mardi 16 février 2010

Gaza : image du pire des conflits.

Photo de Kent Klich, primée au World Presse photo 2009 - Gaza.
Cette photo, prise à Gaza en 2009, rappelle combien les Palestiniens ont peu d'amis sur la scène internationale.

Le conflit israélo-arabe a tendance à opposer des discours manichéens et caricaturaux. Pourtant, les deux peuples en cause : le peuple israélien comme le peuple palestinien, ont ici une juste cause. Le territoire actuel de la Palestine historique est le seul endroit sur Terre où les Israéliens peuvent dire collectivement : «c'est ici chez nous» ! Mais également, en aucun autre endroit que la Palestine, les Palestiniens peuvent dire collectivement : «c'est ici chez nous» ! Israel a gagné son indépendance. Il faudrait maintenant qu'elle permette aux Palestiniens d'avoir la leur. 

Le conflit a pris une mauvaise tournure ces dix dernières années : montée de l'extrémisme et accroissement de la méfiance des deux côtés. Il faudrait maintenant cesser cette complaisance ou cette fausse neutralité qui désavantage les Palestiniens et prendre position pour la paix ! Soutenir ceux qui sont ouverts à un vrai dialogue dans ce conflit. Et ils existent ! Du côté palestinien, Mahmoud Abbas a démontré à plusieurs reprises sa bonne volonté (il lui manque des appuis solides à l'interne et à l'externe). Du côté israélien, une pression américaine significative et claire pourrait isoler les radicaux qui dominent actuellement le Parlement et le gouvernement israéliens. 

Petit rappel : en 1998, Bill Clinton a forcé Benyamin Netanyahou (actuel PM) d'accepter un accord impliquant une libération importante de prisonniers palestiniens ainsi que la création d'un corridor reliant Gaza à la Cisjordanie (promesse vitale pour un futur État palestinien, pas encore réalisée...). Cet accord pourrait très bien être rappelé au gouvernement israélien pour exiger des gestes favorisant le déblocage...

Seule une pression américaine constante et claire peut faire bouger les choses actuellement. Et à chaque fois qu'il y a eu des avancées significatives pour la paix dans la région, il y a eu pressions américaines sur Israel : Suez en 1956; Résolution 242 en 1967; Camp David en 1978; Madrid, puis Oslo à partir de 1991...

Barack Obama aura-t-il ce courage et cette force nécessaire au déblocage dans le pire des conflits de la planète ?

6 commentaires:

  1. suis achalant et dois donner l'impression d'être un inconditionnel du Voisin mais voilà: ce texte est - pour moi- la meilleure synthèse que j'ai lue sur ce conflit.
    Être plus jeune de quelques mois, je m'inscrirais à Maisonneuve.
    pepedamour

    RépondreSupprimer
  2. Je conseil à pepedamour de lire :
    - Amos Oz, Aidez-nous à divorcer !
    ainsi que
    - Michael Walzer, un chapitre intitulé «les 4 guerres israélo-palestiniennes» dans le livre De la guerre et du terrorisme, publié chez Fayard en 2004.
    Le voisin.

    RépondreSupprimer
  3. Le problème malheureusement est autant israélien et palestinien. Les extrémistes israéliens ne veulent pas d'un état palestinien... les extrémistes palestiniens ne veulent sûrement pas d'un état israélien. De plus, la situation politique palestinienne ne permet pas un avancement vers la paix. La Cisjordanie est un bastion du Fatah (plus démocratique) et la bande de Gaza est contrôlé fermement par le Hamas (qui tue ses frères palestiniens du Fatah, rappelons-le). J'ai bien l'impression que cette césure ne puisse permettre la paix. Il faudrait presque avoir 3 états, c'est une blague mais quand même. Israel peut selon moi faire la paix avec le Fatah, mais elle ne le fera jamais avec le Hamas.
    D'un marocain pro-israélien (Il y en a peu 1 sur 22 selon nos sondages)

    RépondreSupprimer
  4. Je crois que l'appui populaire du Hamas pourra décliner si on lutte efficacement contre la corruption du côté du Fatah, si on libère certains prisonniers jugés crédibles et associés au Fatah (Marwan Barghouti) et si on écrase les radicaux du Hamas qui veulent détruire Israel...
    Refaire l'unité de la nation palestinienne est effectivement nécessaire, mais le déblocage viendra du gouvernement israélien puisque c'est lui qui détient la capacité de déserrer l'étau... Or, seuls les USA peuvent forcer Israel à bouger... Retour à la case départ.
    Le voisin.

    RépondreSupprimer
  5. On remarque effectivement un cercle vicieux...reste à espérer qu'Obama est le temps de s'y attarder et de mettre à profit le leadership qu'on lui connait...Aura-t-il le temps de se concentrer sur la politique étrangère ou sera-t-il pris à la maison avec l'économie, la réforme de la santé et les problèmes de sécurité nationale? Là est la grande question...

    Olivier

    RépondreSupprimer
  6. C'est là que l'on reconnaît un Grand leader politique : sa capacité à transformer l'ordre (ou le désordre) social, politique, économique... J'avoue que les espoirs étant immenses, il ne pourra que décevoir...
    Le voisin.

    RépondreSupprimer