Je vous entretenais hier à propos du caractère fortement auto-référentiel des médias d'aujourd'hui... Le Devoir publie un article sur cette tendance d'un certain journalisme fortement axé sur l'émotion personnellement ressentie par l'auteur de l'article, tendance que l'on appelle emo-journalism aux États-Unis (contraction des mots émotions et journalisme)... Réjean Tremblay et Patrick Lagacé seraient nos émo-journalistes québécois, selon cet article...
Extraits :
«L'emo-journalism a d'abord désigné la couverture de l'ouragan Katrina, en 2005, par Anderson Cooper. Le reporter-vedette de CNN avait alors multiplié les déclarations d'émoi et de désarroi. Il en a rajouté en couvrant la tragédie haïtienne, où il a été beaucoup imité.
L'emo-journaliste ne dit pas simplement «j'ai vu ceci», en s'exprimant au «je», comme le voulait le new journalism des années 1960. Il ajoute: «j'ai ressenti ceci et cela», puis: «j'ai tremblé ici» et «j'ai pleuré là». Le reporter devient alors la nouvelle, au moins en partie. C'est moins la réalité que sa perception sentimentale et sa relation émotive au réel qui forme le sujet du reportage. Avant, au mieux, le sujet filtrait l'objet; maintenant, au pis, le sujet devient l'objet, le sujet et surtout son intimité, ses réactions, ses émotions, jusqu'au plus larmoyant, jusqu'au kitsch.
La professeure Brun souligne alors que le plus souvent la description suffit. «Le reportage fait appel à l'affectif, mais par la description», dit-elle en soulignant qu'elle a passé son dernier cours, avec ses étudiants, à analyser des textes de journaux québécois maîtrisant très bien cette technique d'écriture objectivante. «Le reporter ne s'y met pas du tout en scène comme dans l'emo-journalism. Il n'exprime pas ses propres émotions et, pourtant, chaque reportage est très émouvant. La plupart du temps, une bonne description des gestes, des expressions, des décors, suffit amplement. En Haïti, est-ce qu'un reporter doit dire qu'il se sent triste de voir 10 000 cadavres? Ils sont là et les décrire semble assez. Le journaliste est un témoin. S'il prend part à l'événement qu'il couvre, comment peut-il jouer son rôle?»
Cela dit et bien dit, Mme Brun établit des différences entre le reportage et la chronique, par exemple, la seconde permettant davantage de mise en scène de soi. «Dans une chronique, l'émotion au "je" a sa place, dit la professeure. Dans un reportage, il me semble essentiel de conserver une certaine distance, une neutralité. Il faut alors remettre en question le mélange des genres. Je me demande finalement à quel prix se fait ce glissement. Cette tendance à mélanger le reportage et l'émotion va-t-elle affecter la crédibilité du journalisme? En quoi, par exemple, est-ce si utile par rapport à l'essentiel, qui consiste à témoigner et à relayer l'information? »
samedi 27 février 2010
jeudi 25 février 2010
Ressac contre une certaine convergence culturelle.
C'est dans l'air du temps. De plus en plus de gens critiquent l'espèce de convergence culturelle qui sévit dans nos médias et qui fait que ce sont souvent les mêmes figures qui paradent d'une émission à l'autre. Plusieurs blogues sont littéralement construits sur ce sentiment. Ex: Voir la clique du plateau, qui se moque de l'omniprésence de la petite élite culturelle montréalaise ou encore cette chronique du blogueur Patrick Dion qui traite du sujet.
Bien sûr, une émission comme Tout le monde en parle devient la cible centrale de ce genre de critique, non seulement par son auditoire imposant (quoique je me méfie des cotes d'écoutes...), mais aussi par sa formule même qui fait que les invités sont justement ceux qui ont fait parlé d'eux dans les médias !
Les médias ont cette propension naturelle à devenir auto-référentiels. Le paroxysme de ce problème survient lorsque les entreprises médiatiques (Quebecor et Radio-Canada excellent dans ce genre) basculent dans une forme d'inceste en invitant dans leurs émissions ceux qui passeront dans leurs émissions ou pire, en se servant de leur show d'information pour mousser un de leur programme...
Série Espace humain de Yoakim Bélanger
Reste que ce malaise à l'égard de notre monde culturel a de bonnes raisons d'exister. Pourquoi ne pas lancer un mouvement fort pour une émission culturelle qui inviterait tous ceux dont on ne parle pas ? On pourrait simplement appeler ça : Personne n'en parlait !
Qui inviteriez-vous à cette émission ? Quelles sont vos découvertes culturelles, celles dont on ne parle pas suffisamment?
Bien sûr, une émission comme Tout le monde en parle devient la cible centrale de ce genre de critique, non seulement par son auditoire imposant (quoique je me méfie des cotes d'écoutes...), mais aussi par sa formule même qui fait que les invités sont justement ceux qui ont fait parlé d'eux dans les médias !
Les médias ont cette propension naturelle à devenir auto-référentiels. Le paroxysme de ce problème survient lorsque les entreprises médiatiques (Quebecor et Radio-Canada excellent dans ce genre) basculent dans une forme d'inceste en invitant dans leurs émissions ceux qui passeront dans leurs émissions ou pire, en se servant de leur show d'information pour mousser un de leur programme...
Série Espace humain de Yoakim Bélanger
Reste que ce malaise à l'égard de notre monde culturel a de bonnes raisons d'exister. Pourquoi ne pas lancer un mouvement fort pour une émission culturelle qui inviterait tous ceux dont on ne parle pas ? On pourrait simplement appeler ça : Personne n'en parlait !
Qui inviteriez-vous à cette émission ? Quelles sont vos découvertes culturelles, celles dont on ne parle pas suffisamment?
mercredi 24 février 2010
À quelle heure le train pour nulle part ?
Je suis allé voir À quelle heure le train pour nulle part ? aux Rendez-vous du cinéma québécois. Conte philosophique à demi improvisé de Robin Aubert. Le film, tourné en Inde, est bâti sur un scénario à cinq lignes qui a évolué au fur et à mesure des rencontres faites sur le terrain. C'est assez réussi : on y sent quasiment l'odeur du cari et du chaï (thé indien)... Une sorte de quête identitaire sous forme de road trip dépaysant. Si vous fealez pour un film qui trouve son sens selon votre propre interprétation... Louez-le !
...et où est le Trudeau du XXIe siècle ?
Ok, c'est la dernière fois que je chronique à partir de cette question!
Je suis un adversaire de la vision du Canada qu'avait Pierre Elliott Trudeau et qui est incarnée dans la réforme constitutionnelle de 1982. Je considère exagérée et machiavélique sa gestion de la crise d'octobre de 1970. Etc, etc.
Mais il faut reconnaître que M. Trudeau offrait une vision claire et complète du pays canadien, que cette vision répondait à de réelles aspirations tant pour les francophones (même au Québec) que pour les anglophones, les autochtones et allophones de ce pays. Presque tout le monde y a trouvé son compte... au détriment du Québec et de sa capacité à maintenir une culture d'accueil forte et inspirante en Amérique.
Mais mon propos ici voulait mettre l'accent sur l'homme politique qui avait au moins le mérite de proposer une vision, de l'expliquer publiquement et qui a eu aussi le mérite (et la chance) de RÉALISER cette vision !
Regardez l'extrait qui suit et voyez combien Trudeau le 1er ministre (!) discute ouvertement avec le journaliste, confronte son point de vue avec celui-ci, dans un véritable dialogue qu'il mène de main de maître... Une telle scène serait impensable aujourd'hui au Canada où nos politiciens mettent tout en oeuvre pour contrôler le message.
Quelle arrogance !
Je suis un adversaire de la vision du Canada qu'avait Pierre Elliott Trudeau et qui est incarnée dans la réforme constitutionnelle de 1982. Je considère exagérée et machiavélique sa gestion de la crise d'octobre de 1970. Etc, etc.
Mais il faut reconnaître que M. Trudeau offrait une vision claire et complète du pays canadien, que cette vision répondait à de réelles aspirations tant pour les francophones (même au Québec) que pour les anglophones, les autochtones et allophones de ce pays. Presque tout le monde y a trouvé son compte... au détriment du Québec et de sa capacité à maintenir une culture d'accueil forte et inspirante en Amérique.
Mais mon propos ici voulait mettre l'accent sur l'homme politique qui avait au moins le mérite de proposer une vision, de l'expliquer publiquement et qui a eu aussi le mérite (et la chance) de RÉALISER cette vision !
Regardez l'extrait qui suit et voyez combien Trudeau le 1er ministre (!) discute ouvertement avec le journaliste, confronte son point de vue avec celui-ci, dans un véritable dialogue qu'il mène de main de maître... Une telle scène serait impensable aujourd'hui au Canada où nos politiciens mettent tout en oeuvre pour contrôler le message.
Quelle arrogance !
mardi 23 février 2010
Consultations pré-budgétaires : que feriez-vous ?
Voici le lien pour participer aux consultations pré-budgétaires du Ministre québécois des Finances Raymond Bachand.
Où est le René Lévesque du XXIe siècle ?
photo : Jacques Nadeau, Le Devoir.
René Lévesque est un mythe contemporain au Québec. Par son style brouillon, simple, direct, faisant toujours appel à l'intelligence de ses interlocuteurs, il illustre des qualités rares aujourd'hui en politique. Et ce qui manque encore plus aujourd'hui, que M. Lévesque a aussi apporté pour son époque, est une forte dose d'honnêteté et une rare volonté de lutter contre la corruption et le népotisme.
L'homme était allergique au favoritisme : il allait même jusqu'à vouvoyer ses amis lorsqu'il était en fonction, pour créer cettte nécessaire distance entre le pouvoir et l'amitié, sachant que l'un pouvait corrompre l'autre (et inversement). C'est un homme (ou une femme) de cette trempe que ça nous prendrait pour nettoyer notre vie politique corrompue jusqu'à la moelle.
Mais Jean Charest et ses petits amis (comme Gérald Tremblay et les siens) peuvent dormir tranquille, il n'y aura pas d'enquête publique sur l'octroi de contrats dans le domaine de la construction...
