pays a moins de 25 ans ! Pensez-y !
Ce personnage, à la fois juriste et interprète religieux respecté, a été mis à l'écart du régime à la fin des années 1980, mais il demeurait écouté et respecté pour avoir contribué à la Révolution islamique (le régime actuel) tout en condamnant ses dérives autoritaires. Reste à voir si sa mort sera aussi une occasion pour ceux qui contestent le régime iranien de se rassembler en son hommage et de poursuivre le combat pour un régime plus transparent et moins autoritaire... Je vous parlais récemment de cette contestation originale où des hommes se sont photographiés voilés pour protester contre l'emprisonnement d'un leader étudiant... L'Iran est actuellement en plein bouillonnement politique et ça peut aller dans toutes les directions ! Mais...
Une dernière info en terminant, pour vous convaincre que l'Iran changera tôt ou tard, et tôt plutôt que tard :
60% de la population du pays a moins de 25 ans ! Pensez-y !
Copenhague, après l'échec.
Stephen Harper a déclaré que Copenhague est «une bonne entente» parce qu'elle est sans portée légale et «réaliste»... Si notre "premier sinistre" dit ça, c'est que Copenhague est un échec, un réel échec !
Donc, dans la foulée de cette défaite collective pour l'humanité, où les pays riches et les pays émergents ne semblent pas avoir convenu de quelque chose de très probant pour réduire collectivement nos émissions de gaz à effets de serre (p.s. à ceux qui croient à l'émergence d'un gouvernement mondial : patientez !), il est temps de nous retourner vers nous-mêmes pour nous responsabiliser et mettre en oeuvre ce qu'il faut pour éviter le pire...
Ceci implique un retour vers «l'intérêt national» couplé avec le bon vieux slogan : «penser globalement, agir localement». Pour le Québec (n'attendons pas que le Canada agisse ou vagisse...), ça veut dire :
1- Sécuriser notre système de production et de distribution d'énergie de façon à coupler notre production hydroélectrique avec la production éolienne et solaire... Préserver, dans nos contrats futurs d'exportation d'énergie vers les USA et les autres provinces, un minimum de la capacité énergétique du Québec au nom de la «sécurité nationale».
2- Assurer notre sécurité alimentaire en renforçant notre souveraineté alimentaire... Ceci implique à terme de défaire le monopole de l'Union des producteurs agricoles (UPA), de favoriser le développement de l'agriculture régionale et familiale, de protéger et soutenir l'agriculture dans toutes les régions et de développer un réseau de distribution dans les grandes chaînes qui privilégiera cette production régionale... Quand l'eau sera rare et l'agriculture déficiente, nous aurons au moins eu l'intelligence de mettre en place ce qu'il faut pour nourrir notre population...
3- Amorcer réellement un virage vert dans le domaine des transports, particulièrement dans les grandes villes.
4- Renforcer la sécurité civile et augmenter les ressources du Directeur de la société civile pour prévenir les crises prochaines occasionnées par les changements climatiques (ça "brasse" déjà pas mal sur la Côte-Nord où plusieurs villages devront être déplacés à cause de l'érosion des côtes...).
5- Inciter les familles et les milieux (quartiers, communautés, villages) à se préparer au pire et à se responsabiliser en cas de pénuries électriques ou alimentaires.
Nous avançons à toute vitesse vers le mur des catastrophes écologiques, vers ses effets sur notre sécurité collective... Le Québec - l'État comme ses citoyens - doit se préparer à ne compter que sur lui-même dans les domaines vitaux... L'avenir n'est peut-être pas si sombre, mais il faut prévenir le pire...
(Je me vois presque déjà, vieillissant, marchant sur les routes désertes avec mon fils, dans un environnement hostile... Cormack McCarthy, sors de ce corps !)
Donc, dans la foulée de cette défaite collective pour l'humanité, où les pays riches et les pays émergents ne semblent pas avoir convenu de quelque chose de très probant pour réduire collectivement nos émissions de gaz à effets de serre (p.s. à ceux qui croient à l'émergence d'un gouvernement mondial : patientez !), il est temps de nous retourner vers nous-mêmes pour nous responsabiliser et mettre en oeuvre ce qu'il faut pour éviter le pire...
Ceci implique un retour vers «l'intérêt national» couplé avec le bon vieux slogan : «penser globalement, agir localement». Pour le Québec (n'attendons pas que le Canada agisse ou vagisse...), ça veut dire :
1- Sécuriser notre système de production et de distribution d'énergie de façon à coupler notre production hydroélectrique avec la production éolienne et solaire... Préserver, dans nos contrats futurs d'exportation d'énergie vers les USA et les autres provinces, un minimum de la capacité énergétique du Québec au nom de la «sécurité nationale».
2- Assurer notre sécurité alimentaire en renforçant notre souveraineté alimentaire... Ceci implique à terme de défaire le monopole de l'Union des producteurs agricoles (UPA), de favoriser le développement de l'agriculture régionale et familiale, de protéger et soutenir l'agriculture dans toutes les régions et de développer un réseau de distribution dans les grandes chaînes qui privilégiera cette production régionale... Quand l'eau sera rare et l'agriculture déficiente, nous aurons au moins eu l'intelligence de mettre en place ce qu'il faut pour nourrir notre population...
3- Amorcer réellement un virage vert dans le domaine des transports, particulièrement dans les grandes villes.
4- Renforcer la sécurité civile et augmenter les ressources du Directeur de la société civile pour prévenir les crises prochaines occasionnées par les changements climatiques (ça "brasse" déjà pas mal sur la Côte-Nord où plusieurs villages devront être déplacés à cause de l'érosion des côtes...).
5- Inciter les familles et les milieux (quartiers, communautés, villages) à se préparer au pire et à se responsabiliser en cas de pénuries électriques ou alimentaires.
Nous avançons à toute vitesse vers le mur des catastrophes écologiques, vers ses effets sur notre sécurité collective... Le Québec - l'État comme ses citoyens - doit se préparer à ne compter que sur lui-même dans les domaines vitaux... L'avenir n'est peut-être pas si sombre, mais il faut prévenir le pire...
(Je me vois presque déjà, vieillissant, marchant sur les routes désertes avec mon fils, dans un environnement hostile... Cormack McCarthy, sors de ce corps !)
samedi 19 décembre 2009
Le retour de Markov (AJOUT).
Retour au jeu d'Andreï Markov ce soir pour le Canadien de Montréal. Peut-être l'occasion de désigner le capitaine de cette équipe qui n'en a pas depuis le début de la saison...
Dimanche 20 décembre,
Vous ne trouvez pas que j'avais raison et qu'on l'a trouvé not' captitaine ?... Mes amis connaisseurs disent que c'est mieux un capitaine-défenseur à Montréal : il aurait moins de pression pour marquer des buts et être le moteur offensif de l'équipe... Quoi en penser ?
Quoi qu'il en soit, pour moi, il nous faut un capitaine au plus vite et Markov nous a envoyé un signal : il est prêt !
Dimanche 20 décembre,
Vous ne trouvez pas que j'avais raison et qu'on l'a trouvé not' captitaine ?... Mes amis connaisseurs disent que c'est mieux un capitaine-défenseur à Montréal : il aurait moins de pression pour marquer des buts et être le moteur offensif de l'équipe... Quoi en penser ?
Quoi qu'il en soit, pour moi, il nous faut un capitaine au plus vite et Markov nous a envoyé un signal : il est prêt !
vendredi 18 décembre 2009
La petite vie... (AJOUT)
La p'tite vie de Claude Meunier et Serge Thériault nous visite à nouveau prochainement...
En voici un extrait...
Lundi 21 décembre,
Épisode décevant ! Comment on appelle ça un rat qui a manqué sa "shut" ? UN RATÉ !
En voici un extrait...
Lundi 21 décembre,
Épisode décevant ! Comment on appelle ça un rat qui a manqué sa "shut" ? UN RATÉ !
jeudi 17 décembre 2009
Éthique et culture religieuse, le cours.
Jérôme Bosch (1450-1516) - Le Jardin des Délices (illustrant entre autres la déchéance d'une civilisation qui permet tout, sans discernement...)
Une controverse émerge à la suite de la publication d'une étude de Joëlle Quérin (une de mes anciennes étudiantes à Grasset, brillante) qui conclut que le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse "endoctrine" nos enfants en leur inculquant la nécessité de s'accomoder à la différence culturelle et religieuse, peu importe comment celle-ci se manifeste dans l'espace public québécois. Elle accuse le cours de pratiquer un multiculturalisme à la canadienne qui exigerait que la société d'accueil s'adapte à la différence issue de l'immigration et non l'inverse...
Je ne connais pas suffisament le contenu du cours pour m'exprimer sur le sujet. Mais plusieurs questions viennent à mon esptit lorsque je réfléchis à la mise en oeuvre de ce cours :
1- Croyez-vous que les enseignants appelés à donner ce cours seront formés adéquatement et capables d'enseigner rigoureusement des savoirs impliquant les diverses approches éthiques et confessionnelles du catholicisme, du protestantisme, du judaïsme, du bouddhisme, de l'hindouisme, de l'islam, des spiritualités amérindiennes, etc. ?
2- Croyez-vous les enfants capables de recevoir ces différentes notions, d'effectuer un tri intelligent à partir des enseignements du prof, de façon à pouvoir comprendre l'importance du catholicisme dans notre histoire et dans le legs de valeurs qui constitue la société québécoise ? Puis, ensuite, de comprendre les différences qu'il peut y avoir entre ces différentes religions et l'émergence pour le moins troublante de diverses sectes ?
Si votre réponse aux deux questions précédentes est dubitative, vous devriez arriver à une conclusion préoccupante : avec un prof sans connaissances suffisantes et devant un auditoire mal préparé, le risque est grand que l'on finisse effectivement par enseigner les simples vertus de la tolérance et du relativisme... "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et "Ce que tu crois est bien parce que ça vient de ton fond" comme dirait Céline (ou encore comme la Cour Suprême lorsqu'elle établit le critère de la "croyance sincère" pour accorder une demande d'accomodement...). Beau Bazar en perspective !
Une controverse émerge à la suite de la publication d'une étude de Joëlle Quérin (une de mes anciennes étudiantes à Grasset, brillante) qui conclut que le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse "endoctrine" nos enfants en leur inculquant la nécessité de s'accomoder à la différence culturelle et religieuse, peu importe comment celle-ci se manifeste dans l'espace public québécois. Elle accuse le cours de pratiquer un multiculturalisme à la canadienne qui exigerait que la société d'accueil s'adapte à la différence issue de l'immigration et non l'inverse...
1- Croyez-vous que les enseignants appelés à donner ce cours seront formés adéquatement et capables d'enseigner rigoureusement des savoirs impliquant les diverses approches éthiques et confessionnelles du catholicisme, du protestantisme, du judaïsme, du bouddhisme, de l'hindouisme, de l'islam, des spiritualités amérindiennes, etc. ?
2- Croyez-vous les enfants capables de recevoir ces différentes notions, d'effectuer un tri intelligent à partir des enseignements du prof, de façon à pouvoir comprendre l'importance du catholicisme dans notre histoire et dans le legs de valeurs qui constitue la société québécoise ? Puis, ensuite, de comprendre les différences qu'il peut y avoir entre ces différentes religions et l'émergence pour le moins troublante de diverses sectes ?