P.S. Pourtant, il semble que nos contrats publics nous coûtent de 30 à 35% plus chers à cause de la collusion et de la corruption endémiques... N'est-ce pas là la meilleure raison d'agir ? Et qu'en pense Lucien Bouchard ? Lui qui parle de l'urgence de remédier aux déficits et à la dette ? Et notre ministre des finances, M. Bachand, sur le point de déposer un budget d'austérité ?
lundi 22 février 2010
Où est le Reagan du XXIe siècle ?
photo : Ronald Reagan, a true national hero
Les deux rubriques précédentes discutaient de cette poussée conservatrice qui se manifeste bruyamment aux USA depuis l'élection de Barack Obama. Celle-ci a pris plusieurs tournures, quelquefois raciste (les birthers qui contestent la citoyenneté états-unienne d'Obama alimentent un sentiment raciste qui n'a pas digéré la réelle victoire de ce candidat hors-norme...), quelquefois simplement réactionnaire face à certains projets de l'administration Obama (la réforme de la santé au 1er chef).
Reste que ce mouvement a le don de se présenter comme le réel défenseur de l'âme de l'Amérique, seuls héritiers légitimes des Founding Fathers de la révolution de 1776 ! Leur méfiance envers l'État, leur glorification de la liberté individuelle et leur hostilité populiste envers Washington frappe les consciences de l'Amérique profonde, surtout l'Amérique blanche et rurale serais-je tenté de croire...
Seule la figure de Ronald Reagan trouve grâce aux yeux de ces idéologues qui disent défendre le peuple et ses libertés. Mais où est le Ronald Reagan d'aujourd'hui ? Où est ce phénomène qui pourrait récupérer ce courant réactionnaire, hostile à toute réforme de la santé ainsi qu'à toute intervention étatique visant à corriger les iniquités ou débordements générés par le marché ?
Si vous avez une piste de réponse, faites-le moi savoir ! Car (il me semble que) seul un personnage comme Reagan pourrait renverser la dynamique politique actuelle qui fait qu'objectivement, la majorité des Américains devrait être en accord avec le Président Obama sur la réforme de la santé comme sur la nécessité de discipliner Wall Street ou encore d'imposer des limites au financement des campagnes électorales...
À défaut de voir émerger ce Reagan contemporain - ce simple guy capable de convaincre les classes laborieuses et populaires de voter contre leurs propres intérêts - j'ai bon espoir qu'Obama puisse faire un autre mandat !
Les deux rubriques précédentes discutaient de cette poussée conservatrice qui se manifeste bruyamment aux USA depuis l'élection de Barack Obama. Celle-ci a pris plusieurs tournures, quelquefois raciste (les birthers qui contestent la citoyenneté états-unienne d'Obama alimentent un sentiment raciste qui n'a pas digéré la réelle victoire de ce candidat hors-norme...), quelquefois simplement réactionnaire face à certains projets de l'administration Obama (la réforme de la santé au 1er chef).
Reste que ce mouvement a le don de se présenter comme le réel défenseur de l'âme de l'Amérique, seuls héritiers légitimes des Founding Fathers de la révolution de 1776 ! Leur méfiance envers l'État, leur glorification de la liberté individuelle et leur hostilité populiste envers Washington frappe les consciences de l'Amérique profonde, surtout l'Amérique blanche et rurale serais-je tenté de croire...
Seule la figure de Ronald Reagan trouve grâce aux yeux de ces idéologues qui disent défendre le peuple et ses libertés. Mais où est le Ronald Reagan d'aujourd'hui ? Où est ce phénomène qui pourrait récupérer ce courant réactionnaire, hostile à toute réforme de la santé ainsi qu'à toute intervention étatique visant à corriger les iniquités ou débordements générés par le marché ?
Si vous avez une piste de réponse, faites-le moi savoir ! Car (il me semble que) seul un personnage comme Reagan pourrait renverser la dynamique politique actuelle qui fait qu'objectivement, la majorité des Américains devrait être en accord avec le Président Obama sur la réforme de la santé comme sur la nécessité de discipliner Wall Street ou encore d'imposer des limites au financement des campagnes électorales...
À défaut de voir émerger ce Reagan contemporain - ce simple guy capable de convaincre les classes laborieuses et populaires de voter contre leurs propres intérêts - j'ai bon espoir qu'Obama puisse faire un autre mandat !
La droite et la «discipline budgétaire»...
Je vous parlais dans la rubrique précédente de ce real conservative movement qui sévit aux USA et qui cherche à infléchir le Parti républicain vers un discours axé sur la discipline budgétaire et le non-interventionnisme de l'État, faisant ainsi place aux libertés individuelles trop souvent (selon eux) entravées par l'État...
photo : Rush Limbaugh
1er commentaire : ces partisans du conservatisme ont tendance à oublier que ce sont des gouvernements dits «progressistes» qui ont assaini les finances publiques presque partout en occident :
2e commentaire : Ce conservatisme de mouvement (l'expression est de Paul Krugman) crie haut et fort et détient plusieurs porte-parole spectaculaires comme Glenn Beck et Rush Limbaugh, mais il n'a pas encore de vedette politique prête à concurrencer Obama sur le terrain du candidat présidentiable...
photo : Rush Limbaugh
1er commentaire : ces partisans du conservatisme ont tendance à oublier que ce sont des gouvernements dits «progressistes» qui ont assaini les finances publiques presque partout en occident :
- C'est l'administration Clinton qui a inauguré les 1ers surplus budgétaires de l'ère moderne aux USA;
- C'est le gouvernement Jospin ('98-'03) qui a amorcé l'assainissement des finances publiques en France;
- C'est le gouvernement Bouchard qui a équilibré le budget (non sans difficultés) au Québec...
- En ce qui concerne le palier fédéral canadien, la situation est plus complexe puisque ce sont les conservateurs de Mulroney (ces progressistes -conservateurs qui n'existent plus...) qui ont créé les conditions vers l'équilibre budgétaire dont les libéraux de Jean Chrétien ont su tirer profit. Chose certaine, ce sont les conservateurs de Harper (pourtant des real conservative !) qui nous ont fait replonger dans l'ère des déficits...
2e commentaire : Ce conservatisme de mouvement (l'expression est de Paul Krugman) crie haut et fort et détient plusieurs porte-parole spectaculaires comme Glenn Beck et Rush Limbaugh, mais il n'a pas encore de vedette politique prête à concurrencer Obama sur le terrain du candidat présidentiable...
Réaction conservatrice aux USA.
Le blogue de Richard Hétu rend compte de la Conservative political action conference qui se tenait cette fin de semaine et qui réunissait les principales figures du camp conservateur aux USA.
Il est intéressant d'entendre ces personnalités (entre autres le Représentant républicain du Texas Ron Paul et l'animateur-vedette de Fox Glenn Beck) critiquer vertement ces anciens Présidents, démocrates comme républicains, qui se sont éloignés des principes du conservatisme et de l'esprit-même de la constitution selon eux. Theodore Roosevelt (Rep.), Woodrow Wilson (Dem.), Franklin Delanoe Roosevelt (Dem.), Richard Nixon (Rep.) ont tous été cloués au pilori par ces porte-parole contemporains de la droite. Le discours de ces «vrais conservateurs» s'oriente vers une attaque en règle contre le «progressisme» qui aurait envahi les deux grands partis : démocrate comme républicain.
Le seul président qui semble avoir grâce aux yeux de ce mouvement est Ronald Reagan. Pourtant, le discours de ces gens insiste pour dire que le conservatisme repose sur la discipline fiscale, le small governement et le non-interventionnisme sur la scène internationale (Ron Paul évoque même l'idée de se retirer des Nations unies !). Or, quel est le bilan de Reagan ? Un déficit budgétaire record (seul W. Bush l'a surpassé) et un interventionnisme musclé sur la scène internationale...
Comme quoi on ne voit bien que ce que l'on veut bien voir !
Il est intéressant d'entendre ces personnalités (entre autres le Représentant républicain du Texas Ron Paul et l'animateur-vedette de Fox Glenn Beck) critiquer vertement ces anciens Présidents, démocrates comme républicains, qui se sont éloignés des principes du conservatisme et de l'esprit-même de la constitution selon eux. Theodore Roosevelt (Rep.), Woodrow Wilson (Dem.), Franklin Delanoe Roosevelt (Dem.), Richard Nixon (Rep.) ont tous été cloués au pilori par ces porte-parole contemporains de la droite. Le discours de ces «vrais conservateurs» s'oriente vers une attaque en règle contre le «progressisme» qui aurait envahi les deux grands partis : démocrate comme républicain.
Le seul président qui semble avoir grâce aux yeux de ce mouvement est Ronald Reagan. Pourtant, le discours de ces gens insiste pour dire que le conservatisme repose sur la discipline fiscale, le small governement et le non-interventionnisme sur la scène internationale (Ron Paul évoque même l'idée de se retirer des Nations unies !). Or, quel est le bilan de Reagan ? Un déficit budgétaire record (seul W. Bush l'a surpassé) et un interventionnisme musclé sur la scène internationale...
Comme quoi on ne voit bien que ce que l'on veut bien voir !
dimanche 21 février 2010
Mahmoud Abbas, le réaliste.
Mahmoud Abbas, Président de l'Autorité palestinienne (qui n'a d'autorité que le nom...) est en visite diplomatique en France. Le journal Le Monde rend compte de son point de vue sur la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Voici deux extraits :
Et la France peut effectivement jouer un rôle positif dans la région, quoique j'estime que le rôle de la France est essentiellement «limitrophe», au sens où son influence dans la région concerne surtout le Liban et la Syrie, sa capacité de faire infléchir Israël étant fortement surestimée selon moi...
- «S'agissant de la piste politique, les Américains ont proposé des "discussions de proximité", et nous leur avons posé des questions : la première concerne les "termes de référence" de ces discussions, la deuxième le calendrier. Et la troisième se résume ainsi : si ces discussions échouent, quelle sera la position américaine ? Quand nous aurons obtenu les réponses, ce qui n'est pas encore le cas, nous les examinerons, y compris au sein de la Ligue arabe».
- Pensez-vous que les Israéliens puissent faire des concessions sans pression américaine ?
«Non, en effet, je ne crois pas qu'ils s'y résoudront sans les bons offices des Etats-Unis. Nous attendons donc d'autres initiatives des Américains. Nous comptons sur le président Obama, comme nous comptons sur le président Sarkozy. Le président français veut jouer un rôle, et je pense qu'il le peut, parce qu'il est à la fois ami des Palestiniens et des Israéliens».
Et la France peut effectivement jouer un rôle positif dans la région, quoique j'estime que le rôle de la France est essentiellement «limitrophe», au sens où son influence dans la région concerne surtout le Liban et la Syrie, sa capacité de faire infléchir Israël étant fortement surestimée selon moi...
vendredi 19 février 2010
Coup d'État au Niger
Source de la photo
Le coup d'État au Niger comporte plusieurs inconnus. Le plus pressant est d'éviter que le nouveau régime ou encore l'instabilité politique conséquente au renversement du régime serve à fournir de l'uranium à une organisation ou un pays malveillant... Al-Qaìda et l'Iran pourraient être tentés de profiter de la nouvelle situation...
Le Niger est un des 1ers exportateurs d'uranium au monde. George W. Bush s'était même servi du Niger pour construire son mensonge d'État historique (à l'origine du Plame Gate, histoire prochainement sur vos écrans !), accusant le régime de Saddam Hussein d'avoir cherché à acquérir de l'uranium au Niger pour justifier l'invasion de l'Irak en 2002-03.
Le coup d'État au Niger comporte plusieurs inconnus. Le plus pressant est d'éviter que le nouveau régime ou encore l'instabilité politique conséquente au renversement du régime serve à fournir de l'uranium à une organisation ou un pays malveillant... Al-Qaìda et l'Iran pourraient être tentés de profiter de la nouvelle situation...
Le Niger est un des 1ers exportateurs d'uranium au monde. George W. Bush s'était même servi du Niger pour construire son mensonge d'État historique (à l'origine du Plame Gate, histoire prochainement sur vos écrans !), accusant le régime de Saddam Hussein d'avoir cherché à acquérir de l'uranium au Niger pour justifier l'invasion de l'Irak en 2002-03.
Pénurie d'opinions de Richard Martineau en vue !
Par le truchement du site internet du Sportnographe, je suis abouti sur Mauvais oeil, qui propose un regard nouveau sur l'actualité. Ces deux sites abordent l'actualité de façon humoristique : les articles réussissent à traiter de plusieurs sujets en présentant la chose de façon faussement scientifique.
Par exemple, cet «article» qui prévoit une pénurie d'opinions de la part du chroniqueur Richard Martineau d'ici 2016...
Par exemple, cet «article» qui prévoit une pénurie d'opinions de la part du chroniqueur Richard Martineau d'ici 2016...
jeudi 18 février 2010
Une fleur à Stephen, un pot à Jean.
Quoiqu'on dise, on sait assez facilement où loge Stephen Harper en matière idéologique. Ses positions quasi- «négationnistes» en matière de changements climatiques, son mépris pour la culture, son conservatisme fiscal et moral ne sont pas des cachotteries, mais bien des positions qu'il défend publiquement sans se cacher derrière un discours trop creux ou des formules dissimulatrices...
Voilà où se situe le problème de Jean Charest : écoutez-le parler d'environnement, de transports, de culture, de la place du Québec dans le monde, etc. Et vous vous surprenez à le trouver articulé ou même à vous dire que c'est un bon 1er ministre qu'on a là... Mais Jean Charest est sans doute l'homme politique qui a eu le plus recours aux conseillers en communication depuis le début de sa carrière. Tout est construit autour du message chez lui, quitte à ce que ce message soit répété ad nauseam (rappelez vous la dernière campagne électorale : «En temps de tempête économique, ça prend deux mains sur le volant !»).
Mais voilà, il y a trop souvent chez ce 1er ministre un décalage important entre le discours et la réalité. Ses projets sont beaux sur papier, mais la réalité est autre. Le projet de loi sur le dévelopement durable ? Des mots. Les redevances sur l'eau pour rembourser la dette ? Des mots. Un plan de transport du XXIe siècle pour lutter contre les changements climatiques ? Des mots, puis des autoroutes (Notre-Dame, 25, échangeur Turcot...). Et ce ne sont pas les exemples qui manquent en ce domaine pourtant crucial pour maintenir le peu de confiance qu'il peut y avoir dans la politique.
Or, si les mots n'ont plus de sens, s'ils ne décrivent plus la réalité tangible, que nous reste-t-il ?
Voilà où se situe le problème de Jean Charest : écoutez-le parler d'environnement, de transports, de culture, de la place du Québec dans le monde, etc. Et vous vous surprenez à le trouver articulé ou même à vous dire que c'est un bon 1er ministre qu'on a là... Mais Jean Charest est sans doute l'homme politique qui a eu le plus recours aux conseillers en communication depuis le début de sa carrière. Tout est construit autour du message chez lui, quitte à ce que ce message soit répété ad nauseam (rappelez vous la dernière campagne électorale : «En temps de tempête économique, ça prend deux mains sur le volant !»).
Mais voilà, il y a trop souvent chez ce 1er ministre un décalage important entre le discours et la réalité. Ses projets sont beaux sur papier, mais la réalité est autre. Le projet de loi sur le dévelopement durable ? Des mots. Les redevances sur l'eau pour rembourser la dette ? Des mots. Un plan de transport du XXIe siècle pour lutter contre les changements climatiques ? Des mots, puis des autoroutes (Notre-Dame, 25, échangeur Turcot...). Et ce ne sont pas les exemples qui manquent en ce domaine pourtant crucial pour maintenir le peu de confiance qu'il peut y avoir dans la politique.
Or, si les mots n'ont plus de sens, s'ils ne décrivent plus la réalité tangible, que nous reste-t-il ?
mercredi 17 février 2010
La taxe Robinhood.
Le cinéaste Richard Curtis (4 weddings and a funeral) et le chanteur Bono se lancent dans une campagne pour convaincre le gouvernement britannique d'imposer une taxe sur les transactions bancaires et financières (aussi appelée Taxe Tobin, du nom de l'économiste James Tobin, qui l'a proposé une 1ère fois en 1972).
La taxe est aujourd'hui baptisée Robinhood tax parce qu'elle servirait à répartir la richesse vers les moins nantis. Cette taxe - particulièrement les difficultés à la mettre en oeuvre ou ses conséquences potentiellement néfastes - est souvent discutée dans les milieux économiques. Reste que le principe de taxer les grandes banques pour mieux redistribuer les richesses de ce monde devrait faire consensus...
La taxe est aujourd'hui baptisée Robinhood tax parce qu'elle servirait à répartir la richesse vers les moins nantis. Cette taxe - particulièrement les difficultés à la mettre en oeuvre ou ses conséquences potentiellement néfastes - est souvent discutée dans les milieux économiques. Reste que le principe de taxer les grandes banques pour mieux redistribuer les richesses de ce monde devrait faire consensus...
Lucien la «belle-mère».
Lucien Bouchard a raison de dire que la souveraineté ne devrait plus être la priorité des nationalistes au Québec. Je dis la même chose depuis le début de ce blogue : nous concentrer sur ce que nous pouvons faire, c-à-dire investir au maximum nos propres pouvoirs; assainir nos finances en transformant notre mode de tarification tout en maintenant la progressivité des impôts; réformer nos institutions démocratiques en instaurant une nouvelle constitution pour le Québec, etc.
On accusera M. Bouchard d'être une girouette ou de ne pas être un «vrai», je considère que sur le plan de la question nationale, son parcours est assez cohérent et il correspond à l'évolution d'une bonne partie de l'électorat québécois. Là où M. Bouchard erre (en plus du ton qu'il a employé hier), c'est à propos de la gestion de la diversité. Il utilise la figure mythique de René Lévesque pour attaquer le PQ, mais il ne semble pas comprendre que la difficulté pour le Québec d'intégrer ses immigrants relève autant du multiculturalisme canadien, qui marginalise et folklorise la culture québécoise (M. Bouchard là-dessus bascule dans le multiculturalisme lorsqu'il refuse d'interdire le port de la burqa au Québec), que de l'affaiblissement constant des lois linguisitiques québécoises par les tribunaux fédéraux...
Et là-dessus, à défaut de faire la souveraineté, le Québec doit tout de même réussir à rompre avec la dynamique canadienne actuelle !
On accusera M. Bouchard d'être une girouette ou de ne pas être un «vrai», je considère que sur le plan de la question nationale, son parcours est assez cohérent et il correspond à l'évolution d'une bonne partie de l'électorat québécois. Là où M. Bouchard erre (en plus du ton qu'il a employé hier), c'est à propos de la gestion de la diversité. Il utilise la figure mythique de René Lévesque pour attaquer le PQ, mais il ne semble pas comprendre que la difficulté pour le Québec d'intégrer ses immigrants relève autant du multiculturalisme canadien, qui marginalise et folklorise la culture québécoise (M. Bouchard là-dessus bascule dans le multiculturalisme lorsqu'il refuse d'interdire le port de la burqa au Québec), que de l'affaiblissement constant des lois linguisitiques québécoises par les tribunaux fédéraux...
Et là-dessus, à défaut de faire la souveraineté, le Québec doit tout de même réussir à rompre avec la dynamique canadienne actuelle !
mardi 16 février 2010
Gaza : image du pire des conflits.
Photo de Kent Klich, primée au World Presse photo 2009 - Gaza.
Cette photo, prise à Gaza en 2009, rappelle combien les Palestiniens ont peu d'amis sur la scène internationale.
Le conflit israélo-arabe a tendance à opposer des discours manichéens et caricaturaux. Pourtant, les deux peuples en cause : le peuple israélien comme le peuple palestinien, ont ici une juste cause. Le territoire actuel de la Palestine historique est le seul endroit sur Terre où les Israéliens peuvent dire collectivement : «c'est ici chez nous» ! Mais également, en aucun autre endroit que la Palestine, les Palestiniens peuvent dire collectivement : «c'est ici chez nous» ! Israel a gagné son indépendance. Il faudrait maintenant qu'elle permette aux Palestiniens d'avoir la leur.
Le conflit a pris une mauvaise tournure ces dix dernières années : montée de l'extrémisme et accroissement de la méfiance des deux côtés. Il faudrait maintenant cesser cette complaisance ou cette fausse neutralité qui désavantage les Palestiniens et prendre position pour la paix ! Soutenir ceux qui sont ouverts à un vrai dialogue dans ce conflit. Et ils existent ! Du côté palestinien, Mahmoud Abbas a démontré à plusieurs reprises sa bonne volonté (il lui manque des appuis solides à l'interne et à l'externe). Du côté israélien, une pression américaine significative et claire pourrait isoler les radicaux qui dominent actuellement le Parlement et le gouvernement israéliens.