Si votre réponse aux deux questions précédentes est dubitative, vous devriez arriver à une conclusion préoccupante : avec un prof sans connaissances suffisantes et devant un auditoire mal préparé, le risque est grand que l'on finisse effectivement par enseigner les simples vertus de la tolérance et du relativisme... "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et "Ce que tu crois est bien parce que ça vient de ton fond" comme dirait Céline (ou encore comme la Cour Suprême lorsqu'elle établit le critère de la "croyance sincère" pour accorder une demande d'accomodement...). Beau Bazar en perspective !
Un événement anodin à l'origine d'une révolution ?
Il se passe quelque chose de fort particulier en Iran en ce moment. Des centaines d'hommes se sont photographiés en tchador (voile islamique) pour protester contre l'arrestation d'un leader étudiant qui cherchait à se cacher de la police en se déguisant en femme-voilée après avoir critiqué ouvertement le régime corrompu et "mal élu" de Mahmoud Ahmadinejad.
La contestation est originale et prend de l'ampleur. Voir des hommes voilés en aussi grand nombre fera image, c'est le moins qu'on puisse dire...
Tout ceci pourrait déboucher sur une remise en question du régime beaucoup plus large que celle portant sur des élections jugées frauduleuses...
Par ailleurs, Ahmadinejad ressemble à W. Bush... Entêté, radical, "voleur d'élection", et regard un peu niais...
La contestation est originale et prend de l'ampleur. Voir des hommes voilés en aussi grand nombre fera image, c'est le moins qu'on puisse dire...
Tout ceci pourrait déboucher sur une remise en question du régime beaucoup plus large que celle portant sur des élections jugées frauduleuses...
Par ailleurs, Ahmadinejad ressemble à W. Bush... Entêté, radical, "voleur d'élection", et regard un peu niais...
mercredi 16 décembre 2009
L'Affiche de Philippe Ducros.
Je suis finalement allé voir la pièce L'Affiche dont je parlais ici.
Ouf ! La pièce est précédée d'une exposition-photo accompagnée de courts textes percutants mais pleins d'humanité. L'auteur et metteur en scène Philippe Ducros parle de l'occupation israélienne, mais il le fait sans tomber dans les nombreux pièges que nous offrent ce conflit apparemment inextricable... Sans basculer dans une lecture manichéenne... C'est beau, fort, émouvant, choquant et dur, mais c'est aussi vrai.
Deux courts moments à partager, un tiré de l'expo-photo et l'autre de la pièce :
i- À Hebron, où l'armée israélienne maintien un couvre-feu quasi permanent (j'y étais en 1994 et c'était déjà un étau de folie - il est certain que la situation s'est fortement dégradée depuis...) pour protéger 600 colons radicaux, le photographe demande à un Palestinien : "Pis ? Comment va la vie ?" Celui-ci répond : "On ne demande pas à un chômeur comment va le travail, ni à un célibataire comment vont les amours... Alors, on ne me pose pas cette question."
ii- Durant la pièce, un soldat israélien débat avec sa femme à propos de l'absurdité de l'occupation et du droit qu'ont les Palestiniens de vivre sur cette terre qui est aussi la leur... Il lui dit simplement : "Il va bien falloir qu'on vive ensemble un jour, avec eux..."
Tout un texte, qui confirme encore combien l'art (la littérature, la photographie, le théâtre), réussit souvent à mieux rendre compte de la réalité et des faits que le discours journalistique ou les analyses de spécialistes...
http://www.espacelibre.qc.ca/affiche
Pour lire sur le sujet, voir ici.
Ouf ! La pièce est précédée d'une exposition-photo accompagnée de courts textes percutants mais pleins d'humanité. L'auteur et metteur en scène Philippe Ducros parle de l'occupation israélienne, mais il le fait sans tomber dans les nombreux pièges que nous offrent ce conflit apparemment inextricable... Sans basculer dans une lecture manichéenne... C'est beau, fort, émouvant, choquant et dur, mais c'est aussi vrai.
Deux courts moments à partager, un tiré de l'expo-photo et l'autre de la pièce :
i- À Hebron, où l'armée israélienne maintien un couvre-feu quasi permanent (j'y étais en 1994 et c'était déjà un étau de folie - il est certain que la situation s'est fortement dégradée depuis...) pour protéger 600 colons radicaux, le photographe demande à un Palestinien : "Pis ? Comment va la vie ?" Celui-ci répond : "On ne demande pas à un chômeur comment va le travail, ni à un célibataire comment vont les amours... Alors, on ne me pose pas cette question."
ii- Durant la pièce, un soldat israélien débat avec sa femme à propos de l'absurdité de l'occupation et du droit qu'ont les Palestiniens de vivre sur cette terre qui est aussi la leur... Il lui dit simplement : "Il va bien falloir qu'on vive ensemble un jour, avec eux..."
Tout un texte, qui confirme encore combien l'art (la littérature, la photographie, le théâtre), réussit souvent à mieux rendre compte de la réalité et des faits que le discours journalistique ou les analyses de spécialistes...
http://www.espacelibre.qc.ca/affiche
Pour lire sur le sujet, voir ici.
mardi 15 décembre 2009
Notre démocratie en crise - 2
Après avoir discuté de certaines déficiences de notre régime parlementaire (voir ici), il convient de réfléchir à un autre aspect qui menace le devenir de notre démocratie : La crise des finances publiques, accélérée par le vieillissement de la population.
Celle-ci aura des conséquences graves sur notre cohésion sociale et sur la pérennité de nos programmes sociaux en plus de générer des iniquités intergénérationnelles graves si nous ne prenons pas des mesures significatives pour endiguer ses conséquences appréhendées...
Le ministre des finances du Québec, M. Raymond Bachand (un type sans envergure mais bien intentionné qui a toujours su se positionner "à la bonne place") a réclamé de la part de quatre économistes de renom - dont deux "lucides" connus : Claude Montmarquette et Pierre Fortin - un rapport qui sera déposé prochainement et qui devrait proposer différentes mesures pour "remettre de l'ordre dans les finances publiques" du Québec. Bien sûr, je suis déçu que seuls des économistes soient appelés à réfléchir et proposer des solutions à un problème qui est beaucoup plus politique dans ses ramifications que simplement comptable... Mais bon, espérons que ce rapport soit audacieux et qu'il suggère une refonte complète de notre système de taxation et de tarifs...
Voici quelques pistes à envisager : (ce sont plus des principes directeurs que des mesures chiffrées - après tout, je n'ai pas la compétence ni les ressources pour déterminer quel devrait-être le montant associé à chaque mesure...)
i- Envisager la création d'un revenu de citoyenneté qui assurerait à tous un revenu minimum garanti et qui metttrait donc fin à plusieurs mesures associées à l'aide sociale et à toutes sortes de prestations qui viennent en aide aux moins nantis. Ce revenu minimum devrait être assez élevé pour pallier à l'abolition des différentes allocations qu'il remplace, tout en étant plus simple à administrer parce qu'universel, c-à-d offert à tous les citoyens québécois de 18 ans et plus.
ii- Un déplacement de la taxation du travail vers les dépenses qui occasionnent un coût environnemental (voir "Repenser la croissance"). Ceci implique que le taux d'imposition de la classe moyenne pourrait être légèrement diminué au profit d'une augmentation des taxes et tarifs concernant l'essence, l'électricité, la consommation d'eau, l'achat de biens de consommation énergivores, l'accès aux autoroutes et aux ponts, etc. Une telle mesure devrait toujours prendre en compte les impacts négatifs sur les moins nantis. Ex: puisque notre pays, "c'est l'hiver", il faut que les tarifs d'électricité - et de l'eau - soient modulés en fonction de la consommation : au-delà d'une certaine consommation jugée normale, les tarifs doublent - on peut aussi faire comme en France et moduler les tarifs en fonction des périodes de pointe... Chose certaine, nos bas tarifs incitent au gaspillage et une telle mesure, en ce qui concerne l'électricité, créerait un surplus énergétique fort rentable puisque dédié à l'exportation sans même construire une seule centrale !
iii- Des frais de scolarité bas, pour permettre à tous d'accéder aux études supérieures. En plus, il faudrait instaurer un système de remboursement des dettes d'études proportionnel aux revenus du diplômé. Et pourquoi pas des contrats de performance permettant aux étudiants diplômant dans les temps requis de voir leurs dettes d'études partiellement remboursées s'ils s'engagent à rester au Québec pour faire profiter la société de leurs connaissances acquises ?
iv- La création d'un fonds (dans lequel le gouvernement ne peut piger) qui servira à financer l'augmentation prévisible des coûts de notre système de santé dans le contexte du vieillissement de la population.
v- Mettre fin progressivement au financement public (actuellement 60%) des écoles privées et rediriger ces nouveaux fonds vers le système public et l'éducation permanente. L'éducation est le principal facteur de création de la richesse et le principal vecteur d'ascension sociale au Québec. Il est urgent d'en faire LA priorité nationale (notre "1ère priorité" dirait Jean Charest s'il avait d'autre chose à nous offrir que des formules creuses...).
vi- Enfin (ce n'est pas tout, mais c'est assez pour aujourd'hui), il faudrait créer des mesures incitatives - taxer les retraites hâtives et favoriser les retraites progressives - pour retarder l'âge de la retraite et développer le partage du temps de travail... Les générations sur le point de prendre leur retraite vieilliront en santé, il faut éviter deux choses :
1- Voir émerger une "génération de rentiers" qui se sauve avec la caisse et laisse les jeunes générations financer leur retraites et leurs soins;
2- Nous priver de leur expertise et voir apparaître un immense trou dans la transmission des savoirs dans les divers milieux de travail...
Si nous ne prenons pas ces suggestions au sérieux, on risque de voir émerger au Québec dans les prochaines années un conflit intergénérationnel basé sur un sentiment d'iniquité (pensez à la chanson Dégénérations de Mes Aieux) : les jeunes ayant l'impression pas si fausse qu'ils paieront tout au long de leur vie pour des mesures sociales - un environnement, une qualité de vie - dont ils ne pourront pas ultimement profiter lorsqu'ils seront eux-mêmes rendus à l'âge de la retraite...
Or, la démocratie est aussi menacée si la cohésion sociale s'effrite et si les divers programmes sociaux qui assurent une égalité des chances sont compromis par une crise des finances publiques que l'on se serait refusé à affronter...
Vaste programme... à peaufiner.
Celle-ci aura des conséquences graves sur notre cohésion sociale et sur la pérennité de nos programmes sociaux en plus de générer des iniquités intergénérationnelles graves si nous ne prenons pas des mesures significatives pour endiguer ses conséquences appréhendées...
Le ministre des finances du Québec, M. Raymond Bachand (un type sans envergure mais bien intentionné qui a toujours su se positionner "à la bonne place") a réclamé de la part de quatre économistes de renom - dont deux "lucides" connus : Claude Montmarquette et Pierre Fortin - un rapport qui sera déposé prochainement et qui devrait proposer différentes mesures pour "remettre de l'ordre dans les finances publiques" du Québec. Bien sûr, je suis déçu que seuls des économistes soient appelés à réfléchir et proposer des solutions à un problème qui est beaucoup plus politique dans ses ramifications que simplement comptable... Mais bon, espérons que ce rapport soit audacieux et qu'il suggère une refonte complète de notre système de taxation et de tarifs...