Petit rappel : en 1998, Bill Clinton a forcé Benyamin Netanyahou (actuel PM) d'accepter un accord impliquant une libération importante de prisonniers palestiniens ainsi que la création d'un corridor reliant Gaza à la Cisjordanie (promesse vitale pour un futur État palestinien, pas encore réalisée...). Cet accord pourrait très bien être rappelé au gouvernement israélien pour exiger des gestes favorisant le déblocage...
Seule une pression américaine constante et claire peut faire bouger les choses actuellement. Et à chaque fois qu'il y a eu des avancées significatives pour la paix dans la région, il y a eu pressions américaines sur Israel : Suez en 1956; Résolution 242 en 1967; Camp David en 1978; Madrid, puis Oslo à partir de 1991...
Barack Obama aura-t-il ce courage et cette force nécessaire au déblocage dans le pire des conflits de la planète ?
Cette photo, prise à Gaza en 2009, rappelle combien les Palestiniens ont peu d'amis sur la scène internationale.
Le conflit israélo-arabe a tendance à opposer des discours manichéens et caricaturaux. Pourtant, les deux peuples en cause : le peuple israélien comme le peuple palestinien, ont ici une juste cause. Le territoire actuel de la Palestine historique est le seul endroit sur Terre où les Israéliens peuvent dire collectivement : «c'est ici chez nous» ! Mais également, en aucun autre endroit que la Palestine, les Palestiniens peuvent dire collectivement : «c'est ici chez nous» ! Israel a gagné son indépendance. Il faudrait maintenant qu'elle permette aux Palestiniens d'avoir la leur.
Le conflit a pris une mauvaise tournure ces dix dernières années : montée de l'extrémisme et accroissement de la méfiance des deux côtés. Il faudrait maintenant cesser cette complaisance ou cette fausse neutralité qui désavantage les Palestiniens et prendre position pour la paix ! Soutenir ceux qui sont ouverts à un vrai dialogue dans ce conflit. Et ils existent ! Du côté palestinien, Mahmoud Abbas a démontré à plusieurs reprises sa bonne volonté (il lui manque des appuis solides à l'interne et à l'externe). Du côté israélien, une pression américaine significative et claire pourrait isoler les radicaux qui dominent actuellement le Parlement et le gouvernement israéliens.
Petit rappel : en 1998, Bill Clinton a forcé Benyamin Netanyahou (actuel PM) d'accepter un accord impliquant une libération importante de prisonniers palestiniens ainsi que la création d'un corridor reliant Gaza à la Cisjordanie (promesse vitale pour un futur État palestinien, pas encore réalisée...). Cet accord pourrait très bien être rappelé au gouvernement israélien pour exiger des gestes favorisant le déblocage...
Seule une pression américaine constante et claire peut faire bouger les choses actuellement. Et à chaque fois qu'il y a eu des avancées significatives pour la paix dans la région, il y a eu pressions américaines sur Israel : Suez en 1956; Résolution 242 en 1967; Camp David en 1978; Madrid, puis Oslo à partir de 1991...
Barack Obama aura-t-il ce courage et cette force nécessaire au déblocage dans le pire des conflits de la planète ?
Suggestion cinéma.
photo : Fred Fortin
Deux suggestions de films à voir aux Rendez-vous du cinéma québécois (la programmation y est riche et diversifiée!)
Deux suggestions de films à voir aux Rendez-vous du cinéma québécois (la programmation y est riche et diversifiée!)
- Miroir Noir, de Vincent Morisset, Jeudi 18 février, 21h45, Cinéma ONF. Portrait impressionniste du groupe Arcade Fire.
- La Bête volumineuse, d'Antoine Laprise, dimanche 21 février, 20h15, à la salle Fernand-Séguin de la Cinémathèque québécoise. Portrait de l'auteur-compositeur-interprète Fred Fortin : ses origines, son univers et son rapport houleux à la célébrité.
lundi 15 février 2010
La notion du temps au Maroc (selon la voisine)
Je suis de retour chez nous, j’ai rechaussé mes pantoufles de femme occidentale. L’urgence m’envahit. Vite-vite il faut se préparer pour le travail, l’école. J’ai des échéanciers à respecter, le cadran se remet à tourner. Je marche d’un pas rapide vers la garderie, je prends finalement ma fille sur mes épaules pour sauver du temps, des minutes, des secondes. Elle ne marche pas assez vite à mon goût! Je me surprends même à courir pour ne pas manquer l’autobus, il ne faudrait surtout pas que je prenne le risque d’attendre le prochain, 5 minutes à faire le piquet c’est trop long. Le métro ouvre ses portes, j’y entre avec les autres et les portes se referment. Ici je n’ai plus de contrôle sur le temps, du moins, jusqu’à la station Berri-UQAM!
photo : J-Félix Chénier
Je repense au Maroc. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu personne courir (à part les joggeurs, donc pour le loisir). La notion du temps au Maroc est complètement différente de la nôtre. Oui le chaos dans la circulation, les voitures qui klaxonnent, qui s’entrecoupent, 3 de larges pour tourner à gauche entre les piétons qui doivent aussi prendre leur place. Mais tout se fait dans un ryhtme constant et régulier, pas trop vite, pas trop lent, de façon continue. Pas de stress. Mais moi, ici, je cours après quoi?
Le temps marocain coule comme une rivière.
Le berger part au p’tit matin et reviens avant le coucher du soleil. Assis sous son arbre il contemple l’horizon, son troupeau, sa vie? Le temps est marqué par le parcours du soleil dans le ciel, le thé qui sera préparé ou apporté par sa femme si le pâturage n’est pas trop loin de la maison et l'appel à la prière qui reviens aux mêmes moments, jour après jour.
La femme berbère partira à la coopérative après que le pain sera cuit. 4 km peut parfois la séparer de son lieu de travail. Elle marchera à son rythme jusqu’au cœur du village. Rejoignant parfois une voisine qui fait le même chemin, saluant le fermier aux champs. Elle cassera machinalement ses noix, puis rentrera avant que le soleil ne soit trop bas. Le seul échéancier est le soap espagnol (doublé en arabe) qu’elle écoutera religieusement les soirs de semaines à 18h30.
Même les enfants prennent le chemin de l’école en marchant, d’une journée à l’autre à des heures différentes.
Le commerçant traîne d’un pas lent sa charrette jusqu’au souk, l’autre ira te chercher le produit que tu cherches, mais qu’il ne vend pas dans sa boutique chez son ami 3 allées plus loin, toujours en marchant. On n'entend pas le tic tac du temps, le temps passe tout simplement.
Une voix mécanique me sort de la torpeur...prochaine station Berri-UQAM. Oh non! le temps me rattrappe, il ne faut pas ratter le prochain train sur la ligne orange, il y a du boulot qui m'attend!
Geneviève Guérin
photo : J-Félix Chénier
Je repense au Maroc. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu personne courir (à part les joggeurs, donc pour le loisir). La notion du temps au Maroc est complètement différente de la nôtre. Oui le chaos dans la circulation, les voitures qui klaxonnent, qui s’entrecoupent, 3 de larges pour tourner à gauche entre les piétons qui doivent aussi prendre leur place. Mais tout se fait dans un ryhtme constant et régulier, pas trop vite, pas trop lent, de façon continue. Pas de stress. Mais moi, ici, je cours après quoi?
Le temps marocain coule comme une rivière.
Le berger part au p’tit matin et reviens avant le coucher du soleil. Assis sous son arbre il contemple l’horizon, son troupeau, sa vie? Le temps est marqué par le parcours du soleil dans le ciel, le thé qui sera préparé ou apporté par sa femme si le pâturage n’est pas trop loin de la maison et l'appel à la prière qui reviens aux mêmes moments, jour après jour.
La femme berbère partira à la coopérative après que le pain sera cuit. 4 km peut parfois la séparer de son lieu de travail. Elle marchera à son rythme jusqu’au cœur du village. Rejoignant parfois une voisine qui fait le même chemin, saluant le fermier aux champs. Elle cassera machinalement ses noix, puis rentrera avant que le soleil ne soit trop bas. Le seul échéancier est le soap espagnol (doublé en arabe) qu’elle écoutera religieusement les soirs de semaines à 18h30.
Même les enfants prennent le chemin de l’école en marchant, d’une journée à l’autre à des heures différentes.
Le commerçant traîne d’un pas lent sa charrette jusqu’au souk, l’autre ira te chercher le produit que tu cherches, mais qu’il ne vend pas dans sa boutique chez son ami 3 allées plus loin, toujours en marchant. On n'entend pas le tic tac du temps, le temps passe tout simplement.
Une voix mécanique me sort de la torpeur...prochaine station Berri-UQAM. Oh non! le temps me rattrappe, il ne faut pas ratter le prochain train sur la ligne orange, il y a du boulot qui m'attend!
Geneviève Guérin
dimanche 14 février 2010
Basia Bulat - Singer and songwriter.
L'hebdo culturel anglo-montréalais Hour de cette semaine publie un bel interview avec Basia Bulat, véritable singer songwriter de la nouvelle génération.
Ce samedi, dans La Presse...
Rien sur la mort Pierre Vadeboncoeur cette fin de semaine dans La Presse. Ça dit beaucoup sur la place que l'on donne aux intellectuels dans ce journal (particulièrement ceux qui pourraient donner «le goût du Québec» aux Québécois...P.S. Vous rappelez-vous de ce T-Shirt «J'ai le goût du Québec» ? Mon frère en avait un !).
Pour ne pas accabler La Presse, on peut les féliciter d'un concours qu'ils organisent, avec la collaboration de Vincent Vallières (le plus grand des chansonniers actuels au Québec) : Écrire une chanson pour sa ville ou son village, mise en musique et chantée par Vallières, ça aussi, ça peut donner le goût du Québec !