Voici quelques pistes à envisager : (ce sont plus des principes directeurs que des mesures chiffrées - après tout, je n'ai pas la compétence ni les ressources pour déterminer quel devrait-être le montant associé à chaque mesure...)
i- Envisager la création d'un revenu de citoyenneté qui assurerait à tous un revenu minimum garanti et qui metttrait donc fin à plusieurs mesures associées à l'aide sociale et à toutes sortes de prestations qui viennent en aide aux moins nantis. Ce revenu minimum devrait être assez élevé pour pallier à l'abolition des différentes allocations qu'il remplace, tout en étant plus simple à administrer parce qu'universel, c-à-d offert à tous les citoyens québécois de 18 ans et plus.
ii- Un déplacement de la taxation du travail vers les dépenses qui occasionnent un coût environnemental (voir "Repenser la croissance"). Ceci implique que le taux d'imposition de la classe moyenne pourrait être légèrement diminué au profit d'une augmentation des taxes et tarifs concernant l'essence, l'électricité, la consommation d'eau, l'achat de biens de consommation énergivores, l'accès aux autoroutes et aux ponts, etc. Une telle mesure devrait toujours prendre en compte les impacts négatifs sur les moins nantis. Ex: puisque notre pays, "c'est l'hiver", il faut que les tarifs d'électricité - et de l'eau - soient modulés en fonction de la consommation : au-delà d'une certaine consommation jugée normale, les tarifs doublent - on peut aussi faire comme en France et moduler les tarifs en fonction des périodes de pointe... Chose certaine, nos bas tarifs incitent au gaspillage et une telle mesure, en ce qui concerne l'électricité, créerait un surplus énergétique fort rentable puisque dédié à l'exportation sans même construire une seule centrale !
iii- Des frais de scolarité bas, pour permettre à tous d'accéder aux études supérieures. En plus, il faudrait instaurer un système de remboursement des dettes d'études proportionnel aux revenus du diplômé. Et pourquoi pas des contrats de performance permettant aux étudiants diplômant dans les temps requis de voir leurs dettes d'études partiellement remboursées s'ils s'engagent à rester au Québec pour faire profiter la société de leurs connaissances acquises ?
iv- La création d'un fonds (dans lequel le gouvernement ne peut piger) qui servira à financer l'augmentation prévisible des coûts de notre système de santé dans le contexte du vieillissement de la population.
v- Mettre fin progressivement au financement public (actuellement 60%) des écoles privées et rediriger ces nouveaux fonds vers le système public et l'éducation permanente. L'éducation est le principal facteur de création de la richesse et le principal vecteur d'ascension sociale au Québec. Il est urgent d'en faire LA priorité nationale (notre "1ère priorité" dirait Jean Charest s'il avait d'autre chose à nous offrir que des formules creuses...).
vi- Enfin (ce n'est pas tout, mais c'est assez pour aujourd'hui), il faudrait créer des mesures incitatives - taxer les retraites hâtives et favoriser les retraites progressives - pour retarder l'âge de la retraite et développer le partage du temps de travail... Les générations sur le point de prendre leur retraite vieilliront en santé, il faut éviter deux choses :
1- Voir émerger une "génération de rentiers" qui se sauve avec la caisse et laisse les jeunes générations financer leur retraites et leurs soins;
2- Nous priver de leur expertise et voir apparaître un immense trou dans la transmission des savoirs dans les divers milieux de travail...
Si nous ne prenons pas ces suggestions au sérieux, on risque de voir émerger au Québec dans les prochaines années un conflit intergénérationnel basé sur un sentiment d'iniquité (pensez à la chanson Dégénérations de Mes Aieux) : les jeunes ayant l'impression pas si fausse qu'ils paieront tout au long de leur vie pour des mesures sociales - un environnement, une qualité de vie - dont ils ne pourront pas ultimement profiter lorsqu'ils seront eux-mêmes rendus à l'âge de la retraite...
Or, la démocratie est aussi menacée si la cohésion sociale s'effrite et si les divers programmes sociaux qui assurent une égalité des chances sont compromis par une crise des finances publiques que l'on se serait refusé à affronter...
Vaste programme... à peaufiner.
dimanche 13 décembre 2009
Nettoyage ethnique à Jérusalem-est.
Le conflit israélo-palestinien s'enlise tranquillement mais sûrement, à la faveur de la désunion du monde arabe et du désintérêt des puissances occidentales.
Le Président des USA, M. Obama a bien saisi que le principal obstacle à la paix dans la région se situe dans la colonisation des territoires occupés - implanter des civils dans des territoires conquis par la force contrevient au droit international - mais l'État d'Israël poursuit ces annexions de facto et ses alliés (USA et Canada au 1er chef) n'osent pas faire quoi que ce soit pour y mettre fin (même si le discours américain condamne de tels projets, il ne fait rien jusqu'ici pour forcer Israël à cesser ces pratiques dangereuses, illégales et immorales... et malheureusement, Obama est resté muet sur la question lors de son discours d'acceptation du Nobel !).
Nous assistons depuis plusieurs années, sous des gouvernements de gauche comme de droite en Israël, à une politique de nettoyage ethnique menée de concert par des organisations de colons et l'armée israélienne... De tels actes ont entraîné une intervention militaire autorisée par l'ONU durant la décennie 1990 en Bosnie-Herzégovine, alors qu'ils entraînent un silence coupable lorsqu'il s'agit d'Israël...
Actuellement, la région de Jérusalem-est fait l'objet d'une campagne intensive de destruction de maisons palestiniennes et de "transfert" de ces familles vers d'autres localités de Cisjordanie. Le but étant d'annexer Jérusalem-est et d'empêcher que cette partie de la ville sainte puisse un jour devenir la capitale d'un État palestinien. La politique du fait accompli est une constante de la stratégie israélienne, particulièrement depuis 1967. En colonisant les territoires, en déplaçant les populations arabes, en annexant de facto plusieurs portions du "futur" État palestinien, Israël s'assure que le temps réussisse à faire son oeuvre... Et ceci se fait toujours sous le couvert d'un discours défensif, Israël se présentant comme une victime - du terrorisme palestinien, de la démographie galopante des arabes, de l'antisémitisme, etc.
Je reconnaîs sans équivoque le droit à l'existence d'Israël et je crois que rien n'a plus nui à la cause palestinienne que le terrorisme de masse pratiqué par le Hamas et les autres organisations terroristes palestiniennes. Mais il me semble que les Palestiniens aussi ont droit à leur État sur cette terre qui est aussi la leur. Et si la Communauté internationale a raison de condamner le terrorisme et de déployer des efforts politiques, économiques (sanctions) et militaires pour y mettre fin, je crois qu'elle devrait en faire autant en ce qui concerne la colonisation des territoires palestiniens par Israël.
Le nettoyage ethnique israélien et la colonisation envoient exactement le même message que le terrorisme palestinien : c'est un refus total de l'Autre qu'il nous faut absolument condamner et stopper. Terrorisme et colonisation sont les deux facettes de l'impasse israélo-palestinienne et elles sont entretenues par des "minorités de blocage".
Le pire, c'est qu'on oublie que plusieurs organisations de la société civile israélienne militent pour mettre fin à ces pratiques scandaleuses... On oublie qu'une majorité des deux peuples accepte l'existence de l'Autre et la solution des deux États avec Jérusalem comme capitale pour chacun... On se déresponsabilise en pensant que ce conflit est insoluble, alors que la solution est connue mais qu'elle exige beaucoup de courage et de continuité pour être mise en oeuvre.
Tôt ou tard, il faudra que le leadership américain s'affirme puisqu'il me semble que ce soit le seul pays capable de faire plier Israël. Et ceux qui pensent que les lobbys pro-Israël ou fondamentalistes chrétien des USA empêcheront à jamais un tel virage de la politique américaine se méprennent :
- Les USA ont déjà forcé Israël dans le passé (ex: en 1956 lors de la Crise de Suez; en 1978 lors des négociations de Camp David et tout au long de la décennie 1990 lors du processus d'Oslo);
- Les intérêts nationaux des USA et d'Israël divergent de plus en plus et le temps approche où malheureusement, le conflit israélo-arabe s'exportera dans les McDos de l'Amérique profonde... Quand les "fast-food" de l'Idaho sauteront sous l'impulsion de kamikazes se revendiquant de la cause palestinienne, peut-être que le Président des USA comprendra qu'il faut faire émerger un État palestinien viable au plus vite...
J'ai "l'audace d'espérer" (The audacity of hope est le titre de l'autobiographie politique d'Obama) que Barack Obama comprendra avant qu'il ne soit trop tard...
Le Président des USA, M. Obama a bien saisi que le principal obstacle à la paix dans la région se situe dans la colonisation des territoires occupés - implanter des civils dans des territoires conquis par la force contrevient au droit international - mais l'État d'Israël poursuit ces annexions de facto et ses alliés (USA et Canada au 1er chef) n'osent pas faire quoi que ce soit pour y mettre fin (même si le discours américain condamne de tels projets, il ne fait rien jusqu'ici pour forcer Israël à cesser ces pratiques dangereuses, illégales et immorales... et malheureusement, Obama est resté muet sur la question lors de son discours d'acceptation du Nobel !).
Nous assistons depuis plusieurs années, sous des gouvernements de gauche comme de droite en Israël, à une politique de nettoyage ethnique menée de concert par des organisations de colons et l'armée israélienne... De tels actes ont entraîné une intervention militaire autorisée par l'ONU durant la décennie 1990 en Bosnie-Herzégovine, alors qu'ils entraînent un silence coupable lorsqu'il s'agit d'Israël...
Actuellement, la région de Jérusalem-est fait l'objet d'une campagne intensive de destruction de maisons palestiniennes et de "transfert" de ces familles vers d'autres localités de Cisjordanie. Le but étant d'annexer Jérusalem-est et d'empêcher que cette partie de la ville sainte puisse un jour devenir la capitale d'un État palestinien. La politique du fait accompli est une constante de la stratégie israélienne, particulièrement depuis 1967. En colonisant les territoires, en déplaçant les populations arabes, en annexant de facto plusieurs portions du "futur" État palestinien, Israël s'assure que le temps réussisse à faire son oeuvre... Et ceci se fait toujours sous le couvert d'un discours défensif, Israël se présentant comme une victime - du terrorisme palestinien, de la démographie galopante des arabes, de l'antisémitisme, etc.
Je reconnaîs sans équivoque le droit à l'existence d'Israël et je crois que rien n'a plus nui à la cause palestinienne que le terrorisme de masse pratiqué par le Hamas et les autres organisations terroristes palestiniennes. Mais il me semble que les Palestiniens aussi ont droit à leur État sur cette terre qui est aussi la leur. Et si la Communauté internationale a raison de condamner le terrorisme et de déployer des efforts politiques, économiques (sanctions) et militaires pour y mettre fin, je crois qu'elle devrait en faire autant en ce qui concerne la colonisation des territoires palestiniens par Israël.
Le nettoyage ethnique israélien et la colonisation envoient exactement le même message que le terrorisme palestinien : c'est un refus total de l'Autre qu'il nous faut absolument condamner et stopper. Terrorisme et colonisation sont les deux facettes de l'impasse israélo-palestinienne et elles sont entretenues par des "minorités de blocage".
Le pire, c'est qu'on oublie que plusieurs organisations de la société civile israélienne militent pour mettre fin à ces pratiques scandaleuses... On oublie qu'une majorité des deux peuples accepte l'existence de l'Autre et la solution des deux États avec Jérusalem comme capitale pour chacun... On se déresponsabilise en pensant que ce conflit est insoluble, alors que la solution est connue mais qu'elle exige beaucoup de courage et de continuité pour être mise en oeuvre.
Tôt ou tard, il faudra que le leadership américain s'affirme puisqu'il me semble que ce soit le seul pays capable de faire plier Israël. Et ceux qui pensent que les lobbys pro-Israël ou fondamentalistes chrétien des USA empêcheront à jamais un tel virage de la politique américaine se méprennent :
- Les USA ont déjà forcé Israël dans le passé (ex: en 1956 lors de la Crise de Suez; en 1978 lors des négociations de Camp David et tout au long de la décennie 1990 lors du processus d'Oslo);
- Les intérêts nationaux des USA et d'Israël divergent de plus en plus et le temps approche où malheureusement, le conflit israélo-arabe s'exportera dans les McDos de l'Amérique profonde... Quand les "fast-food" de l'Idaho sauteront sous l'impulsion de kamikazes se revendiquant de la cause palestinienne, peut-être que le Président des USA comprendra qu'il faut faire émerger un État palestinien viable au plus vite...
J'ai "l'audace d'espérer" (The audacity of hope est le titre de l'autobiographie politique d'Obama) que Barack Obama comprendra avant qu'il ne soit trop tard...
samedi 12 décembre 2009
Un appart à Londres...
Cet immeuble de Londres (le noir, dans le centre de la photo) est à vendre pour la modique somme de
550 000 livres sterling (environ 940 000$). Il a 1,68 m de large...
À qui la chance ?
source : http://blogues.cyberpresse.ca/paquin/ (rubrique du 10-12-09)
550 000 livres sterling (environ 940 000$). Il a 1,68 m de large...
À qui la chance ?
source : http://blogues.cyberpresse.ca/paquin/ (rubrique du 10-12-09)
Copenhague - Une pub.
Excellente pub dans l'optique du sommet de Copenhague et en plus, elle semble provenir d'Allemagne, le pays occidental qui a le plus réduit ses émissions de gaz à effets de serre depuis 10 ans !
Je reviendrai un jour sur les caractéristiques de la démocratie allemande qui devraient inspirer nos réformes démocratiques ici au Québec et au Canada... D'ici là, entonnons ensemble : "Ich Bin ein Berliner"...
jeudi 10 décembre 2009
L'intelligence au pouvoir
Barack Obama a raison lorsqu'il affirme en acceptant son prix Nobel de la paix qu'un mouvement non-violent n’aurait pas pu arrêter les armées d’Hitler et que des négociations ne peuvent pas convaincre les dirigeants d’Al-Qaeda de déposer les armes. Il rajoute : "Dire que la force est parfois nécessaire n’est pas un appel au cynisme, c’est une reconnaissance de l’histoire."
Sur cette vidéo, à partir de 8:25 environ, Obama nous donne un cours de relations internationales fort éloquent en traitant (entre autres) du concept de Guerre juste.
La violence est parfois nécessaire en politique, mais celle-ci doit-être balisée par des principes et des étapes qui empêchent que l’on puisse en abuser. De St-Thomas d’Aquin (13e siècle) à Michael Walzer (aujourd’hui), les philosophes politiques ont cherché à établir ces balises permettant de légitimer la violence…
En voici quelques-unes :
1- La guerre doit être menée par une autorité légitime;
2- Elle doit être menée pour se défendre ou pour répliquer à une attaque ou un tort;
3- La violence utilisée doit être proportionnelle au tort subi;
4- La guerre menée doit avoir des chances raisonnables de succès;
5- Les conséquences de l’après-guerre doivent être meilleures que si la guerre n’avait pas eu lieu…
6- Le civils ne doivent pas être des cibles et tous les efforts doivent être faits pour éviter les dommages civils;
7- Et enfin, la guerre doit être menée en dernier recours - toutes les autres options doivent avoir été épuisées avant le recours à la force…
Si vous regardez ces critères, il apparaît que la 2e guerre mondiale se qualifie assez bien, mis à part les cibles civiles qui ne faisait pas partie des critères à l’époque… (Ne tombez pas dans l’anachronisme de juger les guerres passées avec des critères moraux d’aujourd’hui…).
Alors que la Guerre d’Irak de 2003 pose problème, surtout aux critères 2-3-5-6-7… Par contre, la Guerre du golfe de 1990-91 (celle menée par Bush père) n'est pas trop mauvaise sur la base de ces critères… Celle d'Afghanistan, dans son déclenchement, apparaît moralement acceptable...
Mais ces critères sont des balises morales qu’il faut ensuite appliquer et interpréter concrètement. Là se situe le défi de tout dirigeant politique…
Dernier commentaire : la stratégie de lutte non-violente peut fonctionner si elle répond à deux caractéristiques il me semble…
1- Vous devez être nombreux pour pouvoir triompher de votre adversaire…
2- Et celui-ci (votre adversaire) doit avoir des principes moraux élevés pour que votre non-violence puisse éventuellement triompher de sa violence…
À partir de ces critères, on comprend pourquoi Gandhi a triomphé de la Grande-Bretagne, et comment Luther King a pu faire triompher son "rêve"... Mais aussi pourquoi le Dalaï-Lama ne triomphera pas de la Chine…
Le voisin.
Journal d'un coopérant
J'attire votre attention sur une démarche tout-à-fait originale lancée par Robert Morin, l'un des cinéastes les plus talentueux du cinéma contemporain (voir ses films: Yes Sir madame, Requiem pour un beau sans coeur, Quiconque meurt, meurt à douleur, Le Neg', etc.).
Cette fois-ci, Morin nous entraîne encore dans cette confusion entre documentaire et fiction qui l'habite tant, mais sa démarche intègre les commentaires et contributions de son auditoire... Le film se construit donc à mesure de son voyage qu'il effectue quelque part en Afrique noire et il évoluera en fonction des internautes qui consultent son blogue...
Je vous invite à passer par là de temps en temps et à jouer le jeu, comme moi, des péripéties de Jean-Marc Phaneuf et de son voisinage du web 2.0.
http://www.journalduncooperant.com/
Cette fois-ci, Morin nous entraîne encore dans cette confusion entre documentaire et fiction qui l'habite tant, mais sa démarche intègre les commentaires et contributions de son auditoire... Le film se construit donc à mesure de son voyage qu'il effectue quelque part en Afrique noire et il évoluera en fonction des internautes qui consultent son blogue...
Je vous invite à passer par là de temps en temps et à jouer le jeu, comme moi, des péripéties de Jean-Marc Phaneuf et de son voisinage du web 2.0.
http://www.journalduncooperant.com/
mercredi 9 décembre 2009
Le "catastrophomètre" : un exercice à partager.
Le blogue de Patrick Lagacé reprend un exercice fort intéressant inauguré par l'humoriste (et blogueur) Martin Petit : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70723868
Il s'agit de raconter notre propre histoire personnelle à partir de deux événements épouvantables ayant marqué nos vies : la tuerie de Polytechnique et les attentats du 11 septembre 2001. Quelle était notre situation sociale à ces époques et que faisions-nous ces jours-là ?
Il s'agit ensuite de réfléchir à où nous en sommes aujourd'hui. Je vous invite à partager cette expérience sur mon blogue ou sur celui de Lagacé, où les réponses offertes par les lecteurs sont souvent très belles...
Voici la mienne :
Polytechnique, 6 déc. 1989 : Je suis en voiture avec mon père et on entend la nouvelle à la radio. Il tombe de la neige mouillée. J’ai 16 ans. Je me rappelle avoir senti une sorte de malaise, comme si d’un seul coup, mon ventre était vide et ma tête trop pleine !
Les divers événements qui secouent l’humanité en 1989 (Mur de Berlin et Poly) me dirigent finalement vers les sciences humaines au collégial. Avant, je pensais plutôt à la littérature ou au théâtre… Je ne pogne pas (assez à mon goût) avec les filles, mais ce n’est pas désespéré.
11 septembre 2001 : Je commence tout juste à enseigner la science politique au Collégial et je dois interrompre mon cours d’intro pour parler de terrorisme, de politique étrangère américaine et d’islamisme. Les étudiants sont sidérés et les réactions vont dans tous les sens… Je me rappelle avoir téléphoné à mon frère pour aller regarder le tout à la télé américaine (il a le câble…). J’ai une blonde depuis '97 et le bonheur du privé contraste avec l’ambiance de fin d’époque qui nous assaille…
Aujourd’hui : J’enseigne toujours la politique et j’ai deux enfants, toujours avec la même blonde. Le bonheur est plus tranquille, mais l’ambiance de fin d’humanité se concrétise (je suis toujours marqué par ma lecture de La Route de C. McCarthy, mais ce sont les images de catastrophes écologiques et de raréfaction des ressources qui remplacent celles du choc nucléaire présentes dans le livre).
Mais tout n'est pas si sombre, mes enfants sont là et apportent une lumière constante dans mon quotidien.
Il s'agit de raconter notre propre histoire personnelle à partir de deux événements épouvantables ayant marqué nos vies : la tuerie de Polytechnique et les attentats du 11 septembre 2001. Quelle était notre situation sociale à ces époques et que faisions-nous ces jours-là ?
Il s'agit ensuite de réfléchir à où nous en sommes aujourd'hui. Je vous invite à partager cette expérience sur mon blogue ou sur celui de Lagacé, où les réponses offertes par les lecteurs sont souvent très belles...
Voici la mienne :
Polytechnique, 6 déc. 1989 : Je suis en voiture avec mon père et on entend la nouvelle à la radio. Il tombe de la neige mouillée. J’ai 16 ans. Je me rappelle avoir senti une sorte de malaise, comme si d’un seul coup, mon ventre était vide et ma tête trop pleine !
Les divers événements qui secouent l’humanité en 1989 (Mur de Berlin et Poly) me dirigent finalement vers les sciences humaines au collégial. Avant, je pensais plutôt à la littérature ou au théâtre… Je ne pogne pas (assez à mon goût) avec les filles, mais ce n’est pas désespéré.
11 septembre 2001 : Je commence tout juste à enseigner la science politique au Collégial et je dois interrompre mon cours d’intro pour parler de terrorisme, de politique étrangère américaine et d’islamisme. Les étudiants sont sidérés et les réactions vont dans tous les sens… Je me rappelle avoir téléphoné à mon frère pour aller regarder le tout à la télé américaine (il a le câble…). J’ai une blonde depuis '97 et le bonheur du privé contraste avec l’ambiance de fin d’époque qui nous assaille…
Aujourd’hui : J’enseigne toujours la politique et j’ai deux enfants, toujours avec la même blonde. Le bonheur est plus tranquille, mais l’ambiance de fin d’humanité se concrétise (je suis toujours marqué par ma lecture de La Route de C. McCarthy, mais ce sont les images de catastrophes écologiques et de raréfaction des ressources qui remplacent celles du choc nucléaire présentes dans le livre).
Mais tout n'est pas si sombre, mes enfants sont là et apportent une lumière constante dans mon quotidien.
mardi 8 décembre 2009
2 pétitions à signer !
1- Si, comme moi, vous en avez marre que le gouvernement Charest se défile et refuse de déclencher une enquête publique sur la corruption dans l'industrie de la construction (et sur la collusion avec les décideurs politiques), rendez-vous à l'adresse suivante :
http://www.assnat.qc.ca/petition/SignerFr.aspx?idPetition=87
Il s'agit d'une pétition parrainée par un député de l'Assemblée nationale, vous avez donc l'assurance qu'elle sera acheminée efficacement.
M. Charest nous dit qu'il faut "laisser la police faire son travail", mais il oublie de dire que les policiers ET les procureurs de la Couronne (ceux qui doivent rassembler les preuves contre les responsables de ces actes illégaux) demandent aussi une enquête publique !