Pour ne pas accabler La Presse, on peut les féliciter d'un concours qu'ils organisent, avec la collaboration de Vincent Vallières (le plus grand des chansonniers actuels au Québec) : Écrire une chanson pour sa ville ou son village, mise en musique et chantée par Vallières, ça aussi, ça peut donner le goût du Québec !
vendredi 12 février 2010
World Press Photo
Voir les Lauréats du World Press Photo de 2009 ici.
Photo gagnante: Pietro Masturzo (Italie) - Femmes lançant des cris de protestation contre le régime iranien du haut de leurs toits - Téhéran, 2009.
Photo gagnante: Pietro Masturzo (Italie) - Femmes lançant des cris de protestation contre le régime iranien du haut de leurs toits - Téhéran, 2009.
La rigidité de Stephen Harper (1)
J'enseigne dans mon cours d'Intro à la politique, en plus de l'axe gauche-droite en matière idéologique, un axe rigidité-souplesse. Le continuum complet de l'axe rigidité-souplesse correspondrait :
Pour vous en convaincre, suivez ce reportage de l'émission Enquête.
- Aux moyens mis en oeuvre par la formation politique pour réaliser ses objectifs;
- Aux façons d'exercer le pouvoir;
- Aux rapports que la formation partisane favorisera entre l'État et la société civile.
- Le parti sera prêt à utiliser la violence, à réprimer la dissidence, à chercher à discréditer ses adversaires plutôt que (dans la souplesse) débattre sereinement d'enjeux où de visions opposées qui s'affrontent...
- Le pouvoir y sera concentré au sein d'un groupe restreint et il sera centralisé, sans contrepoids indépendants.
- La société civile sera de plus en plus dépendante de l'État, ou pire encore, dans l'extrême-rigidité, elle n'existera plus. Seul l'État occupera toute la scène, les individus agiront seuls face à l'État, sans associations libres pouvant les défendre et les informer pour qu'ils puissent exercer leurs libertés.
Pour vous en convaincre, suivez ce reportage de l'émission Enquête.
jeudi 11 février 2010
Pierre Vadeboncoeur (1920-2010)
source et infos
Pierre Vadeboncoeur est mort.
C'est un grand intellectuel qui nous quitte. Homme engagé, sensible (il a écrit plusieurs essais sur l'amour) et respecté, il embrassait plusieurs genres avec talent.
Pierre Vadeboncoeur est mort.
C'est un grand intellectuel qui nous quitte. Homme engagé, sensible (il a écrit plusieurs essais sur l'amour) et respecté, il embrassait plusieurs genres avec talent.
En direct de l'Iran.
Le journal Le Monde met en ligne ce blogue, qui vous entretient LIVE (Breaking news ! comme disent les réseaux états-uniens...) de ce qui se brasse en Iran.
Voici le bilan de la journée (31e anniversaire de la Révolution islamique) proposé par Armin Arefi, auteur de ce blogue :
Je vous remercie d'avoir suivi cette journée de manifestations en la compagnie du peuple iranien.
Ce qu'il faut retenir de cette journée:
- une grosse manifestation officielle de "partisans" du pouvoir ou plutôt de manifestants "jus de fruit", ce petit peuple qui a été dépêché sur place pour profiter d'un rare jour de loisir que peut leur offrir le régime iranien.
- des forces de l'ordre on ne peut plus entraînées qui étaient présentes en surnombre à chaque intersection de la capitale, empêchant tout rassemblement de l'opposition.
- des leaders de l'opposition attaquées et empêchés de manifester.
- des manifestants de l'opposition qui ont tout de même protesté, mais par petits groupes, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.
- des manifestations de l'opposition de moindre ampleur par rapport à la Journée de l'Ashoura il y a un mois.
- aucun mort, mais de nombreuses arrestations dont le chiffre reste à définir.
Rendez-vous dès le prochain événement que l'opposition pourrait de nouveau détourner : le Tchaharshambeh Souri (ou mercredi de feu), le 17 mars prochain, où les Iraniens pourraient "jouer avec le feu". Vous comprendrez vite pourquoi...
Bonne soirée et merci de nous avoir suivis.
P.S.: N'oubliez pas le peuple iranien.
Voici le bilan de la journée (31e anniversaire de la Révolution islamique) proposé par Armin Arefi, auteur de ce blogue :
Je vous remercie d'avoir suivi cette journée de manifestations en la compagnie du peuple iranien.
Ce qu'il faut retenir de cette journée:
- une grosse manifestation officielle de "partisans" du pouvoir ou plutôt de manifestants "jus de fruit", ce petit peuple qui a été dépêché sur place pour profiter d'un rare jour de loisir que peut leur offrir le régime iranien.
- des forces de l'ordre on ne peut plus entraînées qui étaient présentes en surnombre à chaque intersection de la capitale, empêchant tout rassemblement de l'opposition.
- des leaders de l'opposition attaquées et empêchés de manifester.
- des manifestants de l'opposition qui ont tout de même protesté, mais par petits groupes, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.
- des manifestations de l'opposition de moindre ampleur par rapport à la Journée de l'Ashoura il y a un mois.
- aucun mort, mais de nombreuses arrestations dont le chiffre reste à définir.
Rendez-vous dès le prochain événement que l'opposition pourrait de nouveau détourner : le Tchaharshambeh Souri (ou mercredi de feu), le 17 mars prochain, où les Iraniens pourraient "jouer avec le feu". Vous comprendrez vite pourquoi...
Bonne soirée et merci de nous avoir suivis.
P.S.: N'oubliez pas le peuple iranien.
Les Rendez-vous du cinéma québécois.
Les Rendez-vous du cinéma québécois auront lieu cette année du 17 au 27 février.
Vous aurez alors l'occasion de voir plein de films ! En clôture, le dernier projet original de Robert Morin, Journal d'un coopérant, le 27 février.
Les Rendez-vous commémorent aussi cette année le 25e anniversaire d'un film-culte (presque chef d'oeuvre !) : La guerre des Tuques, d'André Melançon. Un documentaire sur le film et ses artisans sera aussi projeté le 21 février à 19h à la Grande bibliothèque.
«La guerre, la guerre, c'pas une raison pour se faire mal !»
Vous aurez alors l'occasion de voir plein de films ! En clôture, le dernier projet original de Robert Morin, Journal d'un coopérant, le 27 février.
Les Rendez-vous commémorent aussi cette année le 25e anniversaire d'un film-culte (presque chef d'oeuvre !) : La guerre des Tuques, d'André Melançon. Un documentaire sur le film et ses artisans sera aussi projeté le 21 février à 19h à la Grande bibliothèque.
«La guerre, la guerre, c'pas une raison pour se faire mal !»
mercredi 10 février 2010
Le Canada en marge du Droit international.
Le Canada a longtemps été perçu comme un pays contribuant fortement à la construction d'un Droit international crédible. Le Droit international est en construction : il n'y a pas de monopole de la sanction légitime sur la scène internationale... et l'ONU n'est que le reflet des rapports de force existants entre les puissances de la planète.
Reste que depuis le passage de Lester B. Pearson comme 1er ministre du Canada, il y a eu toutes sortes de traités et conventions adoptées et ratifiées par le pays pour soutenir l'établissement de règles communes à respecter entre États... Mais depuis que Stephen Harper est 1er ministre, le Canada semble vouloir agir en marge du Droit international. Citons quelques exemples :
- Le cas du diplomate Richard Colvin, discrédité par le gouvernement pour avoir mis à jour la torture des prisonniers afghans. Cette opération de camoufflage et d'intimidation d'un diplomate contrevient non seulement aux bonnes pratiques de gouvernance, mais également aux principes des Conventions internationales signées par le Canada.
- Le protocole de Kyoto, pourtant ratifié par le Canada, est renié par le gouvernement Harper et celui-ci a tout fait pour éviter que la conférence de Copenhague soit un succès (donc qu'elle favorise des engagements contraignants pour les pays signataires);
- Le cas d'Omar Khadr, cet enfant-soldat citoyen canadien capturé en Afghanistan et détenu à Guantanamo, démontre également que le Canada renie les Conventions internationales sur les enfants-soldats, mais également sa propre Charte des droits et libertés...
- Dernier exemple (mais pas le dernier cas !) : dans le conflit israélo-arabe, la politique étrangère du gouvernement Harper a basculé vers une position pro-israélienne irresponsable (ce n'est pas le fait d'être pro-Israël qui est irresponsable, c'est le fait de l'être au détriment de principes humanitaires régis par des Conventions signées par le Canada). Le leitmotiv du gouvernement du Canada est qu'«Israël a le droit de se défendre», sans égards à certains principes fondamentaux qui relèvent des Conventions de Genève dont le Canada est signataire : éviter les cibles civiles; refuser l'implantation de civils dans des territoires conquis par la force, etc.
P.S. Les politologues appellent ce type de pouvoir le soft power et il semble trop souvent sous-évalué pour comprendre l'importance des rapports de force sur la planète (W. Bush comme Harper, seraient obnubilés par le hard power, la puissance du feu !).
Est-il besoin de rappeler que ce gouvernement est minoritaire ? Imaginez s'il réussit à gagner une majorité !
Bientôt : Le gouvernement Harper et la transparence...
mardi 9 février 2010
À propos du malaise identitaire.
J'attire votre attention sur un texte de Michel Seymour, philosophe à l'UdeM, qui propose une lecture intéressante du débat qui oppose actuellement «nationalistes» et «pluralistes» sur la scène québécoise.
Extraits :
«Mais quel rapport y a-t-il entre le statut constitutionnel du Québec et la problématique des accommodements? La situation politique du Québec explique en bonne partie la réaction de plusieurs personnes face à la multiplication des exemples d'accommodements. Ces Québécois ont été placés en face de citoyens qui parviennent à s'affirmer, à réclamer la reconnaissance de leurs pratiques culturelles et à défendre leurs droits, alors que le peuple québécois dans son ensemble ne semble pas être en mesure d'obtenir une reconnaissance analogue au sein du Canada.
La constitution canadienne reconnaît les nations autochtones, la minorité franco-canadienne et la minorité anglo-québécoise, et on se rend compte maintenant qu'elle reconnaît aussi les minorités issues de l'immigration grâce à la politique de multiculturalisme et grâce à la Charte des droits et libertés. On ne trouve pourtant pas dans la Constitution canadienne une quelconque mention du peuple québécois. C'est la prise de conscience de la reconnaissance constitutionnelle consentie aux immigrants et de l'absence d'une reconnaissance équivalente pour le peuple québécois qui explique en grande partie la raison pour laquelle certains Québécois sont sortis de leurs gonds face aux accommodements.