2- La pétition pour du hockey en français gratis est en ligne !
http://www.mesopinions.com/petition-pour-avoir-du-hockey-en-francais-gratis-petition-petitions-c11c330592b9b72dea53427f7ac151ca.html
P.S. Merci à Jean pour l'initiative...
P.S.2. Comment voulez-vous que nos immigrants s'intègrent en français si notre sport national est télédiffusé gratuitement en anglais seulement ?
http://www.assnat.qc.ca/petition/SignerFr.aspx?idPetition=87
Il s'agit d'une pétition parrainée par un député de l'Assemblée nationale, vous avez donc l'assurance qu'elle sera acheminée efficacement.
M. Charest nous dit qu'il faut "laisser la police faire son travail", mais il oublie de dire que les policiers ET les procureurs de la Couronne (ceux qui doivent rassembler les preuves contre les responsables de ces actes illégaux) demandent aussi une enquête publique !
2- La pétition pour du hockey en français gratis est en ligne !
http://www.mesopinions.com/petition-pour-avoir-du-hockey-en-francais-gratis-petition-petitions-c11c330592b9b72dea53427f7ac151ca.html
P.S. Merci à Jean pour l'initiative...
P.S.2. Comment voulez-vous que nos immigrants s'intègrent en français si notre sport national est télédiffusé gratuitement en anglais seulement ?
lundi 7 décembre 2009
Des tueurs qui doivent rester anonymes...
Deux jours après la commémoration du massacre de Polytechnique pour laquelle je tenais à ce que l'on rappelle le nom des 14 filles tuées (voir la rubrique : 6 décembre 1989), il me semble que les médias et la société devraient changer leur façon d'aborder des événements comme ceux-là...
En effet, en lisant les divers journaux et en écoutant les nouvelles qui rappelaient la tuerie, je me suis aperçu que le nom du tueur de Poly revenait souvent, répété comme un leitmotiv agressant pour moi et pour les proches des victimes il me semble... J'ai constaté le même problème avec la tragédie de Dawson où le nom et les photos du tueur nous ont été bombardé pendant des jours, jusqu'à devenir quasiment pornographique.
Il me semble que nous devrions nous imposer une retenue saine et nous empêcher de diffuser le nom et les photos de ces tireurs fous, sans quoi ils finissent par engendrer des émules qui les idolâtrent (j'ai des frissons lorsque je pense qu'il y a au Québec en 2009, un fan club du tireur anti-féministe de Poly).
Je crois personnellement qu'une des motivations du tireur de Dawson était de devenir, même malgré sa mort, une "vedette médiatique". Il entretenait lui-même une page web avec des photos de lui et son acte était théâtralisé, tout en s'inscrivant dans la lignée de ses idoles qu'étaient les tueurs de Colombine... Le fou de Virginia Tech semble avoir adopté une démarche de recherche de notorité macabre similaire...
On devrait en conclure que la médiatisation (donner leur nom et publier leur photo) de ces fous pousse d'autres individus à commettre de tels actes. Bien sûr, il nous sera toujours difficile, voire impossible d'empêcher la diffusion de telles infos, mais un appel à la responsabilité sociale et au respect des victimes devrait nous inciter à faire en sorte que ces tueurs restent anonymes... Une bonne part de ce qu'ils recherchent - la gloire qui donne un sens à leurs actes - serait alors dévalorisée plutôt que maladivement entretenue...
En effet, en lisant les divers journaux et en écoutant les nouvelles qui rappelaient la tuerie, je me suis aperçu que le nom du tueur de Poly revenait souvent, répété comme un leitmotiv agressant pour moi et pour les proches des victimes il me semble... J'ai constaté le même problème avec la tragédie de Dawson où le nom et les photos du tueur nous ont été bombardé pendant des jours, jusqu'à devenir quasiment pornographique.
Il me semble que nous devrions nous imposer une retenue saine et nous empêcher de diffuser le nom et les photos de ces tireurs fous, sans quoi ils finissent par engendrer des émules qui les idolâtrent (j'ai des frissons lorsque je pense qu'il y a au Québec en 2009, un fan club du tireur anti-féministe de Poly).
Je crois personnellement qu'une des motivations du tireur de Dawson était de devenir, même malgré sa mort, une "vedette médiatique". Il entretenait lui-même une page web avec des photos de lui et son acte était théâtralisé, tout en s'inscrivant dans la lignée de ses idoles qu'étaient les tueurs de Colombine... Le fou de Virginia Tech semble avoir adopté une démarche de recherche de notorité macabre similaire...
On devrait en conclure que la médiatisation (donner leur nom et publier leur photo) de ces fous pousse d'autres individus à commettre de tels actes. Bien sûr, il nous sera toujours difficile, voire impossible d'empêcher la diffusion de telles infos, mais un appel à la responsabilité sociale et au respect des victimes devrait nous inciter à faire en sorte que ces tueurs restent anonymes... Une bonne part de ce qu'ils recherchent - la gloire qui donne un sens à leurs actes - serait alors dévalorisée plutôt que maladivement entretenue...
dimanche 6 décembre 2009
6 décembre 1989.
Je me rappellerai toujours cette date du 6 décembre 1989 où l'indicible a été commis...
Voici une lettre écrite par Catherine Bergeron, une amie, aussi victime du drame de Polytechnique :
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/278460/lettres-se-souvenir-pour-agir
Voici une lettre écrite par Catherine Bergeron, une amie, aussi victime du drame de Polytechnique :
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/278460/lettres-se-souvenir-pour-agir
samedi 5 décembre 2009
Nos bras meurtris...
100e anniversaire du Grand Club hier soir... Grosse victoire (j'espère qu'ils ne l'ont pas achetée...). Ça démontre peut-être qu'il nous reste encore quelque chose à partager au Québec : des mythes, une tradition forte et prestigieuse sur laquelle on peut toujours se rabattre lorsque vient le temps de réfléchir à ce qui nous rassemble comme nation...
D'ailleurs, il m'apparaît personnellement odieux que comme citoyen canadien parlant une des deux langues officielles, je ne puisse regarder le hockey, mon sport national, en français gratuitement ! Les autres Canadiens ont accès à leur sport national dans leur langue gratuitement alors que moi, je dois me rabattre sur les chaînes câblées ou subir les descriptions moins enlevantes de la CBC et le propos niais de Don Cherry! Il me semble que nous, Québécois, devrions pouvoir avoir accès gratuitement à la télédiffusion de notre sport national... (Peut-être cette inégalité repose-t-elle tout simplement sur le fait que la culture québécoise est encore bien vivante et que Radio-Canada n'a plus besoin du Hockey pour avoir de bonnes cotes d'écoute alors que la CBC n'a que les matchs d'hockey pour attirer encore son public qui est avalé par les réseaux américains...).
Si vous êtes d'accord, signez la pétition pour avoir du hockey en français gratis :
http://www.mesopinions.com/petition-pour-avoir-du-hockey-en-francais-gratis-petition-petitions-c11c330592b9b72dea53427f7ac151ca.html
D'ailleurs, il m'apparaît personnellement odieux que comme citoyen canadien parlant une des deux langues officielles, je ne puisse regarder le hockey, mon sport national, en français gratuitement ! Les autres Canadiens ont accès à leur sport national dans leur langue gratuitement alors que moi, je dois me rabattre sur les chaînes câblées ou subir les descriptions moins enlevantes de la CBC et le propos niais de Don Cherry! Il me semble que nous, Québécois, devrions pouvoir avoir accès gratuitement à la télédiffusion de notre sport national... (Peut-être cette inégalité repose-t-elle tout simplement sur le fait que la culture québécoise est encore bien vivante et que Radio-Canada n'a plus besoin du Hockey pour avoir de bonnes cotes d'écoute alors que la CBC n'a que les matchs d'hockey pour attirer encore son public qui est avalé par les réseaux américains...).
Si vous êtes d'accord, signez la pétition pour avoir du hockey en français gratis :
http://www.mesopinions.com/petition-pour-avoir-du-hockey-en-francais-gratis-petition-petitions-c11c330592b9b72dea53427f7ac151ca.html
vendredi 4 décembre 2009
La citoyenneté au Maroc... et la démocratie au Québec !
Je pars au Maroc durant le mois de janvier prochain et je fais travailler mes étudiants sur le thème de la citoyenneté au Maroc. Or, lorsqu'on consulte la constitution marocaine, on y lit que les libertés d'expression et d'association sont garanties, que l'homme et la femme sont égaux, etc. Bref, le Maroc semble (officiellement) se comparer à toutes les démocraties occidentales sur le plan des droits proclamés pour chacun... Mais on ajoute à plusieurs reprises dans la constitution marocaine que ces droits peuvent être limités par les lois du pays...
C'est ici que nous pouvons faire une première constatation : chez nous, les lois doivent respecter les droits proclamés dans la constitution (sans quoi elles peuvent être jugées anti-constitutionnelles) alors qu'au Maroc, ce sont les lois qui peuvent limiter l'exercice des droits constitutionnels... C'est un inversement des normes juridiques inquiétant puisque les lois sont placées devant la constitution alors que c'est la constitution qui devrait être au-dessus des lois en démocratie libérale...
Mais si vous croyez que cet inversement des normes est propre à une "démocratie fragile" comme celle du Maroc, détrompez-vous ! Le gouvernement Charest est sur le point d'adopter le projet de loi 78 qui enlève à la Commission de la représentation électorale (CRE) le pouvoir de déterminer elle-même le tracé des circonscriptions électorales en le donnant aux élus... C'est un retour en arrière à l'ère duplessiste et un arrimage dangereux sur les pires vices de la démocratie américaine... La CRE est un organisme indépendant dirigé par le Directeur général des élections, une institution indépendante du gouvernement fortement respectée (avec raison).
Si le projet de loi 78 est adopté, ce ne sera plus les électeurs qui choisiront leurs députés au Québec, mais bien les députés qui choisiront leurs électeurs !
mercredi 2 décembre 2009
Un soir, à Kaboul...
Photo publiée dans Le Monde (28-10-2009).Lisez ce papier de D.Y. Béchard, publié récemment dans Le Devoir:
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/278223/huit-ans-de-guerre-en-afghanistan-kaboul-destination-peur
Vous touchez là à la rencontre entre journalisme et littérature, c'est rare...
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/278223/huit-ans-de-guerre-en-afghanistan-kaboul-destination-peur
Vous touchez là à la rencontre entre journalisme et littérature, c'est rare...
mardi 1 décembre 2009
L'Affiche
J'essaierai d'aller voir L'Affiche cette semaine à l'Espace libre. Il s'agit d'une pièce de Philippe Ducros portant entre autres sur l'occupation israélienne, telle que vécue des deux côtés du mur semble-t-il...
On s'en reparle...
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2009/CBF/Desautels200912031807.asx
http://www.espacelibre.qc.ca/affiche
lundi 30 novembre 2009
Notre démocratie en crise - 1
Notre système parlementaire est critiqué de toutes parts et le lien de confiance entre le peuple, nos élus et nos institutions est de plus en plus ténu, c'est connu. Peut-être nous faut-il revenir à la base, c-à-d aux règles fondamentales de notre système, pour comprendre les origines de la crise et réfléchir ensuite aux différents moyens envisageables pour nous réapproprier notre système politique.
Notre système est calqué sur celui de la Grande-Bretagne et il repose largement sur des coutumes et des conventions constitutionnelles, c-à-d des règles non-écrites mais toujours respectées. (Notre vie est parsemée de conventions multiples : le couteau à droite, la fourchette à gauche, ou encore lorsqu'on croise quelqu'un, on lui dit : "Salut ça va ? Oui et toi ?") Le régime parlementaire britannique repose largement sur des conventions de ce type qui relèvent de la pratique : par exemple, le Monarque (notre Gouverneur-général au Canada) est le chef de l'État et à cet effet, il est le personnage politique le plus important du pouvoir exécutif, pratiquement rien ne peut se faire sans son autorisation "officielle". Mais vous savez comme moi que le personnage principal est dans les faits le Premier ministre. Ceci relève d'une convention qu'on résume souvent par le vieil adage : "le Monarque règne mais ne gouverne pas".
Plusieurs autres conventions constitutionnelles sont au coeur de notre régime. Mais j'aimerais attirer votre attention sur LA PRINCIPALE :
- La Responsabilité ministérielle (on parle aussi du principe du Gouvernement responsable). Ce principe dit que le Premier ministre et son cabinet (le gouvernement) peuvent gouverner tant qu'ils bénéficient de la "confiance" (de l'appui) d'une majorité de députés à la Chambre des communes.
C'est la principale règle démocratique de notre système. Cette règle implique par exemple que si le gouvernement perd ce que l'on appelle des "votes de confiance" (ex: le discours du Trône, le budget, une motion de non-confiance déposée par l'opposition), le gouvernement doit démissionner et cela provoque généralement des élections.
C'est logique, une majorité de députés (élus du peuple) doit appuyer vos principales orientations définies dans le discours du Trône et le budget pour que vous soyez considérés comme légitimes (acceptables).
Maintenant, rappelez-vous "la crise" générée par le projet de coalition PLC-NPD appuyée par le Bloc de l'automne dernier, alors que Stéphane Dion était encore le chef du PLC...
Lisez ces deux articles pour vous rappeler quelque peu de quoi il était question tout en approfondissant le sujet :
http://www.ledevoir.com/non-classe/229388/le-parlement-est-roi
http://www.ledevoir.com/politique/canada/277132/la-confiance-ebranlee
À partir de ces lectures, vous devriez être en mesure de comprendre pourquoi on peut s'inquiéter de l'évolution de notre démocratie parlementaire...
Grâce à notre Gouverneure-générale (Michaelle Jean est l'arbitre de notre système, elle contribue donc à définir les "conventions" qui le régissent), dorénavant, lorsque le Premier ministre sera menacé de perdre "la confiance" de la Chambre, il pourra "proroger" la Chambre (suspendre les travaux du Parlement) et éviter ainsi de tomber. Belle démocratie !
L'ironie là-dedans est que la démocratie canadienne apparaît encore plus faiblarde que son modèle d'origine, car Michaelle Jean est nommée par le Premier ministre et donc redevable ultimement à celui-ci (Ceci a-t-il influencé sa décision selon vous ?). Alors que la Reine est indélogeable, donc plus indépendante dans ses décisions lorsque vient le temps d'arbitrer le système...
Je n'aurais jamais cru que mon propos puisse soutenir que la Monarchie britannique est préférable à notre pâle copie canadienne... Vivement la République !
À suivre...
Pour en rajouter une couche, allez à :
http://www.ledevoir.com/politique/canada/277198/la-democratie-est-en-crise
Pour connaître la "petite histoire" derrière ce projet de coalition, lisez ceci:
http://www.ledevoir.com/politique/canada/278426/ottawa-les-secrets-d-une-coalition
Le voisin.
Notre système est calqué sur celui de la Grande-Bretagne et il repose largement sur des coutumes et des conventions constitutionnelles, c-à-d des règles non-écrites mais toujours respectées. (Notre vie est parsemée de conventions multiples : le couteau à droite, la fourchette à gauche, ou encore lorsqu'on croise quelqu'un, on lui dit : "Salut ça va ? Oui et toi ?") Le régime parlementaire britannique repose largement sur des conventions de ce type qui relèvent de la pratique : par exemple, le Monarque (notre Gouverneur-général au Canada) est le chef de l'État et à cet effet, il est le personnage politique le plus important du pouvoir exécutif, pratiquement rien ne peut se faire sans son autorisation "officielle". Mais vous savez comme moi que le personnage principal est dans les faits le Premier ministre. Ceci relève d'une convention qu'on résume souvent par le vieil adage : "le Monarque règne mais ne gouverne pas".
Plusieurs autres conventions constitutionnelles sont au coeur de notre régime. Mais j'aimerais attirer votre attention sur LA PRINCIPALE :
- La Responsabilité ministérielle (on parle aussi du principe du Gouvernement responsable). Ce principe dit que le Premier ministre et son cabinet (le gouvernement) peuvent gouverner tant qu'ils bénéficient de la "confiance" (de l'appui) d'une majorité de députés à la Chambre des communes.
C'est la principale règle démocratique de notre système. Cette règle implique par exemple que si le gouvernement perd ce que l'on appelle des "votes de confiance" (ex: le discours du Trône, le budget, une motion de non-confiance déposée par l'opposition), le gouvernement doit démissionner et cela provoque généralement des élections.
C'est logique, une majorité de députés (élus du peuple) doit appuyer vos principales orientations définies dans le discours du Trône et le budget pour que vous soyez considérés comme légitimes (acceptables).
Maintenant, rappelez-vous "la crise" générée par le projet de coalition PLC-NPD appuyée par le Bloc de l'automne dernier, alors que Stéphane Dion était encore le chef du PLC...
Lisez ces deux articles pour vous rappeler quelque peu de quoi il était question tout en approfondissant le sujet :
http://www.ledevoir.com/non-classe/229388/le-parlement-est-roi
http://www.ledevoir.com/politique/canada/277132/la-confiance-ebranlee
À partir de ces lectures, vous devriez être en mesure de comprendre pourquoi on peut s'inquiéter de l'évolution de notre démocratie parlementaire...
Grâce à notre Gouverneure-générale (Michaelle Jean est l'arbitre de notre système, elle contribue donc à définir les "conventions" qui le régissent), dorénavant, lorsque le Premier ministre sera menacé de perdre "la confiance" de la Chambre, il pourra "proroger" la Chambre (suspendre les travaux du Parlement) et éviter ainsi de tomber. Belle démocratie !
L'ironie là-dedans est que la démocratie canadienne apparaît encore plus faiblarde que son modèle d'origine, car Michaelle Jean est nommée par le Premier ministre et donc redevable ultimement à celui-ci (Ceci a-t-il influencé sa décision selon vous ?). Alors que la Reine est indélogeable, donc plus indépendante dans ses décisions lorsque vient le temps d'arbitrer le système...
Je n'aurais jamais cru que mon propos puisse soutenir que la Monarchie britannique est préférable à notre pâle copie canadienne... Vivement la République !
À suivre...
Pour en rajouter une couche, allez à :
http://www.ledevoir.com/politique/canada/277198/la-democratie-est-en-crise
Pour connaître la "petite histoire" derrière ce projet de coalition, lisez ceci:
http://www.ledevoir.com/politique/canada/278426/ottawa-les-secrets-d-une-coalition
Le voisin.
dimanche 29 novembre 2009
Repenser la croissance...
Voici un extrait d'un film préparé par deux amis extraordinaires : Mélanie Busby et Érik Bouchard-Boulianne. Mélanie est biologiste et pilote d'hélicoptère, Érik est avocat et étudiant en économie à l'UdeM. Ils ont presque fait le tour de la planète pour faire ce film, jusqu'ici entièrement autofinancé.
Le film est prévu pour 2010...
Le film est prévu pour 2010...
samedi 28 novembre 2009
La route de Cormack McCarthy
Je ne pense pas aller voir le film inspiré du roman "La route" de C. McCarthy. Le livre était déjà assez visuel et explicite... Il décrivait trop bien comment l'humanité peut déraper et à quoi la fin de celle-ci pourrait ressembler... Ce livre m'a jeté par terre et presque déprimé, mais il m'a aussi convaincu de la nécessité de la littérature pour comprendre le monde.
Un paysage gris et triste, un sol couvert de poussière, une menace perpétuelle, un environnement hostile et empoisonné. Une fuite en avant et l'espoir qu'une certaine humanité puisse perdurer...
Le voisin.
Un paysage gris et triste, un sol couvert de poussière, une menace perpétuelle, un environnement hostile et empoisonné. Une fuite en avant et l'espoir qu'une certaine humanité puisse perdurer...
Le voisin.
À propos de Tocqueville...
La pensée d'Alexis de Tocqueville a été évoquée à quelques reprises dans ce blogue... Revenons sur une de ses idées.
D'abord, Tocqueville croit que ce qui est dangereux à l'âge démocratique est que la tyrannie (le despotisme) s'implante doucement dans nos vies et que nous acceptions progressivement à devenir des esclaves et des êtres irresponsables parce que nous choisissons nos maîtres. La démobilisation générale que nous connaissons aujourd'hui et notre individualisme favorisent l'émergence de ce qu'il appellait "le despotisme doux" et qu'il décrivait comme "un immense pouvoir tutélaire" qui allait administrer nos vies et veiller à établir de multiples règles complexes et tâtillones pour nous faire abandonner tranquillement nos revendications et notre propre jugement (Rappelez-vous "la Maison des fous" dans les 12 travaux d'Astérix...).
Selon lui, ce type de despotisme réussira à nous faire plier doucement tout en nous permettant de "jouir de nos petits et vulgaires plaisirs"... Le despotisme envisagé est d'autant plus insidieux qu'il recherche l'isolement des hommes, ce qui a été accompli par l'avènement de l'individualisme... Il ajoute que ce type de pouvoir politique voudra notre bonheur mais qu'au lieu de nous aider à grandir, il veillera à nous maintenir dans l'enfance... (Pensez à Jean Charest qui nous promet toujours des baisses d'impôts et de meilleurs services ou encore à Stephen Harper et Michael Ignatieff qui renoncent à opérer un virage significatif - et sans doute douloureux mais nécessaire - pour faire face aux changements climatiques...).
Tocqueville dit qu'avec ce type de tyrannie, le citoyen perd peu à peu le lien avec ses semblables, il n'a plus de patrie, ne lui reste que sa famille immédiate...
En espérant que notre patrie - le Québec - puisse encore éveiller en nous un sentiment d'unité, puisqu'on oublie souvent que la démocratie a besoin d'un sentiment d'appartenance à une communauté nationale pour exister...
(Pour ceux qui veulent aller plus loin : lire Daniel Jacques, "Nationalité et modernité", Mtl, Boréal, 1998).
Le voisin.
D'abord, Tocqueville croit que ce qui est dangereux à l'âge démocratique est que la tyrannie (le despotisme) s'implante doucement dans nos vies et que nous acceptions progressivement à devenir des esclaves et des êtres irresponsables parce que nous choisissons nos maîtres. La démobilisation générale que nous connaissons aujourd'hui et notre individualisme favorisent l'émergence de ce qu'il appellait "le despotisme doux" et qu'il décrivait comme "un immense pouvoir tutélaire" qui allait administrer nos vies et veiller à établir de multiples règles complexes et tâtillones pour nous faire abandonner tranquillement nos revendications et notre propre jugement (Rappelez-vous "la Maison des fous" dans les 12 travaux d'Astérix...).
Selon lui, ce type de despotisme réussira à nous faire plier doucement tout en nous permettant de "jouir de nos petits et vulgaires plaisirs"... Le despotisme envisagé est d'autant plus insidieux qu'il recherche l'isolement des hommes, ce qui a été accompli par l'avènement de l'individualisme... Il ajoute que ce type de pouvoir politique voudra notre bonheur mais qu'au lieu de nous aider à grandir, il veillera à nous maintenir dans l'enfance... (Pensez à Jean Charest qui nous promet toujours des baisses d'impôts et de meilleurs services ou encore à Stephen Harper et Michael Ignatieff qui renoncent à opérer un virage significatif - et sans doute douloureux mais nécessaire - pour faire face aux changements climatiques...).