Ils ont senti qu'ils devaient eux aussi réclamer la reconnaissance. Malheureusement, plusieurs d'entre eux l'ont fait en blâmant les «immigrants». Lors des audiences de la Commission de consultation, on a même parfois assisté à des propos choquants, racistes, antisémites et islamophobes. Mais il faut aller plus loin que la simple condamnation de ces propos et chercher à comprendre d'où provient le malaise identitaire qui s'est exprimé par la population .»
Si vous lisez le texte (et je ne suis pas d'accord sur tous les plans avec Seymour), vous verrez qu'il prend aussi position pour une constitution du Québec !
Extraits :
«Mais quel rapport y a-t-il entre le statut constitutionnel du Québec et la problématique des accommodements? La situation politique du Québec explique en bonne partie la réaction de plusieurs personnes face à la multiplication des exemples d'accommodements. Ces Québécois ont été placés en face de citoyens qui parviennent à s'affirmer, à réclamer la reconnaissance de leurs pratiques culturelles et à défendre leurs droits, alors que le peuple québécois dans son ensemble ne semble pas être en mesure d'obtenir une reconnaissance analogue au sein du Canada.
La constitution canadienne reconnaît les nations autochtones, la minorité franco-canadienne et la minorité anglo-québécoise, et on se rend compte maintenant qu'elle reconnaît aussi les minorités issues de l'immigration grâce à la politique de multiculturalisme et grâce à la Charte des droits et libertés. On ne trouve pourtant pas dans la Constitution canadienne une quelconque mention du peuple québécois. C'est la prise de conscience de la reconnaissance constitutionnelle consentie aux immigrants et de l'absence d'une reconnaissance équivalente pour le peuple québécois qui explique en grande partie la raison pour laquelle certains Québécois sont sortis de leurs gonds face aux accommodements.
Ils ont senti qu'ils devaient eux aussi réclamer la reconnaissance. Malheureusement, plusieurs d'entre eux l'ont fait en blâmant les «immigrants». Lors des audiences de la Commission de consultation, on a même parfois assisté à des propos choquants, racistes, antisémites et islamophobes. Mais il faut aller plus loin que la simple condamnation de ces propos et chercher à comprendre d'où provient le malaise identitaire qui s'est exprimé par la population .»
Si vous lisez le texte (et je ne suis pas d'accord sur tous les plans avec Seymour), vous verrez qu'il prend aussi position pour une constitution du Québec !
Et comme 1er ministre, qui choisiriez-vous ?
Je vous parlais ici et ici de la nécessité pour le Québec de se doter d'une constitution pour nous aider à sortir de notre impasse politique.
Or, poser la question de notre constitution implique une réflexion sur le type de régime politique que nous aimerions avoir pour le Québec de demain. Pourquoi pas moderniser notre système en commençant par l'élection du 1er ministre au suffrage universel ? (Nous avons échoué à réformer notre mode de scrutin...)
J-F Lisée
Actuellement, Jean Charest figure seulement sur le bulletin de vote des électeurs de la circonscription de Sherbrooke... Tous les autres Québécois qui votent (ils sont de moins en moins nombreux) doivent voter en se disant : «je vote pour le candidat de tel ou tel parti, associé à tel ou tel chef»... Si Jean Charest est 1er ministre, c'est parce que son parti a gagné dans le plus grand nombre de circonscription, pas parce que les Québécois l'ont choisi directement comme 1er ministre ! En fait, il y a plus de personnes au Québec qui ont voté pour Régis Labeaume ou pour Gérald Tremblay directement que pour Jean Charest ! Nos maires sont en effet élus au suffrage universel.
Le «célèbre» Maire Gendron
À quand l'élection du 1er ministre québécois au suffrage universel ?
Et qui verriez-vous sur la liste de candidature ?
- Jean-François Lisée
- Yvon Deschamps
- Françoise David (ou Amir Khadir - il faudrait bien que QS choisisse !)
- Claude Béland
- Lise Bissonnette
- Stéphane Gendron (!)
- François Rebello
- Pauline Marois
- Jean Charest
- Gérard Deltell
J'attends vos suggestions ! Chose certaine, le choix serait plus enlevant et diversifié. Mais il faudrait alors un scrutin à deux tours, comme en France...
Or, poser la question de notre constitution implique une réflexion sur le type de régime politique que nous aimerions avoir pour le Québec de demain. Pourquoi pas moderniser notre système en commençant par l'élection du 1er ministre au suffrage universel ? (Nous avons échoué à réformer notre mode de scrutin...)
J-F Lisée
Actuellement, Jean Charest figure seulement sur le bulletin de vote des électeurs de la circonscription de Sherbrooke... Tous les autres Québécois qui votent (ils sont de moins en moins nombreux) doivent voter en se disant : «je vote pour le candidat de tel ou tel parti, associé à tel ou tel chef»... Si Jean Charest est 1er ministre, c'est parce que son parti a gagné dans le plus grand nombre de circonscription, pas parce que les Québécois l'ont choisi directement comme 1er ministre ! En fait, il y a plus de personnes au Québec qui ont voté pour Régis Labeaume ou pour Gérald Tremblay directement que pour Jean Charest ! Nos maires sont en effet élus au suffrage universel.
Le «célèbre» Maire Gendron
À quand l'élection du 1er ministre québécois au suffrage universel ?
Et qui verriez-vous sur la liste de candidature ?
- Jean-François Lisée
- Yvon Deschamps
- Françoise David (ou Amir Khadir - il faudrait bien que QS choisisse !)
- Claude Béland
- Lise Bissonnette
- Stéphane Gendron (!)
- François Rebello
- Pauline Marois
- Jean Charest
- Gérard Deltell
J'attends vos suggestions ! Chose certaine, le choix serait plus enlevant et diversifié. Mais il faudrait alors un scrutin à deux tours, comme en France...
lundi 8 février 2010
Iran - Le crescendo inquiétant.
Source
Le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad inquiète la communauté internationale en s'obstinant à vouloir enrichir de l'uranium sur son territoire pour développer une technologie nucléaire (à des fins civiles, dit-il). Or, les pays occidentaux (et Israël) s'inquiètent que cette technologie soit détournée à des fins militaires... Quand vous considérez qu'Ahmadinejad a déjà dit qu'il fallait «rayer Israël de la carte», il y a de quoi s'inquiéter...
En effet, jusqu'ici, l'arme nucléaire a été utilisée à des fins de dissuasion : «Vous ne m'attaquerez pas pcq je détiens l'arme fatale»... Le discours ambigu du Président iranien est inquiétant puisqu'il glisse vers une utilisation potentiellement «positive» de l'arme nucléaire, du genre : «je détiendrai l'arme nucléaire malgré vos inquiétudes et je ne me priverai pas de l'utiliser»... Le changement de paradigme est là.
Nous assistons à un crescendo inquiétant qui pourrait mener à des frappes militaires contre des cibles jugées stratégiques en Iran... (Je ne crois pas à une intervention armée après l'échec irakien... et l'enlisement afghan). Et le pire là-dedans est que cette politique inquiétante et ambigüe de la part du Président iranien sert à l'interne à présenter ses adversaires (qui contestent son élection) de «faiblards» et de «traîtres à la solde d'Israël ou de l'Occident»...
All politics is local dit le vieil adage... Et ce qui inquiète est que Barack Obama pourrait être tenté de justifier l'escalade militaire contre l'Iran pour lui-même gagner des points à l'interne... Je vous parlais récemment de l'inspiration que Ronald Reagan pouvait fournir à Obama, mais je n'imaginais pas ce type d'inspiration : Reagan a développé à son époque une rhétorique agressive contre l'URSS «Empire du Mal» pour favoriser l'implantation de son conservatisme fiscal et social à l'interne... Obama pourrait se «Reaganifier» et développer une politique étrangère «musclée» pour faire passer ses priorités à l'interne plus facilement...
Prochaine échéance dans ce crescendo appréhendé : le 11 février, 31e anniversaire de la Révolution islamique iranienne, où les opposants à Ahmadinejad ont appelé leurs sympathisants à manifester... La répression engendrera-t-elle la soumission ou accélérera-t-elle la crise ? À suivre...
Le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad inquiète la communauté internationale en s'obstinant à vouloir enrichir de l'uranium sur son territoire pour développer une technologie nucléaire (à des fins civiles, dit-il). Or, les pays occidentaux (et Israël) s'inquiètent que cette technologie soit détournée à des fins militaires... Quand vous considérez qu'Ahmadinejad a déjà dit qu'il fallait «rayer Israël de la carte», il y a de quoi s'inquiéter...
En effet, jusqu'ici, l'arme nucléaire a été utilisée à des fins de dissuasion : «Vous ne m'attaquerez pas pcq je détiens l'arme fatale»... Le discours ambigu du Président iranien est inquiétant puisqu'il glisse vers une utilisation potentiellement «positive» de l'arme nucléaire, du genre : «je détiendrai l'arme nucléaire malgré vos inquiétudes et je ne me priverai pas de l'utiliser»... Le changement de paradigme est là.
Nous assistons à un crescendo inquiétant qui pourrait mener à des frappes militaires contre des cibles jugées stratégiques en Iran... (Je ne crois pas à une intervention armée après l'échec irakien... et l'enlisement afghan). Et le pire là-dedans est que cette politique inquiétante et ambigüe de la part du Président iranien sert à l'interne à présenter ses adversaires (qui contestent son élection) de «faiblards» et de «traîtres à la solde d'Israël ou de l'Occident»...
All politics is local dit le vieil adage... Et ce qui inquiète est que Barack Obama pourrait être tenté de justifier l'escalade militaire contre l'Iran pour lui-même gagner des points à l'interne... Je vous parlais récemment de l'inspiration que Ronald Reagan pouvait fournir à Obama, mais je n'imaginais pas ce type d'inspiration : Reagan a développé à son époque une rhétorique agressive contre l'URSS «Empire du Mal» pour favoriser l'implantation de son conservatisme fiscal et social à l'interne... Obama pourrait se «Reaganifier» et développer une politique étrangère «musclée» pour faire passer ses priorités à l'interne plus facilement...