Tocqueville dit qu'avec ce type de tyrannie, le citoyen perd peu à peu le lien avec ses semblables, il n'a plus de patrie, ne lui reste que sa famille immédiate...
En espérant que notre patrie - le Québec - puisse encore éveiller en nous un sentiment d'unité, puisqu'on oublie souvent que la démocratie a besoin d'un sentiment d'appartenance à une communauté nationale pour exister...
(Pour ceux qui veulent aller plus loin : lire Daniel Jacques, "Nationalité et modernité", Mtl, Boréal, 1998).
Le voisin.
Corruption et désintérêt : les deux ingrédients nous menant au despotisme doux...
Je fais lire des extraits de "De la démocratie en Amérique" de Alexis de Tocqueville (publié environ en 1840) à mes étudiants et je me dis qu'il avait bien raison de s'inquiéter du repli et de l'indifférence que la société démocratique peut favoriser...
Lisez les journaux ces temps-ci et vous verrez que notre démocratie est à la dérive. Le cynisme et le désengagement croîssent sans cesse : les politiciens sont moins respectés que les vendeurs de voitures usagées et le taux de participation aux élections chute sans arrêt. Et comme la confiance s'estompe, et que les médias entretiennent ce cynisme (voir le film "À hauteur d'homme" de J-C Labrecque), nous nous retrouvons avec une autorité de plus en plus éloignée des citoyens sur le plan de la légitimité (ex: Gérald Tremblay a eu 37% d'appuis, mais avec un taux de participation de 38%, on comprend que son appui populaire réel est famélique...). Cette distance qui se creuse entre les élus et le peuple se vérifie aussi sur le plan de l'effet-miroir que devraient avoir nos représentants politiques... On serait supposé se reconnaître en eux (ils nous représentent) alors que nous les méprisons de plus en plus...
Je ne suis pas de ceux qui croient que nos politiciens sont "tous pourris" ou "tous pareils". Je crois plutôt que si nous sommes pris avec Stephen Harper, Jean Charest et Gérald Tremblay, c'est que nous sommes devenus passifs et satisfaits. "Ventre plein n'a pas de rage" chantait Félix Leclerc.
Mais ça ne prend pas grand'chose pour relancer l'espoir... Barack Obama est tout de même là pour nous rappeler que la politique peut être inspirante et qu'avec une réelle mobilisation citoyenne, on peut changer l'ordre établi. On verra si Obama réussit à combler un tant soit peu les attentes démesurées qu'il a suscité, mais il incarne déjà une rupture radicale avec l'ère Bush et même avec le type de politiciens professionnels avec lesquels nous sommes pris...
Écoutez les discours d'Obama, ceux tenus lors des primaires démocrates de 2008, comme ceux qu'il tient depuis qu'il est Président et vous verrez comment on peut faire appel à l'intelligence des citoyens, avoir un langage soutenu et proposer un discours qui évite les formules toutes faites du type : "en période de tempête économique, il faut avoir les deux mains sur le volant". C'est entre autres pour ça que notre Jean Charest national (3e mandat !) est si déprimant : il nous prend pour des caves et on aime ça !
Le voisin.
Lisez les journaux ces temps-ci et vous verrez que notre démocratie est à la dérive. Le cynisme et le désengagement croîssent sans cesse : les politiciens sont moins respectés que les vendeurs de voitures usagées et le taux de participation aux élections chute sans arrêt. Et comme la confiance s'estompe, et que les médias entretiennent ce cynisme (voir le film "À hauteur d'homme" de J-C Labrecque), nous nous retrouvons avec une autorité de plus en plus éloignée des citoyens sur le plan de la légitimité (ex: Gérald Tremblay a eu 37% d'appuis, mais avec un taux de participation de 38%, on comprend que son appui populaire réel est famélique...). Cette distance qui se creuse entre les élus et le peuple se vérifie aussi sur le plan de l'effet-miroir que devraient avoir nos représentants politiques... On serait supposé se reconnaître en eux (ils nous représentent) alors que nous les méprisons de plus en plus...
Je ne suis pas de ceux qui croient que nos politiciens sont "tous pourris" ou "tous pareils". Je crois plutôt que si nous sommes pris avec Stephen Harper, Jean Charest et Gérald Tremblay, c'est que nous sommes devenus passifs et satisfaits. "Ventre plein n'a pas de rage" chantait Félix Leclerc.
Mais ça ne prend pas grand'chose pour relancer l'espoir... Barack Obama est tout de même là pour nous rappeler que la politique peut être inspirante et qu'avec une réelle mobilisation citoyenne, on peut changer l'ordre établi. On verra si Obama réussit à combler un tant soit peu les attentes démesurées qu'il a suscité, mais il incarne déjà une rupture radicale avec l'ère Bush et même avec le type de politiciens professionnels avec lesquels nous sommes pris...
Écoutez les discours d'Obama, ceux tenus lors des primaires démocrates de 2008, comme ceux qu'il tient depuis qu'il est Président et vous verrez comment on peut faire appel à l'intelligence des citoyens, avoir un langage soutenu et proposer un discours qui évite les formules toutes faites du type : "en période de tempête économique, il faut avoir les deux mains sur le volant". C'est entre autres pour ça que notre Jean Charest national (3e mandat !) est si déprimant : il nous prend pour des caves et on aime ça !
Le voisin.
Parcours de l'électeur...
J'ai voté pour la première fois en 1992 : Entente de Charlottetown. J'ai voté NON. Il me semblait que les "conditions minimales" évoquées dans Meech par notre Premier ministre Bourassa avaient été diluées dans l'Entente... Et "l'affaire Wilhelmy" m'avait convaincu que le Québec s'était "écrasé" à la table de négociation...
En 1993, j'ai voté pour le Bloc. Et en 1994, j'ai voté pour le PQ. La démarche de la classe politique nationaliste me semblait cohérente : depuis 1982, le Canada avait changé sa constitution (son contrat social et politique, ses règles fondamentales !) sans l'accord de l'Assemblée nationale du Québec. Un grand fédéraliste comme Claude Ryan qualifiait la réforme de '82 de "coup" fait contre le Québec et sa législature... Brian Mulroney avait été porté au pouvoir en promettant le retour du Québec dans le giron constitutionnel canadien "dans l'honneur et l'enthousiasme"... Il me semblait que l'échec de Meech et de Charlottetown illustraient bien l'incapacité du Canada à se réformer selon les aspirations et revendications dites "traditionnelles" du Québec...
En 1995, j'ai donc voté OUI avec enthousiasme. Mais ce référendum s'est heurté à la tricherie fédérale et au discours décevant au ton acrimonieux de M. Parizeau. Imaginez si au lieu de dire ce qu'il a dit, il avait refusé de reconnaître le résultat et demandé à la communauté internationale de venir enquêter sur la légitimité du processus démocratique ? Sans nécessairement changer le résultat, une telle démarche aurait renversé la dynamique politique... Le Fédéral aurait alors eu un moins grand rapport de force pour profiter de l'écrasement du Québec avec sa loi sur la clarté...
Mon adhésion au camp souverainiste s'est par la suite peu à peu estompé. Je demeure convaincu que la souveraineté est souhaitable et que le Canada risque peu d'évoluer dans le sens des intérêts du Québec, mais il me semble qu'il faut prendre acte de la défaite référendaire et surtout des conséquences néfastes de ces défaites (1980 et 1995) : elles ont affaibli le rapport de force du Québec face au reste du Canada.
Entre 1980 et 1995, il y a donc eu tout un "build up" qui légitimait la tenue du référendum de 1995. On ne peut pas en dire autant pour la tenue d'un 3e référendum. Il faudrait donc sortir de la stratégie de l'attentisme et mettre l'accent sur 2 choses :
1- Investir au maximum nos propres sphères de compétence (ce sont souvent nos propres institutions et ministères qui offrent des services en anglais aux immigrants ou qui formulent des programmes d'histoire où la Conquête est vue comme un passage civilisateur vers la démocratie...). L'État fédéré du Québec a tout de même une autonomie politique fort enviable et fort enviée. Nous devrions nous occuper convenablement des champs de compétence que nous avons avant d'envisager nous lancer dans une autre démarche "casse-gueule" vers la souveraineté.
2- Tenter de signer des ententes administratives avec le Fédéral dans certains domaines. Le Bloc québécois devrait donc davantage "jouer le jeu du fédéralisme" et devenir un interlocuteur à la recherche de points de convergence avec les autres provinces autonomistes... Les souverainistes inconditionnels devraient revenir sur la scène provinciale, c'est là que se fera la souveraineté. Gilles Duceppe est un interlocuteur crédible au Canada anglais, il serait en mesure d'opérer ce virage vers un dialogue avec le ROC. Et qu'avons-nous à perdre ? Si cela échoue, les souverainistes pourront dire que le Canada est fermé aux revendications du Québec...
C'est dans cette optique que j'ai voté pour le Parti conservateur de Joe Clark en 2000. C'est le seul parti fédéraliste qui s'est opposé à cette loi dangereuse et anti-fédéraliste qu'est la Loi sur la clarté (C-20). Depuis, je suis "revenu" vers le Bloc, puisqu'aucun parti fédéraliste ne semblait correspondre à mes idéaux. Mais lors des dernières élections partielles fédérales dans Hochelaga, j'ai voté pour le NPD de Jack Layton. J'ai trouvé que le NPD avait très bien réagis à la décision de la Cour Suprême invalidant la loi 104 (il faudra revenir sur ce jugement qui permet maintenant aux individus de s'acheter des droits... Bizarre que des juges puissent avoir si peu de jugement !). Le NPD méritait donc mon vote pcq'ils ont initié une motion qui reconnaissait au Québec le droit d'imposer le français comme langue d'éducation et parce que Thomas Mulcair fut le seul à rappeler que l'origine du problème réside dans le rapatriement unilatéral de la constitution opéré sans l'accord du Québec en 1982. Ajoutez à cela que la personnalité de Daniel Paillé ne me convainquait pas (je me rappelais sa tentative de bloquer la venue d'un CPE devant chez lui...)
Voilà donc le petit parcours de l'électeur que je suis... Je reviendrai plus tard pour parler de la politique municipale...
Le voisin.
En 1993, j'ai voté pour le Bloc. Et en 1994, j'ai voté pour le PQ. La démarche de la classe politique nationaliste me semblait cohérente : depuis 1982, le Canada avait changé sa constitution (son contrat social et politique, ses règles fondamentales !) sans l'accord de l'Assemblée nationale du Québec. Un grand fédéraliste comme Claude Ryan qualifiait la réforme de '82 de "coup" fait contre le Québec et sa législature... Brian Mulroney avait été porté au pouvoir en promettant le retour du Québec dans le giron constitutionnel canadien "dans l'honneur et l'enthousiasme"... Il me semblait que l'échec de Meech et de Charlottetown illustraient bien l'incapacité du Canada à se réformer selon les aspirations et revendications dites "traditionnelles" du Québec...