Prochaine échéance dans ce crescendo appréhendé : le 11 février, 31e anniversaire de la Révolution islamique iranienne, où les opposants à Ahmadinejad ont appelé leurs sympathisants à manifester... La répression engendrera-t-elle la soumission ou accélérera-t-elle la crise ? À suivre...
dimanche 7 février 2010
Sarah Palin «la tricheuse».
Sarah Palin (quel personnage !) a traité Barack Obama de leader charismatique incapable de se passer de son télésouffleur (technique dont il se sert effectivement pour livrer la majorité de ses discours). Mais si vous suivez ce lien, vous verrez qu'elle même utilise une technique beaucoup plus sommaire ! Le bon vieux truc de la petite école : écrire sur ses mains !
Super Bowl - j'ai gagné le pool !
Ce soir, pour le Super Bowl chez Guy, j'ai gagné le pool à 20 questions... Et ce qui m'a fait gagner ? Les questions portant sur le «toss» (pile ou face) et le temps de livraison de la pizza !
Tout un connaisseur de football américain !
Tout un connaisseur de football américain !
vendredi 5 février 2010
Fatigue politique, mais pas culturelle ! (ajout)
Robin Aubert, acteur et cinéaste. Surveillez la sortie prochaine de son film : À l'origine d'un cri. Source de la photo: Sébastien St-Jean
Depuis le début de ce blogue, je vous entretiens maladivement de nos malaises et de notre fatigue politique qui sévit au Québec durement et qui nous accable d'un Jean Charest, éternel 1er sinistre...
S'il y a effectivement fatigue politique, il n'y a pas de fatigue culturelle au Québec.
- Notre milieu musical est riche en originalité et en diversité - et le milieu de la chanson demeure un de ses fleurons;
- Notre cinéma est excellent (malgré des règles de financement axées sur une marchandisation bête);
- Notre littérature est belle et nous comptons aujourd'hui plusieurs voix littéraires qui s'inscrivent dans une grande littérature nationale;
- Nos arts visuels innovent, nous devrions faire en sorte qu'ils immergent nos milieux de vie;
- J'oublais nos arts de la scène, où notre originalité et notre talent sont acclamés partout, surtout dans les domaines du théâtre et de la danse ! (et du cirque !)
Fernand Dumont disait que la culture était Le lieu de l'homme. Habitons notre culture au maximum et peut-être nous sortirons-nous de notre impasse politique.
Depuis le début de ce blogue, je vous entretiens maladivement de nos malaises et de notre fatigue politique qui sévit au Québec durement et qui nous accable d'un Jean Charest, éternel 1er sinistre...
S'il y a effectivement fatigue politique, il n'y a pas de fatigue culturelle au Québec.
- Notre milieu musical est riche en originalité et en diversité - et le milieu de la chanson demeure un de ses fleurons;
- Notre cinéma est excellent (malgré des règles de financement axées sur une marchandisation bête);
- Notre littérature est belle et nous comptons aujourd'hui plusieurs voix littéraires qui s'inscrivent dans une grande littérature nationale;
- Nos arts visuels innovent, nous devrions faire en sorte qu'ils immergent nos milieux de vie;
- J'oublais nos arts de la scène, où notre originalité et notre talent sont acclamés partout, surtout dans les domaines du théâtre et de la danse ! (et du cirque !)
Fernand Dumont disait que la culture était Le lieu de l'homme. Habitons notre culture au maximum et peut-être nous sortirons-nous de notre impasse politique.
Une constitution pour le Québec (2)
L'adoption d'une constitution pour le Québec soulève les questions suivantes :
P.S. Avec Bouchard-Taylor, ce débat a commencé d'ailleurs, et on peut en tirer un bilan positif : plus pour les consultations en soit que pour le rapport selon moi, puisque ce dernier n'insiste pas assez sur le fait que le Québec veut se constituer en société d'accueil distincte du Canada et qu'il a besoin pour ce faire, soit de contrôler son propre système judiciaire avec des juges nommés par Québec qui interprètent une Charte québécoise, soit une modification constitutionnelle forçant les juges canadiens à tenir compte de la fragilité du français comme langue publique commune en Amérique.
P.S. Imaginez si le 1er ministre du Québec était élu au suffrage universel... Disons que notre choix serait plus riche... Yvon Deschamps comme PM ? Personnellement, je voterais pour ! L'intelligence, la sensibilité et la nuance (celle de l'homme, pas celle du «personnage») au pouvoir.
Soulever la question de la constitution pour le Québec, c'est poser ces questions et une multitude d'autres, questions trop longtemps éludées (ou utilisées de façon partisane) par les acteurs du Grand Débat sur la question nationale...
Claude Béland. Source : www.fcfq.qc.ca/revueprofil/21_2_1.htm
- Sur quel socle de valeurs voulons-nous faire reposer notre démocratie ? Ex: Voulons-nous un espace public laïc ou une «laïcité ouverte» comme on semble le proclamer aujourd'hui tout en ayant de la difficulté à baliser et définir ce que tout ça implique concrètement... ? Quelles sont les valeurs fondamentales de notre nation et comment voulons-nous que celles-ci se transposent dans la vie collective ?
P.S. Avec Bouchard-Taylor, ce débat a commencé d'ailleurs, et on peut en tirer un bilan positif : plus pour les consultations en soit que pour le rapport selon moi, puisque ce dernier n'insiste pas assez sur le fait que le Québec veut se constituer en société d'accueil distincte du Canada et qu'il a besoin pour ce faire, soit de contrôler son propre système judiciaire avec des juges nommés par Québec qui interprètent une Charte québécoise, soit une modification constitutionnelle forçant les juges canadiens à tenir compte de la fragilité du français comme langue publique commune en Amérique.
- Une constitution détermine les règles de fonctionnement de notre société, tant en ce qui concerne l'interprétation des lois que la sélection de nos dirigeants, la fréquence des élections, etc.
P.S. Imaginez si le 1er ministre du Québec était élu au suffrage universel... Disons que notre choix serait plus riche... Yvon Deschamps comme PM ? Personnellement, je voterais pour ! L'intelligence, la sensibilité et la nuance (celle de l'homme, pas celle du «personnage») au pouvoir.
Soulever la question de la constitution pour le Québec, c'est poser ces questions et une multitude d'autres, questions trop longtemps éludées (ou utilisées de façon partisane) par les acteurs du Grand Débat sur la question nationale...
Claude Béland. Source : www.fcfq.qc.ca/revueprofil/21_2_1.htm
Peut-être est-il temps de nous tourner vers le peuple, avec tous nos intellectuels de tous les courants, pour relancer notre Grand Chantier des réformes démocratiques.
Suggestion de départ : devenir membre du Mouvement démocratie et citoyenneté du Québec (MDCQ), dirigé par Claude Béland. M. Béland est la personnalité toute désignée, puisqu'il présidait en 2002-2003 les États généraux sur la réforme des institutions démocratiques.
jeudi 4 février 2010
Hommage à Lhasa...
J'étais au Maroc quand j'ai appris la mort de Lhasa de Sela. Je la remercie pour son passage bienfaiteur sur cette Terre...
L'agence Magnum est sauvée.
photo : Larry Towell - Magnum
Un riche Texan (fondateur de Dell) vient d'acheter l'agence de photogra- phes la plus célèbre : Magnum, fondée en 1947 par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson (entre autres). Cet achat est une bonne nouvelle parce que les archives seront préservées et accessibles au public. C'est l'Université du Texas qui sera la gardienne de ces précieuses images...
Aujourd'hui Khadr, demain Tremblay...
J'attire votre attention sur le papier suivant publié dans Le Devoir de mardi par Sébastien C. Caron, avocat chez Heenan Blaikie, à propos du cas Omar Khadr dont je traitais ici...
Extrait du point de vue de M. Caron :
Notre gouvernement se dépeint comme un défenseur des droits et libertés et il continue d'intervenir sur la scène internationale comme s'il était toujours un leader en matière de protection des droits et libertés. En cette matière cependant, la valeur des dirigeants s'évalue par rapport aux gestes qu'ils font et non par rapport aux paroles qu'ils prononcent. Trop de gouvernements tyranniques et d'autres despotes des temps modernes font la promotion des droits et libertés devant les caméras tout en terrorisant sans remords des populations entières. Dans le cas de notre gouvernement, nous savons maintenant que derrière le discours officiel, on n'hésite pas à violer les principes de justice fondamentale et les droits et libertés.
Certains assument à tort que notre démocratie est inébranlable et éternelle. C'est une erreur. La démocratie est fragile et elle dépend de la volonté du peuple de la créer et de la maintenir par la suite. Nous ne devons pas accepter que notre gouvernement se place au-dessus de la loi. Aujourd'hui, c'est à nous d'exhorter notre propre gouvernement à «respecter ses obligations juridiques nationales et internationales».
Extrait du point de vue de M. Caron :
Notre gouvernement se dépeint comme un défenseur des droits et libertés et il continue d'intervenir sur la scène internationale comme s'il était toujours un leader en matière de protection des droits et libertés. En cette matière cependant, la valeur des dirigeants s'évalue par rapport aux gestes qu'ils font et non par rapport aux paroles qu'ils prononcent. Trop de gouvernements tyranniques et d'autres despotes des temps modernes font la promotion des droits et libertés devant les caméras tout en terrorisant sans remords des populations entières. Dans le cas de notre gouvernement, nous savons maintenant que derrière le discours officiel, on n'hésite pas à violer les principes de justice fondamentale et les droits et libertés.
Certains assument à tort que notre démocratie est inébranlable et éternelle. C'est une erreur. La démocratie est fragile et elle dépend de la volonté du peuple de la créer et de la maintenir par la suite. Nous ne devons pas accepter que notre gouvernement se place au-dessus de la loi. Aujourd'hui, c'est à nous d'exhorter notre propre gouvernement à «respecter ses obligations juridiques nationales et internationales».
mercredi 3 février 2010
Le Québec assis entre 2 chaises...
photo : Chaises de l'artiste Michel Goulet
Je vous parlais hier de l'idée d'une constitution pour le Québec actuel (statut d'État fédéré). La plupart des États américains ont leur propre constitution. Les Cantons suisses et les Lander allemands aussi...
Or, ce qui fait la force et l'unité de la nation états-unienne réside entre autres dans un fort consensus suscité par les valeurs et règles inhérantes à leur constitution, qui date de 1787 (il faut lire The audacity of hope de Barack Obama pour comprendre toute la force, le magnétisme et le mythe autour des «Founding fathers of America»...).
Ce qui fait la faiblesse du Canada, c'est justement cette faillite démocratique sur laquelle repose toute l'architecture constitutionnelle du pays, particulièrement depuis 1982.
Mais qu'est-ce qu'une constitution ? C'est l'ensemble des règles fondamentales d'un pays.
Rappelons deux choses en ce qui concerne notre pays, le Canada :
1- La réforme constitutionnelle de 1982 au Canada s'est faite sans l'Accord de l'Assemblée nationale du Québec, tous partis confondus. Aucun parti présent à l'Assemblée nationale en 2009, ni aucun gouvernement du Québec n'a encore accepté les changements majeurs opérés au Canada sans le consentement du peuple québécois et de ses représentants à Québec. C'est une «infraction démocratique» majeure, qui entache la légitimité du pays canadien au Québec.
2- Ces changements majeurs, sans le consentement unanime de l'Assemblée nationale du Québec, sont :
Il nous faut changer l'ordre politique actuel dans la mesure de ce que nous offre la conjoncture :
c-à-d peu de marge de manoeuvre dans un contexte où le pouvoir au Canada se déplace vers l'ouest et où le poids politique du Québec va sans cesse décroissant...
À suivre !
Je vous parlais hier de l'idée d'une constitution pour le Québec actuel (statut d'État fédéré). La plupart des États américains ont leur propre constitution. Les Cantons suisses et les Lander allemands aussi...
Or, ce qui fait la force et l'unité de la nation états-unienne réside entre autres dans un fort consensus suscité par les valeurs et règles inhérantes à leur constitution, qui date de 1787 (il faut lire The audacity of hope de Barack Obama pour comprendre toute la force, le magnétisme et le mythe autour des «Founding fathers of America»...).
Ce qui fait la faiblesse du Canada, c'est justement cette faillite démocratique sur laquelle repose toute l'architecture constitutionnelle du pays, particulièrement depuis 1982.
Mais qu'est-ce qu'une constitution ? C'est l'ensemble des règles fondamentales d'un pays.
Rappelons deux choses en ce qui concerne notre pays, le Canada :
1- La réforme constitutionnelle de 1982 au Canada s'est faite sans l'Accord de l'Assemblée nationale du Québec, tous partis confondus. Aucun parti présent à l'Assemblée nationale en 2009, ni aucun gouvernement du Québec n'a encore accepté les changements majeurs opérés au Canada sans le consentement du peuple québécois et de ses représentants à Québec. C'est une «infraction démocratique» majeure, qui entache la légitimité du pays canadien au Québec.
2- Ces changements majeurs, sans le consentement unanime de l'Assemblée nationale du Québec, sont :
- i- la constitutionnalisation de la politique du multiculturalisme qui fait en sorte que la culture québécoise est considérée comme une culture parmi d'autres au Canada, comme si elle était l'équivalent de ce que l'on retrouve dans le Chinatown de Toronto par exemple... Le Québec n'est donc pas considéré comme une culture d'accueil capable d'intégrer ses immigrants en français, mais comme une des diverses composantes de la mosaïque culturelle canadienne...
- ii- Une nouvelle formule d'amendement qui confirme que le Québec est une province parmi d'autres (et non une des 2 sociétés d'accueil pour intégrer les immigrants au Canada) puisqu'il est possible de changer les règles fondamentales (la constitution) du Canada sans l'accord du Québec. Même Claude Ryan considérait qu'un tel changement sans l'accord du Québec constituait «un coup» qui compromettait la logique même du fédéralisme !
- iii- L'enchâssement dans la constitution canadienne d'une Charte des droits individuels, ce qui contraint tous les parlements du Canada à se conformer à ces droits proclamés, dont l'interprétation relève de juges nommés par le Premier ministre canadien... C'est à cause de cette charte que les lois 101 - et plus récemment 104 - ont été partiellement démentelées, ce qui contribue à affaiblir le fait français au Québec.
Il nous faut changer l'ordre politique actuel dans la mesure de ce que nous offre la conjoncture :
c-à-d peu de marge de manoeuvre dans un contexte où le pouvoir au Canada se déplace vers l'ouest et où le poids politique du Québec va sans cesse décroissant...
À suivre !
mardi 2 février 2010
Une constitution pour le Québec (1)
Cette session, j'ai ouvert mon cours de Grands leaders politiques en disant que la période actuelle pour le Québec (et le Canada) est quelque peu désespérante... Nous avons des politiciens professionnels et peu inspirants me semble-t-il. Notre confiance à leur égard s'est mutée en mépris...
Une des raisons - en plus de la corruption, de la langue de bois, des attaques partisanes qui dénigrent sans rien proposer de constructif, (etc.) - me semble être le fait que le Québec est peut-être au bout d'un cycle politique (sans pourtant avoir abouti...). Notre Grand Débat sur la question nationale n'est pas réglé, et cette impasse est en partie responsable de notre «fatigue politique». Aucun leader n'émerge pour nous proposer la voie à prendre qui rassemblerait notre nation en besoin d'inspiration.
À défaut d'avoir un ou une leader pour nous guider, peut-être pourrions-nous nous prendre en main collectivement pour réfléchir au type de société que nous voulons pour le Québec ?
L'INM pourrait mettre à profit son expertise en matière de délibération et de proposition pour que nous puissions faire émerger quelques pistes de solution ou des «consensus par recoupement» sur lesquels les diverses couches de la société pourraient converger.
Une des façons de lancer ce grand chantier serait de nous pencher sur l'adoption d'une nouvelle constitution pour le Québec. Mais qu'est-ce qu'une constitution ? C'est l'ensemble des règles jugées fondamentales pour assurer la conduite des affaires de l'État. Une constitution est la loi suprême d'un pays ou d'une communauté politique : toutes les lois doivent respecter la constitution. C'est le contrat social et politique d'une nation.
Or, le Québec nage en pelin vide constitutionnel : sa population a rejeté la souveraineté, mais le Canada s'est transformé sans l'accord des représentants élus du Québec et les conditions minimales pour que le Québec pose sa signature au bas de la réforme constitutionnelle de 1982 (Meech) on été rejetées par le reste du Canada (ROC).
Plusieurs intellectuels réclament l'adoption par les Québécois d'une constitution: Marc Chevrier, Claude Béland, Marc Brière, Michel Venne, etc. En politique active, l'ex-ministre libéral Benoit Pelletier et l'ex-député péquiste Daniel Turp faisaient de même. L'ADQ proposait l'adoption d'une constitution pour le Québec en 2007. Les 4 partis présents à l'Assemblée nationale semblent favorables à l'idée, sans la promouvoir réellement.
En fait, le PQ apparaît comme un des plus froids à l'idée, croyant que seule la souveraineté peut renforcer l'État du Québec. Les péquistes peuvent bien rêver du pays du Québec, ils se refusent pour le moment à le construire dans la réalité ! De leur côté, les libéraux ont toujours peur que toute démarche d'affirmation du Québec menace l'unité canadienne - principal point de convergence des libéraux sous Jean Charest !
Pris entre le rêve qui n'advient pas et la capitulation tranquille, voilà où se situe le Québec de 2010 !
Une des raisons - en plus de la corruption, de la langue de bois, des attaques partisanes qui dénigrent sans rien proposer de constructif, (etc.) - me semble être le fait que le Québec est peut-être au bout d'un cycle politique (sans pourtant avoir abouti...). Notre Grand Débat sur la question nationale n'est pas réglé, et cette impasse est en partie responsable de notre «fatigue politique». Aucun leader n'émerge pour nous proposer la voie à prendre qui rassemblerait notre nation en besoin d'inspiration.
À défaut d'avoir un ou une leader pour nous guider, peut-être pourrions-nous nous prendre en main collectivement pour réfléchir au type de société que nous voulons pour le Québec ?
L'INM pourrait mettre à profit son expertise en matière de délibération et de proposition pour que nous puissions faire émerger quelques pistes de solution ou des «consensus par recoupement» sur lesquels les diverses couches de la société pourraient converger.
Une des façons de lancer ce grand chantier serait de nous pencher sur l'adoption d'une nouvelle constitution pour le Québec. Mais qu'est-ce qu'une constitution ? C'est l'ensemble des règles jugées fondamentales pour assurer la conduite des affaires de l'État. Une constitution est la loi suprême d'un pays ou d'une communauté politique : toutes les lois doivent respecter la constitution. C'est le contrat social et politique d'une nation.
Or, le Québec nage en pelin vide constitutionnel : sa population a rejeté la souveraineté, mais le Canada s'est transformé sans l'accord des représentants élus du Québec et les conditions minimales pour que le Québec pose sa signature au bas de la réforme constitutionnelle de 1982 (Meech) on été rejetées par le reste du Canada (ROC).
Plusieurs intellectuels réclament l'adoption par les Québécois d'une constitution: Marc Chevrier, Claude Béland, Marc Brière, Michel Venne, etc. En politique active, l'ex-ministre libéral Benoit Pelletier et l'ex-député péquiste Daniel Turp faisaient de même. L'ADQ proposait l'adoption d'une constitution pour le Québec en 2007. Les 4 partis présents à l'Assemblée nationale semblent favorables à l'idée, sans la promouvoir réellement.
En fait, le PQ apparaît comme un des plus froids à l'idée, croyant que seule la souveraineté peut renforcer l'État du Québec. Les péquistes peuvent bien rêver du pays du Québec, ils se refusent pour le moment à le construire dans la réalité ! De leur côté, les libéraux ont toujours peur que toute démarche d'affirmation du Québec menace l'unité canadienne - principal point de convergence des libéraux sous Jean Charest !
Pris entre le rêve qui n'advient pas et la capitulation tranquille, voilà où se situe le Québec de 2010 !
lundi 1 février 2010
Maintenir la pression ?
L'opposition officielle à Québec maintient la pression pour la tenue d'une enquête publique concernant l'octroi de contrats dans le domaine de la construction...
Aidez-les à faire pression sur le gouvernement en signant cette pétition.
Aidez-les à faire pression sur le gouvernement en signant cette pétition.
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