En 1995, j'ai donc voté OUI avec enthousiasme. Mais ce référendum s'est heurté à la tricherie fédérale et au discours décevant au ton acrimonieux de M. Parizeau. Imaginez si au lieu de dire ce qu'il a dit, il avait refusé de reconnaître le résultat et demandé à la communauté internationale de venir enquêter sur la légitimité du processus démocratique ? Sans nécessairement changer le résultat, une telle démarche aurait renversé la dynamique politique... Le Fédéral aurait alors eu un moins grand rapport de force pour profiter de l'écrasement du Québec avec sa loi sur la clarté...
Mon adhésion au camp souverainiste s'est par la suite peu à peu estompé. Je demeure convaincu que la souveraineté est souhaitable et que le Canada risque peu d'évoluer dans le sens des intérêts du Québec, mais il me semble qu'il faut prendre acte de la défaite référendaire et surtout des conséquences néfastes de ces défaites (1980 et 1995) : elles ont affaibli le rapport de force du Québec face au reste du Canada.
Entre 1980 et 1995, il y a donc eu tout un "build up" qui légitimait la tenue du référendum de 1995. On ne peut pas en dire autant pour la tenue d'un 3e référendum. Il faudrait donc sortir de la stratégie de l'attentisme et mettre l'accent sur 2 choses :
1- Investir au maximum nos propres sphères de compétence (ce sont souvent nos propres institutions et ministères qui offrent des services en anglais aux immigrants ou qui formulent des programmes d'histoire où la Conquête est vue comme un passage civilisateur vers la démocratie...). L'État fédéré du Québec a tout de même une autonomie politique fort enviable et fort enviée. Nous devrions nous occuper convenablement des champs de compétence que nous avons avant d'envisager nous lancer dans une autre démarche "casse-gueule" vers la souveraineté.
2- Tenter de signer des ententes administratives avec le Fédéral dans certains domaines. Le Bloc québécois devrait donc davantage "jouer le jeu du fédéralisme" et devenir un interlocuteur à la recherche de points de convergence avec les autres provinces autonomistes... Les souverainistes inconditionnels devraient revenir sur la scène provinciale, c'est là que se fera la souveraineté. Gilles Duceppe est un interlocuteur crédible au Canada anglais, il serait en mesure d'opérer ce virage vers un dialogue avec le ROC. Et qu'avons-nous à perdre ? Si cela échoue, les souverainistes pourront dire que le Canada est fermé aux revendications du Québec...
C'est dans cette optique que j'ai voté pour le Parti conservateur de Joe Clark en 2000. C'est le seul parti fédéraliste qui s'est opposé à cette loi dangereuse et anti-fédéraliste qu'est la Loi sur la clarté (C-20). Depuis, je suis "revenu" vers le Bloc, puisqu'aucun parti fédéraliste ne semblait correspondre à mes idéaux. Mais lors des dernières élections partielles fédérales dans Hochelaga, j'ai voté pour le NPD de Jack Layton. J'ai trouvé que le NPD avait très bien réagis à la décision de la Cour Suprême invalidant la loi 104 (il faudra revenir sur ce jugement qui permet maintenant aux individus de s'acheter des droits... Bizarre que des juges puissent avoir si peu de jugement !). Le NPD méritait donc mon vote pcq'ils ont initié une motion qui reconnaissait au Québec le droit d'imposer le français comme langue d'éducation et parce que Thomas Mulcair fut le seul à rappeler que l'origine du problème réside dans le rapatriement unilatéral de la constitution opéré sans l'accord du Québec en 1982. Ajoutez à cela que la personnalité de Daniel Paillé ne me convainquait pas (je me rappelais sa tentative de bloquer la venue d'un CPE devant chez lui...)
Voilà donc le petit parcours de l'électeur que je suis... Je reviendrai plus tard pour parler de la politique municipale...
Le voisin.
vendredi 27 novembre 2009
Intentions.
La décision de participer à un blogue vient autant d'une intuition que d'une intention non-avouée... J'ai toujours rêvé de m'impliquer en politique et de faire une différence pour mon pays, pour ma société... Mais en vieillissant, deux choses m'ont jusqu'ici retenu de le faire vraiment :
1- Je n'aime pas la logique souvent niaise des partis politiques. L'embrigadement de la vie partisane est souvent nécessaire, mais il est lourd à porter. De plus, je ne me retrouve pas vraiment dans aucun parti politique sur la scène québécoise... Vous découvrirez par vous-mêmes où je loge idéologiquement, mais faites attention aux caricatures : mes positions sont souvent plus complexes et nuancées qu'elles n'apparaissent...
2- La deuxième raison qui me freine à m'impliquer et à me lancer en politique, c'est que c'est un lieu destructeur pour la vie de famille et les amitiés. J'ai une belle famille avec une blonde que j'aime et j'ai trop d'amis que j'aime toujours voir et revoir, sans filtres ou craintes reliées à l'image publique ou aux dangers que la relation change à cause de la proximité du pouvoir... On dit que René Lévesque «vous-voyait» mêmes ses amis lorsqu'il était Premier ministre, pour créer cette distance nécessaire entre le pouvoir et les amis...
Ce blogue me permettra de discuter politique, culture, sport, etc. avec la distance confortable qu'offre le blogue, mais avec l'exigence moins confortable de prendre position publiquement.
Nos élus ont le courage de s'afficher et nous les méprisons trop souvent facilement pour cela. Reste que leurs discours et positions me déçoivent si souvent que je comprends bien le désarroi et le cynisme qui nous assaillent. Je chercherai à trouver l'équilibre entre cette saine critique et la nécessité de préserver le goût pour l'engagement citoyen, sans quoi il ne nous restera qu'à nous "replier dans la solitude de nos propres coeurs" comme le disait Tocqueville.
À bientôt.
1- Je n'aime pas la logique souvent niaise des partis politiques. L'embrigadement de la vie partisane est souvent nécessaire, mais il est lourd à porter. De plus, je ne me retrouve pas vraiment dans aucun parti politique sur la scène québécoise... Vous découvrirez par vous-mêmes où je loge idéologiquement, mais faites attention aux caricatures : mes positions sont souvent plus complexes et nuancées qu'elles n'apparaissent...
2- La deuxième raison qui me freine à m'impliquer et à me lancer en politique, c'est que c'est un lieu destructeur pour la vie de famille et les amitiés. J'ai une belle famille avec une blonde que j'aime et j'ai trop d'amis que j'aime toujours voir et revoir, sans filtres ou craintes reliées à l'image publique ou aux dangers que la relation change à cause de la proximité du pouvoir... On dit que René Lévesque «vous-voyait» mêmes ses amis lorsqu'il était Premier ministre, pour créer cette distance nécessaire entre le pouvoir et les amis...
Ce blogue me permettra de discuter politique, culture, sport, etc. avec la distance confortable qu'offre le blogue, mais avec l'exigence moins confortable de prendre position publiquement.
Nos élus ont le courage de s'afficher et nous les méprisons trop souvent facilement pour cela. Reste que leurs discours et positions me déçoivent si souvent que je comprends bien le désarroi et le cynisme qui nous assaillent. Je chercherai à trouver l'équilibre entre cette saine critique et la nécessité de préserver le goût pour l'engagement citoyen, sans quoi il ne nous restera qu'à nous "replier dans la solitude de nos propres coeurs" comme le disait Tocqueville.
À bientôt.
Premier message
Bonjour,
Je suis le voisin, un peu gêné de vous parler la 1ère fois, mais je prends mon aise au fur et à mesure de nos rencontres (déjà, en écrivant le mot 1er ainsi, je prends mon aise...)
Par contre, contrairement à votre réel voisin, moi je ne vous envahis pas sans votre consentement. Je suis comme le pouvoir judiciaire, je n'interviens que si on m'interpelle... Mais contrairement aux juges, mon pouvoir est mince et mon jugement nuancé - ce ne sont pas tous les juges qui ont du jugement ! En plus, ma position du haut de cette tribune se veut sans arrogance, elle ne relève ni du copinage ni du népotisme, ni d'une autorité qui s'impose à vous avec possible sanction.
La relation avec un voisin peut poser de nombreux problèmes. J'essaierai de ne pas trop regarder par-dessus la clôture, de ne pas faire du tapage matinal ou nocturne... Vous me trouverez peut-être fatigant quelques fois, vous serez en désaccord ou en accord avec moi et vous me le ferez savoir (j'espère...), mais notre voisinage sera choisi, poli et agréable. Je ne suis pas votre ami (Facebook abuse de ce terme en le dévalorisant - le terme de voisin m'apparaît plus honnête, moins ambitieux et mensonger...), je cherche donc simplement à vous voisiner...
Je suis passionné de politique, donc, il est fort possible que le sujet vienne rapidement, comme un réflexe. (L'idée de faire un blogue vient du fait que j'étais écoeuré de chiâler, seul et pathétique, dans ma cuisine !). Mais je ne suis pas l'homme d'un seul sujet, donc vous y trouverez aussi un propos portant sur toutes sortes de choses, gravitant autour de la culture, ce que Fernand Dumont appelait le lieu de l'homme... J'essaierai d'éviter les potins et le discours ordinaire. Il me semble que la blogosphère et l'humanité en général en souffrent déjà trop.
Je cherche un discours soutenu, mais familier et libre. Dans mon voisinage, on fonctionne comme ça.
Alors, au plaisir ! Et n'hésitez pas à piquer une jasette avec moi ou à me demander une tasse de sucre. Entre voisins, faut pas se gêner ! En espérant vous croiser souvent, puisque ce blogue veut se renouveler régulièrement.
Le voisin.
Je suis le voisin, un peu gêné de vous parler la 1ère fois, mais je prends mon aise au fur et à mesure de nos rencontres (déjà, en écrivant le mot 1er ainsi, je prends mon aise...)
Par contre, contrairement à votre réel voisin, moi je ne vous envahis pas sans votre consentement. Je suis comme le pouvoir judiciaire, je n'interviens que si on m'interpelle... Mais contrairement aux juges, mon pouvoir est mince et mon jugement nuancé - ce ne sont pas tous les juges qui ont du jugement ! En plus, ma position du haut de cette tribune se veut sans arrogance, elle ne relève ni du copinage ni du népotisme, ni d'une autorité qui s'impose à vous avec possible sanction.
La relation avec un voisin peut poser de nombreux problèmes. J'essaierai de ne pas trop regarder par-dessus la clôture, de ne pas faire du tapage matinal ou nocturne... Vous me trouverez peut-être fatigant quelques fois, vous serez en désaccord ou en accord avec moi et vous me le ferez savoir (j'espère...), mais notre voisinage sera choisi, poli et agréable. Je ne suis pas votre ami (Facebook abuse de ce terme en le dévalorisant - le terme de voisin m'apparaît plus honnête, moins ambitieux et mensonger...), je cherche donc simplement à vous voisiner...
Je suis passionné de politique, donc, il est fort possible que le sujet vienne rapidement, comme un réflexe. (L'idée de faire un blogue vient du fait que j'étais écoeuré de chiâler, seul et pathétique, dans ma cuisine !). Mais je ne suis pas l'homme d'un seul sujet, donc vous y trouverez aussi un propos portant sur toutes sortes de choses, gravitant autour de la culture, ce que Fernand Dumont appelait le lieu de l'homme... J'essaierai d'éviter les potins et le discours ordinaire. Il me semble que la blogosphère et l'humanité en général en souffrent déjà trop.
Je cherche un discours soutenu, mais familier et libre. Dans mon voisinage, on fonctionne comme ça.
Alors, au plaisir ! Et n'hésitez pas à piquer une jasette avec moi ou à me demander une tasse de sucre. Entre voisins, faut pas se gêner ! En espérant vous croiser souvent, puisque ce blogue veut se renouveler régulièrement.
Le voisin.
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